1492 LA CONQUETE DU PARADIS, Ridley Scott 1992, Gerard Depardieu@@Quoique rejeté par toutes les cours d'Europe et raillé par les armateurs, Christophe Colomb en est sûr : il existe une voie occidentale pour gagner par la mer les Indes fabuleuses et en rapporter beaucoup plus rapidement les épices dont sont si friands les gourmets européens. Un armateur espagnol, Pinzon, puis le trésorier de la reine, Sanchez, et enfin la souveraine elle-même lui accordent pourtant leur confiance. c'est un classique, que dis-je ... un monument ! Quoique rejeté par toutes les cours d'Europe et raillé par les armateurs, Christophe Colomb en est sûr : il existe une voie occidentale pour gagner par la mer les Indes fabuleuses et en rapporter beaucoup plus rapidement ... |
20 ANS D ECART, David Moreau, Virginie Efira, Pierre NineyAlice Lantins a 38 ans. Elle est belle, ambitieuse et fait preuve d'une impeccable conscience professionnelle au point d'en oublier sa vie privée. Bref, elle a tout pour devenir la prochaine rédactrice en chef du magazine `Rebelle', tout, sauf son image de femme coincée. Cependant, lorsque le jeune et charmant Balthazar, à peine 20 ans, va croiser le chemin d'Alice, le regard de ses collègues va inexplicablement changer. Alice va feindre la comédie d'une improbable idylle. TELERAMA: la mode des « cougars » sert d’amorce pour mener tambour battant une fantaisie sentimentale sur le thème « tout les sépare, mais… ». Les piques envers les milieux de la mode sont plutôt amusantes. Pierre Niney fait un jeune premier à l’aisance manifeste, mais qui ne comprend rien au milieu de la couture (c’était avant Yves Saint Laurent…), et Virginie Efira a, décidément, une verve comique bien à elle. Un produit manufacturé, donc, mais pimpant. Alice Lantins a 38 ans. Elle est belle, ambitieuse et fait preuve d'une impeccable conscience professionnelle au point d'en oublier sa vie privée. Bref, elle a tout pour devenir la prochaine rédactrice en chef du magazine `Reb ... |
4 MARIAGES ET 1 ENTERREMENT, Mike Newell 1994, Andie Mac Dowell, Hugues Grant, Kristin Scott ThomasCharles est célibataire. Seul compte son petit cercle d'amis, composé de Fiona, Gareth, Tom, Matthew et Scarlett, sa co-locataire. L'amour ne le tente pas et quand il fait la connaissance de Carrie lors d'un mariage où il officie en tant que témoin, il n'imagine en rien la passion qui va l'envahir. Charles tombe amoureux de Carrie. TELERAMA: la bonne société pur sucre britannique passe au feu d’une aimable et cruelle drôlerie. Hugh Grant et Andie MacDowell s’amusent visiblement à échanger les rôles, comme on se travestit : à lui, les œillades ingénues, les émois féminins ; à elle, la tranquille assurance du séducteur. Autour d’eux monte une polyphonie colorée de seconds rôles magnifiquement interprétés. En contrepoint de la comédie, le cinéaste introduit un mouvement plus lent, mélancolique et émouvant : c’est l’« enterrement », le pied de nez de la mort, rappel du temps qui passe, irréversiblement, même pour cet éternel adolescent de Charles. Cette comptine bien balancée, sensible, entre ironie et gravité, parle d’amour avec une feinte désinvolture : une belle « non-demande en mariage » à la manière de Georges Brassens. Si vous avez résisté à cette gourmandise lors de ses multiples rediffusions (est-ce possible ? !), laissez-vous aller à déguster cette pièce montée aigre-douce. Un petit régal. Charles est célibataire. Seul compte son petit cercle d'amis, composé de Fiona, Gareth, Tom, Matthew et Scarlett, sa co-locataire. L'amour ne le tente pas et quand il fait la connaissance de Carrie lors d'un mariage où ... |
7 ANS AU TIBET, Jean-Jacques Annaud, Brad Pitt@@A la fin de l'été 1939, l'alpiniste autrichien Heinrich Harrer, premier vainqueur de la face Nord de l'Eiger et qui rêve de conquérir le Nanga Parbat, sommet inviolé de l'Himalaya, accepte de l'argent nazi pour y planter le drapeau à croix gammée. La guerre éclate. Prisonnier des Britanniques à la frontiere de l'Inde, il s'évade. Commence alors la véritable aventure de sa vie : une longue errance qui se termine à Lhassa, résidence du jeune Dalaï-lama avec qui il se lie d'amitié. TELERAMA: Sur un sujet aussi « chaud » que le Tibet, soumis de force par la Chine depuis un demi-siècle, et vers lequel convergent depuis peu toutes sortes de sollicitude occidentale, Annaud se devait de faire fort. D'abord, il a entièrement reconstitué le pays du dalaï-lama dans la cordillère des Andes : c'est sûr, son Tibet est plus spectaculaire que celui des rares images télé. Mais son vrai « plus » est ailleurs : dans sa volonté de faire grand, gros et beau, ce n'est pas un seul film qu'il nous propose, mais carrément trois pour le prix d'un. La pureté gagnée dans un éden inaccessible, voilà donc le fin mot de l'histoire. Et tant pis si l'Histoire vraie, celle de l'invasion chinoise, celle du bouddhisme tibétain, est expédiée avec une certaine désinvolture. Mais cette fois ce n'est plus seulement le rythme, le charme ou l'humour qui font défaut, c'est un souffle, une inspiration. Annaud s'attache, faute de mieux, aux détails, au décorum et c'est tout son film qui sonne creux A la fin de l'été 1939, l'alpiniste autrichien Heinrich Harrer, premier vainqueur de la face Nord de l'Eiger et qui rêve de conquérir le Nanga Parbat, sommet inviolé de l'Himalaya, accepte de l'argent nazi ... |
A L EST D EDEN, Elia Kazan 1955, James Dean, Julie Harris (sentimental)@@@En 1917, Adam Trask exploite ses terres à Salinas Valley, aidé par ses deux fils jumeaux, Cal et Aaron. Cal, jeune homme troublé, est convaincu que son père ne l'aime pas et tente par tous les moyens de gagner l'affection de son père qui ne voit en lui que des défauts. TELERAMA La vieille Amérique chrétienne et puritaine étouffe les jeunes « rebelles sans cause » qui hurlent leur fureur de vivre et leur haine des carcans. Le beau roman de John Steinbeck, publié en 1952, s’inscrit dans cet air du temps, ce goût de liberté qui donne envie de s’affranchir des codes établis. Kazan, adaptateur fidèle, en profite pour rompre avec les règles du cinéma classique : décadrages révélant la haine à peine maîtrisée d’un père pour son fils, scènes d’hystérie dans l’obscurité d’une maison close, ou ce splendide arrêt sur image, saisissant au vol la folie d’une foule de lyncheurs — un homme tient dans sa main la barrière qu’il vient d’arracher, une vieille femme brandit le poing… Mais, surtout, le cinéaste donne toute latitude à James Dean, dont c’est le premier rôle, pour improviser un personnage à la limite de l’autisme, dont la démarche inégale et enfantine, les yeux étranges et fous, la façon de marmonner ses phrases ou de relâcher sans prévenir sa brutalité restent inégalés. Kazan avait d’abord envisagé pour le rôle un autre débutant, du nom de Paul Newman. A quoi un mythe tient-il ? En 1917, Adam Trask exploite ses terres à Salinas Valley, aidé par ses deux fils jumeaux, Cal et Aaron. Cal, jeune homme troublé, est convaincu que son père ne l'aime pas et tente par tous les moyens de gagner l' ... |
A LA FOLIE, Andréa Bescond et Eric Métayer 2021, Marie Gillain, Ahmed Sylla (thriller)@Alors qu'elle se trouve avec des amis dans un jardin, Anna poignarde soudain Damien, son compagnon. Elle est mise en examen pour tentative de meurtre et n'explique pas son geste. Chargé de l'enquête, l'inspecteur Noé Labidi tente de comprendre ce qui a conduit cette femme sans histoire à ce geste fatidique. Il s'entretient pour cela avec ses proches. Dès le début de leur relation, Damien s'était montré tour à tour enjôleur, distant, excessif, cassant, laissant souvent sa compagne déstabilisée. Son entourage a rapidement noté un changement dans l'attitude d'Anna. TELERAMA l fallait « que ça s’arrête ». Seule explication donnée par Anna au geste fou commis, en un éclair, pendant un repas entre amis : à table, entre la poire et le fromage, elle a subitement poignardé son conjoint. Anna est elle devenue folle ? Pourquoi cet acte meurtrier, incompréhensible, de la part d’une femme réputée équilibrée et sans histoires ? Avec précision, Andrea Bescond et Éric Métayer détricotent, étape par étape les mécanismes psychologique d’une relation d’emprise destructrice : les débuts idylliques, follement romanesques, orchestrés par un homme fantasque et charmeur. Puis, peu à peu, insidieusement, le travail de sape, la menace, et les injonctions contradictoires qui démolissent, insécurisent la victime. À mesure que le fougueux Damien révèle le visage d’un véritable pervers narcissique, Anna s’enfonce dans la culpabilité, la dépression. Alourdi par des séquences trop didactiques, et l’utilisation récurrente d’une symbolique appuyée –l’amant représenté en torero dans une arène vide, la description de cette relation toxique se révèle néanmoins d’une grande justesse psychologique, et doit beaucoup à l’interprétation de Marie Gillain, solaire et fragile, et d’Alexis Michalik, parfait en beau salaud, parfaitement détestable. Alors qu'elle se trouve avec des amis dans un jardin, Anna poignarde soudain Damien, son compagnon. Elle est mise en examen pour tentative de meurtre et n'explique pas son geste. Chargé de l'enquête, l'inspecteur Noé Lab ... |
A QUOI PESET LES HOMMES, Sophie Allet-Coche 2010, Valerie Niehaus (comedie sentimentale)@@Avocate spécialisée dans les divorces, Maja éprouve un certain mépris envers la gent masculine. Au tribunal, une affaire l'oppose à maître Wolf, son ancien amour de fac qui ne la reconnaît pas. Suite à un incident, Maja reçoit le don de lire dans les pensées des hommes. Elle en profite pour servir ses intérêts professionnels et personnels. Avocate spécialisée dans les divorces, Maja éprouve un certain mépris envers la gent masculine. Au tribunal, une affaire l'oppose à maître Wolf, son ancien amour de fac qui ne la reconnaît pas. ... |
ALICE ET LE MAIRE, Nicolas Pariser 2019, Fabrice Luchini, Anais DemoustierLe maire de Lyon, Paul Théraneau, va mal. Il n'a plus une seule idée. Après trente ans de vie politique, il se sent complètement vide. Pour remédier à ce problème, on décide de lui adjoindre une jeune et brillante philosophe, Alice Heimann. TELERAMA: En limitant son observation du monde politique à l’échelle de la municipalité, avec son lot d’inaugurations, de réunions voirie, de vernissages et de soirées à l’opéra, le cinéaste fait le choix de la modestie, qui est aussi le thème de la première fiche rédigée par la jeune philosophe à l’édile en manque de repères. Les nombreux lieutenants qui gravitent autour du duo (une première adjointe ultra autoritaire, un directeur de la communication bouffi d’ignorance) ne sont jamais condamnés à un rôle univoque. Nicolas Pariser se place clairement de leur côté, sans les juger. Aucune naïveté pourtant chez l’auteur, qui montre bien, en s’en moquant avec malice, la victoire des communicants sur les décisionnaires et l’absence problématique de références culturelles classiques parmi les jeunes générations. Refusant la facilité de la satire, le cinéaste fait l’audacieux pari de l’intelligence et de la lenteur dans une époque affolée par la réactivité. Le maire de Lyon, Paul Théraneau, va mal. Il n'a plus une seule idée. Après trente ans de vie politique, il se sent complètement vide. Pour remédier à ce problème, on décide de lui adjoindre une jeune et brillante philosophe ... |
AMOUR EXTRA LARGE Peter et Bobby Farrelly 2001, Jack Black, Gwyneth PalthrowA la mort de son père, le petit Hal, 9 ans, est traumatisé par le dernier conseil que lui prodigue son géniteur : fréquenter exclusivement de belles et sveltes jeunes femmes. A 30 ans, détenteur d'un record du nombre d'aventures avec de superbes créatures, Hal reste un célibataire compulsif. Afin de mettre fin au vide affectif qui le ronge, il consulte le gourou Tony Robbins qui, au cours d'une séance d'hypnose, le conditionne afin qu'il ne perçoive plus que la beauté intérieure des femmes qu'il rencontre. La thérapie fonctionne à merveille et Hal tombe rapidement amoureux de l'adorable Rosemary, 135 kilos de charme... A la mort de son père, le petit Hal, 9 ans, est traumatisé par le dernier conseil que lui prodigue son géniteur : fréquenter exclusivement de belles et sveltes jeunes femmes. A 30 ans, détenteur d'un recor ... |
ANGE ET GABRIELLE, Anne Giafferi, Patrick Bruel, Isa belle Carre (sentimental)@@Gabrielle élève seule sa fille Claire. À 17 ans celle-ci est enceinte de Simon qui refuse de se voir imposer ce bébé. Gabrielle prend les choses en main et décide de demander de l'aide au père de Simon. Elle débarque donc dans le bureau d'Ange, mais celui-ci, célibataire endurci et grand séducteur, n'a jamais assumé sa paternité et n'a aucune intention de le faire. C'est une première rencontre explosive mais Gabrielle ne manque ni de charme, ni de détermination. TELERAMA: Platement adaptée d’une pièce de théâtre (L’Eveil du chameau, de Murielle Magellan), cette comédie romantique peine à faire oublier ses origines boulevardières. Anne Giafferi voudrait évoquer les familles monoparentales, parler de reconnaissance paternelle et railler le machisme contemporain. Mais l’absence de férocité se retourne contre le film. Soucieux de préserver sa popularité, Bruel s’avère incapable d’insuffler la moindre méchanceté à son personnage — comme Yves Montand, acteur modèle pour la cinéaste, savait le faire. Ange et Gabrielle est à son image : pas fondamentalement déplaisant, mais bien inoffensif. Gabrielle élève seule sa fille Claire. À 17 ans celle-ci est enceinte de Simon qui refuse de se voir imposer ce bébé. Gabrielle prend les choses en main et décide de demander de l'aide au pèr ... |
ANTONIA LA CHEF D ORCHESTRE, Maria Peters (musical)Dans un New York de 1926, Antonia est une jeune femme passionnée et ambitieuse, qui rêve de devenir chef d'orchestre. Cependant, en dépit de son talent, tout le monde refuse de la prendre au sérieux car Antonia est une femme. Ce refus répétitif ne fait qu'endurcir sa volonté et elle s'engage dans le combat de sa vie au risque de mettre fin à sa liaison avec le séduisant Frank Thomsen. (film complet) LA PRESSE: Il faut attendre la 75e minute de ce long métrage qui en compte 139 pour voir le personnage de Willy/Antonia prendre une baguette de conductrice et commencer à diriger un orchestre d’hommes pas très heureux de cette incongruité. Incongruité parce qu’à l’époque, entre les deux guerres mondiales, les femmes ne dirigeaient pas les orchestres symphoniques. Mais Willy/Antonia (un double nom dont l’explication surgit dans l’histoire) a un sens de la détermination hors du commun. Elle fait son chemin contre vents et marées et en dépit de nombreux échecs. Tantôt dure, tantôt belle, tantôt enrageante, tantôt débordante d’espoir, cette histoire, inspirée de faits réels, possède tous les attributs pour être un film grand public tout à fait charmant. Le film nous est apparu parfois trop parfait, trop propre, trop conte de fées. L’usage des effets spéciaux numériques pour les plans urbains larges est à oublier. Et on ne sort jamais des ornières du film biographique classique avec ses bons et ses méchants, ses riches et ses pauvres, sa montée en puissance vers un coup dur avant un atterrissage en douceur. On retiendra plutôt les passages singuliers tels que l’expression magnifique dans le visage d’Antonia en transe lorsqu’elle dirige l’orchestre, ou encore l’effet très réussi de la dernière scène (regardez l’ombre au sol) qui répond à la scène d’ouverture. Dans un New York de 1926, Antonia est une jeune femme passionnée et ambitieuse, qui rêve de devenir chef d'orchestre. Cependant, en dépit de son talent, tout le monde refuse de la prendre au sérieux car Antonia es ... |
APOCALYPSE NOW, Francis Ford Coppola 2001, Marlon Brando, Martin Sheen, Harrison Ford (histoire guerre)@@@Pendant la guerre du Vietnam, un agent de l'armée américaine s'aventure au Cambodge à la recherche d'un tyran dangereux, le colonel Kurtz, autrefois un soldat modèle qui s'est converti plus tard à la cause de l'ennemi. TELERAMA Palme d’or à Cannes en 1979, Apocalypse Now s’est d’emblée imposé comme le film définitif sur la guerre du Vietnam. Mais, paradoxalement, ce chef-d’œuvre n’a pas eu de forme définitive avant son quarantième anniversaire, avec ce montage qui ajoute trente minutes à la première version et ôte vingt minutes à la version longue. Finalement, Coppola a réussi à atteindre l’équilibre dans l’excès, qui est ici partout. On retrouve, bien sûr, dans Apocalypse Now Final Cut, les morceaux de bravoure qui scandent le voyage halluciné du capitaine Willard (Martin Sheen), traquant le colonel renégat Kurtz (Marlon Brando) au milieu du chaos. La musique des Doors s’enflamme comme les paysages. Le lieutenant-colonel Kilgore bombarde une plage du Vietnam avec l’US Army au son de La Chevauchée des Walkyries, de Wagner. Et lâche ces mots comme une bombe de plus : « J’adore l’odeur du napalm au petit matin »… Apocalypse Now a pris place dans l’histoire du cinéma. On redécouvre aujourd’hui, grâce à cet ultime montage, la dimension purement majestueuse de ce film monumental et aérien, fait d’immenses destructions et d’incroyables harmonies. Pendant la guerre du Vietnam, un agent de l'armée américaine s'aventure au Cambodge à la recherche d'un tyran dangereux, le colonel Kurtz, autrefois un soldat modèle qui s'est converti plus tard à la cause ... |
ASTERIX CONTRE CESARLa Gaule en l'an 50 avant Jésus-Christ, est occupée par les Romains. Un seul village résiste, grâce à la potion magique, préparée par le druide Panoramix, qui rend ses habitants invincibles pendant plusieurs minutes. Parmi eux, nos héros Astérix et Obélix, ridiculisent n'importe quel assaillant. Au moment où César se prépare à envahir l'Angleterre, il apprend que ce village tient en échec ses troupes et refuse de payer l'impôt. TELERAMA: C'est un film construit dans un matériau fragile avec, dans le rôle clé de Détritus, Roberto Benigni, cette incarnation vivante de tous les débordements « bédéesques ». On s’amuse à observer la façon dont Gérard Depardieu joue à être Obélix et le devient illico sous nos yeux avec une aisance confondante. On s’étonne de voir jusqu’au bout, derrière les bacchantes d’Astérix, un Christian Clavier venu là, disons, en « visiteur ». On ne se lasse pas du « coup » de l’éléphant planté dans le sol par les défenses (extrait diffusé quelques dizaines de fois dans une promo au canon...). On patiente. On s’impatiente. On accueille avec plaisir les deux ou trois belles idées qui redonnent du punch au dernier quart du film. Et on se dit alors qu’Uderzo devrait être content de cette scrupuleuse opération de protection du patrimoine. Pour le reste, selon que l’on est tombé dedans, ou pas, quand on était petit... La Gaule en l'an 50 avant Jésus-Christ, est occupée par les Romains. Un seul village résiste, grâce à la potion magique, préparée par le druide Panoramix, qui rend ses habitants invincibles pe ... |
ASTERIX MISSION CLEOPATRE, Alain Chabat 2002, Alain Chabat, Jamel Debouze, Christian ClavierPour impressionner Jules César, Cléopâtre parie avec lui qu'elle parviendra à faire construire, en trois mois seulement, le plus beau palais qu'il ait jamais visité. Elle confie cette importante tâche à l'architecte Numérobis, qui se désespère: s'il échoue, il sera jeté aux crocodiles. TELERAMA: Alain Chabat épouse, grande pompe et gros budget, toute la célèbre BD de Goscinny et d'Uderzo. Toute ? Non ! Car la facétieuse imagination de l'ex-Nul résiste encore et toujours à la luxueuse pesanteur d'une adaptation trop littérale autant qu'au risque d'une trahison pure et simple. Astérix et Obélix contre César, l'opus précédent réalisé par Claude Zidi, se contentait d'accumuler les baffes et les gros gags à effets spéciaux. Ici, c'est tout le contraire : autant de différence entre les deux films qu'entre les albums avec et sans Goscinny. La filiation ludique avec ce dernier est évidente. Voir (et savourer) les déclarations d'Itinéris (« Vous avez deux nouveaux messages »), les patronymes en tous genres, de Cartapus, espionne aux méthodes très personnelles, à Otis, le contremaître inventeur d'un engin qui monte et qui descend, en passant par Malococsis ou Sucettalanis… Pour impressionner Jules César, Cléopâtre parie avec lui qu'elle parviendra à faire construire, en trois mois seulement, le plus beau palais qu'il ait jamais visité. Elle confie cette importante tâche ... |
BAGDAD CAFE, Percy Adlon 1987, Marianne Sagebrecht,Cch Pounder, Jack PalanceAprès une dispute violente, Jasmin, une touriste allemande en vacances aux États-Unis, est abandonnée par son mari en plein milieu du désert mojave. Elle trouve refuge au Bagdad Café, un motel délabré. Dès son arrivée, elle est mal accueillie par la patronne, Brenda, mais au fur et à mesure, la glace se brise entre les deux femmes. Jasmin va de plus faire la connaissance de Sal Junior, un peintre romantique qui la fascine. TELERAMA: Le public français fit un triomphe à cette comédie venue d'Allemagne, dont la liberté de ton échappe à toute étiquette. Mais le propos de Bagdad Café donne de vraies raisons à son succès : c'est l'histoire d'un monde où les frontières culturelles n'existent plus. Un sujet sérieux qui prend le parti de la fantaisie avec cette image inoubliable d'une Bavaroise massive, en loden et chapeau à plumes, larguée en plein désert de Mojave, dans l'Ouest américain. C'est une fable, l'artifice des couleurs est là pour le rappeler. Mais dans cette utopie, le cinéaste a mis une irrésistible conviction. Après une dispute violente, Jasmin, une touriste allemande en vacances aux États-Unis, est abandonnée par son mari en plein milieu du désert mojave. Elle trouve refuge au Bagdad Café, un motel délab ... |
BARRY LINDON, Stanley Kubrick, Ryan O Neal, Marisa Berenson (guerre histoire)@@Chassé de son Irlande natale après une série d'exactions, Redmond Barry s'engage dans l'armée britannique et combat les Prussiens. La guerre finie, Redmond devient espion puis joueur professionnel. Il fréquente la haute société dont il apprend les usages et les bonnes manières. Ce talent lui permet de conquérir le coeur d'une jeune veuve, la comtesse de Lyndon, dont le fils, lord Bullingdon, lui voue bientôt la plus vive animosité. TELERAMA Né en Irlande au xviiie siècle, devenu soldat dans l’armée britannique puis prussienne, joueur aux cartes et tricheur professionnel, Redmond Barry réussira à épouser la comtesse de Lyndon pour lui prendre son nom… Avec ce récit picaresque tiré d’un roman de William Makepeace Thackeray, le grand Kubrick s’attaquait au cinéma romanesque en costume pour en donner sa version, évidemment à nulle autre pareille. Paysages, atmosphères intérieures, éclairages à la bougie : l’effort de la mise en scène se porte, spectaculairement, sur des sujets picturaux, comme si la caméra avait traversé le temps et adopté l’esthétique du passé. Ce que saluèrent, en 1976, quelques Oscars, dont celui de la musique — les morceaux de Haendel, Bach ou Schubert devinrent, au moment de la sortie, de vrais tubes. Mais, au milieu de toute cette beauté, où est passé l’humain ? Au fil de son ascension sociale, Barry Lyndon nous est de plus en plus étranger. Le film fonctionne comme un piège fascinant : dans ses magnifiques plans-tableaux, les personnages sont mis à distance, et leur petitesse saute aux yeux face à une histoire qui les dépasse. Barry Lyndon se voit en héros, il n’est que le jouet du destin, et sa femme, une jeune beauté déjà embaumée. Sans renoncer à une sérénité contemplative, Kubrick épingle sans pitié les vanités humaines. Chassé de son Irlande natale après une série d'exactions, Redmond Barry s'engage dans l'armée britannique et combat les Prussiens. La guerre finie, Redmond devient espion puis joueur professionnel. Il fréq ... |
BASIC INSTINCT 2, Michael Caton-Jones 2006, Sharon Stone, Charlotte Rampling (thriller erotique)Catherine Tramell, romancière américaine à succès, spécialisée dans les romans noirs mêlant sexe et violence, vit désormais à Londres. Après une chaude épopée à bord d'un bolide, elle se retrouve soupçonnée du meurtre de son fiancé. Le commissaire Roy Washburn la confie au docteur Michael Glass afin qu'il établisse son profil psychologique. Ce dernier rend un rapport accablant. LE MONDE Vu comme un jeu sur les codes du film noir, en particulier les manipulations d'une femme fatale que Sharon Stone dote de tous ses charmes troubles (...), le film n'est pas désagréable à voir. Catherine Tramell, romancière américaine à succès, spécialisée dans les romans noirs mêlant sexe et violence, vit désormais à Londres. Après une chaude épopé ... |
BASIC INSTINCT Paul Verhoeven 1992, Michael Douglas Sharon StoneNick Curran, inspecteur de police à San Francisco, enquête sur le meurtre d'une star du rock. Nick apprend que le chanteur fréquentait Catherine Tramell, riche et brillante romanciere. Au cours de son enquête, il s'apercoit que les parents de Catherine sont morts dans un accident suspect, que son professeur de psychologie a été assassiné dix ans plus tôt à coups de pic à glace et qu'enfin, une de ses meilleures amies a, en 1956, tué ses trois enfants et son mari. TELERAMA: Il a suffi d’une scène pour créer le phénomène Basic Instinct : une poignée de flics interrogent une belle blonde, elle décroise les jambes, dévoilant une nudité inattendue… Et Sharon Stone devint une star mondiale. Il ne s’agit pas tant de crudité que d’invention. Sous le thriller postmoderne se cacherait presque un manifeste féministe : la façon dont Sharon Stone mène les hommes a renouvelé l’image de la femme dans le cinéma hollywoodien. Nick Curran, inspecteur de police à San Francisco, enquête sur le meurtre d'une star du rock. Nick apprend que le chanteur fréquentait Catherine Tramell, riche et brillante romanciere. Au cours de son enquête, il s ... |
BEN HUR, William Wyler, 1959, Charlton HestonJérusalem au Ier siècle. Judah Ben-Hur, prince de Judée, retrouve son ami d'enfance Messala, venu prendre la tête de la garnison romaine de Jérusalem. Mais il refuse la proposition de Messala de le rejoindre et préfère rester fidèle à son peuple. Messala ne le supporte pas. Alors que le gouverneur Gratus parade en ville, une tuile tombe du toit de Ben-Hur. Messala sait son ami innocent, mais le condamne aux galères. TELERAMA: Péplum biblique aux onze Oscars — quatorze mois de tournage, cent mille figurants, qui dit mieux pour l’époque ? Très documenté, Ben-Hur a une double nature : grand spectacle populaire et récit édifiant. Revu aujourd’hui, il laisse une impression de lenteur, due à l’intérêt pesant que William Wyler porte aux personnages : tout est exposé, théâtral. Par ailleurs, le spectaculaire du film, dépassé depuis longtemps, est éclipsé par son aspect religieux. Après tant de péplums puisés dans l’Ancien Testament, Hollywood montait en fait indirectement une vie de Jésus, par le biais d’un personnage imaginaire, au destin, disons, plus mouvementé. À voir tout de même une fois dans sa vie… Jérusalem au Ier siècle. Judah Ben-Hur, prince de Judée, retrouve son ami d'enfance Messala, venu prendre la tête de la garnison romaine de Jérusalem. Mais il refuse la proposition de Messala de le rejoindr ... |
BIENVENUE CHEZ LES CHTIS Dany Boon 2008, Dany Boon, Kad MeradUn directeur de la Poste en Provence est, à son détriment, muté à Bergues, petite ville du Nord. Sa famille refusant de l'accompagner, Philippe ira seul. A sa grande surprise, il découvre un endroit charmant, une équipe chaleureuse et des gens accueillants. Il se lie d'amitié avec Antoine, le facteur et le carillonneur du village, à la mère possessive et aux amours contrariées. TELERAMA: La comédie de Dany Boon est devenue un monument national : plus de vingt millions d’entrées en salles, et la France entière se donnant du « biloute » à qui veut l’entendre. Pourquoi tant d’amour ? Cette version septentrionale de la crèche, avec son carillonneur, son vendeur de frites, ses postiers débonnaires et sa carbonade repeint habilement la réalité aux couleurs « locales ». Alerte et tendre, sans cynisme, cette comédie offre une brassée d’excellents gags, mais, surtout, un refuge à ses spectateurs : un monde clos et idéalisé, où le lien social n’est pas dégradé, où chacun a une place et une identité. Un anxiolytique efficace pour notre société déprimée. Un directeur de la Poste en Provence est, à son détriment, muté à Bergues, petite ville du Nord. Sa famille refusant de l'accompagner, Philippe ira seul. A sa grande surprise, il découvre un endroit charma ... |
BLADE RUNNER, Ridley Scott 1982, Harrisson Ford (science fiction)@@En l'an 2019, un ex-policier devenu détective privé, Rick Deckard, est rappelé en service pour faire la chasse à des robots d'apparence humaine appelés "replicants." Deckard doit en éliminer quatre qui se cachent à Los Angeles. TELERAMA Dans un Los Angeles du futur gothique et surpeuplé, un ex-policier traque des robots. Cette fable adaptée de Philip K. Dick est un modèle du genre. Après un accueil frileux à sa sortie, Blade Runner est peu à peu devenu culte, modèle de science-fiction souvent copié, rarement égalé. Quand on le revoit, on retrouve toute sa modernité visionnaire : la ville polluée, les manipulations génétiques, les écrans géants de publicités lumineuses sur les gratte-ciel, le visiophone, le pouvoir digital de rentrer à l’intérieur d’une photo en allant beaucoup vite que dans Blow up… Ce que Ridley Scott préfigure du futur, avec cette adaptation d’un livre phare de Philip K. Dick, reste étonnant parce que concret. Du quartier chinois grouillant aux immeubles désaffectés, chaque décor est primordial. Composé d’éléments familiers, rattaché au passé (le film noir), cet univers est d’autant plus fascinant qu’on a la sensation de l’habiter. C’est un cinéma de l’immersion, que Denis Villeneuve a reconduit pour sa suite (Blade Runner 2049). Dans un Los Angeles pluvieux, Rick Deckard (Harrison Ford) est donc un ancien flic qui reprend du service, chargé d’éliminer quatre « réplicants » en fuite, des androïdes presque humains, plus qu’humains, parfois. Donner une âme au réplicant, entretenir l’ambiguïté autour du statut de Deckard, mais aussi de la mystérieuse Rachel (Sean Young), voilà ce qui fait l’attrait majeur de ce film policier et, contre toute attente, sentimental : il recèle une histoire très originale d’amour dangereux. En l'an 2019, un ex-policier devenu détective privé, Rick Deckard, est rappelé en service pour faire la chasse à des robots d'apparence humaine appelés "replicants." Deckard doit en élimin ... |
BONS BAISERS DE GRECE, Felix Dunnemann 2008 (comedie sentimentale)@@Vanessa est heureuse d'accepter la demande en mariage de Tim, mais décline sa proposition de voyage à Santorin, en Grèce, en raison de sa phobie de l'avion. Deux jours plus tard, Tim rompt leurs fiançailles sans explications. Vanessa surmonte sa peur et s'envole pour l'île grecque, où elle retrouve son compagnon en charmante compagnie. Pour le piéger, elle fait appel à Janis, qui se trouvait dans le même vol qu'elle. TELERAMA Vanessa est heureuse d'accepter la demande en mariage de Tim, mais décline sa proposition de voyage à Santorin, en Grèce, en raison de sa phobie de l'avion. Deux jours plus tard, Tim rompt leurs fiançailles sans ... |
BREAKING AND ENTERING (Par Effraction), Anthony Minghella 2006, Jude Law, Juliette Binoche, Robin WrightWill traverse une période difficile avec Liv, sa compagne. Il vient en plus d'installer son cabinet d'architecte paysagiste dans King's Cross, un quartier de Londres en pleine réhabilitation. Ses luxueux locaux attirent une bande du coin qui le cambriole à répétition. Excédé, Will finit par suivre l'un des jeunes voleurs jusque chez lui où le jeune homme, Miro, vit avec sa mère, Amira, une réfugiée bosniaque. TELERAMA Pour mettre fin aux vols dont son cabinet est victime, un architecte bobo (Jude Law) décide de mener lui-même l'enquête. Il suit l'un des voleurs et pénètre dans un monde insoupçonné, à quelques pâtés de maisons : celui d'une réfugiée bosniaque (Juliette Binoche), la mère du voleur, qui survit grâce à des travaux de couture... Par effraction, denier long métrage d'Anthony Minghella, parle de la mixité urbaine, du télescopage entre deux univers qui se côtoient mais s'ignorent. Le jeune voleur est coupable, mais aussi victime : de l'histoire de son pays, de l'exclusion, de sa condition sociale qui lui interdit de devenir, lui aussi, architecte. Quant au héros, cette infortune lui ouvre des horizons. Anthony Minghella, l'auteur du Patient anglais, filme le déniaisage amoureux et social de son personnage avec subtilité. On regrette d'autant plus un dénouement un brin trop fleur bleue... — Juliette Bénabent Will traverse une période difficile avec Liv, sa compagne. Il vient en plus d'installer son cabinet d'architecte paysagiste dans King's Cross, un quartier de Londres en pleine réhabilitation. Ses luxueux locaux attirent une ba ... |
BREAKING THE WAVES, Lars Von Trier 1996, Emily Watson, Stellen SkarsgardAu début des années 1970, une jeune fille naïve, Bess, qui vit dans une petite communauté sur la côte écossaise, tombe amoureuse de Jan, un homme mûr qui travaille sur une plate-forme pétrolière. Leur relation est passionnelle. Elle prie pour qu'il revienne, mais elle le retrouve paralysé après un accident de travail sur la plateforme, incapable de bouger et bien sûr d'avoir des relations sexuelles. Il ne veut pas qu'elle reste attachée à un homme paralysé, et souhaite qu'elle continue à vivre, à aimer, à être heureuse. Pour être sûr qu'elle puisse tomber amoureuse de quelqu'un d'autre, il lui demande de coucher avec d'autres hommes et de lui raconter les détails. Bess accepte et connaît des relations de plus en plus déviantes et dangereuses, constatant que la santé de Jan bénéficie de ses frasques et croyant agir selon la volonté de Dieu tout en se prostituant2. Malgré l'hostilité de sa famille et le poids de la religion rigoriste de son village, elle tente de continuer à faire vivre cet amour, par procuration, aux limites de la perversité, jusqu'à un sacrifice ultime. Le carcan religieux qui l'entoure est inapte à la comprendre et à l'aider, et ajoute à l'humiliation qu'elle s'inflige. Jusqu'à sa propre mère qui la renie et la chasse de chez elle. L'anathème qu'elle subit dépasse même sa mort : son enterrement officiel par les hommes de l'église est placé sous le signe de la damnation. Lors de son immersion officieuse en mer, depuis la plateforme pétrolière, son mari qui a retrouvé l'usage de ses jambes et ses collègues entendent des cloches dans le ciel et le spectateur les voit. Elles célèbrent la catharsis de la victime sacrificielle et symbolisent l'arrivée de Bess au royaume des cieux TELERAMA: Breaking the waves décrit l'éveil d'une femme que le puritanisme a littéralement dépecée. Bess vit à fleur de peau. Les gestes de tous les jours deviennent tous sensuels, irrémédiablement liés à sa passion pour Jan. Emily Watson est inoubliable, avec ses regards par en dessous et ses fous rires intérieurs. En mouvement permanent, elle a toujours l'air de ressentir les choses pour la première fois. Est-ce cette renaissance perpétuelle qui rend le film si poignant, si vivace ? Au début des années 1970, une jeune fille naïve, Bess, qui vit dans une petite communauté sur la côte écossaise, tombe amoureuse de Jan, un homme mûr qui travaille sur une plate-forme pétr ... |
BROKEBACK MOUNTAIN Ang Lee 2006, Anne HathawayAu Wyoming, en 1963, Jack et Ennis sont engagés pour garder un troupeau de moutons à Brokeback Mountain. Leur complicité se transforme en une attirance irrésistible et inattendue. La transhumance terminée, ils se séparent et épousent leurs fiancées respectives. Mais 4 ans plus tard, un seul regard suffit à raviver leur amour. TELERAMA: Ang Lee n'emprunte au genre que ses paysages et ses costumes. Brokeback Mountain est avant tout un intense mélodrame, une histoire d'empêchement, comme Sur la route de Madison. Cette religion du souvenir qui gagne peu à peu les deux personnages est très émouvante. On les voit s'évader en pleine nature lors de rares moments partagés, une fois qu'ils sont définitivement englués dans leurs destins respectifs. On pourrait penser qu'il s'agit d'échapper aux regards d'autrui. Mais il apparaît que leurs escapades sont autant de pèlerinages. Sans jamais oser retourner à Brokeback Mountain, ils reconstituent tacitement, invariablement, les conditions de leur première fois. Comme s'il n'y avait qu'un instant d'éternité dans toute une vie et, ensuite, des décennies vouées au culte de cet instant. Au Wyoming, en 1963, Jack et Ennis sont engagés pour garder un troupeau de moutons à Brokeback Mountain. Leur complicité se transforme en une attirance irrésistible et inattendue. La transhumance terminée, ... |
BUENA VISTA SOCIAL CLUB Wim Wenders 1999, Compay Segundo, Omara PortuondoBuena Vista Social Club est un groupe formé en 1996 pour faire revivre la musique cubaine pré-révolution. Le projet a été imaginé par Nick Gold de la maison de disques World Circuit et le guitariste américain Ry Cooder TELERAMA: Ce documentaire est d'abord la chronique d'une renaissance : certains de ces musiciens ne jouaient ou ne chantaient plus depuis des années. Le pianiste Rubén González n'avait plus de piano, Eliades Ochoa alignait les disques incognito, Ibrahim Ferrer cirait des chaussures. Sur la scène du Carré, à Amsterdam, on les sent frétiller d'une excitation juvénile. Entre concert, studio et intérieurs havanais, le film s'éclaire par petites touches. Sa force ne tient pas tant à la mise en scène. Elle n'est pas non plus dans les histoires des membres du groupe. Non, ce charme est affaire d'ambiance, de bonnes vibrations. Ici, on aime la musique, on la saisit avec ferveur, on la partage. Buena Vista Social Club est un groupe formé en 1996 pour faire revivre la musique cubaine pré-révolution. Le projet a été imaginé par Nick Gold de la maison de disques World Circuit et le guitariste ... |
BUFFET FROID, Bertrand Blier, Gerard Depardieu, Jean Carmet, Bernard Blier (drame societe)@@Dans une station de métro déserte, Alphonse Tram, chômeur, retrouve son couteau planté dans le ventre d'un inconnu avec lequel il venait de lier une brève conversation. Légèrement indifférent, il récupère son bien et regagne la tour dont il est, avec son épouse, le seul occupant. Il découvre coup sur coup qu'il a un nouveau voisin, un inspecteur de police désinvolte, et que sa femme vient d'être assassinée et abandonnée dans un terrain vague. Il trouve cependant le meurtrier fort sympathique. Après une série d'homicides, l'insolite trio part à la campagne pour se reposer. Un maître chanteur leur demande alors d'éliminer un homme qui le gêne particulièrement... TELERAMA Un fantomatique éventreur qui se ronge les sangs dans une tour déserte d’une banlieue perdue. Un flic hyène abonné aux bavures qui cherche le repos en cultivant une misanthropie cynique. Un étrangleur écolo qui s’enroule autour du cou des femmes pour jouir de leur dernier soupir. Expert en fables cruelles, Bertrand Blier passe ici du sinistre au sinoque. Entre Jarry et Ionesco, il signe le Drôle de drame des années 1970 : frasques cocasses d’anges exterminateurs, macabres loufoqueries d’ignobles égoïstes qui traînent leurs sales pantoufles dans une ville-morgue. Son constat (glacial) : les assassins sont seuls au monde. Condamnés au crime par une société déshumanisée où le langage ne veut plus rien dire et où le cœur refuse obstinément de s’exprimer. Sans parler du chagrin, toujours muet. De la pitié, têtue comme un bâillon. Des sentiments, épinglés dans les musées. Ce théâtre de l’absurde inspire au cinéaste un rire noir et un dialogue truffé de formules subversives et de situations insensées. Le style Blier fait mouche. Dans une station de métro déserte, Alphonse Tram, chômeur, retrouve son couteau planté dans le ventre d'un inconnu avec lequel il venait de lier une brève conversation. Légèrement indiff&eacut ... |
BURIED, Rodrigo Cortés 2010, Ryan Reynolds, Erik Palladino (horreur)@@Paul Convoy, chauffeur routier en Irak, est victime d'une bande d'insurgés. Quelques heures plus tard, Paul se réveille dans un cercueil, avec un briquet, un cellulaire et son anxiété grandissante. TELERAMA En mission en Irak, un entrepreneur américain se réveille enfermé dans un cercueil. Il dispose de 90 minutes d’oxygène, d’un couteau, d’une bougie et d’un téléphone portable... Action ! Un film entier six pieds sous terre ? Un cercueil, un téléphone portable, un briquet et un malheureux enterré vivant suffisent à l'Espagnol Rodrigo Cortés pour réussir un suspense efficace et ultra malin, développant ce qu'avait esquissé Tarantino dans une séquence célèbre de Kill Bill 2 : le sentiment de claustrophobie transmis au spectateur par le biais d'un écran presque noir... Kidnappé et mis en terre par des rebelles irakiens, un chauffeur routier américain, civil embringué dans le bourbier local, n'a désormais comme contact avec l'extérieur qu'un portable à la batterie défaillante. L'armée américaine interviendra-t-elle à temps ? Notre héros aura-t-il, d'ici là, assez de cran ou d'oxygène pour tenir le coup ? On craint que le cinéaste ne puisse tenir son huis clos mais, péripétie après péripétie — un serpent qui s'invite, par exemple, dans l'espace confiné —, on ne quitte pas les trois mètres carrés en sous-sol, sans pour autant que l'intérêt faiblisse. — Aurélien Ferenczi Paul Convoy, chauffeur routier en Irak, est victime d'une bande d'insurgés. Quelques heures plus tard, Paul se réveille dans un cercueil, avec un briquet, un cellulaire et son anxiété grandissante. TELER ... |
C EST ARRIVE PRES DE CHEZ VOUS, Rémy Belvaux, André Bonzel et Benoît Poelvoorde 1992En Belgique, Ben gagne son pain de manière peu orthodoxe : il assassine posément de petites gens. Il est modeste. S'en prendre aux grandes fortunes attirerait l'attention sur lui et créerait quelques malheureux scandales. Ce sont ces sages principes qu'il développe devant une équipe de tournage attachée à ses pas. Ses parents et amis viennent aussi dire leur mot. Las, l'argent vient à manquer. Compréhensif, Ben propose de financer la suite du reportage grâce à sa petite industrie florissante. TELERAMA Souvenez-vous : les bons conseils criminels de l'oncle Ben à l'équipe de reportage qui filme ses meurtres et ses viols avant d'y participer activement ; le barème du « lestage des cadavres » en fonction de l'âge des victimes ; et la recette, devenue un must des soirées entre carabins, du cocktail « petit Grégory » (une olive ficelée à un morceau de sucre et plongée dans une « rivière » de gin-tonic)... Dix-huit ans après la présentation polémique de C'est arrivé près de chez vous à Cannes, l'humour pas bête et très méchant du trio Belvaux-Bonzel-Poelvoorde a gardé toute sa puissance satirique. La dérive de la télévision vers toujours plus de trash aurait même tendance à rendre le film plus proche de la réalité aujourd'hui... On redécouvre au passage un Benoît Poelvoorde au jeu déjà très complexe, irrésistible d'abattage grotesque dans ses monologues et troublant par sa violence froide dans les scènes d'action. Le film s'abîme malheureusement dans un dernier quart d'heure inutilement dramatique : comme si les auteurs, effrayés par leur propre audace, s'étaient sentis obligés de retourner dans le droit chemin en « punissant » le tueur et ses complices. Avec cet épilogue, le feu d'artifice subversif vire au pétard mouillé... En Belgique, Ben gagne son pain de manière peu orthodoxe : il assassine posément de petites gens. Il est modeste. S'en prendre aux grandes fortunes attirerait l'attention sur lui et créerait quelques malheureux scandale ... |
CATARINA AND THE OTHERS, André Badalo 2011, Victória Guerra, Arminda Badaló, Rui Porto Nunes (maladie)@Dehors, les premiers rayons du soleil lèvent le jour. Catarina, 16 ans, n'arrive pas à s'endormir. Par conséquent, dans les grandes villes, les adultes sont animés par le désir... Catarina découvre qu'elle est séropositive. Elle veut entraîner tout le monde. TELERAMA Dehors, les premiers rayons du soleil lèvent le jour. Catarina, 16 ans, n'arrive pas à s'endormir. Par conséquent, dans les grandes villes, les adultes sont animés par le désir... Catarina découvre ... |
CERTAINS L AIMENT CHAUD, Billy Wilder 1959, Marylin Monroe, Tony Curtis, Jacl Lemmon (sentimental)@@@Chicago 1929. Joe et Jerry, deux musiciens au chômage, obtiennent un contrat pour le bal de la Saint-Valentin. Cela fait d'eux, malheureusement, les seuls témoins d'un règlement de comptes entre deux bandes rivales. Le chef de l'une d'entre elles, Spats Colombo, les a repérés et veut les éliminer. TELERAMA On connaît la réplique qui clôt ce superbe film : « Personne n'est parfait. » Et moins celle qui résume une grande partie de la philosophie de Billy Wilder, que prononce un Jack Lemmon travesti, sidéré, soudain, par le monde incroyable qu'il découvre : « Les femmes, dit-il alors à son pote Tony Curtis, sont un sexe tout à fait différent. » On n'a jamais mesuré si bien et de manière si concise une des grandes évidences de la vie... En pleine Prohibition, deux musiciens, poursuivis par des gangsters pour avoir assisté à un massacre, rejoignent, maquillés et pomponnés, un orchestre féminin, dont la vedette est une adorable paumée qui joue de l'ukulélé, tombe amoureuse de tous les saxophonistes mâles qu'elle rencontre et chante « I wanna be loved by you, pooh pooh pee dooh » à la Betty Boop. Le scénario, d'une audace et d'un humour ravageurs, baigne dans une sensualité gouailleuse (Lemmon et les girls dans sa couchette) et rigolote (Curtis, qui prétend être impuissant, est trahi par la buée de ses lunettes, alors que Marilyn l'embrasse savamment). Le film est une merveille de rythme, d'invention et de gaîté. Si Marilyn est magique, c'est Lemmon dont on se souvient avec le plus d'enthousiasme, dansant un tango érotico-comique avec son soupirant milliardaire et pestant contre un groom qui, dans l'ascenseur, lui a pincé les fesses, alors qu'il (elle) n'est même pas joli(e). On mesure, en revoyant Certains l'aiment chaud, le manque de rythme et de fantaisie effrayant de la comédie américaine actuelle. Chicago 1929. Joe et Jerry, deux musiciens au chômage, obtiennent un contrat pour le bal de la Saint-Valentin. Cela fait d'eux, malheureusement, les seuls témoins d'un règlement de comptes entre deux bandes rivales. Le c ... |
CHRONIQUE D UN SCANDALE, Richard Eyre 2006, Judy Dench, Kate Blanchett (thriller sentimental)@@A l'occasion de la rentrée scolaire, Barbara Covett, une enseignante ayant presque atteint l'âge de la retraite, fait la connaissance de Sheba, la nouvelle professeur de dessin. Séduisante mais très maladroite, cette dernière a beaucoup de mal à imposer son autorité auprès des élèves. Barbara comprend son désarroi et met tout en oeuvre pour l'aider à surmonter son handicap. Les deux femmes se lient d'amitié. TELERAMA Avec un suspense psychologique, Chronique d’un scandale donne à ses spectateurs une confortable longueur d’avance sur ses deux héroïnes en laissant vite apercevoir leurs obsessions secrètes respectives. Cette avance sert d’abord le film comme une plus-value de cruauté : elle permet de mieux profiter des premières scènes de malentendu entre les deux femmes, puis de leurs moments de gêne, jusqu’aux sueurs froides. Mais quand la vérité éclate, c’est le trou d’air, et une impression de redondance plombe les vingt dernières minutes. Ces réserves dites, les numéros de Cate Blanchett, en bobo fêlée, et de Judi Dench, en virago pathétique et impitoyable, assurent l’attraction. A l'occasion de la rentrée scolaire, Barbara Covett, une enseignante ayant presque atteint l'âge de la retraite, fait la connaissance de Sheba, la nouvelle professeur de dessin. Séduisante mais très maladroite, ce ... |
CIGARETTES ET BAS NYLON, Fabrice Cazeneuve 2011, Adelaide Leroux, Salome Stevenin, Melodie Richard (histoire)@@À la fin de la Seconde Guerre mondiale, en Normandie, l'armée américaine installe des camps cigarettes pour accueillir les épouses françaises de soldats américains et les préparer à leur future vie aux États-Unis. Durant ces quelques jours, des amitiés naissent, des caractères se forgent, des drames surviennent. LE MONDE Elles sont fraîches et jolies, vêtues de robes fleuries. Elles ont rempli leur valise avec leur maigre trousseau et, excitées comme des gamines, ont rejoint le camp américain implanté sur la côte normande, étape obligée avant leur départ pour les Etats-Unis. Nous sommes en 1945 et ces toutes jeunes filles s'apprêtent, la guerre terminée, à rejoindre leur amoureux américain connu pendant le Débarquement. Avant de monter sur le bateau pour leur traversée de l'Atlantique, ces jeunes épouses sont prises en main par des femmes de l'armée américaine chargées d'apprendre des rudiments de langage, l'hymne national et surtout les "bonnes manières" à ces Françaises réputées "légères". Fondée sur des faits réels, Cigarettes et bas Nylon suit le parcours de quelques-unes de ces jeunes Normandes parties le coeur battant rejoindre en Amérique celui qu'elles avaient épousé parfois après un simple flirt. Pour certaines, le rêve deviendra réalité ; pour d'autres, les déconvenues les amèneront à rebrousser chemin et à tenter de se réinsérer dans leur famille et leur village qui voient une forme de trahison dans leur escapade. Après un démarrage accrocheur, dû notamment au charme des jeunes interprètes, la fiction de Fabrice Cazeneuve et Jean-Claude Grumberg s'embourbe. L'idée de départ ne suffit pas à nourrir le scénario sur la longueur et les situations perdent autant en densité qu'en crédibilité. Reste néanmoins la qualité de jeu des comédiennes, au talent prometteur. Fabrice Cazeneuve À la fin de la Seconde Guerre mondiale, en Normandie, l'armée américaine installe des camps cigarettes pour accueillir les épouses françaises de soldats américains et les préparer à le ... |
CLASS, Lewis John Carlino 1933, Jacqueline Bisset, Rob LoweL'étudiant Skip encourage son camarade de chambre Jonathan à sortir avec des femmes plus âgées C'est là qu'il rencontre Ellen, une femme plus âgée qui met hélas un terme à la relation. Pendant les vacances de Noël, Skip invite Jonathan chez lui, qui découvre avec effroi que la mère de Skip est Ellen, et qu'elle souhaite finalement reprendre leur aventure. Tout d'abord réticent, Jonathan se laisse tenter. Jusqu'au jour où Skip découvre la vérité. TELERAMA Film de fac avec ses grosses farces avant de prendre un ton plus sérieux pour évoquer un amour inattendu et ses contours épineux. L'étudiant Skip encourage son camarade de chambre Jonathan à sortir avec des femmes plus âgées C'est là qu'il rencontre Ellen, une femme plus âgée qui met hélas un terme à la rela ... |
COCO CHANEL Anne Fontaine 2008, Audrey Tautou, Benoît Poelvoorde (middle)@@La jeune Coco Chanel travaille comme une couturière le jour et meneuse de cabarets la nuit. Elle rencontre alors un héritier fortuné qui fait d'elle sa maîtresse et sa styliste. Coco ne supporte plus les chapeaux à fleurs, les corsets serrés et des cordons qui définissent la mode féminine. Elle utilise alors les vêtements de son amant pour lancer une ligne de vêtements élégants; ce qui la propulse au sommet de la haute couture parisienne. TELERAMA: Anne Fontaine a retenu les leçons de son personnage. Au point d’éliminer les clichés qui encombrent les biopics. Certes, on a droit à un orphelinat. Et à un music-hall miteux où Coco et sa sœur ressassent des rengaines équivoques. Mais ce sont des lieux où s’affirme, déjà, le regard de Gabrielle… Mot d’ordre évident : l’élégance. Tout, des décors aux costumes, est joliment discret. Les sentiments eux-mêmes, si exacerbés soient-ils, semblent régis par une volonté de dignité. Et puis, soudain, brutalement, et superbement, métamorphosée en Chanel – celle qu’on connaît, celle des photos –, Audrey Tautou regarde. Non sans hauteur, elle contemple une collection qui les résume toutes. Et l’éternité qui défile… La jeune Coco Chanel travaille comme une couturière le jour et meneuse de cabarets la nuit. Elle rencontre alors un héritier fortuné qui fait d'elle sa maîtresse et sa styliste. Coco ne supporte plus les chapeaux ... |
COMBIEN TU M AIMES, Monica BELLUCCI, Bernard CampanDaniela est l'une des plus époustouflantes beautés que compte Pigalle. Et la plupart des clients ne se rendent au club de Charly que pour la voir. Un soir, un client nommé François s'approche de Daniela et lui demande combien elle prendrait pour devenir sa femme. Lorsqu'elle comprend que cet homme a gagné au Loto, elle est tentée par l'insolite proposition. Elle accepte donc. François est aux anges. Sa vie semble avoir changé : il peut s'offrir tout ce qu'il désire. TELERAMA Daniela est l'une des plus époustouflantes beautés que compte Pigalle. Et la plupart des clients ne se rendent au club de Charly que pour la voir. Un soir, un client, François, s'approche de Daniela et lui demande combien elle prendrait pour devenir sa femme. Lorsqu'elle comprend que cet homme a gagné au Loto, elle s'avère tentée par l'insolite proposition. Elle accepte donc. François est aux anges. Sa vie semble avoir changé : il peut s'offrir tout ce qu'il désire. Mais Charly n'apprécie guère de voir filer ainsi la sublime attraction de son club. Cherchant à fuir cet odieux personnage, Daniela s'en remet à François... Daniela est l'une des plus époustouflantes beautés que compte Pigalle. Et la plupart des clients ne se rendent au club de Charly que pour la voir. Un soir, un client nommé François s'approche de Daniela et lui de ... |
COMME T Y ES BELLE Lisa Azuelos 2006, Valerie Benguigi, Michele Laroque, Geraldine NalacheIsa, Alice, Léa et Nina partagent leurs vies entre les histoires de coeur, des enfants à élever, des régimes à répétition et des fêtes familiales et religieuses à honorer. Isa, Alice, Léa et Nina partagent leurs vies entre les histoires de coeur, des enfants à élever, des régimes à répétition et des fêtes familiales et religieuses à honorer. ... |
COPIE CONFORME, Abbas Kiarostami 2010, Juliette Binoche, William Shimell (sentimental)@@Une galeriste florentine accompagne dans la campagne toscane un essayiste anglais. Leur discussion sur le thème du vrai et du faux dans l'art prend une tout autre couleur lorsqu'on apprend que les deux individus, étrangers l'un pour l'autre, seraient en fait mariés. TELERAMA Une femme et un homme se promènent dans le sud de la Toscane. Viennent-ils de se rencontrer ? Sont-ils mariés depuis quinze ans ? Leur échange est-il un « original » ou bien la répétition d'une première fois et de bien des fois suivantes ? Le film décline ce thème de la copie : il s'agit aussi bien du rapport entre la vie (l'authentique ?) et l'art (l'imitation ?) que des périodes successives de l'existence. Ce cinéma renvoie à un modèle, Voyage en Italie , de Rossellini, qui suivait la dérive autour de Naples d'un couple de touristes, étrangers à tous les sens du terme. Le voyage est aussi celui d'Abbas Kiarostami : il tourne pour la première fois hors d'Iran, dans une autre langue que la sienne et avec une star, Juliette Binoche. Grand metteur en scène mystérieux, guetteur de vérité accidentelle, Kiarostami déploie ici un style étrange, incertain, où la science des cadrages se mêle à une série de décalages, de dissonances dans le jeu des acteurs. Voulu ou non, le mélange sert le sentiment de malentendu qui gagne les personnages. Car, bien sûr, la « conformité » du film à Voyage en Italie est un leurre. Aux ruines de Pompéi, catalyseur inattendu des sentiments chez Rossellini, répond, chez Kiarostami, une Toscane livrée aux tristes pèlerinages conjugaux, arpentée en vain par les copistes du grand amour évanoui. — Louis Guichard Une galeriste florentine accompagne dans la campagne toscane un essayiste anglais. Leur discussion sur le thème du vrai et du faux dans l'art prend une tout autre couleur lorsqu'on apprend que les deux individus, étrangers l'u ... |
COUP DE FOUDRE A NOTTING HILL, Roger Michell 1999, Hugh Grant Julia RobertsWilliam Thacker est propriétaire d'une librairie indépendante dans le quartier de Notting Hill, à Londres. Il partage un appartement avec Spike, un Gallois excentrique, et a un petit groupe d'amis proches. Il rencontre un jour l'actrice renommée de Hollywood Anna Scott, quand elle entre dans sa librairie. TELERAMA: La force de cette séduisante comédie est de ne jamais chercher à justifier l'improbable romance, mais de lister toutes les bonnes raisons qui pourraient la contrarier... Les dialogues pétillants rendent ce conte de fées crédible. L'interprétation fait le reste : on ne dira jamais assez le talent et le charme de Hugh Grant. Julia Roberts n'est pas mal non plus. Entre eux se crée cette irrésistible alchimie des couples mythiques. William Thacker est propriétaire d'une librairie indépendante dans le quartier de Notting Hill, à Londres. Il partage un appartement avec Spike, un Gallois excentrique, et a un petit groupe d'amis proches. Il rencontre ... |
COUP DE FOUDRE PAR SMS, Karoline Herfurth 2016Auteure à succès de livres pour enfants, Clara a vu sa vie basculer en perdant son fiancé Ben, tué par un chauffard ivre. Deux ans plus tard, revenue vivre à Berlin aux côtés de sa meilleure amie Katja, Clara, toujours inconsolable et en manque d'inspiration, trouve du réconfort en continuant d'envoyer des SMS à son fiancé décédé. Elle ignore que le numéro a été réattribué à Mark, un jeune journaliste sportif qui s'ennuie avec sa compagne. TELERAMA Une jeune femme se met à communiquer par textos sur l’ancien numéro de son petit ami décédé, qui a été réattribué. L’apparition de la star canadienne dans son propre rôle reste la seule surprise que réserve cette romance sirupeuse. éception que ce nouveau long métrage de Jim Strouse, après une romcom pêchue, The Incredible Jessica James (2017), disponible sur Netflix. Romance sirupeuse, Love Again reprend la trame d’un livre allemand de Sofie Cramer, déjà adapté sur les écrans outre-Rhin sous le titre Coup de foudre par SMS (Karoline Herfurth, 2016). Deux ans après la mort de son petit ami, une jeune femme (Priyanka Chopra Jonas, de la série Quantico) se met à communiquer par texto sur l’ancien numéro du défunt, qui a été réattribué au téléphone pro d’un critique musical célibataire (Sam Heughan, de la série Outlander). De cette accroche pseudo-fantastique, le film ne fera pas grand-chose, si ce n’est la transformer en secret encombrant – l’un des rouages de toute comédie romantique –, qui provoquera une rupture à mi-parcours. La curiosité vient plutôt de la présence, dans son propre rôle, de Céline Dion (également productrice), faisant office de conseillère matrimoniale durant les interviews, séquences à l’interprétation calamiteuse – chacun sa spécialité. Le nom au générique de la star, qui vient d’annuler sa prochaine tournée pour raisons de santé, explique sans doute la distribution du film dans les salles françaises. Et le script résonne, bien entendu, avec son histoire personnelle – la disparition de son mari, René Angélil, en 2016. On comprend, aussi, ce qui a pu intéresser Jim Strouse. Réalisateur injustement méconnu, sa singularité est de brosser le portrait de familles décomposées – par le deuil ou par le divorce –, que ce soit dans le beau Grace Is Gone (2007) ou dans le sous-estimé People Places Things (2015). Le projet s’avère, hélas, trop formaté pour qu’il puisse imposer sa patte de cinéaste indépendant spécialiste des créateurs urbains. Ici, l’héroïne est illustratrice d’albums pour enfants, tandis que celle de The Incredible Jessica James était dramaturge et celui de People Places Things, dessinateur de comic books. Mais, contrairement à ses prédécesseurs, Love Again peine à connecter scénario et œuvre des personnages. Même les références culturelles plus prestigieuses – une représentation à l’opéra d’Orphée et Eurydice, de Gluck – ne sont là que pour décorer. Auteure à succès de livres pour enfants, Clara a vu sa vie basculer en perdant son fiancé Ben, tué par un chauffard ivre. Deux ans plus tard, revenue vivre à Berlin aux côtés de sa meilleure a ... |
DANCER IN THE DARK, Lars Von Trier 2000, Bjork, Catherine DeneuveDans les années 1960, Selma Jezkova, immigrée tchécoslovaque, s'est installée dans une petite ville des États-Unis avec son fils Gene, âgé de 12 ans. Elle travaille dur et sans relâche pour tenter de réunir l'argent qui doit lui permettre de payer à son fils une opération des yeux avant son treizième anniversaire. Gene, en effet, souffre d'une maladie héréditaire qui le prédestine comme sa mère à la cécité. Pour y parvenir, Selma travaille comme emboutisseuse dans une usine métallurgique, au-delà de ses capacités et au mépris des règles de sécurité. Elle ne s'offre comme distraction que la participation à une comédie musicale montée par la chorale amateur de son quartier. Un jour, Selma et Bill, son voisin, échangent leur secrets : elle devient aveugle et il cache à sa femme Linda qu'il est ruiné. Bill vole finalement à Selma les économies qui devaient servir à sauver son fils ; une série d'événements désastreux s'ensuit alors. TELERAMA: Le magnétisme brutal de l’héroïne tient avant tout à son interprète, Björk, qui s’est immolée pour le rôle. Avec elle, le moindre mouvement devient chorégraphie, le moindre bruit, musique. Même le silence peut casser les oreilles, comme dans cette ahurissante séquence où Selma vient de commettre un meurtre malgré elle. Et pourtant, ce sublime ballet mutique assourdit autant qu’une fanfare cacophonique… Dans les années 1960, Selma Jezkova, immigrée tchécoslovaque, s'est installée dans une petite ville des États-Unis avec son fils Gene, âgé de 12 ans. Elle travaille dur et sans relâche p ... |
DEMINEURS, Kathryn BigelowLe lieutenant James est à la tête de la meilleure unité de déminage de l'armée américaine. Leur mission est de désamorcer des bombes dans des quartiers civils ou des théâtres de guerre, au péril de leur vie, alors que la situation locale est encore explosive. TELERAMA La guerre comme une drogue… À Bagdad, dans les années 2000, une unité spéciale de trois soldats américains est chargée de désamorcer des mines. Un grain de sable qui tombe, la main qui coupe le mauvais fil, et c’est la fin. Bravant l’hypocrisie, la réalisatrice tend un miroir au spectateur : qu’attend-il d’un film de guerre, sinon le spectacle de la mort et le suspense allant avec ? Kathryn Bigelow aurait pu briller en chimie ou en physique : pressurisation, combustion, déflagration, voilà à quoi la dame la plus « virile » de Hollywood carbure. Dans ce film multi-oscarisé, il n’y a pas, a priori, de regard géopolitique sur l’intervention américaine. C’est pourtant bien d’engagement qu’il est question. Celui du sergent-chef William James (Jeremy Renner), soldat volontaire, un peu fou mais consciencieux, qui, de retour aux États-Unis, trouve l’existence bien morne hors de sa passion addictive. Le lieutenant James est à la tête de la meilleure unité de déminage de l'armée américaine. Leur mission est de désamorcer des bombes dans des quartiers civils ou des théâtres de g ... |
DERNIER ETE, Robert Guediguian et Frank Le Wita 1981, Gerard Meylan, Ariane AscarideDans une petite ville du sud de la France, l'avenir de plusieurs habitants d'un quartier populaire est compromis lorsque les usines de la région ferment l'une après l'autre. Dans une petite ville du sud de la France, l'avenir de plusieurs habitants d'un quartier populaire est compromis lorsque les usines de la région ferment l'une après l'autre. ... |
LES PISSENLITS PAR LA RACINE, Georges Lautner 1964, Louis De Funes, Michel Serrault, Pierre Dac, Mireille Darc, Francis Blanche, Darry Cowl (comique)@@.jpgTout juste libéré de prison, Riton n'a qu'une idée en tête : se venger de Jacques qui lui a volé sa femme Rockie. Lors d'un face-à-face, Jacques tue par accident le gangster qui voulait l'éliminer et cache son cadavre dans l'étui d'une contrebasse appartenant à Jérôme, un musicien. Dès lors, Jacques et Jérôme s'efforcent de se débarrasser de l'étui et de son encombrant contenu. TELERAMA A sa sortie de prison, Pom Chips n'a qu'une idée en tête : se venger de Jockey Jack, qui lui a ravi la blonde Rockie la Braise, une prostituée. Alerté, Jockey s'est réfugié chez son cousin, Jérôme Martinet, dans les coulisses d'un théâtre populaire. Pom Chips finit par le retrouver. Dans la bagarre qui s'ensuit, Jockey Jack tue Pom Chips et cache le corps dans l'étui de la contrebasse de Jérôme. Avec la complicité de Rockie, Jérôme et Jo Arengeot, Jockey va tenter de se débarrasser du cadavre, ce qui n'est vraiment pas une mince affaire. De plus, la victime détenait un ticket de tiercé gagnant qu'une bande de malfaiteurs voudrait récupérer... Tout juste libéré de prison, Riton n'a qu'une idée en tête : se venger de Jacques qui lui a volé sa femme Rockie. Lors d'un face-à-face, Jacques tue par accident le gangster qui voulait l'élim ... |
DEUX JOURS A TUER Jean Becker 2008, Albert Dupontel, Pierre VaneckAntoine Méliot, la quarantaine, a tout pour être heureux : une belle épouse, deux enfants adorables, des amis sur lesquels il peut compter à tout instant, une jolie demeure dans les Yvelines et de l'argent. Il décide de tout saboter en un week-end : son bonheur, sa famille, ses amis. Que s'est-il passé chez cet homme pour qu'il change si étrangement de comportement ? TELERAMA Il y a dans Deux Jours à tuer une grosse entourloupe du récit qu'il est interdit de dévoiler. Elle remet en cause ce qui nous est montré à l'écran, et qui n'est pas très agréable à regarder. On s'explique. Albert Dupontel, copatron d'une agence de pub, envoie un beau jour tout valdinguer : son job, vu comme un carnaval d'hypocrisies, sa famille, perçue comme une prison de mensonges et de non-dits. Sommet du jeu de massacre, un dîner où notre bonhomme dit tout haut ce qu'il pense de ses amis. Puis il prend la tangente, direction un père ermite qui pêche à la mouche en Irlande... Atavisme familial, salutaire prise de conscience ou delirium tremens ? La réponse affleure peu à peu, et elle est accablante. On pourrait arguer que le personnage a plutôt raison sur le fond (oui, l'existence est un jeu de dupes) et tort sur la forme (la conscience de l'absurde n'oblige pas à injurier ses proches). Mais c'est justement l'inverse que soutient Jean Becker au terme d'une manipulation éhontée : son héros a des raisons d'être odieux, alors même que les valeurs qu'il rejette (famille modèle, amis riches, propriété foncière) seraient les bonnes. Pas très ragoûtant... — Aurélien Ferenczi Antoine Méliot, la quarantaine, a tout pour être heureux : une belle épouse, deux enfants adorables, des amis sur lesquels il peut compter à tout instant, une jolie demeure dans les Yvelines et de l'argent. Il d&e ... |
DIDIER, Alain Chabat 1997, Jean-Pierre Bacri, Alain Chabat (comique)@@Jean-Pierre, un manager d'équipe de foot, est doublement dans la mouise. Côté ballon, ça ne tourne pas rond, et côté salon, Didier, le labrador qu'on vient de lui confier s'est mystérieusement métamorphosé en homme... Du moins en apparence, car Didier n'a rien perdu de ses réflexes d'animal à quatre pattes. Or, un chien, tout le monde sait, ça rapporte la baballe. Un talent que Jean-Pierre pourrait bien mettre au profit. TELERAMA Cette drôle de comédie, dans laquelle un chien se transforme en homme, permet à l’ex-Nul et à Jean-Pierre Bacri de former un duo truculent, l’un, renfrogné mais bon cœur, l’autre, oreilles dressées et foufou. Pas de chance pour Jean-Pierre, entraîneur de footballeurs aux genoux fragiles : une amie lui a demandé de garder son labrador pendant son absence. Et, durant la nuit, le chien se transforme en un type tout nu… Généralement, il n’y a que les Américains pour exploiter une idée aussi farfelue. Mais Alain Chabat a le talent d’aller jusqu’au bout du concept – l’homme-chien court après la baballe – mais aussi d’éviter les chemins tout tracés. Ni morale gnangnan ni explication féerique bancale, l’acteur-réalisateur emmène son film là où ça lui chante : un dîner à deux loufoque, une irrésistible chorégraphie canine et, pour finir, un match de foot grandeur nature. Le duo qu’offrent Bacri, renfrogné mais au bon cœur, et Chabat, oreilles dressées et tout foufou, est un poème. Jean-Pierre, un manager d'équipe de foot, est doublement dans la mouise. Côté ballon, ça ne tourne pas rond, et côté salon, Didier, le labrador qu'on vient de lui confier s'est mystérieusement ... |
DIVERTIMENTO, Marie-Castille Mention-Shaar 2022, Zinedine Soualem, Nadia Kaci (musical)@@@À 17 ans, Zahia Ziouani rêve de devenir cheffe d'orchestre. Sa sœur jumelle, Fettouma, est de son côté violoncelliste professionnelle. Bercées depuis leur plus tendre enfance par la musique symphonique classique, elles souhaitent à leur tour la rendre accessible à tous et dans tous les territoires. TELERAMA En 1995, deux jeunes musiciennes, Zahia et Fettouma Ziouani, décident de fonder à Stains (93) l’orchestre symphonique Divertimento. L’une est altiste, l’autre violoncelliste. Leurs objectifs ? Sortir la musique classique de sa cage dorée. Et donner à Zahia les moyens de réaliser son rêve de direction, empêché par un certain racisme social comme par la misogynie structurelle du monde musical… Les mélomanes le savent, les sœurs Ziouani ont remporté leur pari. Divertimento, le film, en relève un autre : transformer la réalité en fiction sans verser dans le biopic édifiant. Marie-Castille Mention-Schaar (Les Héritiers, A Good Man) y parvient doublement en s’attachant au duo fusionnel formé par les jumelles plutôt qu’à la seule Zahia. Le cheminement de ces deux volontés, renversant un obstacle après l’autre et s’insufflant réciproquement l’énergie nécessaire, constitue la principale dynamique d’un film sans grande recherche formelle, mais très juste, parfois drôle, et souvent émouvant. Coachées par leurs modèles pour la bonne tenue de la baguette et de l’archet, Oulaya Amamra et Lina El Arabi peaufinent leurs incarnations, et font ressortir, au-delà de leur complicité, les différences de caractère des sœurs Ziouani. Les œuvres jouées, enfin, ont été choisies avec soin. Certaines sont très connues, comme ce Boléro de Maurice Ravel qui ouvre le film sur une révélation, et le referme sur une consécration. D’autres un peu moins. Mais si le film trouve son public, l’irrésistible Bacchanale de Camille Saint-Saëns pourrait bien (re)devenir un tube. À 17 ans, Zahia Ziouani rêve de devenir cheffe d'orchestre. Sa sœur jumelle, Fettouma, est de son côté violoncelliste professionnelle. Bercées depuis leur plus tendre enfance par la musique symphonique ... |
DOGVILLE, Lars Von Trier 2003, Nicole KidmanDans une bourgade américaine des Rocheuses, au bout d’une route qui ne mène nulle part, vit une poignée de petites gens. L’intellectuel de la communauté, Tom Edison, un jeune homme qui se rêve écrivain, convie les habitants à des conférences sur la morale. Une nuit, il entend des coups de feu dans la montagne, suivis par l’arrivée d’une belle jeune femme élégante, aux abois, poursuivie par des gangsters. Tom l’aide à se cacher dans la mine désaffectée. Le lendemain, il réunit les habitants de Dogville et leur demande de faire preuve d’humanité en protégeant la fugitive, Grace. Pour mettre en scène cette fable mélodramatique, découpée en un prologue et neuf chapitres, il a choisi un dispositif relevant du théâtre. Dogville est entièrement filmé dans un espace restreint, éclairé comme une scène, où sont posés quelques éléments de décor TELERAMA: Dogville n'est pas un film sur le sacrifice, ni d'inspiration chrétienne. Plutôt une fable sur la noirceur des instincts et des appétits humains, source inépuisable d'aberrations et de catastrophes. Nicole Kidman, au sommet de son art, fait mieux que d'endurer trois heures de turpitudes stylisées : opposant sa discrète perversité à celle de Lars von Trier, elle crée un personnage indéchiffrable, qui domine de haut les simples mortels, autant par sa capacité à souffrir que par son aptitude à faire souffrir. — Louis Guichard Dans une bourgade américaine des Rocheuses, au bout d’une route qui ne mène nulle part, vit une poignée de petites gens. L’intellectuel de la communauté, Tom Edison, un jeune homme qui se rêve & ... |
DROLES DE DAMES, Ivan Goff et Ben RobertsTrois enquêtrices sont recrutées pour travailler comme détectives pour l'agence Charles Townsend. Leur patron, Charlie, qui les surnomme les "Anges", leur confie des missions par le biais d'un haut-parleur, sans jamais leur dévoiler son visage. Trois enquêtrices sont recrutées pour travailler comme détectives pour l'agence Charles Townsend. Leur patron, Charlie, qui les surnomme les "Anges", leur confie des missions par le biais d'un haut-parleur, san ... |
EARTH QUAKE BIRD, Wash Westmoreland 2019, Alicia Vikander, Naoki Kobayashi (thriller)@Dans les années 80, à Tokyo, une étrange expatriée est soupçonnée d'avoir tué son amie, disparue à la suite d'un triangle amoureux entre elles et un photographe local. TELERAMA Vous êtes tokyophile, vous n’êtes pas insensible au charme d’Alicia Vikander et vous aimez les histoires à dormir debout, mêlant amour romantique, sexe et crime ? Il y a des chances que L’Oiseau-tempête vous retienne dans ses noirs filets. Le film est adapté d’un roman de l’écrivaine britannique Susanna Jones intitulé L’Oiseau-séisme (la modification du titre original est d’autant plus bêta que ledit volatile est mentionné, son trille particulier survenant aussitôt après le tremblement de terre). L’action se situe en 1989. Lucy, une jeune Suédoise expatriée à Tokyo depuis cinq ans, est interrogée par la police au sujet de la disparition d’une amie proche, Lily. Ses réponses sont évasives, laissant soupçonner quelque chose. La police accentue la pression. Lucy se met alors à raconter comment elle a rencontré en pleine rue un photographe, aussi énigmatique qu’attirant, qui travaille la nuit dans un petit resto de ramen… Construit à partir de flash-back, le film reconstitue peu à peu la singulière passion de Lucy pour son beau Japonais. Une relation d’abord harmonieuse, mais de plus en plus compliquée et perverse à mesure qu’elle tend vers le triangle amoureux, avec l’amie Lily (Riley Keough, faux air de Drew Barrymore). Divers épisodes dramatiques laissent à penser que Lucy provoque des catastrophes. Est-elle schizophrène ? A-t-elle des hallucinations ? Est-elle la victime ou la meurtrière ? Autant de questions qui se bousculent dans ce thriller tarabiscoté, mix de roman-photo à l’eau de rose et de fantasmagorie un poil sadique. Le film reste un peu trop lisse, mais on se laisse prendre au piège. Derrière la caméra, on retrouve Wash Westmoreland, qui a coréalisé plusieurs films (dont Echo Park, L.A.) avec son compagnon, Richard Glatzer, avant le décès de ce dernier, en 2015. En solo, il a depuis réalisé Colette, qui souffrait des mêmes défauts que cet Oiseau-tempête, mais aussi du même atout, à savoir offrir un écrin pour que brille l’actrice principale. Saluons ainsi la prestation d’Alicia Vikander. Celle qui joua Lara Croft et qui ne cesse de promettre sans jamais avoir trouvé un rôle vraiment marquant est très bien dans son rôle ambigu, mi-jeune ingénue, mi-femme fatale. On ne saurait lui donner un âge. 18 ans ? 25 ? 30 ? Timide et impérieuse, elle donne de l’étoffe à son personnage d’expatriée, sachant parler le japonais. La voir ainsi, à la fois décalée et attachée au pays du Soleil-Levant, contribue au plaisir. Dans les années 80, à Tokyo, une étrange expatriée est soupçonnée d'avoir tué son amie, disparue à la suite d'un triangle amoureux entre elles et un photographe local. TELERAM ... |
EASY VIRTUE, Stephan Elliott 2008, Colin Firth, Jessica Biel, Kristin Scott Thomas (sentimental)@@John Whittaker, jeune Anglais de bonne famille, tombe fou amoureux de Larita, superbe aventurière américaine. Il l'épouse sur-le-champ et la ramène dans le manoir de ses parents. Si M. Whittaker n'est pas insensible au charme de sa belle-fille, l'allergie est instantanée du côté de Mme Whittaker. La guerre des piques commence. Larita comprend vite qu'elle doit riposter si elle ne veut pas perdre John. Les étincelles fusent. TELERAMA Elle est ardente, extravagante, moderne. Jessica Biel l'interprète comme la Katharine Hepburn des comédies de jadis... Si l'on excepte Colin Firth, le père de famille, silhouette presque tchekhovienne dans son insatisfaction navrée, les autres membres du clan brillent par leur cruauté. Kristin Scott Thomas est, une fois de plus, superbe en belle-mère abusive : une sorcière à la Disney. Notamment lorsqu'elle explique à ses domestiques, médusés, qu'une sonnette, c'est fait pour qu'ils viennent à elle et non pas l'inverse... Joliment mis en valeur par Stephan Elliott (Priscilla, folle du désert), les dialogues crépitent : « Souris ! — Pas envie... — Tu es anglaise, fais semblant ! » Ou encore : « Ah, je pourrais te dévorer ! — Après le repas qu'on a fait ce soir, ça me paraît normal ! » Petites perles signées Noel Coward, dont la chanson Mad about the boy rythme tout le film. A l'époque, pour lui, c'était une sorte de coming out... — Pierre Murat John Whittaker, jeune Anglais de bonne famille, tombe fou amoureux de Larita, superbe aventurière américaine. Il l'épouse sur-le-champ et la ramène dans le manoir de ses parents. Si M. Whittaker n'est pas insensi ... |
EMBRASSE MOI, Oceanerosemarie 2017, Oceanerosemarie, Alice Pol (sentimental femmes)@@Malgré un parcours sentimental chaotique et une énième rupture, Océane Rose Marie croit toujours en l'amour. Lorsqu'elle rencontre la charmante Cécile, photographe, son coeur s'enflamme illico ; elle est persuadée qu'elle a rencontré la femme de sa vie. De son côté, Cécile manifeste quelques réticences. Il est temps pour Océane de grandir un peu pour réussir à la conquérir. En est-elle capable ? TELERAMA La première comédie romantique lesbienne du cinéma français, ça se fête. Accueillante, chaleureuse, ainsi l'ont voulue les réalisateurs. Océanerosemarie, talent multiple, de chanteuse à chroniqueuse radio, a déjà fait parler d'elle pour son spectacle, « La lesbienne invisible ». Cyprien Vial a signé en 2015 un premier long métrage percutant, Bébé tigre. Le charme du film tient à son héroïne, volontairement confondue avec l'auteure-interprète, et qui s'appelle, comme elle, Océanerosemarie. A la fois bulldozer et coeur d'artichaut, elle cherche l'amour depuis longtemps. En pleine rupture, elle rencontre la femme de sa vie (Alice Pol). Mais les obstacles s'accumulent, et l'ex (Laure Calamy) en rajoute. La suite est rythmée et très respectueuse du programme des films d'amour comiques façonnés aujourd'hui à Hollywood. Ce qui en limite parfois l'originalité. — Louis Guichard Malgré un parcours sentimental chaotique et une énième rupture, Océane Rose Marie croit toujours en l'amour. Lorsqu'elle rencontre la charmante Cécile, photographe, son coeur s'enflamme illico ; elle est p ... |
EN CORPS, Cedric Klapish 2022, Marion Barbeau, Francois Civil (societe)@@@Elise, 26 ans est une grande danseuse classique. Après s'être blessée pendant un spectacle, elle apprend qu'elle ne pourra plus danser, et sa vie va en être bouleversée. Elise va devoir apprendre à se réparer. Entre Paris et la Bretagne, au gré des rencontres et des expériences, des déceptions et des espoirs, elle va se rapprocher d'une compagnie de danse contemporaine. Cette nouvelle façon de danser va lui permettre de retrouver un nouvel élan et aussi une nouvelle façon de vivre. TELERAMA Reconstruction et possibilité d’une autre vie : le sujet comportait des risques de mièvrerie, mais, décidément, Cédric Klapisch sait offrir de la fraîcheur et de la fantaisie aux élans de la jeunesse. Si la danse a toujours été son jardin secret, le cinéaste trouve l’occasion de déployer ici ce qui reste son grand sujet de film en film : le besoin vital de faire corps avec soi-même et avec le monde. Chaque scène ajoute à la célébration des sens. Peler des légumes, composer un plat ou s’agglomérer en un ballet sur la rage de survivre, tout concourt à redonner le goût des autres. À l’image de la troupe de comédiens, mélange de générations et de personnalités fortes autour de la talentueuse danseuse Marion Barbeau, qui s’impose en actrice naturelle et frémissante. Denis Podalydès excelle en père pudique, et Muriel Robin en bonne fée boiteuse, ivre du talent des autres. Avec cette comédie sensible sur la fragilité érigée en force, Cédric Klapisch, toujours à l’écoute du rythme du monde, signe peut-être son meilleur film. Elise, 26 ans est une grande danseuse classique. Après s'être blessée pendant un spectacle, elle apprend qu'elle ne pourra plus danser, et sa vie va en être bouleversée. Elise va devoir apprendre à se ... |
ERIN BROKOVITCH Steven Soderbergh 2000Mère élevant seule ses trois enfants, Erin Brockovich est employée comme archiviste dans un cabinet d'avocat. Elle va découvrir, dans un dossier mineur, qu'une société de distribution d'énergie, la Pacific Gas and Electric Company (PG&E), filiale d'une grosse société, rachète une à une les maisons d'une petite ville californienne de Hinkley dans le désert des Mojaves. Là-bas, de nombreux habitants souffrent d'importants problèmes de santé, tels que des cancers. Enquêtant sur place, elle parvient à montrer que ces maladies graves sont causées par l'eau potable contenant des rejets toxiques, notamment du chrome hexavalent (ou chrome-6), issus de l'eau de refroidissement de l'usine. Seule au début, elle mène le combat, rassemble des preuves, motive un à un les habitants, convainc son patron de l'ampleur de l'affaire, pour obtenir enfin un dédommagement important pour chacune des victimes de la part de la société fautive. TELERAMA: Cette Erin Brockovich pourrait être le symbole rassurant d'une Amérique où la vérité triomphe toujours du mensonge, le bien du mal. Mais en nous racontant comment son héroïne découvre et dénonce un scandale d'eau empoisonnée qui provoque des cancers, Steven Soderbergh n'essaie pas de faire le portrait d'une sainte ni celui d'une pasionaria sociale. C'est aux pouvoirs féminins qu'il rend d'abord hommage : comment Erin Brockovich s'habille, marche, parle, sourit... Tout est là, ou presque. Car, plus qu'au contenu du dossier brûlant démêlé au fil de l'intrigue, le film s'intéresse à la manière de faire, aussi séduisante que percutante, du personnage et de son interprète, Julia Roberts. C'est elle le vrai sujet d'Erin Brockovich. Soderbergh n'a d'yeux que pour elle, mais son regard est franc, sans excès de réalisme ni d'artifices, juste et neuf, à l'unisson de cette comédienne qui renouvelle l'image de la star. Mère élevant seule ses trois enfants, Erin Brockovich est employée comme archiviste dans un cabinet d'avocat. Elle va découvrir, dans un dossier mineur, qu'une société de distribution d'énerg ... |
EVERY WHICH WAY BUT LOOSE (Doux, dur et dingue), James Fargo 1978, Clint Eastwood (comique)@Pour arrondir ses fins de mois, Philo Beddoe, un camionneur, participe à des combats de boxe à mains nues où il demeure invaincu. Un jour, il tombe amoureux d'une chanteuse, Lynn, mais la jeune femme disparaît le lendemain. Accompagné de son orang-outang, Clyde et de son ami Orville, Philo part à la recherche de cette dernière. Poursuivis par une bande de motards hargneux et des policiers, le chemin de ce drôle de trio sera semé d'embûches. TELERAMA Country music, baston et rednecks bien allumés...sans oublier un grand singe. Une parenthèse récréative dans la filmographie d'Eastwood Pour arrondir ses fins de mois, Philo Beddoe, un camionneur, participe à des combats de boxe à mains nues où il demeure invaincu. Un jour, il tombe amoureux d'une chanteuse, Lynn, mais la jeune femme disparaî ... |
FALBALAS, Jacques Becker 1944, Raymond Rouleau, Micheline Presle (sentimental societe)@@Le grand couturier, Philippe Clarence, célèbre dans le tout Paris pour ses créations et ses nombreuses conquêtes féminines, tombe amoureux de Micheline, la fiancée de son ami Rousseau. TELERAMA Film grave et profond, qui s’attache d’abord à la description réaliste d’un milieu – celui de la mode – et d’une époque. Puis à l’étude clinique d’un amour fou. Aidé dans cette investigation psychique par Micheline Presle, charmeuse et intense. Un homme est couché sur le pavé, serrant contre lui un mannequin en robe de mariée. Des jeunes femmes le regardent, la mine grave. « Il est mort, il a l'air heureux », déclare l'une d'elles. D'emblée, Jacques Becker place son film dans une atmosphère onirique et un classicisme lumineux qui évoquent Les Visiteurs du soir ou La Belle et la Bête. Qu'est-il arrivé à Philippe Clarence, grand couturier parisien, pour qu'il se jette par la fenêtre ? La question est éludée pendant les premières minutes, légères comme une comédie, avec des portes qui claquent, des dialogues fins et incisifs. Becker trace un portrait moqueur du monde de la mode, où un seul homme régente une centaine de femmes, brutalisant les unes, séduisant les autres, les exploitant toutes. Et puis, le drame se noue, progressivement. Car Clarence a un besoin éperdu des femmes, dont ses robes doivent révéler la beauté. Son inspiration, il la doit à ses conquêtes : chaque collection est le signe d'un nouvel attachement, en attendant la saison suivante, où cette passion rejoindra les autres, étiquetées dans une armoire. Alors, quand une femme, la première, ose lui résister, elle menace sa création, et sa raison. De cet amour fou, qui n'a de solution que dans la mort, le cinéaste tirera, sept ans plus tard, un autre grand film : Casque d'or. Le grand couturier, Philippe Clarence, célèbre dans le tout Paris pour ses créations et ses nombreuses conquêtes féminines, tombe amoureux de Micheline, la fiancée de son ami Rousseau. TELER ... |
FANFAN LA TULIPE Gérard Krawczyk 2003, Vincent Perez, Penelope Cruz, Dider Bourdon, Guillaume GallienneDans la France du XVIIIe siècle, Fanfan, un jeune aventurier intrépide et fougueux, s'engage dans l'armée du roi, encouragé par la belle Adeline, la fille d'un sergent recruteur. En route vers le campement, il fait fuir des brigands qui tentaient de dévaliser le carrosse royal de Madame de Pompadour et d'Henriette, la fille du roi. Il y voit un signe du destin et tente alors de déjouer un complot historique. A la clé, la gloire et un amour inattendu. TELERAMA Ce Fanfan tire à hue et à dia, une bobine dans le cinéma d'action surspeedé, l'autre dans le marivaudage-à-mots-d'auteur. Encore faut-il que les mots soient drôles : est-ce la marque de Luc Besson dialoguiste si, à plusieurs reprises, différents protagonistes ont l'air de parler comme certains personnages incarnés par Jean Reno, de façon elliptique et péremptoire ? Les rares bonheurs surgissent quand le récit prend vraiment le temps de respirer, l'espace des scènes de séduction entre Vincent Perez (pas mal, quoique trop raisonneur) et Penélope Cruz (assez lumineuse et sous-employée). Ou quand brillent certains seconds rôles, comme Guillaume Gallienne, qui s'approprie le rôle tenu jadis par Jean Parédès. C'est dans la décontraction potache que Fanfan aurait pu trouver sa voie. Entre déconnade et baston, il eût fallu choisir. Dans la France du XVIIIe siècle, Fanfan, un jeune aventurier intrépide et fougueux, s'engage dans l'armée du roi, encouragé par la belle Adeline, la fille d'un sergent recruteur. En route vers le campement, il fa ... |
FAUTEUIL D ORCHESTRE Daniele Thomson 2006, Albert Dupontel, Claude Brasseur, Cecile de FranceJessica est une jeune provinciale pleine de fraîcheur et d'innocence, montée à Paris pour trouver du travail et refaire sa vie. Tout l'émerveille, à commencer par l'avenue Montaigne, où elle vient d'être embauchée comme serveuse au Café des Théâtres. TELERAMA L'avenue Montaigne, à Paris : ses galeries d'art, ses spectacles, ses boutiques de luxe... Et son Café des Théâtres, pivot d'un vaste carrousel de numéros d'acteurs : Claude Brasseur en collectionneur d'art, Valérie Lemercier en vedette télé, Albert Dupontel en pianiste virtuose... Tout ce petit monde, ou presque, a son vague à l'âme et son stock d'aphorismes percutants. Dans le genre film choral, Danièle Thompson avait déjà fait mieux avec La Bûche, chronique familiale aux alentours de Noël : plus drôle, plus amer, plus subtil. Ici, sous les yeux perpétuellement émerveillés de Jessica (Cécile de France), serveuse toute fraîche, la sarabande s'enlise un peu dans les lieux communs sur la vie, l'amour, la réussite... On retient pourtant la présence émouvante de Suzanne Flon, peu avant sa disparition et, surtout, Valérie Lemercier, qui étincelle de fantaisie et de charme en actrice de soap, pardon, de série « prestigiousse ». — Cécile Mury Jessica est une jeune provinciale pleine de fraîcheur et d'innocence, montée à Paris pour trouver du travail et refaire sa vie. Tout l'émerveille, à commencer par l'avenue Montaigne, où elle vient d' ... |
FLASHDANCE, Adrian Lyne 1983, Jennifer Beals, Michael Nouri, Cynthia Rhodes (musical)@Pittsburgh est une ville industrielle où, comme partout ailleurs, certains luttent pour donner une réalité à leurs rêves. Alex, alias Alexandra, est de ceux-là. Dans la journée, elle travaille comme soudeuse; le soir, elle se produit comme danseuse au Mawby's Bar. Jeune, jolie et talentueuse, elle remporte toujours un franc succès avec son petit numéro. La danse est sa passion. Comme le patinage artistique est celle de Jeanie, son amie. TELERAMA A Pittsburgh. Le jour, Alex travaille comme soudeuse dans une usine. Le soir, elle se produit comme danseuse au Mawby's Bar, dans un numéro qui ne laisse pas les clients indifférents. De son côté, son amie Jeanie se passionne pour le patinage artistique. L'une et l'autre s'entraînent durement, dans l'espoir secret de percer et de pouvoir ainsi changer de vie. En dépit des encouragements de Hanna, une ancienne danseuse, Alex n'ose pas se présenter au concours d'entrée d'une prestigieuse école de danse. Nick Hurley, son patron, séduit, s'intéresse sincèrement à elle, mais Alex repousse fermement ses avances. Fière et obstinée, elle veut ne devoir son succès qu'à elle seule. Elle finit par être convoquée à une audition, mais lorsqu'elle apprend que Nick en est à l'origine, elle prend la fuite... Pittsburgh est une ville industrielle où, comme partout ailleurs, certains luttent pour donner une réalité à leurs rêves. Alex, alias Alexandra, est de ceux-là. Dans la journée, elle travaille ... |
GAGARINE PREMIER DANS L ESPACE (film complet)Pour la première fois, un homme voyage dans l'espace et contribue à l'extraordinaire accomplissement du rêve de l'humanité. Pendant son vol, le jeune pilote réfléchit à sa vie, se souvient de son enfance difficile, ainsi que de son éducation et de sa famille. Pour la première fois, un homme voyage dans l'espace et contribue à l'extraordinaire accomplissement du rêve de l'humanité. Pendant son vol, le jeune pilote réfléchit à sa vie, se souvient de ... |
GANGSTER QUAD, Ruben Fleischer 2012, Josh Brolin, Ryan Gosling (thriller)@@Le parrain de la mafia, Mickey Cohen, dirige Los Angeles et obtient tout ce qu'il veut grâce à la protection de ses hommes de mains, mais aussi de la police et des hommes politiques sous sa coupe. Seuls deux sergents du LAPD, John O'Mara et Jerry Wooters, font tout pour réduire son emprise à néant. TELERAMA L'été dernier, après la tuerie dans le multiplexe d'Aurora qui projetait le nouveau Batman, la bande-annonce de ce Gangster Squad était vite retirée des salles : on y voyait une tuerie dans un cinéma du Chinatown de Los Angeles, en 1950. La scène a été supprimée, retournée et remplacée par l'explosion d'un camion piégé... Mais on sent toujours, dans ce film de gangsters qui rappelle L.A. Confidential (1997) ou Les Incorruptibles (1987), une envie de rendre la violence plus frappante, pour construire un personnage d'ennemi public vraiment dangereux, effrayant. Il s'appelle Mickey Cohen, il a acheté la police et les juges, tué ceux qu'il ne pouvait corrompre. Los Angeles lui appartient et il veut faire de l'Amérique son empire... C'est donc vraiment un scénario à la Batman qui se joue : face au pouvoir du Mal absolu, des justiciers d'un nouveau genre doivent intervenir, des flics avec permis de tuer comme des gangsters... Pas sûr que tout ça reflète l'histoire du véritable Mickey Cohen, joué ici par Sean Penn, avec une volonté de profondeur et d'authenticité inutile. Car le réalisateur, lui, joue plutôt sur les effets de séduction immédiate et sur le glamour du cinéma de studio, assorti aux décors rétro. La brutalité de la guerre contre le crime se coule ainsi dans des atmosphères soignées et un casting de séducteurs au milieu desquels papillonne une vamp. C'est plaisant, mais finalement presque naïf. Ce que le discours final sur les bienfaits de la loi ne cache plus du tout. À Los Angeles, en 1950, la folie sanglante et la soif de pouvoir du gangster Mickey Cohen obligent la police à créer un gang de flics aux méthodes de justiciers voyous. Joli, plaisant, mais un peu naïf aussi. Le parrain de la mafia, Mickey Cohen, dirige Los Angeles et obtient tout ce qu'il veut grâce à la protection de ses hommes de mains, mais aussi de la police et des hommes politiques sous sa coupe. Seuls deux sergents du LAPD, J ... |
GLORIA, John Cassavetes 1980, Gena Rowlands, John Adames (thriller)@@@Dans l'immeuble new-yorkais où elle vit seule avec son chat, Gloria, ancienne danseuse et ex-maîtresse d'un mafieux, frappe à la porte de ses voisins de palier, les Dawn. Ces derniers font leurs paquets, craignant l'imminence de représailles depuis que le père, comptable d'une organisation criminelle, a livré des informations au FBI. Pris de panique, ils demandent à Gloria de prendre soin de Phil, leur fils de 6 ans. Alors que des tueurs font irruption, Gloria prend la fuite avec le garçon. TELERAMA John Cassavetes filme une réalité nue et violente, celle de la grande ville. New York palpite au rythme de guérillas privées, dont le déchaînement paraît soudain presque ordinaire. L’histoire d’amour que le cinéaste insère dans cette frénésie est, elle, exceptionnelle. Gloria, personnage ambigu, volontaire, jusqu’alors résolument égoïste, s’attache peu à peu à un inconnu de 6 ans. Un mini-macho qui l’énerve et l’émeut comme un vrai amoureux. A eux deux, peu à peu, ils recréent dans leur fuite une forme étrange de foyer. Et la dureté de Gloria devient un rempart de dévouement téméraire, de générosité. Cassavetes livre ici un merveilleux discours sur l’amour, choix irréversible, à la fois source de vie et de danger. Il offre à Gena Rowlands, son épouse et actrice fétiche, l’un de ses plus beaux rôles, une Gloria bourrue et sublime. Un chef-d’œuvre. Dans l'immeuble new-yorkais où elle vit seule avec son chat, Gloria, ancienne danseuse et ex-maîtresse d'un mafieux, frappe à la porte de ses voisins de palier, les Dawn. Ces derniers font leurs paquets, craignant l'immi ... |
GRAN TORINO, Clint Eastwood 2008, Clint EastwoodWalt Kowalski, un vétéran de la guerre de Corée, vient de perdre sa femme. Seul, misanthrope, bougon et raciste, il veille jalousement sur sa Ford Gran Torino, râlant sans cesse contre les habitants de son quartier, en majorité d'origine asiatique. Un jour, son jeune voisin, Tao, tente de lui voler sa voiture sous la pression d'un gang. Walt s'aperçoit bientôt que l'adolescent est littéralement harcelé par les jeunes caïds. Prenant la défense de Tao, Walt devient malgré lui le héros du quartier. Walt Kowalski, un vétéran de la guerre de Corée, vient de perdre sa femme. Seul, misanthrope, bougon et raciste, il veille jalousement sur sa Ford Gran Torino, râlant sans cesse contre les habitants de son quartie ... |
GREEN BOOK Peter Farrelly 2018, Viggo Mortensen, Mahershala AliEn 1962, alors que règne la ségrégation, Tony Lip, un videur italo-américain du Bronx, est engagé pour conduire et protéger le Dr Don Shirley, un pianiste noir de renommée mondiale, lors d'une tournée de concerts. Durant leur périple de Manhattan jusqu'au Sud profond, ils doivent se confronter aux humiliations, perceptions et persécutions, tout en devant trouver des établissements accueillant les personnes de couleurs. En 1962, alors que règne la ségrégation, Tony Lip, un videur italo-américain du Bronx, est engagé pour conduire et protéger le Dr Don Shirley, un pianiste noir de renommée mondiale, lors d'un ... |
HABEMUS PAPAM, Nanni Moretti 2011, Michel Piccoli@@@Après la mort du Pape, le Conclave se réunit afin d'élire son successeur. Lorsqu'un cardinal est élu, les fidèles massés sur la place Saint-Pierre attendent en vain l'apparition au balcon du nouveau souverain pontife. Ce dernier ne semble pas prêt à supporter le poids d'une telle responsabilité. Angoisse ? Dépression ? Peur de ne pas se sentir à la hauteur ? Le monde entier est bientôt en proie à l'inquiétude tandis qu'au Vatican, on cherche des solutions pour surmonter la crise... TELERAMA Ce formidable cataclysme est une alliance de farce grinçante et de confession touchante propre au cinéma de Nanni Moretti. L’histoire d’une crise du pouvoir, collective et intime – le réalisateur lui aussi a été un acteur politique en Italie, avant de se retirer. Que signifient le silence et le refus du nouveau pape ? Nanni Moretti propose diverses réponses, drôles ou mélancoliques, métaphysiques ou très ordinaires. On voit le pape déboussolé errer dans la ville, croiser une troupe de comédiens. Étrange vagabondage. Où les autres ont tendance à se dérober derrière des paroles séduisantes mais mécaniques. Comme cette séquence troublante dans une trattoria, où la conversation des comédiens n’est qu’une accumulation frénétique de répliques tirées de Tchekhov. Exactement comme à la télévision, où un expert finit par avouer qu’il improvise et qu’il ne sait rien… C’est ce blanc à l’antenne, ce grand vide qu’affronte et crée à la fois le souverain pontife en fuite. Une épreuve de vérité que l’on appellera une quête de soi, une dépression ou, pourquoi pas, une forme d’art. Après la mort du Pape, le Conclave se réunit afin d'élire son successeur. Lorsqu'un cardinal est élu, les fidèles massés sur la place Saint-Pierre attendent en vain l'apparition au balcon du nouveau ... |
HAPPY BIRTHDAY, Sharon Stone, Tony GoldwinUne femme essaye d'échapper à l'emprise d'une mère autoritaire et co-dépendante, alors qu'un avocat sexy et sophistiqué, fraîchement arrivé en ville, tente de lui ravir son coeur. Une femme essaye d'échapper à l'emprise d'une mère autoritaire et co-dépendante, alors qu'un avocat sexy et sophistiqué, fraîchement arrivé en ville, tente de lui ravir son coeur. ... |
HARRY POTTER et le Prince de sang mele, David Yates 2009, Daniel Radcliffe, Emma Watson (fantastique)@@Cette sixième année scolaire de Harry Potter à l'école de sorciers commence par une dispute avec son ennemi juré Draco Malfoy, en qui les forces des ténèbres placent désormais leurs espoirs. TELERAMA Epidémie dévastatrice : les élèves magiciens sont atteints d’un mal étrange qui les rend tout choses ; ils complotent, rigolent puis éclatent en sanglots… Un nouveau maléfice de Voldemort ? Non, juste un bouillonnement hormonal incontrôlable. C’est la fête du kiss à Poudlard ! Ron tombe dans les pattes d’une pulpeuse érotomane, Hermione abandonne sa posture de sainte-nitouche et Ginny passe en mode allumeuse. Dans ce déferlement pubertaire, il n’y a que Harry pour rester maître de ses pulsions. Et encore, il ne faut pas trop lui titiller la baguette magique… Mais, étant l’élu – celui qui peut tuer Voldemort –, il doit se tenir sur ses gardes, surveillé de près par son maître Yoda, pardon, Dumbledore, qui n’est pas franchement un rigolo. Avant le finale (Les Reliques de la mort, décliné en deux films), ce Prince de Sang-Mêlé est un épisode de transition qui s’attache plus à la vie à Poudlard qu’à la mythologie de l’épopée. Commencée il y a huit ans, la série évolue avec ses fans : ceux qui avaient 10 ans en 2001 en ont aujourd’hui 18 et sont plus sensibles aux émois amoureux d’une bande d’ados qu’aux tourments d’un apprenti sorcier. C’est la victoire du teen-movie sur l’heroic fantasy. Et la confirmation du judicieux choix de David Yates, aux commandes depuis L’Ordre du Phénix : il a su trouver le bon dosage entre noirceur et comédie. Car c’est le grand atout de cet épisode : on s’y amuse. Les inconditionnels de cette « heptalogie » (œuvre en sept volumes) prestidigitatrice seront peut-être déçus par les raccourcis opérés par les scénaristes. Mais ils auront quand même droit à quelques morceaux de bravoure – notamment les attaques des Mangemorts. Et à une ébauche d’explication quant à l’attirance malsaine de Drago Malfoy pour le côté obscur de la magie et à son rapport ambigu de fascination-haine avec Harry, seul personnage de l’épisode à n’avoir pas de petite amie. Serait-il tout bêtement frustré ? Cette sixième année scolaire de Harry Potter à l'école de sorciers commence par une dispute avec son ennemi juré Draco Malfoy, en qui les forces des ténèbres placent désormais leurs es ... |
IL ETAIT UNE FOIS EN AMERIQUE, Sergio Leone, Robert de NiroNoodles laisse les souvenirs remonter à la surface de sa mémoire dans une fumerie d'opium du quartier chinois. Quarante ans plus tôt, avec ses amis d'enfance, ils formaient une bande de gamins débrouillards déjà prêts à affronter tous les dangers pour sortir de la pauvreté. Puis, il y a eu la première histoire d'amour avec l'inaccessible Deborah. Pour sauver ses amis, il les a vendus. Jusqu'à ce qu'ils se fassent tous tuer lors d'une arrestation. Noodles laisse les souvenirs remonter à la surface de sa mémoire dans une fumerie d'opium du quartier chinois. Quarante ans plus tôt, avec ses amis d'enfance, ils formaient une bande de gamins débrouillards d&eacu ... |
INDOCHINE Régis Wargnier 1992, Catherine Deneuve, Vincent Perez (middle)@@À Saigon, en 1930, l'héritière d'une famille coloniale dirige une importante plantation d'hévéas, l'arbre à caoutchouc. Cette femme, Éliane Devries, a son amour voué à sa fille adoptive, Camille, jeune princesse vietnamienne qu'elle a recueillie à la mort de ses parents. À Saigon, en 1930, l'héritière d'une famille coloniale dirige une importante plantation d'hévéas, l'arbre à caoutchouc. Cette femme, Éliane Devries, a son amour voué à sa fille ... |
INFIDELE, Adrian Lyne 2002, Diane Lane, Richard Gere)(drame erotique)(vo)@Edward et Constance Sumner habitent dans la périphérie de New York une vaste demeure qui sent bon l'ordre et la sérénité. Ce lieu est à l'image de leur couple, si harmonieux qu'on pourrait le croire à l'abri de toute surprise. Un jour, à New York, un vent violent pousse littéralement Connie dans les bras d'un jeune étranger, Paul Martel, négociant en livres rares. Un appel téléphonique de celui-ci, un rendez-vous obtenu à l'arraché sèment en elle la confusion. TELERAMA Connie Sumner mène une vie assez rangée à New York, aux côtés de son mari, Edward, et de son petit garçon, Charlie. Un jour, elle fait la connaissance de Paul Martel, un jeune et séduisant Français qui achète et revend des livres anciens. Il la séduit immédiatement et, lorsqu'il la rappelle pour lui proposer un rendez-vous, elle cède. Ils deviennent très vite amants. Cette liaison torride transforme complètement Connie, et ses amies préviennent bientôt Edward de leurs soupçons sur la fidélité de sa femme. Ces craintes sont rapidement confirmées par le collègue d'Edward, qui lui avoue avoir surpris les amants. Edward se rend alors chez Paul et, au cours d'une violente altercation, le tue... Edward et Constance Sumner habitent dans la périphérie de New York une vaste demeure qui sent bon l'ordre et la sérénité. Ce lieu est à l'image de leur couple, si harmonieux qu'on pourrait le croire ... |
INTOUCHABLES, Eric Toledano, Olivier Nakache 2011, Francois Cluzel, Omar SyTout les oppose et il était peu probable qu'ils se rencontrent un jour, et pourtant. Philippe, un riche aristocrate devenu tétraplégique après un accident de parapente va engager Driss, un jeune homme d'origine sénégalaise tout droit sorti de prison, comme auxiliaire de vie à domicile. Pourquoi lui ? Tout simplement parce qu'il ne regarde pas Philippe avec le même regard de pitié que les autres candidats. Tout les oppose et il était peu probable qu'ils se rencontrent un jour, et pourtant. Philippe, un riche aristocrate devenu tétraplégique après un accident de parapente va engager Driss, un jeune homme d'origine s ... |
INVICTUS, Clint Eastwood 2009, Morgan Freeman, Matt DamonÀ l'issue de la chute de l'apartheid, le président Nelson Mandela, récemment élu, est confronté à une Afrique du Sud qui est racialement et économiquement divisée. À l'issue de la chute de l'apartheid, le président Nelson Mandela, récemment élu, est confronté à une Afrique du Sud qui est racialement et économiquement divisée. ... |
IC Payoff 1-sht.REV.1... |
PAS SI SIMPLE (ITS COMPLICATED), Nancy Meyers 2009, Meryl Streep, Alec BaldwinDivorcés après 20 ans de mariage, Jane et Jake ont eu ensemble trois enfants, prêts à voler aujourd'hui de leurs propres ailes. Malgré les difficultés, les deux quinquagénaires ont fait ce qu'ils ont pu pour préserver entre eux des relations cordiales. À la tête d'un petit salon de thé prospère, Jane, qui rêve de se lancer dans de nouveaux projets, fait la connaissance d'Adam, un brillant architecte d'intérieur. Divorcés après 20 ans de mariage, Jane et Jake ont eu ensemble trois enfants, prêts à voler aujourd'hui de leurs propres ailes. Malgré les difficultés, les deux quinquagénaires ont fait ce qu' ... |
IXJANA, Jozef, Michał Skolimowski 2012Le héros du film est le jeune écrivain Marek Newski (Sambor Czarnota) qui, malgré le succès critique et commercial de son premier ouvrage, ressent une grande angoisse qui se traduit par des douleurs aiguës à la poitrine. Il pense que cette affliction a démarré après une fête donnée par son éditeur à la fin de laquelle il s'est disputé avec son meilleur ami Artur (Borys Szyc) pour une femme, Marlena (Magdalena Boczarska). Petit à petit, tout semble indiquer qu'il a tué son ami. Marek décide alors d'enquêter pour découvrir la vérité sur ce qui s'est passé. Suivent une série de scènes délirantes, fruits de cauchemars, où la réalité se confond avec des faits imaginés ou des éléments de son livre. Magie noire, masques, le diable lui-même, pédophilie, drogues, peurs irrationnelles : les frères Skolimowski usent de tous ces outils dans le film, qui s'avère troublant par son excès sans arriver à dégager des éléments de cohérence. Le poids du film repose en grande partie sur les interprètes. Leurs performances témoignent d'une influence importante du théâtre. Leur langage corporel notamment est très accentué, surtout celui de Czarnota. Il faut toutefois noter le beau travail de photographie d'Adam Sikora, qui a confectionné des images très contrastées et riches en couleurs vives formant un intéressant contrepoint par rapport à la noirceur de l'intrigue. En revanche, les quelques effets spéciaux utilisés, en particulier dans les scènes les plus surréalistes, semblent presque cocasses (un effet qu'on espère volontaire). Le héros du film est le jeune écrivain Marek Newski (Sambor Czarnota) qui, malgré le succès critique et commercial de son premier ouvrage, ressent une grande angoisse qui se traduit par des douleurs aiguës & ... |
JEUX INTERDITS, René Clément 1952, Brigitte Fossey, Georges Poujouly (guerre societe)@@@Au cours de l'Exode de 1940 en France, Paulette, cinq ans, perd ses parents. À l'abandon, elle erre sans savoir où elle va jusqu'au jour où elle rencontre Michel, un petit garçon de dix ans qui la conduit chez lui. D'abord réticent, le père de Michel accueille la petite, notamment pour ne pas que leurs voisins en tire profit. Puis les deux enfants commencent à créer des sépultures pour divers animaux morts et Michel vole des croix pour les tombes, créant des ennuis. TELERAMA En 1940, une opheline de 5 ans vit la guerre à sa façon aux côtés du garçon de la famille paysanne qui l’a recueillie. Le réalisateur René Clément s’immisce dans l’imaginaire morbide de l’enfance. À5 ans, Paulette trottine en famille sur les routes du Cantal pendant l’exode de 1940. Une pluie d’obus tue ses parents et son chien. Désormais seule, elle rencontre Michel, un peu plus âgé qu’elle, qui tanne sa famille pour qu’elle adopte l’orpheline. À force d’entendre les débutants à la guitare égratigner sa musique, on avait fini par oublier la perfection du film. Célèbre pour avoir tourné, dès 1945, le premier film événement sur la Résistance (La Bataille du rail), René Clément reprend un thème proche avec la même rigueur documentaire, assortie d’un humanisme délicat et tragiquement féerique. Il épingle sans pitié la hargne clanique de familles paysannes qui se jalousent et défendent leurs petits intérêts. Bien avant Charles Laughton et sa légendaire Nuit du chasseur, il s’immisce aussi dans l’imaginaire morbide et franc de l’enfance, avec son lot d’images oniriques lourdes en symboles : un hibou au regard scrutateur, un poussin à l’agonie… Comme pour remplacer son chien, mort à sa place, Paulette erre sans autre arme que son instinct trop pur, petit animal perdu à qui la Croix-Rouge prend finalement soin de mettre un collier. Brigitte Fossey est bouleversante. Au cours de l'Exode de 1940 en France, Paulette, cinq ans, perd ses parents. À l'abandon, elle erre sans savoir où elle va jusqu'au jour où elle rencontre Michel, un petit garçon de dix ans qui la conduit chez lu ... |
JULIETA, Pedro Almodovar 2016, Emma Suarez, Adriana Ugarte (societe)@@Valeria (Ana Valeria Becerril), 17 ans, est enceinte . Il vit à Puerto Vallarta , avec Clara (Joanna Larequi), sa demi-sœur , qui est calme et vit avec dépression et surpoids. Elle ne veut pas que sa mère, Abril (Emma Suárez), absente depuis longtemps, soit au courant de sa grossesse mais, en raison de contraintes financières et de l'écrasante responsabilité d'avoir un bébé à la maison, Clara décide d'appeler sa mère. April arrive avec un grand désir de voir ses filles, mais on découvre vite pourquoi Valeria ne voulait pas entrer en contact avec elle. C'est "l'histoire d'une femme adulte qui refuse de se sentir 'dépassée' par ses propres filles en termes générationnels, sans se rendre compte qu'elle a déjà été laissée pour compte dans des aspects plus importants, comme les aspects émotionnels et psychologiques, entre autres" TELERAMA Julieta, la cinquantaine, et son compagnon s’apprêtent à quitter Madrid pour le Portugal. Mais quelqu’un, dans la rue, parle à Julieta de sa fille, qu’elle n’a pas vue depuis des années… Almodóvar atteint toute l’intensité romanesque dont il est capable, avec cette histoire gigogne brouillant les époques, un peu comme une fuite en avant dans le passé. Le train, théâtre au début d’une disparition bouleversante, puis décor récurrent, est aussi la métaphore du vrai sujet de Julieta : le passage du temps, la fugacité des liens, l’évanescence des êtres, qui apparaissent puis s’éclipsent de nos vies, parfois sans un mot. À cette gravité, le maître espagnol donne une traduction étrangement séduisante. Pour évoquer les années 1980 et la prime jeunesse de l’héroïne, il ressuscite la merveilleuse débauche chromatique de sa période Movida. Quand elle devient une autre femme, transformée par le chagrin et les remords, il passe avec brio d’une actrice à une autre dans la même scène, qui rappelle les métamorphoses de Tippi Hedren dans Pas de printemps pour Marnie. Quant à la maison de pêcheur qui abritera le mariage de Julieta, c’est d’emblée une image mentale, aussi attirante qu’annonciatrice de naufrages… Jusqu’à sa conclusion abrupte, qui suggère une transmission de la culpabilité, le film fascine par cette alchimie entre la noirceur désenchantée du fond et l’éclat rédempteur de la forme. Valeria (Ana Valeria Becerril), 17 ans, est enceinte . Il vit à Puerto Vallarta , avec Clara (Joanna Larequi), sa demi-sœur , qui est calme et vit avec dépression et surpoids. Elle ne veut pas que sa mère, Abril ( ... |
KES, Ken Loach 1969,David Bradley, Colin Welland societe)@@Billy Casper vit dans une petite ville minière du nord-est de l'Angleterre, à Barnsley, dans le Yorkshire. Il a une douzaine d'années et l'univers dans lequel il vit ne correspond pas à son attente. Sa mère ne s'occupe guère de lui son frère aîné Jude, le traite en souffre-douleur. Quelques petits travaux avant l'heure d'ouverture de l'école et de menus larcins lui procurent un peu d'argent de poche. A l'école, Billy est distrait indiscipliné, entouré de camarades et de professeurs plus hostiles qu'amicaux.. Un jour, Billy déniche un jeune rapace; il vole alors dans une librairie un traité de fauconnerie et entreprend de dresser l'oiseau. Il se donne tout entier à cette tâche et lorsqu'un professeur, attentif, lui demande d'exposer à la classe l'art de dresser un faucon, Billy réussit à intéresser tous ses camarades...Mais le gamin a détourné une petite somme d'argent que son frère lui avait confiée pour jouer aux courses : Jude se vengera en tuant l'oiseau, le seul ami de l'enfant. cinephile54 Instantanément, les paroles du "Petit Prince" me sont venues en tête...Très beau film, sur non seulement l'attachement d'un enfant pour un faucon, mais sur les brimades, les vexations, la maltraitance, à l'école, à la maison, entre enfants et de la part de certains enseignants...Une période scolaire pas si lointaine, en Angleterre, il y a 50 ans, semblable à celle, en France quelques 10/20 ans antérieurement. Les coups de règles sur les mains existaient chez nous (les brimades aussi, pour peur que l'on soit différent...). Cet enfant, rejeté d'un peu partout, non protégé par sa mère, subissant la violence de son frère et celle des autres élèves, isolé, sans ami(e)s, va créer un lien avec un faucon. Le faucon est le symbole, l'emblème solaire chez les Incas du Pérou, En Egypte, il était le prince des oiseaux, de par sa force et sa beauté, Il est symbole solaire de supériorité, d'ambition, d'esprit, de lumière et de liberté...Très beau film... Billy Casper vit dans une petite ville minière du nord-est de l'Angleterre, à Barnsley, dans le Yorkshire. Il a une douzaine d'années et l'univers dans lequel il vit ne correspond pas à son attente. Sa mèr ... |
KILLING ME SOFTLY (Feu de Glace), Chen Kaige 2002, Heather Graham, Joseph Fiennes (erotique)Alice Loudon mène une vie quelque peu ordinaire mais heureuse avec son compagnon Jake dans leur appartement londonien. Elle occupe un poste enviable dans un laboratoire scientifique. Cependant, un jour, elle croise, en se rendant à son travail, un jeune homme dans la rue. Elle se sent aussitôt attirée par sa beauté et son aspect mystérieux. Alice se laisse emporter par son instinct et, sans même lui demander son nom, le suit jusqu'à son appartement où ils font l'amour sans retenue. Cet homme étrange se nomme Adam Tallis et a récemment sauvé la vie de plusieurs personnes lors d'une expédition en montagne. Alice délaisse alors sa relation confortable et stable avec Jake pour se marier deux mois plus tard avec Adam. Cependant, elle ne tarde pas à avoir des doutes sur la véritable personnalité de son nouvel amant en apprenant les décès suspects de trois de ses anciennes petites amies. Alice Loudon mène une vie quelque peu ordinaire mais heureuse avec son compagnon Jake dans leur appartement londonien. Elle occupe un poste enviable dans un laboratoire scientifique. Cependant, un jour, elle croise, en se rendant ... |
KOLYA, Jan Sverak 1996Tchécoslovaquie, 1988. Depuis que son frère a fui à l'Ouest, Frantisek Louka a été évincé de l'Orchestre philharmonique de Prague. Désormais sans emploi, le quinquagénaire vivote. Habitué à papillonner d'une femme à l'autre mais criblé de dettes, il se résout à accepter un mariage blanc avec une jeune mère de famille russe. Peu de temps après leur union, cette dernière rejoint son amant marié en RFA, laissant à Louka la charge de Kolya, son fils de 5 ans. Tchécoslovaquie, 1988. Depuis que son frère a fui à l'Ouest, Frantisek Louka a été évincé de l'Orchestre philharmonique de Prague. Désormais sans emploi, le quinquagénaire vivot ... |
L AMANT DE LADY CHATTEREY, Laure de Clermont-Tonnerre 2022, Emma Corrin, Joely Richardson, Ella Hunt, Matthew DuckettLa noble Lady Constance Chatterley se découvre dans un mariage sans amour ni passion. Elle devient finalement intime avec le garde-chasse, Oliver Mellors, afin de tromper son ennui. La noble Lady Constance Chatterley se découvre dans un mariage sans amour ni passion. Elle devient finalement intime avec le garde-chasse, Oliver Mellors, afin de tromper son ennui. ... |
L AMANT DOUBLE, Francois Ozon 2017, Marine Vacth, Jérémie Renier (drame sentimental)@Chloé, une jeune femme fragile, en proie à la dépression, suit une psychothérapie auprès de Paul, dont elle ne tarde pas à tomber amoureuse. Les mois passent et les jeunes gens s'installent ensemble. Chloé découvre cependant que son compagnon a totalement occulté une partie de son existence. TELERAMA François Ozon est l’un des rares cinéastes actuels à distiller, de film en film, l’idée déconcertante que ses images mentent. Qu’elles peuvent tromper. Avec lui, on a toujours deux films pour le prix d’un : celui qu’il exhibe, avec des tours de passe-passe visibles, tel un styliste surdoué. Et celui qu’il dissimule et réserve aux plus exigeants… Côté spectacle, François Ozon multiplie les références (Brian De Palma, Alfred Hitchcock), qu’il assume et magnifie grâce à une mise en scène qui ne cesse d’insuffler une douce et suffocante sensation de malaise. Ce formalisme n’est qu’un trompe-l’œil : il lui permet de s’infiltrer, comme un voleur, dans l’inconscient de personnages imprévisibles et ambigus — on songe au moment, presque drôle, où Chloé s’aperçoit que les deux frères psy se désirent bien plus qu’ils ne la désirent, elle… Dans ce périple cru, cruel, brutal, le cinéaste cerne ses héros avec une précision de clinicien. Conforme, sans doute, à l’idée qu’il se fait de l’humanité : un monde de névrosés, cabossés et fragiles, séduisants et séducteurs, à jamais inguérissables. Chloé, une jeune femme fragile, en proie à la dépression, suit une psychothérapie auprès de Paul, dont elle ne tarde pas à tomber amoureuse. Les mois passent et les jeunes gens s'installent ensemble ... |
L AMANT, Jean-Jacques Annaud 1991, Jane March, Tony Leung Ka Fai (sentimental histoire)@@L'Indochine, dans les années 1930. Une Française de 15 ans et demi vit avec sa mère, une institutrice besogneuse, et ses deux frères pour lesquels elle éprouve un étrange mélange de tendresse et de mépris. Sur le bac qui la conduit vers Saigon et son pensionnat, elle fait la connaissance d'un élégant Chinois au physique de jeune premier. L'homme a l'air sensible à son charme et le lui fait courtoisement savoir. Elle accepte de le revoir régulièrement. TELERAMA Il ne reste pas grand-chose de Duras dans cette adaptation. L’écrivain, se sentant dépossédée (moyennant finance) de son œuvre, écrivit L’Amant de la Chine du Nord, à la manière du film qu’elle aurait peut-être tiré de son récit primitif. Annaud a filmé une passion charnelle entre deux personnes étrangères à leurs propres milieux. C’est du cinéma illustratif, pollué par l’image publicitaire. L’obsession de la beauté plastique conduit à un film bizarrement sage et transparent. L'Indochine, dans les années 1930. Une Française de 15 ans et demi vit avec sa mère, une institutrice besogneuse, et ses deux frères pour lesquels elle éprouve un étrange mélange de tendresse ... |
L ANNEE DERNIERE A MARIENBAD, Alain Resnais, Delphine Seyrig, Sacha Pitoeff(societe)@@Une soirée théâtrale dans un somptueux palace d'une ville d'eau allemande. Un homme très élégant rencontre une femme et s'efforce de la persuader que, l'année précédente, à Marienbad, elle avait promis de tout quitter pour vivre avec lui. La femme ne se souvient absolument pas d'avoir eu une telle conversation avec lui. L'homme la poursuit pourtant et la harcèle, parfois doucereux, quelquefois inquiétant. Une soirée théâtrale dans un somptueux palace d'une ville d'eau allemande. Un homme très élégant rencontre une femme et s'efforce de la persuader que, l'année précédente, à ... |
L AS DES AS Gerard Oury 1982, Jean-Paul Belmondo, Marie-France PisierJo Cavalier, qui fut pendant la Grande Guerre l'un des pilotes les plus héroïques de la toute nouvelle aviation, est devenu l'entraîneur de l'équipe française de boxe. Le 1er août 1936, il conduit celle-ci aux Jeux olympiques de Berlin. Dans le train, un garçon de 10 ans, Simon Rosenblum, reconnaît Jo et lui demande un autographe. Jo Cavalier, qui fut pendant la Grande Guerre l'un des pilotes les plus héroïques de la toute nouvelle aviation, est devenu l'entraîneur de l'équipe française de boxe. Le 1er août 1936, il conduit celle ... |
L AUBERGE ESPAGNOLE, Cedric KlapischXavier, 25 ans, part achever son DEA de sciences économiques à Barcelone dans le cadre du programme Erasmus. Il quitte sa petite amie Martine pour une année. Lorsqu'il débarque en Espagne, il fait la connaissance d'un jeune couple de Français chez qui il va habiter, le temps de trouver un logement. Il finit par trouver un appartement à partager avec six colocataires venus de toute l'Europe... Xavier, 25 ans, part achever son DEA de sciences économiques à Barcelone dans le cadre du programme Erasmus. Il quitte sa petite amie Martine pour une année. Lorsqu'il débarque en Espagne, il fait la connaissance ... |
L AVENTURE C EST L AVENTURE, Claude Lelouch, Lino Ventura, Jacques Brel, Aldo Maccione (policier)@@Des truands de la vieille école délaissent leurs méthodes traditionnelles, devenues démodées, afin de se recycler dans les affaires et la politique. Ils se lancent donc dans de plus rentables enlèvements de stars du show-biz, de diplomates et autres leaders suprêmes. Ces malfrats, grands amateurs de spaghettis, parcourent le monde en utilisant les contradictions de l'époque. Élevant la maladresse au rang d'art, ils emportent le magot à chacun de leurs candides méfaits. TELERAMA Voilà le genre de film dont on gardait un souvenir amusé. À le revoir, on déchante. La faute à un scénario décousu qu’on soupçonne improvisé. Mais les comédiens profitent de cette anarchie. On rit souvent de leurs inventions complices : le débutant Aldo Maccione et sa démarche de séducteur, Brel en pirate de l’air belge. C’est aussi cela, Lelouch : tirer le meilleur parti des comédiens… Des truands de la vieille école délaissent leurs méthodes traditionnelles, devenues démodées, afin de se recycler dans les affaires et la politique. Ils se lancent donc dans de plus rentables enlève ... |
L EMPIRE DE LA PASSION, Nagisa Oshima 1978 (societe erotique)@@Un village japonais en 1895. Le vieux conducteur de pousse-pousse Gisaburo n'a plus la force, le soir, d'honorer sa femme, Seki. Insatisfaite sexuellement, elle trouve un amant en la personne du jeune Toyoji, de retour du service militaire. Le mari, devenu encombrant, est étranglé et jeté dans un puits. Cependant, les amants criminels sont contraints à la prudence car une enquête est ouverte et le fantôme de Gisaburo apparaît. TELERAMA “ Crime et châtiment. Monde crépusculaire, sensuel et fantomatique pour un film dont le titre exprime bien le sens ultime. Neige et brouillard ” Un village japonais en 1895. Le vieux conducteur de pousse-pousse Gisaburo n'a plus la force, le soir, d'honorer sa femme, Seki. Insatisfaite sexuellement, elle trouve un amant en la personne du jeune Toyoji, de retour du service milit ... |
L EMPIRE DES SENS, Nagisa Oshima 1976, Eiko Matsuda, Tatsuya Fuji (drame film e)@@Kichizo, le propriétaire d'une auberge, a des pulsions sexuelles qu'il a bien du mal à contrôler. Notamment envers Sada, sa servante, une ancienne geisha. Ils entament une relation qui va les entraîner dans une escalade érotique sans limites. Ne réfrénant plus ses ardeurs, Kichizo devient violent avec les femmes qu'il fréquente. Tandis que Sada s'oublie dans les bras d'autres hommes, en pensant à Kichizo. TELERAMA Sa sortie, en 1976, créa un scandale au Japon : c'était la première fois qu'on y montrait l'acte sexuel sans détour. Le film fut censuré ; Oshima, poursuivi. Depuis, les moeurs ont un peu évolué. L'Empire des sens, lui, reste inépuisable. Aujourd'hui comme hier, il nourrit bien des interprétations, signe d'une évidente santé. A l'origine, le film devait s'appeler Corrida de l'amour. Il s'agit bien en effet d'une cérémonie sacrificielle, fascinante et dérangeante. Ce qui est en jeu, ici, c'est la puissance dévorante du sexe, son obsession, sa spirale infernale. Plus Sada et Kichizo font l'amour, plus ils s'éloignent imperceptiblement du monde, mais aussi l'un de l'autre. Car le désir de Sada est sans fin. Dans cette histoire d'amour absolu, tout est magnifiquement réduit à la taille d'un sexe d'homme. Point de lyrisme ni d'obscénité, mais une vision poétiquement triviale, dépassionnée, joyeuse (le couple rit souvent) et morbide. Le huis clos se transforme peu à peu en piège étouffant et jouissif à la fois, où les limites de la vie et du plaisir sont sans cesse repoussées. Et c'est, en toute logique, que la mort couronne cette relation charnelle, violente et mystérieuse. — Jacques Morice Kichizo, le propriétaire d'une auberge, a des pulsions sexuelles qu'il a bien du mal à contrôler. Notamment envers Sada, sa servante, une ancienne geisha. Ils entament une relation qui va les entraîner dans une esc ... |
LA BALLADE DE NAYARAMA, Shohei Imamura (societe)@@@Ce film est une réflexion sur la société japonaise du XIXe siècle. Selon une tradition, les vieillards qui atteignent 70 ans doivent partir en pèlerinage sur le mont Narayama pour y mourir. Le moment est venu pour Orin de se retirer du monde à son tour. Or, elle est toujours en bonne santé et son fils Tatsuhei ne veut pas la laisser partir pour mourir. Afin d'éviter le déshonneur, Orin décide alors de se faire mal en se cassant les dents pour contraindre son fils à la laisser partir. TELERAMA La Ballade de Narayama est la seconde adaptation japonaise d’une nouvelle de Shichirō Fukazawa (1914-1987), après la version, fortement imprégnée de théâtre kabuki, qu’en avait tirée le prolifique Keisuke Kinoshita, en 1958. Imamura en reprend donc la trame, située dans une petite communauté villageoise à l’extrême nord du Japon, à la fin de l’ère Edo (deuxième moitié du XIXe siècle). Celle-ci tourne autour d’un personnage de grand-mère, Orin (Sumiko Sakamoto), atteignant l’âge avancé pendant lequel elle doit accomplir le rite funéraire traditionnel : gravir le mont Narayama sur les épaules de son fils aîné, pour y finir ses jours livrée aux éléments et à la divinité des lieux. Le film qu’en tire Imamura, cinéaste résolument moderne, s’oppose en tout point au classicisme de Kinoshita, qui exaltait la piété filiale et le respect des traditions. Au contraire, Imamura perpétue sa vision décapante et désacralisée d’une humanité primitive (comme dans Profonds désirs des dieux, 1968) qu’il se plaisait à saisir « par le bas du corps », à ras d’instincts et de pulsions. La première partie du film se penche surtout sur la vie quotidienne du village, au fil des saisons et des travaux qui les rythment. Dès les premières images, qui survolent les chaînes de montagne enneigées, Immamura souligne l’isolement de cette petite communauté agricole, éloignée des évolutions du monde, puis décrit par le détail la rudesse et la ténuité de ses conditions d’existence. En se focalisant sur la famille d’Orin (ses fils, petits-fils et brus) et ses relations avec le voisinage, Imamura en résume les nécessités : la survie, qui se mesure en bouches à nourrir, et la perpétuation du clan, qui régule les rapports entre les sexes. Nécessités qui semblent justifier un enchaînement de situations scabreuses, potentiellement choquantes : nourrissons jetés aux rizières, exécution d’une famille de voleurs enterrés vivants, zoophilie et gérontophilie… Mais la beauté du film est d’exempter ces actes, apparemment révoltants, de toute considération morale, pour les restituer au sein d’un ordre naturel primitif, où les cycles de vie et de mort s’abordent frontalement, sans hypocrisie. C’est pourquoi des vues animales – serpents, rongeurs, rapaces, poules, lapins – s’insèrent entre les scènes de la vie humaine, résonnent ou riment avec elles : pour Imamura, l’homme partage la même histoire naturelle que celle des animaux. Le film chemine, avec trivialité et détachement, vers son apothéose : l’ascension du mont Narayama Le film chemine ainsi, avec trivialité et détachement, vers son apothéose : l’ascension du mont Narayama, à l’occasion d’une séquence magnifique et quasiment muette – le rituel interdit de prononcer un mot. Orin, portée par son fils Tatsuhei (le formidable Ken Ogata), s’élève vers sa propre mort, dans des hauteurs escarpées envahies d’une brume automnale et spectrale. Privilèges abonné Le Monde événements abonnés Expositions, concerts, rencontres avec la rédaction… Assistez à des événements partout en France ! Réserver des places Imamura aurait pu dénoncer facilement la barbarie du rite, mais choisit de faire naître, en son point culminant, une émotion spécifiquement humaine : Tatsuhei éprouvant le besoin d’étreindre une dernière fois sa vieille mère, au moment de l’abandonner au milieu d’un cimetière d’ossements, cerné par les corbeaux. Le rite au summum de sa cruauté (laisser mourir un aïeul dans la nature) coïncide curieusement avec l’effusion inattendue d’un sentiment. Le seul à pousser comme une fleur sauvage sur le granit insécable de la vie primitive. Ce film est une réflexion sur la société japonaise du XIXe siècle. Selon une tradition, les vieillards qui atteignent 70 ans doivent partir en pèlerinage sur le mont Narayama pour y mourir. Le moment est v ... |
LA BELLE AMERICAINE, Robert Dhery 1961, Louis De Funes, Michel Serrault, Jean Carmet, Jean Lefebvre (comique)@@En achetant pour 500 francs une superbe voiture américaine, Marcel, ouvrier en usine, a fait l'affaire de sa vie. Cette `belle américaine' va néanmoins lui causer de nombreux déboires. TELERAMA Un ouvrier achète une voiture américaine... Irrésistible, Dhéry brocarde gentiment le progrès dans une France des années 1960 en pleine croissance. Et il y a de Funès... Modeste ouvrier, Marcel achète pour une bouchée de pain une superbe voiture américaine. L’automobile transforme aussitôt sa vie... Pour tout comprendre de la France des années 1960, il suffit de lire la prose de René Goscinny ou de revoir les films de Robert Dhéry. Le regard est le même : une bienveillance teintée d’ironie, un sens inné du ridicule et du burlesque. C’était donc le temps où les Français jouissaient des fruits de la croissance, et où les voitures symbolisaient la réussite sociale. Marcel est heureux dans sa vie de quartier, et il est plus encombré qu’autre chose par ce signe extérieur de richesse qui le propulse dans les arcanes de la grande bourgeoisie et du pouvoir. Dhéry, en ahuri débrouillard, est irrésistible. En achetant pour 500 francs une superbe voiture américaine, Marcel, ouvrier en usine, a fait l'affaire de sa vie. Cette `belle américaine' va néanmoins lui causer de nombreux déboires. TELERAMA Un ou ... |
LA CAGE AUX FOLLES, Edouard Molinaro, Ugo Tognazzi, Michel Serrault (comique societe)@@@Albin, surnommé Zaza, vedette d'un spectacle de travestis, aime Renato, son patron avec lequel elle vit depuis 20 ans. Les deux hommes forment un vieux couple respecté de tous. Mais lorsque le fils de Renato se fiance avec la fille d'un haut fonctionnaire, le couple doit à tout prix paraître classique aux yeux de la future belle-famille. Une situation délicate qui porte tous les germes de la discorde. TELERAMA “ Si les années ont depuis enlevées quelques plumes au ramage de cette comédie culte, Michel Serrault, encore une fois, nous enterrera tous. ” Albin, surnommé Zaza, vedette d'un spectacle de travestis, aime Renato, son patron avec lequel elle vit depuis 20 ans. Les deux hommes forment un vieux couple respecté de tous. Mais lorsque le fils de Renato se fiance avec la ... |
LA CAGE DOREE, Ruben Alves 2012, Rita Blanco, Roland GiraudDans les beaux quartiers de Paris, Maria et José Ribeiro vivent depuis bientôt trente ans au rez-de-chaussée d'un bel immeuble haussmannien, dans leur chère petite loge. Ce couple d'immigrés portugais fait l'unanimité dans le quartier : Maria, excellente concierge, et José, chef de chantier hors pair, sont devenus au fil du temps indispensables à la vie quotidienne de tous ceux qui les entourent. Dans les beaux quartiers de Paris, Maria et José Ribeiro vivent depuis bientôt trente ans au rez-de-chaussée d'un bel immeuble haussmannien, dans leur chère petite loge. Ce couple d'immigrés portugais fait ... |
LA CRISE, Coline Serreau 1992, Vincent Lindon, Patrick Timsit (societe)@@Brillant avocat parisien, Victor se réveille un jour pour apprendre successivement deux mauvaises nouvelles: sa femme le quitte et son patron le licencie. Totalement bouleversé, il cherche du réconfort auprès de ses amis et de sa famille. TELERAMA Toujours soucieuse de capter l'air de son temps, Coline Serreau saisit le thème de la crise économique et morale pour en faire une comédie satirique. Devant Vincent Lindon défilent toutes sortes de spécimens sociologiques : famille hystérique en partance pour le ski, toubib homéopathe, député socialiste... Les portraits sont bien ciselés, les mots fusent et certains sketchs sont irrésistibles (mention spéciale à Maria Pacôme). Tout le monde en prend pour son grade, et Serreau parvient bien à pointer les égoïsmes et les snobismes tapis en chacun de nous. Dans la seconde moitié, le film perd un peu de son tonus. Plus gênant : sous le couvert d'une fustigation de la gauche caviar et de l'individualisme frileux, Coline Serreau flirte parfois avec un populisme douteux. L'emploi du personnage de raciste gentil (Patrick Timsit, agaçant), censé remettre les idées en place, gâche un peu la pétulance acide de cette comédie par ailleurs divertissante. — Jacques Morice Brillant avocat parisien, Victor se réveille un jour pour apprendre successivement deux mauvaises nouvelles: sa femme le quitte et son patron le licencie. Totalement bouleversé, il cherche du réconfort auprès de ... |
LA DAME DE PORTO PIM, J.A. Salgot, Emma Suarezrécit, à la fois imaginaire, réel et culturel, d'un voyage aux Açores, à la recherche des derniers baleiniers, des quelques baleines survivantes. Mais même si les paysages peuvent nous rappeler Melville et Conrad, l'auteur nous prévient dans le prologue de ne pas s'attendre au livre de voyage habituel. Nouvelles, fragments, transcriptions et annexes composent Dama de Porto Pim, un livre frontière, un bel artefact littéraire à la structure aussi disparate que profondément unitaire. Une histoire d'amour compliquée qui semble vouée à l'échec est le thème des « Petites baleines bleues qui traversent les Açores » : un fragment de conversation, mutilé du prologue et de l'épilogue, capturé par l'auteur indiscret sur le pont d'un navire. Un autre texte est la microbiographie du poète du XIXe siècle Antero de Quental, qui révèle en quelques pages très intenses la dimension d'un grand créateur de sonnets qui, naufragé dans le monde, découvre l'existence du néant et se suicide. "La Dame de Porto Pim" est une histoire que Tabucchi, ce splendide voleur d'histoires, a "volé" à un ancien baleinier, devenu chanteur dans les boîtes de nuit pour touristes nord-américains ; C'est le récit d'un amour total, passionné et violent, l'histoire d'une double trahison qui aboutit à une fin sanglante. Dans ces domaines dans lesquels Tabucchi opère, cohabitent vérité et allusion, réalité et métaphore. Les baleines sont concrètes et visibles, mais aussi de puissants archétypes qui traversent les légendes et la littérature ; Les tempêtes sont vraies et évidentes, mais les naufrages sont avant tout ceux d'aventures inachevées, d'histoires impossibles, d'existences brisées. «Un livre qui naît du croisement entre un véritable voyage aux Açores et des morceaux de mémoire littéraire extraordinairement riches, d'une épaisseur évocatrice... Un spleen subtil, une mélancolie très calculée accompagne l'écriture et la corrobore, une ironie implicite astringente la ronge. » (Paolo Mauri, La Reppublica). «L'un des narrateurs italiens les plus originaux. Ses textes sont d'authentiques joyaux d'un art du conte entre le merveilleux et le réalisme le plus minutieux » (Nico Orengo, La Stampa). récit, à la fois imaginaire, réel et culturel, d'un voyage aux Açores, à la recherche des derniers baleiniers, des quelques baleines survivantes. Mais même si les paysages peuvent nous rappeler Melvi ... |
LA DOLCE VITA, Frederico Fellini 1960, Marcello Mastroiani, Anita Ekberg (sentimental)@@@Marcello Rubini, a quitté sa province italienne pour Rome dans le but de devenir écrivain, mais celui-ci est devenu chroniqueur dans un journal à sensations. Il fait donc la tournée des lieux dans lesquels il est susceptible de décrocher quelques scoops afin d'alimenter sa chronique. Un soir, las de la jalousie maladive de sa maîtresse Emma il sort avec Maddalena. Le lendemain Sylvia, une grande star hollywoodienne fait son arrivée à Rome. TELERAMA Avec “La Dolce Vita”, tourné en décors naturels, le cinéaste de l'imaginaire signe son dernier hommage au réel, avant de lui tourner définitivement le dos. Par Aurélien Ferenczi Federico Fellini, cinéaste de l'imaginaire ? Roi du fantasme qui invente sa propre réalité, si différente de la nôtre, dans le célèbre studio 5 de Cinecittà, son antre ? Bien sûr, mais après La Dolce Vita. Car le film, qui sort en Italie en février 1960 et conquiert la Palme d'or au festival de Cannes trois mois plus tard, compile très fidèlement quelques événements ayant rythmé la vie de l'Italie des années 1950. Ainsi la longue scène du « miracle » – deux enfants qui auraient vu la Sainte Vierge – s'inspire-t-elle d'un cas similaire, un canular dont les journaux ont fait leurs choux gras en juin 1958. Et, bien sûr, le récit suit à la trace le roi des photographes mondains, Tazio Secchiaroli, le premier paparazzo, qui volait des photos aux people de l'époque, se battait avec ses sujets – inventant une facette de la médiatisation contemporaine du monde. Dolce vita ? Pazza vita, plutôt. Le héros journaliste, joué par Marcello Mastroianni (Fellini refusa Paul Newman !), ou la figure de l'intellectuel Steiner, joué par Alain Cuny, regardent ces mœurs avec distance, voire désespoir. Pas sûr que Fellini ne soit pas de leur avis : le monde déréglé, il le fuira désormais, réfugié dans son imaginaire. Pour La Dolce Vita, tourné principalement en décors naturels (beaucoup dans le quartier de l'EUR), la Via Veneto avait été reconstruite à Cinecittà : les décorateurs avaient reproduit son tracé sinueux, mais pas sa pente assez marquée. De ce jour, Fellini ne cessa de détester la vraie Via Veneto, qu'il jugeait raide et inhospitalière. Que lui importaient les vrais lieux ? « Quelquefois, racontait-il, je me promène n'importe où dans Rome, je vois tel monument, tel ou tel quartier. Je me dis : ‘Ah, ce décor, on ne l'a pas encore démonté ?’ » La Dolce Vita est le dernier film réaliste du maestro. Marcello Rubini, a quitté sa province italienne pour Rome dans le but de devenir écrivain, mais celui-ci est devenu chroniqueur dans un journal à sensations. Il fait donc la tournée des lieux dans lesquels il est ... |
LA FEMME DU BOULANGER, Marcel Pagnol, Raimu, Ginette Leclerc, Charpin (societe)@@@Une matinée d'effervescence au village de Sainte-Cécile, en Provence : Aimable Castanier, le nouveau boulanger, prépare sa toute première fournée et chacun veut donner son avis. Tout le monde remarque aussi la beauté de sa jeune épouse Aurélie, qui tient la caisse. Aurélie ne regarde que Dominique, le berger du marquis Castan de Venelles. Le coup de foudre se concrétise dès la nuit suivante par la fuite des tourtereaux sur un cheval volé. TELERAMA Le portrait d’Aimable Castanier, brave bougre oscillant entre stupeur et chagrin, bêtise et colère, est grandiose. Raimu, d’une drôlerie irrésistible, peut, ensuite, d’un frémissement de sa carcasse, vous tirer les larmes. Les dialogues de Pagnol, magnifiques, lui permettent ces sommets : « Cocu ? C’est un mot rigolo ! C’est un mot pour les riches. Moi, si ça m’arrivait, je serais pas cocu, je serais malheureux. » Certes, le personnage du curé est caricatural, les femmes du village sont toutes des mégères, et la fin semble bâclée. Quant à la tirade de « la pomponnette », elle est un brin misogyne, émaillée d’un couplet à la limite du racisme. Mais La Femme du boulanger reste un formidable hymne à la Provence, au pastis, à la fougasse, à la fraternité et aux cœurs simples. Une matinée d'effervescence au village de Sainte-Cécile, en Provence : Aimable Castanier, le nouveau boulanger, prépare sa toute première fournée et chacun veut donner son avis. Tout le monde remarque auss ... |
LA FIEVRE DU SAMEDI SOIR, John Badham 1977, John Travolta, Karen-Lynn Gorney (danse)@@Tony Manero vit dans Little Italy, à New York. Seule échappatoire à une vie réglée entre copains, famille, cuites et bagarres, le night-club, où, sur des musiques disco, Tony devient un as du déhanchement sensuel. Il rencontre Stephanie, une jeune danseuse. Formeront-ils un couple pour le concours de danse ? TELERAMA Un garçon de courses s’éclate en participant à des concours de danse disco. Du temps où seul le menton de John Travolta était grassouillet, il nous reste cette “Fièvre du samedi soir”, qui a gardé un excellent rapport qualité-paillettes. Les années 1980, jugées grises et inhumaines, nous avaient au moins débarrassés de l’icône Travolta, costume blanc et doigt en l’air, imagerie kitsch d’une « fureur de vivre » de centre commercial. Mais revoir avec du recul cette Fièvre du samedi soir, pompe à dollars originelle, n’est pas inintéressant. Outre la fébrile musique des Bee Gees, on découvrira qu’il s’agit d’un film astucieux sur nos erreurs de jeunesse (l’équivalent américain de J’ai raté Télé-foot, de Renaud), sur une mode vestimentaire et musicale. La Fièvre du samedi soir peut encore en faire soupirer d’aise certains. Tony Manero vit dans Little Italy, à New York. Seule échappatoire à une vie réglée entre copains, famille, cuites et bagarres, le night-club, où, sur des musiques disco, Tony devient un as du d ... |
LA FILLE QU ON APPELLE, Charlene Favier, Alba Bellugi, Pascal Gregory, Jean-Pierre MartinsMinistre depuis peu, Quentin Le Bars a longtemps été le maire de cette ville de la côte où Laura a grandi, et où elle est revenue vivre après quelques années de galère à Paris. Hébergée par son père, Max, chauffeur de l'édile et ancien boxeur, elle s'est apprêtée pour le rendez-vous que celui-ci lui avait arrangé avec son patron afin de l'aider à obtenir un logement. Le maire, qui a plus du double de son âge, a décelé d'emblée une proie dans la jeune femme gracile. Ministre depuis peu, Quentin Le Bars a longtemps été le maire de cette ville de la côte où Laura a grandi, et où elle est revenue vivre après quelques années de galère à Paris. H ... |
LA GRANDE LESSIVE, Jean-Pierre Mocky 1968, Bourvil, Francis Blanche (comique)@@Professeur de lettres dans un lycée, Armand Saint-Just est consterné par les effets de la télévision sur ses élèves. Les cours ont lieu devant des classes assoupies. Les professeurs s'adressent aux parents pour leur recommander d'éloigner leurs enfants des postes de télévision, mais cela reste sans aucun effet. Saint-Just se décide à agir. TELERAMA Défenseur de l’écrit, Saint-Just, professeur de lettres, part en croisade contre les méfaits de la télé. Aidé par Missenard, prof de gym, et Benjamin, chimiste anarchiste, il sabote les antennes des parents d’élèves, provoque des orages qui brouillent la réception des programmes. Ces interventions ne sont pas du goût de tout le monde… Un bon Mocky de série : mal fichu mais bien joué, utopique mais joyeusement anar, réglant son compte à la télévision, déjà bien envahissante. On sourit en grinçant des dents. Au moment du grand émoi soixante-huitard, la colère de Mocky contre la monolithique ORTF pouvait paraître décalée ; mais ce qui s’est passé depuis la justifie amplement. Professeur de lettres dans un lycée, Armand Saint-Just est consterné par les effets de la télévision sur ses élèves. Les cours ont lieu devant des classes assoupies. Les professeurs s'adressent aux ... |
LA GRANDE VADROUILLE Gerard Oury 1966, Louis De Funes, Bourvil@@@Au retour d'un bombardement sur la Ruhr, un avion anglais de la R.A.F. se trouve pris dans le feu de la Flak allemande qui le descend au-dessus de Paris. Sir Reginald, avant de sauter en parachute sur la ville occupée, fixe à ses hommes un point de ralliement: le Hammam. TELERAMA cette paire d’aventuriers improvisés résiste encore et toujours à l’envahisseur. Ils n’ont pas de potion magique, mais sont malins, coléreux, bref, gaulois. À leurs trousses, les écrasants vainqueurs se muent en tas de guignols poussifs. Cette célébrissime comédie, l’une des meilleures de Gérard Oury, s’arrange avec l’Histoire, cueille la revanche du rire. Un an après Le Corniaud, de Funès, plus teigneux que jamais, tyrannise à nouveau Bourvil le tendre. On ne se lasse pas de ce road movie de l’Occupation mené tambour battant, avec, ici et là, une goutte d’humour poétique : « Il n’y a pas d’hélice, hélas ! — C’est là qu’est l’os ! » Au retour d'un bombardement sur la Ruhr, un avion anglais de la R.A.F. se trouve pris dans le feu de la Flak allemande qui le descend au-dessus de Paris. Sir Reginald, avant de sauter en parachute sur la ville occupée, fixe à ... |
LA JEUNE FILLE A LA PERLE, Peter Webber 1960, Colin Firth, Scarlett Johansson, Tom Wilkinson (bio)@@@Le XVIIe siècle est l'âge d'or de la peinture hollandaise. La jeune et ravissante Griet est engagée comme servante dans la maison du peintre Vermeer. Elle s'occupe du ménage et des six enfants de Vermeer en s'efforçant d'amadouer l'épouse, la belle-mère et la gouvernante, chacune très jalouse de ses prérogatives. TELERAMA Les toiles de Vermeer invitant à la rêverie, il n'est guère étonnant qu'une romancière américaine, Tracy Chevalier, ait brodé une histoire autour de La Jeune Fille à la perle. Qui était cette inconnue à la peau veloutée et au turban bleu ? Une servante qui attira l'oeil du peintre et fit battre son coeur, répond le film, fidèle au roman, et très scrupuleux quant au rendu des clartés douces et des couleurs moelleuses. Eduardo Serra, à la photo, fait un travail remarquable, tout en discrétion, pour éviter la « bel- le image » qui fait écran. Une fois n'est pas coutume, la reconstitution est très vraisemblable : on est immergé dans le quotidien d'une maison de Delft, au XVIIe siècle. Le temps s'écoule doucement, le tressaillement amoureux pointe, chaque regard rapproche le modèle du peintre et inquiète l'entourage. C'est un tantinet prévisible et appliqué, mais sans faux pas. Scarlett Johansson, l'actrice divine de Lost in translation, endosse à merveille le rôle-titre. Tant et si bien qu'à travers un plan-séquence magnifique, lent travelling avant sur elle en train de poser, son visage se confond avec celui du tableau. Une mise en abyme très troublante. Dans le genre, une perle. Le XVIIe siècle est l'âge d'or de la peinture hollandaise. La jeune et ravissante Griet est engagée comme servante dans la maison du peintre Vermeer. Elle s'occupe du ménage et des six enfants de Vermeer en s'effo ... |
LA JUMENT VERTE, Claude Autant-Lara 1959, Bourvil, Francis Blanche (societe erotique)@Dans le village de Claquebue, une jument verte naît à la ferme des Haudouin. Elle en devient la mascotte et la protectrice. A la mort du père Haudouin, son fils Honoré lui succède. Depuis longtemps, la famille attire la jalousie des Maloret. Durant la guerre de 1870, Zèphe Maloret dénonce Honoré comme étant un franc-tireur. TELERAMA “ une comédie paysane ou on lave son linge sale en famille! avec un bourvil inhabituel,mais tout aussi drôle! ” Dans le village de Claquebue, une jument verte naît à la ferme des Haudouin. Elle en devient la mascotte et la protectrice. A la mort du père Haudouin, son fils Honoré lui succède. Depuis longtemps, la fami ... |
LA LIGNE ROUGE, Terrence Malick 1998, Sean Penn, Jim Caviezel (histoire guerre)@@@La bataille de Guadalcanal fut une étape clé de la guerre du Pacifique. Marquée par des affrontements d'une violence sans précédent, elle opposa durant de longs mois Japonais et Américains au coeur d'un site paradisiaque, habité par de paisibles tribus mélanésiennes. TELERAMA Au milieu d’un édénique îlot mélanésien, voici Witt, un jeune Américain au sourire béat. Une sirène le ramène à sa condition de chair à canon. Nous sommes en 1942, et l’île de Guadalcanal va voir s’étriper Yankees et Japs dans « le Verdun du Pacifique ». Pour Terrence Malick, la « mince ligne rouge » est celle du front, mais c’est aussi l’étincelle qui brûle en chacun, Witt en particulier. Par sa voix, entendue off, débute une méditation qui continue de l’un à l’autre des soldats, confondus presque en un seul monologue mélancolique. Eclairés de l’intérieur, ils gagnent ainsi une vérité que ne livrent pas leurs actes ou leurs discours. Malick ne montre ni salauds ni héros. Ses hommes plient sous le poids de la guerre comme les herbes sous le vent de l’archipel. Et quand il cesse de scruter leurs gueules frappées d’effroi, de hargne ou de fatigue, le cinéaste retourne à cette nature houleuse, paradis déchu, image même de la menace. En cédant parfois aux poncifs d’une religiosité vague (auras de lumière, musique envahissante), Malick alourdit son film d’une symbolique naïve. Sans doute est-ce le prix dont se paie son ambition lyrique et poétique, jamais démentie film après film. La bataille de Guadalcanal fut une étape clé de la guerre du Pacifique. Marquée par des affrontements d'une violence sans précédent, elle opposa durant de longs mois Japonais et Américains au coeur ... |
LA MAISON DU LAC, Marc Rydell, Henry Fonda, Catharine Hepburn, Jane FondaEthel et Norman Thayer s'apprêtent à passer leur quarante-huitième été dans leur maison de Golden Pond. Norman, qui va fêter ses 80 ans, est hanté par la mort. Cette obsession a développé en lui un humour caustique que seule sa femme comprend. Ethel et Norman Thayer s'apprêtent à passer leur quarante-huitième été dans leur maison de Golden Pond. Norman, qui va fêter ses 80 ans, est hanté par la mort. Cette obsession a développ ... |
LA MARCHE DE L EMPEREUR, Luc Jacquet 2005Les manchots empereurs vivent en colonie en Antarctique. Au milieu de leurs congénères, chaque couple de manchots lutte contre les conditions extrêmes pour perpétuer l'espèce et protéger leur petit des nombreux obstacles et dangers qui les guettent. Chaque année est un cycle qui voit la naissance d'un seul petit manchot par couple, dont beaucoup n'atteindront pas l'âge adulte, voire n'auront pas la chance de naître. Outre le grand froid, le vent et les tempêtes, ils affrontent des prédateurs tels que le léopard de mer et le pétrel géant. Les parents alternent entre protection de l'œuf puis du petit dans l'intérieur des terres (plus stable et protégé que la banquise) et pêche sur le littoral. Des kilomètres de marche sont alors nécessaires pour utiliser les avantages de ces deux territoires alors que le manchot, bien plus à l'aise dans l'eau, est incapable de voler et se déplace avec difficulté sur le continent. Les manchots empereurs vivent en colonie en Antarctique. Au milieu de leurs congénères, chaque couple de manchots lutte contre les conditions extrêmes pour perpétuer l'espèce et protéger leur petit d ... |
LA MELODIE DU BONHEUR Robert Wise 1965, Jukie AndrewsMaria, une jeune novice de l'abbaye de salzbourg, rêve de devenir nonne. régulièrement, lorsqu'elle sort se promener, inspirée par la nature, elle laisse libre cours à son imagination, en oubliant les heures qui passent. la mère supérieure, soucieuse de sa vocation, décide de l'envoyer comme gouvernante chez le baron von trapp, un ancien officier de marine, veuf et père de sept enfants. elle est certaine que maria saura se rendre utile dans cette famille nombreuse. Maria, une jeune novice de l'abbaye de salzbourg, rêve de devenir nonne. régulièrement, lorsqu'elle sort se promener, inspirée par la nature, elle laisse libre cours à son imagination, en oubliant les heure ... |
LA MONTAGNE MAGIQUE, Hans W.Geissendorfer 1982, Rod Steiger, Marie-France Pisier, Christoph Eichhorn (saga)@@@En 1907, Hans Castorp, jeune allemand de la haute bourgeoise de Hambourg, rend visite à son cousin poitrinaire Joachim Ziemssen hospitalisé dans un sanatorium chic de Davos, en Suisse. Fasciné par la morbidité du lieu et sa galerie de malades pittoresques, Hans y prend pension et y restera jusqu'au début de la Première Guerre mondiale. Le film est une adaptation du roman de Thomas Mann La Montagne magique, écrit dans les années 1910 et publié en 1924, considéré comme l'une des œuvres les plus influentes de la littérature allemande du XXe siècle. TELERAMA Déambulation hypnotique dans le sanatorium qui servit de décor à “La Montagne magique”, de Thomas Mann, et dans le roman lui-même, évoqué par des spécialistes concis et captivants. Sortir de sa paisible retraite l’ancien patient d’un sanatorium pour le filmer des dizaines d’années plus tard sur les lieux de sa cure, sous prétexte que l’endroit servit de décor au célèbre roman de Thomas Mann La Montagne magique : la démarche aurait pu relever de la fausse bonne idée. Tout au contraire, la déambulation in situ de ce survivant d’une lointaine hibernation dans un palais de stuc plonge ce documentaire dans les abysses mystérieux de la mémoire, qui ondule sous les à-coups de souvenirs à la fois paisibles et traumatiques. La manière dont cet homme est filmé, somnambule au regard aiguisé, errant à petits pas dans les couloirs, ouvrant et fermant les portes d’ascenseurs ou de balcons, est admirable de douceur respectueuse. Ce monsieur n’est que de passage dans les images, comme l’étaient les malades de la tuberculose dans ces institutions luxueuses, et le télescopage de son témoignage avec les extraits du livre de Thomas Mann procure une grande émotion. Mais c’est bien la littérature qui est à l’honneur, derrière ce montage de haute rigueur, cousu d’analyses de spécialistes captivants et concis, avec des archives éclairantes dignes du Titanic montrant des cuillères en argent tremblantes plongées dans la chantilly, ou l’apparition de l’auteur allemand fumant d’un air perdu, et de son épouse, Katia, sa source d’inspiration première. Encore un exemple de femme de l’ombre, dont le film salue le travail de prise de notes lors de son séjour en sana, qui permit à son mari de bâtir des personnages plus vrais que nature. Ainsi mise en images et en perspective, la langue de La Montagne magique, dont on célèbre cette année le centenaire, frappe par son étincelante justesse et appelle une nouvelle lecture contemporaine. Publié en 1924 après dix ans d'écriture, "La Montagne magique" (Der Zauberberg) suit le périple de Hans Castorp, ingénieur tout juste diplômé, qui rend visite à son cousin en cure dans les Alpes suisses. Grisé par l'air de la montagne, le jeune homme est fasciné par l'atmosphère du sanatorium et le quotidien languissant des pensionnaires, appartenant pour la plupart à l'élite européenne. Désireux de revenir aux sources de l'œuvre, le documentariste André Schäfer se rend au cœur des somptueuses Alpes suisses, où l'écrivain a puisé sa source d'inspiration lors d'une visite à sa femme Katia, elle-même pensionnaire d'un sanatorium pour soigner une maladie pulmonaire mal identifiée. Revisitant cette satire de la bourgeoise européenne d'avant-guerre, des historiens et des chercheurs témoignent de son indéniable modernité. En 1907, Hans Castorp, jeune allemand de la haute bourgeoise de Hambourg, rend visite à son cousin poitrinaire Joachim Ziemssen hospitalisé dans un sanatorium chic de Davos, en Suisse. Fasciné par la morbidité du ... |
A MORT AUX TROUSSES, Alfred Hitchcock 1959, Gary Grant, Eva Mary Saint (thriller)@@@Le publiciste Roger Tornhill se retrouve par erreur dans la peau d'un espion. Pris entre une mystérieuse organisation qui cherche à le supprimer et la police qui le poursuit, Tornhill est dans une situation bien inconfortable. Il fuit à travers les États-Unis et part à la recherche d'une vérité qui se révélera très surprenante. TELERAMA Charme, élégance, interprétation, suspense, scènes mythiques : autant de morceaux de bravoure qui font de la course folle de Cary Grant, traqué par de mystérieux espions, un monument du cinéma. Véritable encyclopédie du cinéma selon Hitchcock, La Mort aux trousses est un film dont la réussite donne le vertige. Elle est éclatante à tout point de vue : scénario, interprétation, décors et, évidemment, mise en scène. Tant de perfection pourrait peser, les chefs-d’œuvre sont souvent écrasants. Celui-ci est d’une superbe légèreté et a toutes les élégances. L’argument a la saveur d’un coup de dés. Le publicitaire Roger Thornhill est pris pour un certain George Kaplan, agent secret. Mais Kaplan n’existe pas, c’était un leurre pour tromper d’autres espions… Kidnapping, assassinats, La Mort aux trousses est une course folle. Il y a bien quelques microfilms dans cette histoire. Mais l’important est dans l’élan, la fuite en avant. Les scènes s’enchaînent, plus mémorables les unes que les autres : la vente aux enchères, la fuite sur le mont Rushmore. Et l’attaque de l’avion dans une immensité désertique où Thornhill ne peut se cacher, géniale leçon de cinéma. Mais Hitchcock sait aussi faire un morceau de bravoure d’un baiser entre Cary Grant et Eva Marie Saint, et raconter leur rééducation sentimentale avec esprit. Jusqu’au fameux dernier plan, le plaisir est complet. Le publiciste Roger Tornhill se retrouve par erreur dans la peau d'un espion. Pris entre une mystérieuse organisation qui cherche à le supprimer et la police qui le poursuit, Tornhill est dans une situation bien inconfortable. ... |
LA PART DES ANGES, Ken Loach 2012, Paul Brannigan, John Henshaw (societa)@@@Écossais, tout juste 20 ans et un casier judiciaire déjà bien chargé, Robbie passe de nouveau devant le tribunal pour une bagarre de plus. Comme il va être père, le juge lui accorde la clémence et le condamne à des travaux d'intérêt général ainsi que trois losers de première catégorie. TELERAMA Visage balafré, jogging flottant, l’Écossais Robbie pourrait être le frère des héros nerveux et marginaux de Riff-Raff. Une copine enceinte, pas de boulot, une tendance à la bagarre : ça part mal. Dans un accès de violence, Robbie a agressé un inconnu. Le début, au tribunal, suggère un drame social, dur, poignant, comme ceux auxquels Loach nous a habitués. Pourtant, dès que Robbie est condamné — à des travaux d’intérêt général —, le film s’attache à son sauvetage. La rédemption prend un chemin inattendu : celui de la comédie. Grâce à son superviseur, amateur de pur malt, le voyou se découvre un talent de goûteur. Un avenir. Tournée des distilleries, dégustation… et illumination. Avec ses compagnons de peine, un ahuri, une kleptomane et un rustre, il bricole une arnaque… Ken Loach rêve d’une revanche des pauvres mais évite tout sermon. Rien, dans cette équipée de branquignols, n’est pris trop au sérieux. Le naturel des acteurs rappelle l’ambiance des comédies italiennes des années 1950. Cette drôle de « cambriole pour les nuls », c’est presque une version en kilt du Pigeon, de Mario Monicelli. À une (énorme) différence près : les antihéros de jadis restaient dans leur mouise. Ceux d’aujourd’hui font flamber la fatalité sociale au whisky. Écossais, tout juste 20 ans et un casier judiciaire déjà bien chargé, Robbie passe de nouveau devant le tribunal pour une bagarre de plus. Comme il va être père, le juge lui accorde la clémenc ... |
LA PASSION DE DODIN BOUFFANTEn France vers 1885, Eugénie travaille depuis 20 ans comme cuisinière pour le célèbre gastronome Dodin. De leur amour commun pour la gastronomie naissent des plats uniques, si savoureux et délicats qu'ils attirent de nombreux clients du monde entier. TELERAMA POUR Célébrer le prestige culinaire français mais faire aussi un pari de cinéma, voilà le menu de ce film où les plats sont innombrables et les mots comptés, la musique quasiment absente... Des personnages qui s’affairent dans une cuisine du XIXe siècle, on ne saura, hormis leur talent aux fourneaux, que le strict nécessaire. Sorti d’un roman de Marcel Rouff, Dodin Bouffant est un gastronome (en partie inspiré par le célèbre Brillat-Savarin, 1755-1826), un notable dont l’unique ambition est de briller à table. Eugénie, sa compagne, n’a jamais voulu devenir sa femme pour mieux rester, par-dessus tout, sa cuisinière. Au lieu d’enfants, le couple a deux apprenties marmitonnes. Et consacre sa vie à estomaquer un cercle d’amis en les régalant de mets extraordinaires. À lire aussi : Oscars 2024 : la France mise sur “Anatomie d’un pot-au-feu” Dans cette monomanie culinaire, Tràn Anh Hùng a trouvé une richesse étonnante. Dodin, c’est la cuisine comme spectacle, et le réalisateur a su le traduire en images avec brio. Eugénie, dont Juliette Binoche fait vibrer la réserve, c’est l’art de cuisiner en secret, en s’effaçant. Salué, très justement, par le Prix de la mise en scène à Cannes, voici un film festif, gustatif, contemplatif et méditatif. D’une originalité savoureuse de bout en bout. — Frédéric Strauss o CONTRE « Savoureux » si on aime les repas à 6 000 calories, peut-être. Mais, après deux heures et quatorze minutes de cuisson à l’étouffée pour le spectateur, c’est plutôt le terme de « faisandé » qui vient en bouche. On ne va pas au cinéma pour voir un épisode interminable de Top chef, disposerait-il d’un « directeur gastronomique » aussi prestigieux que le chef multi-étoilé Pierre Gagnaire et serait-il photographié comme La Laitière, de Vermeer — ou, pour être plus précis, comme une vieille publicité qui s’inspirait du célèbre tableau du maître hollandais. Au moins, dans la télé-réalité culinaire de M6, les candidats nous dispensent-ils des platitudes pseudo-philosophiques sur l’art du bien manger et le « printemps de la vie » assénées par les héros aux fourneaux de Tràn Anh Hùng et leurs convives dodus et bouffis. Et que dire du Prix de la mise en scène reçu au Festival de Cannes, sinon qu’un réalisateur qui ose enchaîner une nature morte de poire pochée avec un plan sur les fesses nues de Juliette Binoche mériterait plutôt la Palme du mauvais goût ? — Samuel Douhaire En France vers 1885, Eugénie travaille depuis 20 ans comme cuisinière pour le célèbre gastronome Dodin. De leur amour commun pour la gastronomie naissent des plats uniques, si savoureux et délicats qu'ils ... |
LA TETE EN FRICHE, Jean Becker, Gerard Depardieu, Gisele CasadesusGermain, 45 ans, quasi analphabète, vit sa petite vie tranquille entre ses potes de bistrot, sa copine Annette, le parc où il va compter les pigeons et le jardin potager qu'il a planté derrière sa caravane, elle-même installée au fond du jardin de sa mère, avec laquelle les rapports sont très conflictuels. Germain, 45 ans, quasi analphabète, vit sa petite vie tranquille entre ses potes de bistrot, sa copine Annette, le parc où il va compter les pigeons et le jardin potager qu'il a planté derrière sa caravane, elle- ... |
LA TRAVERSER DE PARIS, Claude Autant-Lara 1956, Jean Gabin, Bourvil) (thriller)@@@Alors que le marché noir sévit dans le Paris de l'Occupation, le brave et pas très futé Martin est chargé par l'épicier de coltiner à l'autre bout de la ville un cochon proprement découpé. TELERAMA Quand s’unissent le goût pour la provocation et le cynisme d’Aymé et d’Autant-Lara. Comédie très très noire portée par un duo d’acteurs exceptionnels. «Salauds de pauvres ! » : la réplique d'Aurenche et Bost est restée célèbre. Tout comme la colère homérique de Gabin contre tous les Français médiocres et lâches, profitant de l'Occupation pour s'enrichir : « Admirez le mignon, sa face d'alcoolique, sa viande grise et du mou partout, les bajoues qui croulent de bêtise. Et l'autre rombière, la guenon, l'enflure, la dignité en gélatine, avec ses trois mentons de renfort et ses gros nichons en saindoux qui lui dévalent la brioche »... Sous la caméra de Claude Autant-Lara, « ce boucher qui s'obstine à faire de la dentelle », disait Truffaut, l'odyssée minable d'un pauvre type et d'un artiste peintre, faisant du marché noir dans le Paris nocturne de 1943, devient un règlement de comptes avec l'ignominie ordinaire, une minifresque sur la barbarie à visage humain. Réalisé durant les Trente Glorieuses, qui voulaient oublier les ombres noires de l'Occupation et qui croyaient, même vaguement, en l'avenir de l'homme, le film choqua. Aujourd'hui, il devrait séduire à 100 %, puisque le cynisme, le doute et la suspicion sont pratiquement devenus des règles de vie. Avec Douce (plus subtil) et Occupe-toi d'Amélie (plus bouffon), La Traversée de Paris reste le chef-d'oeuvre noir d'Autant-Lara : du vitriol pur jus. Après quoi, le cinéaste, toujours poussé par un ardent anarchisme de gauche, sombrera dans un extrémisme détestable. Au point de devenir un de ces médiocres que ses premiers films ridiculisaient si bien. Alors que le marché noir sévit dans le Paris de l'Occupation, le brave et pas très futé Martin est chargé par l'épicier de coltiner à l'autre bout de la ville un cochon proprement déco ... |
LA VIE D ADELE, Abdellatif Kechiche 2013, Lea Seydoux, Adèle Exarchopoulos (societe)@@A 15 ans, Adèle a deux certitudes : elle est une fille, et une fille, ça sort avec des garçons. Le jour où elle aperçoit le bleu des cheveux d'Emma sur la grand'place, elle sent que sa vie va changer. Seule face à ses questions d'adolescente, elle transforme son regard sur soi et le regard des autres sur elle. Dans son amour fusionnel avec Emma, elle s'accomplit en tant que femme, en tant qu'adulte. Mais Adèle ne sait pas faire la paix. TELERAMA C’est un visage qui nous happe, d’autant plus intensément que la caméra ne cesse de le scruter : celui d’Adèle, ses bonnes joues, sa bouche comme un four qui dévore avec boulimie la vie, les spaghettis bolognaises ou les lèvres de son amante, cette bouche qu’elle laisse à moitié ouverte, la nuit, quand elle s’abandonne au sommeil, grand bébé épuisé par la difficulté de grandir… Ce visage, Abdellatif Kechiche le montre dans tous les états, joie et peine, relief dévoré par les flots quand les émotions fondent sur lui : larmes et salive inondent l’épiderme au gré des expériences — et certaines seront des raz de marée. La façon dont le cinéaste travaille la durée est unique : trois heures (le film aurait pu en durer six et on en redemanderait), dont une bonne partie à ce point fixée sur le visage de son héroïne qu’elle nous fait découvrir son état d’esprit. La durée permet cette précision dans les détails, qui enrichit follement l’empathie envers le personnage, voire l’impression de connaître la personne. Abdellatif Kechiche tient la chronique hors norme d’un amour passionnel : celui qui unit Adèle, lycéenne, puis institutrice, à Emma, apprentie artiste peintre. Ce roman d’apprentissage nous bouleverse. A 15 ans, Adèle a deux certitudes : elle est une fille, et une fille, ça sort avec des garçons. Le jour où elle aperçoit le bleu des cheveux d'Emma sur la grand'place, elle sent que sa vie va changer. Seul ... |
LA VIE DES AUTRES, Florian Henckel von Donnersmarck 2006, Ulrich Muhe, Sebastian KochAllemagne de l'Est, 1983. Ayant exprimé le doute qu'un dramaturge célèbre soit loyal envers la ligne communiste, Gerd Wiesler, un officier de la Stasi, reçoit l'approbation d'espionner l'homme et sa maîtresse, l'actrice Crista-Maria. TELERAMA Gerd Wiesler enseigne les méthodes qui permettent d’arracher à un être humain tout ce qu’il cache derrière ses mines d’innocent. Avec Wiesler, les lâches qui comptent fuir à l’Ouest doivent tomber le masque. Simple affaire de savoir-faire. En quelques minutes, tout est là : l’atmosphère d’un pays, la peur de ceux qui y vivent, leur fragilité. D’emblée, un personnage s’impose : Wiesler, l’instrument parfait du régime, dont les yeux perçants sont un étau (excellent Ulrich Mühe, disparu l’été dernier). Mais la machine inhumaine peut se dérégler, dès lors qu’y interfèrent désirs et sentiments, tout ce qui est humain, et donc incontrôlable. Von Donnersmarck se montre un habile conteur et donne toute sa saveur à l’histoire du revirement de Wiesler, touché par l’amour et l’art, réunis en une actrice finalement moins douée que lui pour jouer la comédie. On assiste à une partie d’échecs entre volonté de pouvoir et envies de possession, loi et transgression. Le spectacle est prenant, à la manière d’un thriller. La justesse de cette reconstitution offre un accès inédit à une réalité qu’on n’a guère eu l’occasion de revisiter au cinéma, tout en prenant une dimension de fable universelle sur le totalitarisme. Allemagne de l'Est, 1983. Ayant exprimé le doute qu'un dramaturge célèbre soit loyal envers la ligne communiste, Gerd Wiesler, un officier de la Stasi, reçoit l'approbation d'espionner l'homme et sa maîtres ... |
LA VIE EST UN LONG FLEUVE TRANQUILLE, Etienne Chatilliez (societe)@@Dans une petite ville du nord de la France, deux familles nombreuses, les Le Quesnoy et les Groseille, d'origines bien différentes, n'auraient jamais dû se rencontrer. Cependant, c'était sans compter sur Josette, l'infirmière devouée du docteur Mavial, amoureuse et lasse d'attendre qu'il quitte sa femme. Dans un moment d'égarement la douce infirmière a échangé deux nouveau-nés, un Groseille contre un Le Quesnoy, pour se venger de la vie et du docteur. TELERAMA Les Le Quesnoy, bourges cathos, versus les Groseille, populos beaufs. Humour au vitriol, répliques cultes, troupe d’acteurs hilarants. Un classique. Il était une fois deux bébés, nés le même jour dans la même maternité. L’un appartenait à la famille Le Quesnoy, de bons catholiques élevés dans le tweed et l’eau bénite. L’autre était le petit dernier de la famille Groseille, horde de prolos élevés dans la dèche et le Formica. Le destin voulut qu’une vilaine fée intervertît leurs bracelets et leurs existences. Venu de la pub, Etienne Chatiliez inventait, pour son premier film, une satire sociale d’un nouveau genre, d’une méchanceté acidulée, aux personnages trop stéréotypés pour être subversifs, mais assurément drôles. Chaque comédien réussit un morceau de bravoure — jusqu’à Patrick Bouchitey en curé guitariste. D’une rediffusion à l’autre, ce spot géant et rigolard à la gloire de nos odieux compatriotes paraît tour à tour vulgaire ou décapant, hilarant ou méprisant : on ne se baigne jamais dans le même fleuve ! Dans une petite ville du nord de la France, deux familles nombreuses, les Le Quesnoy et les Groseille, d'origines bien différentes, n'auraient jamais dû se rencontrer. Cependant, c'était sans compter sur Josette, l'infir ... |
LE BLE EN HERBE, Claude Autant-Lara 1953, Edwige Feuillere, Nicole Berger, Pierre Michel Beck (sentimental)@En vacances avec son ami Vinca, Phil rencontre une femme d'âge mûr qui l'initie à l'amour. TELERAMA Phil et Vinca, deux amis d'enfance, se retrouvent, comme les années précédentes, sur une plage de Bretagne où ils ont l'habitude de passer leurs vacances. Ils ont grandi : Phil a 16 ans et Vinca 15. L'adolescent ressent désormais un besoin diffus d'indépendance et de sentiments profonds. La jeune fille ne cache plus l'amour qu'elle éprouve pour son ami. Les premiers émois amoureux des deux jeunes gens vont s'avérer douloureux. La rencontre de Phil avec une femme de trente ans son aînée, belle et fière, va bouleverser le lent et fragile cheminement sentimental des deux êtres. Cette mystérieuse "dame en blanc" jette son dévolu sur Phil et l'initie aux délices de l'amour... En vacances avec son ami Vinca, Phil rencontre une femme d'âge mûr qui l'initie à l'amour. TELERAMA Phil et Vinca, deux amis d'enfance, se retrouvent, comme les années précédentes, sur un ... |
LE BON LA BRUTE ET LE TRUAND, Sergio Leone, Clint Eastwwod, Lee Van Cleef@@@Pendant la Guerre de Sécession, trois hommes, préférant s'intéresser à leur profit personnel, se lancent à la recherche d'un coffre contenant 200 000 dollars en pièces d'or volés à l'armée sudiste. Sentenza, la Brute, qui tue sans états d’âme ; Tuco, le Truand, truculent ; et Blondin, alias l’homme sans nom, le Bon… TELERAMA Sergio Leone achève sa trilogie spaghetti et révolutionne le western en initiant un genre qu’il mènera à la perfection. Son propos est parfois simpliste, mais pourquoi bouder le plaisir de revoir le poncho d’Eastwood et les trognes de ses acolytes ? Avec ce film, Sergio Leone clôt sa trilogie spaghetti. L’Ouest, terre sans morale. Tous pourris, y compris l’ami Eastwood, qui a mis au point avec le Truand, dont la tête est mise à prix, un numéro très lucratif : il l’arrête, touche la prime et le libère aussitôt, partageant l’argent de la justice… Leone dit aussi sa haine de la guerre. Mais c’est dans la mise en forme qu’il est décidément le plus novateur. Son style n’a pas pris une ride : utilisation brillante de l’écran large, dilution du temps par un montage savant. Le règlement de comptes final, un duel à trois dans un cimetière, est un modèle du genre. Pendant la Guerre de Sécession, trois hommes, préférant s'intéresser à leur profit personnel, se lancent à la recherche d'un coffre contenant 200 000 dollars en pièces d'or volés &agra ... |
LE CAHIER NOIR Valeria Sarmiento 2018, Lou de Laage, Stanislas MerharUn petit orphelin aux origines mystérieuses et sa jeune nourrice nous entraînent dans leur sillage à travers l'Europe : Rome, Paris, Parme, Venise, Londres. Toujours suivis, dans l'ombre et pour d'obscures raisons, par un Calabrais patibulaire et un inquiétant cardinal, ils nous font côtoyer de ténébreuses intrigues au Vatican, le marivaudage à la cour de Versailles, les affres d'une passion fatale, un funeste duel et les convulsions de la Révolution française. Un petit orphelin aux origines mystérieuses et sa jeune nourrice nous entraînent dans leur sillage à travers l'Europe : Rome, Paris, Parme, Venise, Londres. Toujours suivis, dans l'ombre et pour d'obscures raisons, par u ... |
LE CAIMAN, Nanni Moretti 2006, Cecilia Dazzi, Silvio Orlando @@@Bruno est au bord du gouffre. Il n'arrive plus à produire un film. Sa femme veut le quitter et il risque de perdre ses enfants, qu'il adore. Lors d'une des émissions-débats auxquelles il est encore invité, une femme lui confie son scénario, Le Caïman. Il va s'accrocher à ce nouveau film. Seul problème, Le Caïman est une biographie critique de Berlusconi, président du Conseil, propriétaire de toutes les télévisions privées et terreur de la Rai. TELERAMA Un producteur de série Z en pleine débine accepte un projet autour de Berlusconi. À la fois farce et mélo, un rappel à la raison et à l’engagement. Cela débute par une pantalonnade. Cinéphile atypique qui a sans cesse lutté contre la « dictature du cinéma d’auteur », Bruno est un producteur de série Z qui s’en est toujours sorti. Aujourd’hui, plus rien ne va. Son bras droit a démissionné. Et sa femme souhaite la séparation… Une tragédie aux accents shakespeariens Bruno, c’est l’Italie d’aujourd’hui, sa caricature. Un Latin charmeur, baratineur et truqueur, brutalement mis hors jeu. À l’image d’un pays d’opérette en plein marasme. Moretti a l’idée de faire le portrait de son pays en crise à travers la situation d’un homme. L’important, au fond, n’est pas tant Berlusconi que ce fameux « peuple » sur lequel le Cavaliere ne cesse de s’appuyer pour légitimer ses manœuvres. Moretti semble prendre son adversaire au mot : « Tenez, j’ai déniché un spécimen populaire, voyons comment il va se comporter… » Le Caïman crève l’abcès, se voulant un rappel à la réaction, à la raison et à l’engagement, également au sens physique du terme. Commencé dans la farce grossière, le film se ramifie, passe par des registres différents, y compris celui d’une tragédie aux accents shakespeariens, dévoilant soudain une forme perverse de fascisme démocratique. À ce moment fantomatique, l’acteur Moretti refait surface, après s’être éclipsé pour la première fois d’une de ses fictions. Il incarne alors un Berlusconi dangereusement séduisant. Risque suprême et suprême loyauté que celle de se mettre dans la peau de son adversaire. Bruno est au bord du gouffre. Il n'arrive plus à produire un film. Sa femme veut le quitter et il risque de perdre ses enfants, qu'il adore. Lors d'une des émissions-débats auxquelles il est encore invité, une fe ... |
LE CHOCOLAT, Lasse Hallström 2000, Juliette Binoche, Johnny Depp (conte)@@Lansquenet est un petit village tranquille, dirigé par le comte Reynaud, un maire rigoriste et austère. En ce début des années 60, Vianne Rocher et sa fille Anouk décident d'ouvrir une chocolaterie près de l'église. Les effluves cacaotées qui sortent de la boutique et envahissent les rues ont vite raison de la sobriété des villageois, de plus en plus nombreux à succomber aux friandises de Vianne. TELERAMA En 1959, Vianne Rocher et sa fillette ouvrent une chocolaterie dans le village de Lansquenet. Mais le maire de la bourgade accepte mal cette étrangère un peu trop libre de moeurs, qu'il aimerait pouvoir chasser. Armande et Joséphine n'en ont cure : elles viennent régulièrement goûter au chocolat... Lansquenet est un petit village tranquille, dirigé par le comte Reynaud, un maire rigoriste et austère. En ce début des années 60, Vianne Rocher et sa fille Anouk décident d'ouvrir une chocolaterie pr&egra ... |
LE CODE A CHANGE, Daniele Thomson 2009, Karin Viard, Dany Boon, Marina Fois, Patrick Bruel (comique)@@Un dîner, c'est la dictature de l'apparence : on se fait beau, on rit, on raconte, on frime, on partage souvenirs et projets. Les angoisses sont cachées sous l'humour et les chagrins étouffés par les éclats de rire. Et pour quelques heures, on y croit ! C'est ça le principal. Si on a le bon code et que l'on respecte les autres, cordialité, hypocrisie, bonne humeur, on risque de passer une bonne soirée. Cependant, les masques tombent dès le chemin du retour. TELERAMA Des couples de bobos s’aiment et se déchirent autour d’un dîner. Il manque les détails qui donneraient à ce marivaudage choral une portée sociologique. Depuis qu'elle est passée à la mise en scène, la scénariste Danièle Thompson reste fidèle à un style : des récits choraux, parfois au bord du film à sketchs. Des rondes de personnages qui disent le poids de la famille et les intermittences du coeur. Ça marchait bien dans La Bûche, un peu moins dans Fauteuils d'orchestre. Et presque plus du tout dans Le code a changé, centré autour d'un dîner d'amis parisiens : chacun s'y cache ou s'y révèle, du couple au bord de la rupture à la fille en bisbille avec son père... Rien de pire qu'un dîner où l'on n'est pas vraiment invité et où l'on choisit pour vous le convive à écouter ? Mal parti, le film s'améliore par un vigoureux saut dans le temps - les mêmes, un an plus tard -, qui donne à quelques-uns des convives de vrais destins « à l'américaine » : la mort ou la maladie rôdent, sujets graves volontiers évités par le cinéma français. Des rebondissements trop attendus Jamais, pourtant, on n'arrive tout à fait à croire à ce que l'on nous montre. Curieux effet d'invraisemblance, déficit d'incarnation, comme si les comédiens (distribution « transfamille » et poids lourds, de Marina Hands à Emmanuelle Seigner, de Dany Boon à Patrick Bruel) faisaient écran à leurs personnages, peu fouillés, simples vecteurs de situations dramatiques. On a parfois l'impression d'assister au « dîner des acteurs » après Le Bal des actrices... Ces bobos, plus bourgeois que bohèmes, sonnent faux. La faute à des rebondissements trop attendus, mais pas seulement. Deux exemples : une avocate brillante mais fofolle (pitié pour Karin Viard, qui se pastiche elle-même !) trouverait-elle vraiment le temps de faire son marché en pleine semaine ? Et prendriez-vous votre voiture pour traverser Paris le soir de la Fête de la musique ? Nous reviennent en mémoire la justesse d'observation du tandem Jaoui-Bacri, leur capacité à saisir l'époque. On en est loin. Un dîner, c'est la dictature de l'apparence : on se fait beau, on rit, on raconte, on frime, on partage souvenirs et projets. Les angoisses sont cachées sous l'humour et les chagrins étouffés par les éclats ... |
LE CONCERT, Radu Mihaileanu 2009, Aleksei Guskov, Mélanie LaurentA l'époque de Brejnev, Andrei Filipov était le plus grand chef d'orchestre d'Union soviétique et dirigeait le célèbre Orchestre du Bolchoï. Cependant, après avoir refusé de se séparer de ses musiciens juifs, dont son meilleur ami Sacha, il a été licencié en pleine gloire. Il travaille toujours au Bolchoï 30 ans plus tard, mais comme homme de ménage. A l'époque de Brejnev, Andrei Filipov était le plus grand chef d'orchestre d'Union soviétique et dirigeait le célèbre Orchestre du Bolchoï. Cependant, après avoir refusé de se sép ... |
LE CORNIAUD Gerard Oury 1965, Louis De Funes, BourvilSaroyan, un trafiquant, utilise un honnête commerçant, répondant au nom d'Antoine Maréchal, pour emmener de Naples à Bordeaux une Cadillac remplie d'héroïne. Ce dernier, un homme naïf et bienveillant, déjoue innocemment les plans de contrebande de son employeur. Saroyan, un trafiquant, utilise un honnête commerçant, répondant au nom d'Antoine Maréchal, pour emmener de Naples à Bordeaux une Cadillac remplie d'héroïne. Ce dernier, un homme naïf et bi ... |
LE DERNIER EMPEREUR Bernardo Bertolucci 1987, Peter O toolEn 1950, Pu Yi, le dernier empereur de Chine, est accusé de complicité avec les Japonais. Confronté à un interrogateur, il raconte sa vie. 1908. Pu Yi n'a que 3 ans quand il est enlevé à sa mère et conduit dans la Cité interdite, où il est bientôt promu empereur de Chine, à la mort de l'impératrice. En 1950, Pu Yi, le dernier empereur de Chine, est accusé de complicité avec les Japonais. Confronté à un interrogateur, il raconte sa vie. 1908. Pu Yi n'a que 3 ans quand il est enlevé à sa mè ... |
LE DERNIER TANGO A PARIS, Bernardo Bertolucci 1972, Marlon Brando, Maria Schneider (erotique)@@Paul, un Américain établi à Paris, et Jeanne font connaissance alors qu'ils visitent, un matin d'hiver, un grand appartement vide. Ils font l'amour sans rien savoir l'un de l'autre, pas même leurs prénoms. Paul loue l'appartement et le couple s'y donne rendez-vous jusqu'à ce que la situation devienne insoutenable. TELERAMA D'un fantasme (faire l'amour en un lieu désert avec une inconnue), Bertolucci a tiré un psychodrame audacieux, pathétique et morbide. Son héros déchiré tente de redécouvrir l'amour avec une expérience primitive. En s'accouplant avec frénésie, il cherche une pulsion de vie. Il ne fait qu'attiser sa pulsion de mort et imposer sa violence charnelle à sa partenaire dans une avilissante descente aux enfers. Pour finir lui-même en clown pitoyable dévirilisé. Le film connut le scandale et le succès à cause de ses scènes hard et nihilistes. Il apparaît aujourd'hui comme une provocante clameur romantique, la peinture d'une utopie qui tourne à l'autopunition. C'est un film impitoyable sur l'aveuglement du mâle dominateur et l'impasse d'une fusion sexuelle sans tendresse. Marlon Brando et Maria Schneider apportent au film une brutalité animale. Le premier s'est investi dans ce rôle intime au point d'y confesser sa propre enfance. La seconde a sidéré par l'aisance physique avec laquelle elle assumait ce personnage d'aventurière impudique. Paul, un Américain établi à Paris, et Jeanne font connaissance alors qu'ils visitent, un matin d'hiver, un grand appartement vide. Ils font l'amour sans rien savoir l'un de l'autre, pas même leurs prénoms. ... |
LE DIABLE S HABILLE EN PRADA, David Frankel 2006, Meryl Streep, Anne Hathaway, Stanley TuciSon diplôme de journalisme en poche, Andrea débarque à New York où elle décroche un premier emploi en tant qu'assistante de la rédactrice en chef d'un prestigieux magazine de mode. Un job de rêve. En apparence seulement car sa boss est en réalité un monstre tyrannique et caractériel ; Andrea, qui envisage son nouveau travail comme un tremplin vers une illustre carrière de journaliste, décide d'endurer les sévices de sa diablesse de patronne. Son diplôme de journalisme en poche, Andrea débarque à New York où elle décroche un premier emploi en tant qu'assistante de la rédactrice en chef d'un prestigieux magazine de mode. Un job de rê ... |
LE DOCTEUR JIVAGO David Lean 1965, Julie Christie, Omar SharifLe général Yevgraf croit avoir enfin retrouvé la fille de son frère, perdue quand elle était enfant. Il la convoque dans son bureau pour l'interroger et lui raconter l'histoire de ses parents Au début du XXe siècle, le drapeau rouge fait irruption dans les rues de Moscou. Le jeune médecin et poète Youri Jivago est plutôt de ceux qui dansent dans les soirées mondaines. Lara, un peu moins argentée, vit sous le joug de l'amant de sa mère. Le général Yevgraf croit avoir enfin retrouvé la fille de son frère, perdue quand elle était enfant. Il la convoque dans son bureau pour l'interroger et lui raconter l'histoire de ses parents Au déb ... |
LE FACTEUR, Michael Radford 1994, Philippe Noiret, Massimo Troisi (societe)@@Mario a eu l'infortune de naître sur une île du sud de l'Italie qui ne vit que de la pêche et de détester cette activité. Aussi, grande est sa joie lorsqu'il apprend qu'il est engagé comme facteur dans le village voisin et qu'en outre son travail se limitera à desservir une seule adresse, mais quelle adresse : celle de Pablo Neruda, le poète chilien en exil. Neruda se laisse peu à peu séduire par cet admirateur enthousiaste qu'il trouvait envahissant aux débuts de leur relation. Une amitié naît entre les deux hommes. Neruda communique à l'homme qui concrétise son lien avec le monde l'amour des mots et le sens de leur agencement. Il l'aide même à conquérir la femme qu'il aime et qu'il pourra bientôt épouser... TELERAMA Massimo Troisi, merveilleux acteur napolitain, est ici un homme simple qui s'éveille à la poésie. Dernier film avant sa mort, à 41 ans Mario a eu l'infortune de naître sur une île du sud de l'Italie qui ne vit que de la pêche et de détester cette activité. Aussi, grande est sa joie lorsqu'il apprend qu'il est engagé comme facteur dans ... |
LE GENDARME DE SAINT TROPEZ, Jean Girault 1964, Louis De Funes, Michel Galabru (comique)@@@Imaginé par Richard Balducci après une rencontre insensée avec un gendarme assez débonnaire en poste à Saint-Tropez, le film raconte les aventures de Ludovic Cruchot, un gendarme très zélé, muté dans cette cité balnéaire de la côte d'Azur, avec le grade de maréchal des logis-chef. Il y découvre une brigade où il fait bon vivre et participe aux récurrentes chasses aux nudistes et aux nombreuses activités de détente de sa brigade, dirigée par l'adjudant Gerber, quelque peu dépassé. Imaginé par Richard Balducci après une rencontre insensée avec un gendarme assez débonnaire en poste à Saint-Tropez, le film raconte les aventures de Ludovic Cruchot, un gendarme très zél&eac ... |
LE GRAND BAZAR, Claude Zidi 1973, Michel Serrault, Les Charlots, Michel Galabru (comique)@@Quatre amis, Gérard, Jean-Guy, Phil et Jean, habitent la même barre d'immeuble dans une cité HLM. Également collègues, ils travaillent à l'usine, mais leur incompétence notoire leur vaut d'être renvoyés. TELERAMA Quatre amis, Gérard, Jean-Guy, Phil et Jean, habitent la même barre d'immeuble dans une cité HLM. Egalement collègues, ils travaillent à l'usine. Mais leur incompétence notoire leur vaut d'être renvoyés. Emile, le propriétaire de l'épicerie-buvette qu'ils fréquentent régulièrement, leur suggère de gagner un peu d'argent en bricolant pour les habitants de la cité. Très vite, le quatuor va trouver une occupation à plein temps : il décide de défendre l'épicier, menacé de fermeture à cause de la concurrence impitoyable que lui fait un supermarché récemment installé dans le quartier, baptisé Euromarché... Quatre amis, Gérard, Jean-Guy, Phil et Jean, habitent la même barre d'immeuble dans une cité HLM. Également collègues, ils travaillent à l'usine, mais leur incompétence notoire leur vaut d'&ec ... |
LE HUITIEME JOUR Jacob Van Dormael 1996, Pascal Duquesne, Daniel AuteuilHarry est cadre supérieur. Il vit à un rythme accéléré et néglige sa vie personnelle. Séparé de son épouse, il lui arrive même d'oublier d'aller chercher ses filles à la gare. Une nuit, sur la route, il écrase le chien de Georges, un jeune trisomique fugueur. Harry est cadre supérieur. Il vit à un rythme accéléré et néglige sa vie personnelle. Séparé de son épouse, il lui arrive même d'oublier d'aller chercher ses filles &agrav ... |
LE JOUR LE PLUS LONG, Darryl Zanuck 1962, John Wayne, Henri Fonda, Robert Mitchum (histoire guerre)@@@En 1944, les Alliés se préparent pour la grande offensive qu'ils ont prévue en Normandie et qui devrait définitivement débarrasser l'Europe du fléau nazi. Chaque état-major est en effervescence. Le général Eisenhower hésite quant à la date fixée, le 6 juin, en raison du mauvais temps. L'atterrissage des troupes aéroportées et le débarquement sur cinq plages en mer du Nord s'annoncent difficiles. TELERAMA En 1962 Le Jour le plus long marqua autant les esprits que le Soldat Ryan, de Steven Spielberg, sorti trente-six ans plus tard. Le projet, lancé par Darryl F. Zanuck, était faramineux : la production la plus chère, cinquante-sept stars internationales, six réalisateurs, Romain Gary au scénario, Maurice Jarre et Paul Anka à la musique, Bourvil et Mitchum au générique. Le succès fut phénoménal. Le débarquement (tourné en Corse !) et l’assaut de Sainte-Mère-Église, avec le parachutiste accroché au clocher, sont restés ancrés dans nos mémoires. Mais, en revoyant le film, on se laisse aussi prendre par le réalisme des scènes de caserne, par les moments intimistes (même si la partie française est la moins convaincante) et par le suspense de la tactique militaire. Aujourd’hui, Le Jour le plus long, avec ses nombreuses intrigues parallèles, serait décliné en série télé sur plusieurs saisons… En 1944, les Alliés se préparent pour la grande offensive qu'ils ont prévue en Normandie et qui devrait définitivement débarrasser l'Europe du fléau nazi. Chaque état-major est en effervescen ... |
LE MAJORDOME Lee Daniels 2013, Forest Whitaker Oprah WinfreyDans les années 1920, le jeune Cecil Gaines vit avec ses parents afro-américains dans une plantation de l'État de Géorgie. Un jour de récolte, il assiste au viol de sa mère par le fils de la propriétaire. Son père, qui proteste, est tué par ce dernier. Annabeth Westfall, la propriétaire, prend alors Cecil sous son aile, lui apprend à lire et à être un bon domestique. Dans les années 1920, le jeune Cecil Gaines vit avec ses parents afro-américains dans une plantation de l'État de Géorgie. Un jour de récolte, il assiste au viol de sa mère par le fils de la propri& ... |
LE NOIR TE VAS SI BIEN, Jean Le Poulain, Maria Pacome@@@John et Lucie sont des prédateurs : chacun de son côté s'est marié de nombreuses fois, et tous les richissimes conjoints sont rapidement décédés. L'inspecteur Campbell, de Scotland Yard, las de courir après eux sans pouvoir obtenir la moindre preuve de culpabilité, s'est arrangé pour les réunir dans le manoir appartenant à la sœur de Lucie. En les présentant l'un à l'autre, il espère les faire convoler en justes noces. La police espère ainsi assister au massacre et ramasser ce qui en restera... TELERAMA John et Lucie sont des prédateurs : chacun de son côté s'est marié de nombreuses fois, et tous les richissimes conjoints sont rapidement décédés. L'inspecteur Campbell, de Scotland Yard, las d ... |
LE NOUVEAU STAGIAIRE, Nancy Meyers, Robert De Niro, Anne HathawayBen Whittaker, un veuf de 70 ans s'aperçoit que la retraite ne correspond pas vraiment à l'idée qu'il s'en faisait. Dès que l'occasion se présente de reprendre du service, il accepte un poste de stagiaire sur un site Internet de mode, créé et dirigé par Jules Ostin. Ben Whittaker, un veuf de 70 ans s'aperçoit que la retraite ne correspond pas vraiment à l'idée qu'il s'en faisait. Dès que l'occasion se présente de reprendre du service, il accepte un poste de stagiaire ... |
LE PETIT MONDE DE DON CAMILLO, Julien Duvivier 1952, Fernandel, Gino Servi (comique)@@@À Brescello, petite ville italienne du territoire de la Bassa padana, dans la plaine du Pô, la rivalité est permanente entre Peppone, le maire communiste qui vient de triompher aux élections, et don Camillo, le curé de choc qui parle quotidiennement au Christ du maître-autel de son église. Dirigeant deux clans de choc, les deux hommes, bien que rivaux, restent malgré tout amis depuis la guerre. C'est d'ailleurs souvent qu'ils unissent leurs efforts pour le bien de la commune, ne serait-ce que pour fiancer les Roméo et Juliette locaux, dont les deux familles, l'une de pauvres paysans communistes et l'autre de riches propriétaires cléricaux, se détestent. Lorsque le départ du turbulent curé est annoncé, envoyé dans une cure de montagne en punition de sa violence, les « rouges » viennent le saluer et Peppone ne lui cache pas qu'ils espèrent son prochain retour. À Brescello, petite ville italienne du territoire de la Bassa padana, dans la plaine du Pô, la rivalité est permanente entre Peppone, le maire communiste qui vient de triompher aux élections, et don Camillo, le cu ... |
LE PEUPLE MIGRATEUR (environnement)@@@Les oiseaux survolent les plus beaux endroits de la planète : le Grand Canyon, New York, Paris, le Sahara, l'Himalaya... Dans un sens, vers le Nord, ils partent se reproduire. Ce sont les beaux jours. Puis ils retournent vers le Sud. Des milliers de kilomètres, d'obstacles, d'espoirs, de fatalités. Un périple dangereux pour les plus jeunes comme les plus habitués. Le même chaque année. Les oiseaux survolent les plus beaux endroits de la planète : le Grand Canyon, New York, Paris, le Sahara, l'Himalaya... Dans un sens, vers le Nord, ils partent se reproduire. Ce sont les beaux jours. Puis ils retournent vers le Sud. ... |
LE PONT DE LA RIVIERE KWAI, David Lean 1957, Alec Guinness, William Holden, Sessue Hayakawa (guerre)@@1943. Un régiment britannique est emprisonné dans un camp japonais, dirigé par le colonel Saito. Devant le refus du colonel anglais Nicholson de forcer ses hommes à construire un pont, Saito lui fait endurer les pires sévices mais n'obtient aucun résultat. Nicholson finit par prendre la tête des opérations mais les Américains débarquent... TELERAMA Cette superproduction guerrière, loin de se complaire dans les clichés d’usage, radiographie scrupuleusement la folie destructrice qui ronge le cœur des hommes. Si le début du film peut laisser craindre une opposition bêtement manichéenne entre le flegme britannique et la sauvagerie japonaise, la suite dément ce pronostic. Il n’y a pas de grande différence entre la psychologie du gradé japonais et celle du colonel Nicholson (génial Alec Guinness)… On trouve dans les deux cas le même délire mégalomane, le même instinct de mort. La mise en scène de David Lean, sans atteindre les sommets de Lawrence d’Arabie, exploite merveilleusement les possibilités du format Scope, autant dans les scènes de gesticulations militaires que dans les séquences où ses élégants travellings rendent grâce aux beautés de la jungle birmane… Immense succès dès sa sortie, le film n’a pris que peu de rides. Ni chef-d’œuvre ni monument d’académisme, il témoigne de la personnalité de David Lean, cinéaste à la fois efficace et contemplatif. 1943. Un régiment britannique est emprisonné dans un camp japonais, dirigé par le colonel Saito. Devant le refus du colonel anglais Nicholson de forcer ses hommes à construire un pont, Saito lui fait endurer les ... |
LE QUAI DES BRUMES, Marcel Carne 1938, Jean Gabin, Michele Morgan, Michel Simon (societe)@@@Un déserteur de la Coloniale arrive au Havre, espérant s'y cacher puis repartir à l'étranger. Dans la baraque du vieux Panama, où il trouve refuge grâce à un clochard, il rencontre le peintre fou Michel Kross, et une orpheline, Nelly, dont il tombe amoureux. TEMERAMA Le crépuscule sur les pavés mouillés, la fatalité qui poursuit Gabin et les beaux yeux de Morgan. Jean Renoir, qui goûtait peu le réalisme poétique de Carné, avait inventé une contrepèterie vacharde :« le cul des brèmes ». Injuste ! r Très Bien On peut se demander comment une réplique aussi plate que « T’as de beaux yeux, tu sais » (même avec, en fond, la musique de Maurice Jaubert) est devenue aussi célèbre. Il faut dire que les yeux étaient ceux de Michèle Morgan et que la voix qui disait cette ineptie était celle de Gabin. Ça change tout. Début étincelant, avec un Le Vigan magnifique. Avouons que l’histoire d’amour fatale, forcément fatale, entre un déserteur de l’infanterie coloniale et une pupille de la nation, désirée par quelques ordures, a pris un léger coup de vieux. Jean Renoir, qui savait être féroce, appelait Le Quai des brumes « le cul des brèmes », et peut-être n’avait-il pas tort. Gabin sera nettement meilleur et plus ambigu dans Gueule d’amour, de Grémillon, tourné la même année et, bien sûr, dans Le jour se lève, du même Carné, l’année suivante. Reste Morgan, son béret et son ciré noirs. Un brin malhabile encore, mais déjà splendide. Un déserteur de la Coloniale arrive au Havre, espérant s'y cacher puis repartir à l'étranger. Dans la baraque du vieux Panama, où il trouve refuge grâce à un clochard, il rencontre le peintre ... |
LE SIXIEME JOUR (Al Yawm al sadis), Youssef Chahine 1986, DalidaEn 1947, une épidémie de choléra ravage l'Égypte. Pour tenter de sauver son petit-fils atteint par le mal, Saddika, lavandière d'une quarantaine d'années,decide de fuir la ville en bateau avec Okka, un montreur de singes de 24 ans. Okka va découvrir la femme qui se cache sous les voiles noirs de Saddika. TELERAMA “ chahine filme la tristesse , la peur et l espoir dans cette histoire ou dalida "surprend " . trop meconnu. ” En 1947, une épidémie de choléra ravage l'Égypte. Pour tenter de sauver son petit-fils atteint par le mal, Saddika, lavandière d'une quarantaine d'années,decide de fuir la ville en bateau avec Okka, ... |
LE TATOUE, Denys de La Patellière 1968, Jean Gabin, Louis De Funes(comique)@@Félicien Mézeray, antiquaire spécialisé dans le commerce de tableaux, rend visite au peintre Dubois. Dans son atelier, il fait la connaissance de Legrain, un ancien légionnaire venu se faire peindre en portrait. Sur le dos, ce dernier porte un tatouage qui fait bondir Mézeray : un authentique Modigliani. Cependant, Legrain rechigne à lui vendre cette partie de son anatomie, aussi le marchand d'art s'engage-t-il à retaper la maison de campagne de l'ex-légionnaire. TELERAMA Félicien Mézeray exulte. Marchand de tableaux richissime, il vient de localiser un Modigliani non répertorié, et pour cause : le dessin est tatoué sur le dos de Legrain, un ancien légionnaire. Mézeray ne doute pas que l'homme consentira à lui céder l'oeuvre s'il y met le prix. Plus malin qu'il n'y paraît, Legrain accepte de "vendre sa peau" en échange de quelques réparations dans sa maison de campagne périgourdine. Parvenu sur les lieux, Mézeray découvre que ce qu'il croyait être une modeste bicoque est en fait un château médiéval en ruines. Legrain, quant à lui, n'est autre que le dernier des comtes de Montignac. Tandis que les travaux progressent, dirigés avec énergie par le comte, Mézeray découvre les charmes de la vie de châtelain... Félicien Mézeray, antiquaire spécialisé dans le commerce de tableaux, rend visite au peintre Dubois. Dans son atelier, il fait la connaissance de Legrain, un ancien légionnaire venu se faire peindre e ... |
LE TOURBILLON DE LA VIE, Olivier Treiner 2022, Lou de Laage, Raphael Personnaz, Aliocha Schneider, Esther Garrel (societe)@@À la fin de sa vie, Julia s'interroge sur le rôle que le hasard a joué durant son existence. À plusieurs reprises, il a fait basculer son destin. Elle se demande alors si les autres versions d'elle-même qui n'ont jamais existé seraient fières de ce qu'elle est devenue. Lorsque, ado, Julia décide d’aller célébrer la chute du Mur, à Berlin, sa « ligne de vie » se divise une première fois. Julia n⁰ 1 oublie son passeport dans sa chambre et, au moment d’aller le chercher, se fait coincer par une prof : ses amis partent sans elle. Julia n⁰ 2, elle, sera du voyage : sa meilleure amie (Esther Garrel) lui a rappelé de prendre ses papiers. En toute logique, Julia n⁰ 2 adulte finit par revenir s’installer à Berlin tandis que Julia n⁰ 1, plus sage, reste à Paris. L’occasion de présenter une Julia 1a, 1b et même 1b’ en fonction de ses rencontres. Pas d’inquiétude (ni d’algèbre, en définitive), l’ensemble reste lisible… et chaque Julia arbore sa propre coupe de cheveux. TELERAMA Si Julia, ado, n’était pas allée à Berlin, se serait-elle installée en Allemagne ? Le cinéaste Olivier Treiner imagine les milles et une vies qu’aurait pu mener une jeune femme. Un film plein d’énergie auquel on pardonnera quelques énormités “lelouchiennes”. Dans ce Tourbillon de la vie, point de Jeanne Moreau : l’héroïne blonde est incarnée par Lou de Laâge. Plutôt trois (ou même quatre) fois qu’une car plusieurs versions de Julia, son personnage, cohabitent dans le film en fonction des petits hasards qui façonnent une vie. Le Tourbillon de la vie consacre beaucoup de temps aux relations amoureuses de son héroïne, au point que le dispositif rappelle parfois celui d’Il était temps, de Richard Curtis (2013). À ceci près que Julia n’a pas la chance de pouvoir naviguer entre ses vies – le spectateur, si. Le film s’emploie à montrer que ce qui peut sembler être la vie idéale à un moment vient avec son lot de catastrophes. Olivier Treiner passe pour un Richard Curtis qui aurait revu tous les Lelouch après avoir lu Kundera. Avec la gourmandise du premier film, le réalisateur met en scène une sorte de ballet entre les différentes versions des personnages qui, dans certaines réalités, ne s’adressent pas la parole. C’est du cinéma de papa grande époque, on est un peu, voire beaucoup, tenus par les sentiments (et les violons d’une bande originale kitschissime – quand ce n’est pas carrément le Va pensiero de Verdi pour mettre tout le monde d’accord, dans la scène finale). Plus simple, le film aurait pu être sincèrement bouleversant. Reste, séquence par séquence, une émotion certaine et des personnages qui se révèlent. Grégory Gadebois, par exemple, est immense dans toutes les versions du père renfrogné qu’il compose. Mais le spectateur ne le voit pas tout de suite, un peu comme Julia qui ne découvre son père que sur le tard. À la fin de sa vie, Julia s'interroge sur le rôle que le hasard a joué durant son existence. À plusieurs reprises, il a fait basculer son destin. Elle se demande alors si les autres versions d'elle-même qui ... |
LE TRADUCTEUR, Rana Kazkaz et Anas Khalaf 2000, Ziad Bakri, Yumna Marwan (guerre)@En 2000, Sami était le traducteur de l'équipe olympique syrienne à Sydney. Un lapsus lors de la traduction le contraint à rester en Australie, où il obtient le statut de réfugié politique. En 2011, la révolution syrienne éclate et le frère de Sami est arrêté pendant une manifestation pacifique. Malgré les dangers, il décide de tout risquer et de retourner en Syrie pour aller le libérer. TELERAMA “ La Violence de l'Homme n'a pas besoin de traduction, elle ne se dit et simule pas, son Expression et son Histoire est tristement Universelle ” En 2000, Sami était le traducteur de l'équipe olympique syrienne à Sydney. Un lapsus lors de la traduction le contraint à rester en Australie, où il obtient le statut de réfugié politique. En ... |
LE VENT SE LEVE, Ken Loach 2006, Cillian Murphy, Padraic Delaney, Liam Cunningham (histoire guerre)@@@Irlande, 1920. Des paysans s'unissent pour former une armée de volontaires contre les redoutables Black and Tans, troupes anglaises envoyées par bateaux entiers pour mater les velléités d'indépendance du peuple irlandais. Par sens du devoir et amour de son pays, Damien abandonne sa jeune carrière de médecin et rejoint son frère Teddy dans le dangereux combat pour la liberté. TELERAMA On réduit trop souvent l’œuvre de Ken Loach à la défense des opprimés. En omettant de dire que le combat à mener est toujours compliqué, violent — il oblige à des sacrifices. C’est le sujet même de cette fresque (Palme d’or). Dans la lande irlandaise, en 1920. Teddy et Damien, deux frères très proches, sont engagés dans la lutte pour l’indépendance de leur pays. Lorsque les Britanniques torturent le premier, le second le soigne puis le remplace dans ses responsabilités, quitte à effectuer le sale boulot. Puis survient le moment où la guerre d’indépendance vire à la guerre fratricide, au double sens du mot. Des divisions surgissent. Les partisans du traité de paix avec les Britanniques jurent que c’est un premier pas, les autres que c’est un recul. Pour Loach, marxiste devant l’éternel, ce débat occulte surtout une chance historique : la possibilité de la révolution socialiste. L’échec est ici d’autant plus poignant que les deux frères sont traités avec la même compassion. C’est toute la force du film, qui tend vers une forme de tragédie shakespearienne. Loach combine le général (l’histoire politique et militaire) et le particulier. Il reste toujours concret, direct et sec, d’un classicisme digne des grands, comme Ford. Il y a bien quelques phases d’exaltation. Mais l’amertume domine le tableau, intense avec ses couleurs de tweed, ses intérieurs de ferme plongés dans la pénombre, ses ciels bas et lourds. « Nous sommes des étranges créatures pour nous-mêmes », dit Damien. Le vent orageux qui se lève ici est chargé de cendres. Irlande, 1920. Des paysans s'unissent pour former une armée de volontaires contre les redoutables Black and Tans, troupes anglaises envoyées par bateaux entiers pour mater les velléités d'indépendance du p ... |
LE VIEIL HOMME ET L ENFANT, Claude Berri 1966, Michel Simon, Alain Cohen (societe guerre)@@@L'histoire se passe dans un village francais durant l'Occupation allemande. Elle raconte la vie de Claude Langmann (c'est le nom d'état-civil de Claude Berri) dans la famille d'accueil où ses parents l'ont envoyé pour éviter les rafles nazies. La famille d'accueil est un couple de grands-parents : Pépé (Michel Simon) et Mémé (Luce Fabiole). Pépé est un ancien poilu de la Première Guerre. Gueulard anticlérical et antisémite, Pépé ne cesse d'accuser les Juifs, les rouges et les francs-maçons d'être la cause de tous les maux de la France. Mais Claude (Alain Cohen), auquel ses parents ont formellement interdit de laisser paraître ses origines juives, fait craquer le vieil homme sans que celui-ci se doute que Claude est juif. Celui-ci adore également son nouveau Pépé, mais prend un malin plaisir à le faire déblatérer sur les Juifs, voire à inverser les rôles : c'est Pépé qui a le « physique d'un juif » et pas lui… Mais il le console lorsque survient la Libération et que le Maréchal prend la fuite… L'histoire se passe dans un village francais durant l'Occupation allemande. Elle raconte la vie de Claude Langmann (c'est le nom d'état-civil de Claude Berri) dans la famille d'accueil où ses parents l'ont envoyé pour & ... |
LES AILES DU DESIR, Wim Wenders 1987, Bruno Ganz, Solveig Dommartin, Peter Falk (conte moral)@@@Deux anges, Damiel et Cassiel, glissent dans les rues de Berlin, observant la population animée, fournissant des rayons invisibles d'espoir aux personnes en détresse, mais n'interagissant jamais avec elles. TELERAMA Deux anges en pardessus contemplent Berlin. Ils demeurent invisibles aux humains. Mais ils voient et entendent tout. L'un d'eux tombe amoureux d'une trapéziste... L'Allemagne était devenue pour Wenders une terre d'anxiété. Il s'en était évadé pour tenter de se reconstruire une cellule intime. En vain. C'est en poète qu'il revenait au pays. En fils bienveillant. Pour dépeindre le vrai visage de cette Allemagne déchirée, transformée en no man's land. C'est avec innocence qu'il filme terrains vagues, avenues glaciales et bunkers éventrés. Avec infiniment d'affection, il explore les ruines douloureuses de sa terre natale. Les mouvements, planants, sensuels, aériens de sa caméra sont parmi les plus beaux qu'on ait vus. C'est un film sur l'enfance, la mémoire, le malheur et l'espoir. Prix de la mise en scène à Cannes en 1987, Les Ailes du désir est aussi un film sur le cinéma, l'art de contempler sans manipuler, l'envie de voir la vie en couleurs. Et sur l'amour : Wenders, qui avait disserté sur l'impossibilité de vivre à l'infini avec une femme, y célébrait son bonheur avec l'interprète du rôle de la trapéziste, Solveig Dommartin, décédée en 2007. Deux anges, Damiel et Cassiel, glissent dans les rues de Berlin, observant la population animée, fournissant des rayons invisibles d'espoir aux personnes en détresse, mais n'interagissant jamais avec elles. TELERAMA < ... |
LES AMANTS DU PONT NEUF, Leo Carax 1991, Juliette Binoche (middle)@@Alex est cracheur de feu et dort sur le Pont-Neuf, fermé cet été-là pour travaux. Il y habite avec Hans, un vieux clochard qui lui fournit les précieuses ampoules de somnifère indispensables à son sommeil. Alex est attiré comme un aimant par ce pont, solide paquebot échoué au coeur de la capitale. Après avoir passé une nuit au centre d'hébergement de Nanterre, il retourne dans son repaire et trouve, installée à sa place, Michèle, endormie. Alex est cracheur de feu et dort sur le Pont-Neuf, fermé cet été-là pour travaux. Il y habite avec Hans, un vieux clochard qui lui fournit les précieuses ampoules de somnifère indispensables à ... |
LES AMOURS IMAGINAIRES, Xavier Dolan 2010, Niels Schneider, Monia Chokri (thriller sentimental)@@@Francis et Marie sont amis, dandys, célibataires et aventureux. Ils tombent tous les deux amoureux du même garçon, Nicolas, aussi délicat qu'indéchiffrable. Le jeune homme devient leur obsession et bientôt un objet de rivalité entre les deux. TELERAMA Francis est homo, doux comme un agneau et un rien gommeux. Marie est hétéro, sèche comme un coup de trique et sapée vintage. Les deux Québécois sont obsédés par le même homme : un adonis allumeur. Xavier Dolan, 21 ans, s'attaque à un thème éternel : le caractère illusoire du sentiment amoureux. Que dire de neuf ? Le jeune cinéaste détourne la question en misant sur la forme et orchestre le ballet chimérique des amoureux de l'amour. Ralentis chics à la Wong Kar-wai, acteurs filmés de dos comme chez Gus Van Sant, couleurs almodóvariennes : de l'alchimie de ces emprunts naît un style bien à lui, désinvolte et sophistiqué. Entre la cristallisation telle que la décrit Stendhal et la désillusion, il ne se passe rien, ou presque. Mais, dans ce laps de temps, les personnages se sont inventé mille et un scénarios. Le film croque avec causticité les mésaventures de ses héros. De l'ironie au désenchantement, on n'est jamais très loin. Sous leur vernis branché et le raffinement de leur discours, Marie et Francis sont, au fond, deux créatures esseulées. Des scènes de lit se dégage une vraie mélancolie. Un chagrin sans chiqué. — Mathilde Blottière Francis et Marie sont amis, dandys, célibataires et aventureux. Ils tombent tous les deux amoureux du même garçon, Nicolas, aussi délicat qu'indéchiffrable. Le jeune homme devient leur obsession et bient&oc ... |
LES ARISTOCHATS, Wolfgang Reitherman 1971 (animation)@@Paris, 1910. Madame de Bonnefamille, millionnaire excentrique, vit seule entourée de ses chats : Duchesse et ses trois petits, Marie, Toulouse et Berlioz. Un jour, elle convie son notaire pour léguer toute sa fortune à ses compagnons à 4 pattes. Une clause du testament stipule qu'à la mort des chats, ses biens iront à son maître d'hôtel, Edgar. Ce dernier, entendant la nouvelle, décide d'éliminer ces héritiers. Il les emporte à la campagne avec la ferme intention de les noyer. TELERAMA Adélaïde de Bonnefamille veut léguer ses biens à Duchesse, chatte racée, et à ses petits. Ce n’est pas du goût du majordome cupide, mais, heureusement, un chat de gouttière irlandais joue les chevaliers. Ce dessin animé « commandé » par Walt Disney, peu avant sa mort, en 1966, est aussi le premier à se dérouler à Paris, version début du XXe siècle, et à donner la vedette aux chats, d’habitude cantonnés aux rôles des méchants qui prennent une pâtée par les chiens. C’est une franche réussite, rythmée, drôle et pastel, qui, près de cinquante ans après, se déguste encore comme du petit-lait. Thomas O’Malley pourrait être Robert Mitchum, Duchesse a la classe de Deborah Kerr. Et, surtout, il y a le jazz hot de Scat Cat et sa bande de matous fous de swing. « Tout le monde, tout le monde, tout le monde veut devenir un cat. Alléluia ! » Paris, 1910. Madame de Bonnefamille, millionnaire excentrique, vit seule entourée de ses chats : Duchesse et ses trois petits, Marie, Toulouse et Berlioz. Un jour, elle convie son notaire pour léguer toute sa fortune à ... |
LES BARBOUZES, Georges Lautner 1964, Bernard Blier, Francis Blanche, Mireille Darc (comique)@@À la mort d'un célèbre trafiquant d'armes, sa veuve est assaillie par divers personnages qui veulent s'emparer de ses brevets de fabrication d'armes absolues. TELERAMA En mourant, Constantin Benarshah, un riche marchand de canons, a laissé en déshérence tous les brevets d'armes, atomiques, bactériologiques et autres, dont il faisait, de son vivant, ses choux gras. Francis Lagneau, le meilleur agent des services secrets français, est dépêché au château du défunt, avec pour mission de faire main basse sur ces précieux documents. Il y rencontre Amaranthe, la jeune veuve, point trop affectée par la mort de son mari, et toute une collection d'espions internationaux, ses vieux adversaires, sous divers travestissements. Tous n'ont qu'une idée en tête : récupérer pour le compte de leur gouvernement les fameux brevets... À la mort d'un célèbre trafiquant d'armes, sa veuve est assaillie par divers personnages qui veulent s'emparer de ses brevets de fabrication d'armes absolues. TELERAMA En mourant, Constantin Benarshah, un r ... |
LES BIENFAITS DE LA COLERE, Mike Binder, Kevin Kostner, Joan Allen (sentimental)@@Rendue cynique par l'abandon inexpliqué de son mari, Terry Wolfmeyer (Joan Allen),une femme au foyer déverse, sa rogne sur ses quatre filles (Erika Christensen, Evan Rachel Wood, Keri Russell, Alicia Witt) et s'engage dans une liaison avec son voisin (Kevin Costner). Rendue cynique par l'abandon inexpliqué de son mari, Terry Wolfmeyer (Joan Allen),une femme au foyer déverse, sa rogne sur ses quatre filles (Erika Christensen, Evan Rachel Wood, Keri Russell, Alicia Witt) et s'engage dans une ... |
LES BRONZES AMIS POUR LA VIE Jean-Marie Poire 2006, Christian Clavier, Thiery Lhermitte, Gerard Jugnot, Michel Blanc (middle)@@Vingt-sept ans après leur rencontre au Club Med, Popeye, Jean-Claude Dus, Nathalie et Bernard, Gigi et Jérôme se retrouvent en Sardaigne dans le club de vacances que Popeye gère avec une incompétence abyssale. Événement cinématographique du début de l'année 2006, le troisième volet des "Bronzés", réalisé par Patrice Leconte, le complice des débuts, renoue avec l'esprit satirique et potache de ses prédécesseurs. Vingt-sept ans après leur rencontre au Club Med, Popeye, Jean-Claude Dus, Nathalie et Bernard, Gigi et Jérôme se retrouvent en Sardaigne dans le club de vacances que Popeye gère avec une incompétence abyssa ... |
LES BRONZES FONT DU SKI Jean-Marie Poire 1979, Christian Clavier, Thiery Lhermitte, Gerard Jugnot, Michel BlancLa joyeuse troupe d'amis (plus connu sous le nom des `Bronzés') se retrouvent aux sports d'hiver. Les retrouvailles passées, problèmes sentimentaux, mésaventures en altitude et fous rires rythment les vacances des amis pour la vie ! L'équipe ira même se perdre en montagne. La joyeuse troupe d'amis (plus connu sous le nom des `Bronzés') se retrouvent aux sports d'hiver. Les retrouvailles passées, problèmes sentimentaux, mésaventures en altitude et fous rires rythment les vacances de ... |
LES CAPRICES DE MARIE, Philippe de Broca 1970, Philippe Noiret, Marthe Keller, Jean-Pierre Marielle (comique)@@Marie, la ravissante fille de Léopold Panneton, patron du café et maire du village, doit se présenter à un concours de beauté local. Son père ne veut rien entendre. Sa mère, soutenue par d'autres habitants d'Angevine, prend sa défense. Marie hésite au moment de partir car elle aime Gabriel, l'instituteur, un garçon timide qui n'ose pas se déclarer. Elle est élue "Reine de la Mer", dans un petit port normand. Au même moment, un milliardaire installé sur son yacht apprend que sa quatrième femme l'a quitté et se met sur le champ en quête d'une nouvelle fiancée... TELERAMA Angevine est une tendre caricature de village français, protégé des vicissitudes du monde par un maire qui censure les quotidiens de toute information tragique. Sa fille, Marie, n’a d’yeux que pour l’instituteur, célibataire doux rêveur bien trop timide pour lui déclarer sa flamme. Nettement plus entreprenant, un milliardaire américain tapageur embarque Marie aux États-Unis, en étant bien décidé à l’épouser… Glissée entre Le Diable par la queue et La Poudre d’escampette, cette comédie très fofolle un peu oubliée cumule les extravagances sans convaincre tout à fait. De Broca se moque ici gentiment autant du capitalisme que de l’esprit français (gueulard ou trop romantique), mais son sens du rythme et de la parodie ne fait pas toujours mouche. Reste le plaisir de voir une belle brochette d’acteurs, Marthe Keller en tête, lumineuse, enjouée, ondoyante. Reste aussi l’épisode totalement farfelu du village angevin entièrement transporté jusqu’à New York, où il devient une sorte de « réserve française » nichée en bas des buildings. Marie, la ravissante fille de Léopold Panneton, patron du café et maire du village, doit se présenter à un concours de beauté local. Son père ne veut rien entendre. Sa mère, soutenue par d'au ... |
LES CERF VOLANTS DE KABOUL Marc Forster 2007, Khalid Abdalla, Atossa Leoni (mini)@@@Hassan, le fils des domestiques, protège Amir, peureux fils d'un commerçant de Kaboul. Les deux garçons sont comme des frères. Mais un jour, au lieu de secourir son ami agressé, Amir prend la fuite. Cette trahison résonne avec l'histoire qui se joue au même moment en Afghanistan : les Soviétiques envahissent le pays, tandis qu'Amir et son père le quittent. Vingt ans après, Amir l'exilé reçoit un appel de son ami Rahim Khan, lui disant qu'il peut encore réparer ses fautes. Hassan, le fils des domestiques, protège Amir, peureux fils d'un commerçant de Kaboul. Les deux garçons sont comme des frères. Mais un jour, au lieu de secourir son ami agressé, Amir prend la fuite. Cette ... |
LES CHORISTES Christophe Barratier 2003, Gerad JugnotEn 1948, Clément Mathieu, professeur de musique sans emploi, accepte un poste de surveillant dans un internat de rééducation pour mineurs; le système répressif appliqué par le directeur, Rachin, bouleverse Mathieu. En 1948, Clément Mathieu, professeur de musique sans emploi, accepte un poste de surveillant dans un internat de rééducation pour mineurs; le système répressif appliqué par le directeur, Rachin, bou ... |
LES COQUELICOTS SONT REVENUS, Richard Bohringer 1999, Clementine Celarie (comedie sentimentale)@@Jean-François, 20 ans, tombe amoureux de la femme de son patron et lui fait sa déclaration. Troublée, Nathalie rappelle à Jean-François que Patrick le considère comme son propre fils et l'éconduit. Jean-François fait ensuite la connaissance de Karine, une saisonnière dont il tombe vite sous le charme. Sur fond de monde rural d'aujourd'hui, l'histoire d'une femme, harassée par une vie trop dure (jamais de vacances, trop de travail, pas d'avenir) partagée entre deux hommes : son mari qu'elle aime mais avec qui elle ne partage plus que les soucis et un jeune homme de vingt ans qui incarne à ses yeux une issue possible... Jean-François, 20 ans, tombe amoureux de la femme de son patron et lui fait sa déclaration. Troublée, Nathalie rappelle à Jean-François que Patrick le considère comme son propre fils et l'éco ... |
LES DEMOISELLES DE ROCHEFORT Jacques Demy 1957, Catherine Deneuve, Francois Dorleac, Gene Kelly (middle)@@@Les soeurs Garnier, jumelles de 25 ans, sont aussi jolies l'une que l'autre. Delphine est professeur de danse, Solange donne des leçons de solfège, et toutes les deux attendent le grand amour. Les soeurs Garnier, jumelles de 25 ans, sont aussi jolies l'une que l'autre. Delphine est professeur de danse, Solange donne des leçons de solfège, et toutes les deux attendent le grand amour. ... |
LES DIMANCHES DE VILLE D AVRAY, Serge Bourguignon, Hardy Kruger, Patricia Gozzi, Nicole Courcel (societe)@@@Amnésique suite à un accident d'avion pendant la guerre en Extrême-Orient, Pierre est recueilli par Madeleine, son infirmière. Un jour, à la gare de Ville-d'Avray, il assiste au spectacle d'une petite fille qui pleure, ce qui réveille en lui le souvenir d'une autre fillette qu'il imagine avoir tuée lors d'un bombardement. Dès lors, il suit la fillette qui vient d'être abandonnée dans un orphelinat. TELERAMA On apprécie la peinture de paysage hivernal, digne d'une estampe japonaise, et les deux acteurs, singuliers : Hardy Krüger, surtout connu pour son rôle dans Un taxi pour Tobrouk, et Patricia Gozzi, bluffante par son aplomb d'enfant-femme. La mise en scène de Serge Bourguignon, qui signait là son « hit » au milieu d'une quinzaine de films, est un brin affectée ; de douce, l'idylle devient parfois doucereuse. Mais le film intrigue par son audace tranquille. Est-il besoin de dire que plus personne aujourd'hui ne se risquerait à filmer un tel amour ? Amnésique suite à un accident d'avion pendant la guerre en Extrême-Orient, Pierre est recueilli par Madeleine, son infirmière. Un jour, à la gare de Ville-d'Avray, il assiste au spectacle d'une petite fille ... |
LES ENFANTS DU PARADIS, Jose Martinez 2012 (ballet)... |
LES ENFANTS DU SIECLE, Diane Kurys, Juliette Binoche, Benoit Magimel (biopic George Sand)@@En 1830, Aurore Dupin quitte son mari, le baron Dudevant, et part s'installer à Paris avec ses deux enfants. En 1832, à 28 ans, elle décide de s'habiller comme un homme et de fumer le cigare. Elle devient écrivain, sous le nom de George Sand, et fait publier des livres sur l'esclavage du mariage et le droit au plaisir sexuel pour les femmes. TELERAMA En 1833, George Sand, née Aurore Dupin, qui avait quitté sa province et son mari, le baron Dudevant, pour monter à Paris et se consacrer entièrement à la littérature, rencontre le séduisant poète Alfred de Musset. Entre cette femme qui s'habille en homme, fume le cigare et aime à faire scandale par ses écrits, et le poète romantique, c'est le coup de foudre immédiat. Afin de fuir le qu'en dira-t-on parisien, tous deux s'installent à Venise où leur liaison, loin de ressembler à une agréable lune de miel, vire à l'aigre. Volage et débauché, Alfred de Musset fréquente assidûment les prostituées, se noie dans l'alcool et les drogues... En 1830, Aurore Dupin quitte son mari, le baron Dudevant, et part s'installer à Paris avec ses deux enfants. En 1832, à 28 ans, elle décide de s'habiller comme un homme et de fumer le cigare. Elle devient écrivai ... |
LES FEMMES, Jean Aurel 1969, Brigitte Bardot, Maurice Ronet (film e)Jérôme, un écrivain à succès, a deux passions : les femmes et sa liberté. Or, il s'aperçoit qu'il aime de moins en moins les femmes et qu'il ne parvient plus à écrire. Son éditeur lui propose de prendre une secrétaire jolie et dévouée, qui lui tiendra compagnie nuit et jour et obéira à tous ses caprices. TELERAMA Jérôme, un écrivain à succès, a deux passions : les femmes et sa liberté. Or, il s'aperçoit qu'il aime de moins en moins les femmes et qu'il ne parvient plus à écrire. Son &eacut ... |
LES FUGITIFS, Francis Veber 1986, Gerard Depardieu, Pierre Richard (comique)@@François Pignon, un chômeur déprimé, tente de braquer une banque. Dans son affolement, il prend en otage Jean Lucas, un ancien repris de justice sortant tout juste de prison avec la ferme volonté de rester honnête. Ils sont obligés de partir ensemble en cavale. Cependant, leur fuite est gênée par la présence de Jeanne, la fille de Pignon, muette depuis la mort de sa mère. Peu à peu, celle-ci se prend d'affection pour Lucas et se remet à parler. TELERAMA Prenez un baroudeur baraqué, bourru, voire irascible. Ajoutez un hurluberlu gaffeur, sentimental et fragile. Répandez généreusement poudre hilarante, gags et catastrophes en tout genre. Laissez le tout mariner une heure et demie, et dégustez. Francis Veber applique toujours la même savoureuse recette comique. Mais il mélange ici Pierre Richard et Gérard Depardieu, ses ingrédients favoris, avec une maestria spéciale. Un comique visuel plus épicé que dans Les Compères (goûtez particulièrement la scène du braquage et celle de la rencontre avec Jean Carmet, vétérinaire à la vue basse), un parfum plus tendre et plus subtil : Pierre Richard, avec son personnage dérisoire échappé d’une chanson réaliste, a rarement été aussi attendrissant. François Pignon, un chômeur déprimé, tente de braquer une banque. Dans son affolement, il prend en otage Jean Lucas, un ancien repris de justice sortant tout juste de prison avec la ferme volonté de rester ... |
LES LECONS DE LA VIE, Mike Figgis 1994, Albert Finney, Greta Scacchi (societe)@@@Toute sa vie, Andrew Crocker-Harris a enseigné les lettres classiques dans un très chic établissement anglais, l'Abbey College. Dur et intransigeant, il n'est aimé ni des étudiants, ni de ses collègues. Mis à la retraite forcée par le recteur Frobisher, sous prétexte d'ennuis de santé, Crocker-Harris tente une dernière fois d'établir le contact avec ses élèves, dont il ignore qu'ils l'ont surnommé «le Hitler de la cinquième». Son échec est patent, hormis auprès d'un jeune étudiant, fin et sensible, Taplow. Pendant ce temps, Laura, sa femme, se désole. Quitter Abbey College signifie pour elle renoncer à son amant, Frank Hunter, le beau professeur de sciences... -- Critique : Les heurs et malheurs d'un professeur de grec détesté de ses élèves, qui le surnomment « le Hitler de la classe de 5e ». Adaptation de La Version de Browning, de Terence Rattigan, variante appliquée et balourde du Cercle des poètes disparus. TELERAMA Un Finney intense rendant son humanité à un homme seul, rigide et finalement émouvant. Hélas la réalisation "téléfilm" dessert un beau sujet TELERAMA Toute sa vie, Andrew Crocker-Harris a enseigné les lettres classiques dans un très chic établissement anglais, l'Abbey College. Dur et intransigeant, il n'est aimé ni des étudiants, ni de ses collèg ... |
LES PILIERS DE LA TERRE, Ridley Scottla mini-série se concentre sur la construction d'une cathédrale dans la ville fictive de Kingsbridge pendant une période tumultueuse de l'histoire anglaise connue sous le nom d' Anarchie au 12e siècle. la mini-série se concentre sur la construction d'une cathédrale dans la ville fictive de Kingsbridge pendant une période tumultueuse de l'histoire anglaise connue sous le nom d' Anarchie au 12e siècle. ... |
LES TONTONS FLINGUEURS Georges Lautner 1963, Lino Ventura, Bernard BlierLes Tontons flingueurs est une comédie franco-germano-italienne réalisée par Georges Lautner, sortie en 1963. Il s'agit d'une adaptation du roman Grisbi or not grisbi d'Albert Simonin, dernier volet de la trilogie consacrée au truand Max le Menteur, précédé par Touchez pas au grisbi ! Les Tontons flingueurs est une comédie franco-germano-italienne réalisée par Georges Lautner, sortie en 1963. Il s'agit d'une adaptation du roman Grisbi or not grisbi d'Albert Simonin, dernier volet de la trilogie consa ... |
LIBERTE SAUVAGE (Wild Freedom), Alex Ranarivelo 2017, Sharon Stone (film complet)Stella Davis, veuve, est propriétaire d'un ranch qu'elle tente de tenir à flots en faisant appel à des prisonniers qui l'aident à s'occuper de chevaux sauvages. Elle doit faire face à de menaçants bureaucrates qui veulent mettre fin au programme de réinsertion qu'elle anime. Stella Davis, veuve, est propriétaire d'un ranch qu'elle tente de tenir à flots en faisant appel à des prisonniers qui l'aident à s'occuper de chevaux sauvages. Elle doit faire face à de menaçants b ... |
LINCOLN, Steven Spielberg 2012, Daniel Day-Lewis, Sally Field, Tommy Lee Jones (histoire bio)@@... |
LION Garth Davis 2016, Dev Patel, Rooney Mara, Nicole KidmanA 5 ans, Saroo se retrouve seul dans un train traversant l'Inde qui l'emmène malgré lui à des milliers de kilomètres de sa famille. Perdu, le petit garçon doit apprendre à survivre seul dans l'immense ville de Calcutta. Après des mois d'errance, il est recueilli dans un orphelinat et adopté par un couple d'Australiens. 25 ans plus tard, Saroo est devenu un véritable Australien mais pense toujours à sa famille en Inde. A 5 ans, Saroo se retrouve seul dans un train traversant l'Inde qui l'emmène malgré lui à des milliers de kilomètres de sa famille. Perdu, le petit garçon doit apprendre à survivre seul dans l'immen ... |
LITTLE BIRD, Zoe Leigh Hopkins 2024 (serie) (histoire)@@Au Canada, une jeune femme issue des Premières Nations cherche sa famille d’origine. La série canadienne "Little Bird" raconte sur fond de quête identitaire la “rafle des années 1960” au Canada : plus de vingt mille enfants des communautés autochtones furent arrachés à leur famille pour les assimiler à la culture dominante. Prix du Public à Séries Mania 2023. Au Canada, une jeune femme issue des Premières Nations cherche sa famille d’origine. La série canadienne "Little Bird" raconte sur fond de quête identitaire la “rafle des années 1960” a ... |
LOST IN TRANSLATION, Sofia Coppola 2003, Bill Murray, Scarlett Johansson (societe)@@@Bob Harris est un acteur américain dont la carrière semble s'essouffler. Il part à Tokyo tourner un spot publicitaire, non seulement pour gagner de l'argent mais également pour s'éloigner de sa femme. Sur place, il a bien du mal à s'accoutumer à la ville et passe la majorité de son temps dans son hôtel de luxe. Là-bas, il y rencontre Charlotte, une jeune Américaine tout juste diplômée qui est venue accompagner son mari photographe, John. TELERAMA Un homme, une femme. Un regard, un hôtel. On croit connaître la chanson. Et voilà que Sofia Coppola nous la chante à sa façon, limpide, unique. La femme, c’est Charlotte (Scarlett Johansson, en pleine éclosion), jeune mariée au visage bouffi de sommeil. Celui qui la regarde, c’est Bob, acteur du double de son âge, les traits figés dans une moue de perplexité caoutchouteuse. Météorites déboussolées, ivres d’ennui et de solitude, Bob et Charlotte tournoient sur eux-mêmes avant de s’entrechoquer en douceur. Leur attraction est d’abord régie par le décalage horaire. Sofia Coppola donne à palper comme personne cette étrange maladie du voyageur condamné à vivre à contretemps, perdu dans un brouillard énergisant. Elle capte aussi la douleur fugace mais intense de l’étranger privé de ses repères. La plus petite connivence devient rassurante. Un seul regard est source d’apaisement. Bob et Charlotte se rejoignent par solidarité métaphysique, unis par la beauté de leur silence dans le brouhaha tokyoïte. Interprétés par deux acteurs au jeu translucide et pénétrant, ils semblent éterniser le calme avant la tempête. Bob et Charlotte s’aiment-ils, s’aimantent-ils ou s’épaulent-ils simplement ? Sofia Coppola nous laisse résoudre l’énigme tout seuls, face à nous-mêmes, longtemps après la mystérieuse scène finale. Bob Harris est un acteur américain dont la carrière semble s'essouffler. Il part à Tokyo tourner un spot publicitaire, non seulement pour gagner de l'argent mais également pour s'éloigner de sa femme. Sur ... |
MADAME SANS GENE, Christian Jaque, Sophia Loren, Robert Hossein(histoire)@@Blanchisseuse pendant la Révolution française, Catherine croise le jeune lieutenant Bonaparte et s'éprend du sergent Jean-François Lefebvre. Les années passent. Lefebvre, devenu maréchal d'empire, a épousé Catherine et en a fait une duchesse. À cause de sa gouaille, elle a reçu le surnom de 'madame Sans-Gêne', mais ses manières franches et délurées heurtent la cour, à tel point que Napoléon enjoint à Lefebvre de divorcer. Blanchisseuse pendant la Révolution française, Catherine croise le jeune lieutenant Bonaparte et s'éprend du sergent Jean-François Lefebvre. Les années passent. Lefebvre, devenu maréchal d'empire, a ... |
MAMAN J AI ENCORE RATE L AVION, Chris Columbus 1992 (jeunesse)@(film complet)La famille McCallister au grand complet s'apprête à prendre l'avion Chicago-Miami afin de passer les fêtes de fin d'année sous le soleil de Floride. Problème : à l'aéroport, le jeune Kevin embarque par mégarde sur un appareil à destination de New-York. À la tête d'une somme rondelette et muni de la carte bancaire de son père, il s'installe au luxueux Plaza Hotel, où il réussit à tromper la méfiance du personnel. La famille McCallister au grand complet s'apprête à prendre l'avion Chicago-Miami afin de passer les fêtes de fin d'année sous le soleil de Floride. Problème : à l'aéroport, le jeune Kevin emba ... |
MAMMA MIA, Phyllida Lloyd 2008, Meryll Streep,Amanda Seyfried, Pierce Brosnan, Colin FirthC'est en 1999, sur l'île grecque de Kalokairi que l'aventure commence, dans un hôtel méditerranéen isolé, la villa Donna, tenu par Donna, sa fille Sophie et le fiancé de Sophie, Sky. Juste à temps pour son mariage prochain, Sophie poste nerveusement trois invitations destinées à trois hommes bien différents dont elle pense que l'un d'eux est son père. De trois points du globe, trois hommes s'apprêtent à retourner sur l'île et vers la femme qui les avait enchantés 20 ans auparavant. C'est en 1999, sur l'île grecque de Kalokairi que l'aventure commence, dans un hôtel méditerranéen isolé, la villa Donna, tenu par Donna, sa fille Sophie et le fiancé de Sophie, Sky. Juste à te ... |
MARCHE A L OMBRE, Michel Blanc, Michel Blanc, Gerard Lanvin (comique)@@@Denis, un éternel angoissé, bourlingue avec son copain François, un guitariste bellâtre. De retour de Grèce, tous deux se rendent à Paris, où un ami doit les loger. Mais l'ami en question a disparu et son toit s'est envolé. TELARAMA On a vu dix fois ce road-movie urbain de et avec Michel Blanc, mais on le re-regarde pour le réentendre prétendre que son entorse “s’infecte”. Pourquoi, trente ans après, colle-t-on encore avec le même plaisir aux baskets de Denis, dont les entorses s’infectent, et de François, qui le porte et le supporte ? Pas uniquement parce que le premier film de Michel Blanc est d’une drôlerie et d’une tendresse qui ne se démodent pas. Ce plan galère, de couloirs de métro en squats chaleureux, raconte l’inébranlable amitié d’un pot de fer et d’un pot de terre. Denis, épais comme un sandwich SNCF, lâche et hypocondriaque, a besoin des épaules de François. Qui, lui, puise sa force dans la faiblesse et les jérémiades de Denis. Déjà loin du café-théâtre de ses débuts, Michel Blanc signe une vraie mise en scène de cinéma, où les scènes les plus désopilantes s’inscrivent dans un Paris de la démerde et des sans-abri. Mais c’est vrai que les hallucinations post-fumette de Denis (« J’ai du mal à parler parce que j’ai les dents qui poussent », « Dans mon sac, j’ai des cachets contre les renards ») et son achat d’une tranche de pâté de tête minimaliste (« C’est pour un bébé ») restent des raisons suffisantes pour revoir ce poème en rire sur les losers, temporaires ou chroniques. Denis, un éternel angoissé, bourlingue avec son copain François, un guitariste bellâtre. De retour de Grèce, tous deux se rendent à Paris, où un ami doit les loger. Mais l'ami en question a di ... |
MARIAGE SANS FRONTIERES, Suzanne von Borsody 2012 (comedie sentimentale)@ (film complet)Lisa vient d'emménager avec Hrvoje, un jeune croate, et souhaite inviter son père et sa mère à la pendaison de crémaillère. Cependant, ses parents sont divorcés et s'entendent très mal. Les réunir ne serait-ce que pour une soirée tiendrait de l'exploit. Tout se complique lorsque Hrvoje demande Lisa en mariage, et qu'ils doivent partir en croatie tous ensemble. Lisa vient d'emménager avec Hrvoje, un jeune croate, et souhaite inviter son père et sa mère à la pendaison de crémaillère. Cependant, ses parents sont divorcés et s'entendent très mal ... |
MESRINE L INSTINCT DE MORT Jean-François Richet 2008, Vincent CasselDes années 60 à Paris, au début des années 70 au Canada, le parcours criminel hors norme d'un petit voyou de Clichy nommé Jacques Mesrine... De retour de la guerre d'Algérie, Jacques Mesrine refuse le travail que lui propose son père. Avec un ami d'enfance, il débute sa carrière de voyou auprès de Guido, le parrain local. Il prendra rapidement du galon, entre cambriolages et évasions spectaculaires. Des années 60 à Paris, au début des années 70 au Canada, le parcours criminel hors norme d'un petit voyou de Clichy nommé Jacques Mesrine... De retour de la guerre d'Algérie, Jacques Mesrine refuse ... |
METROPOLIS Fritz Lang 1927 vers angl sous titre fr (science fiction)@@ (film complet)Au XXIe siècle, une métropole à l'architecture fantastique vit sous le joug d'un groupe de tyrans. Les aristocrates se prélassent et se divertissent dans de somptueuses demeures et de luxuriants jardins, tandis que la grande masse de la population travaille, dort et survit durement dans les profondeurs de la terre. Un savant invente une femme-robot qui doit détourner les opprimés de la révolte qui gronde. Au XXIe siècle, une métropole à l'architecture fantastique vit sous le joug d'un groupe de tyrans. Les aristocrates se prélassent et se divertissent dans de somptueuses demeures et de luxuriants jardins, tandis q ... |
MEURTRE A SENDHAMN, Viveca Sten 2010, Jakob Cedergren, Alexandra Rapaport, Anki Lidén (policier)@@L'île paradisiaque de Sandhamn, non loin de Stockholm, est un lieu de vacances parfait. Seulement, elle est aussi le décor de crimes que doit résoudre Thomas Andreasson, inspecteur de brigade criminelle. L'île paradisiaque de Sandhamn, non loin de Stockholm, est un lieu de vacances parfait. Seulement, elle est aussi le décor de crimes que doit résoudre Thomas Andreasson, inspecteur de brigade criminelle. ... |
MISCHIEF, Mel Damski 1985, Kelly Preston (societe)@Dans les années 1950, un adolescent timide espère qu'un nouvel élève cool l'aidera à impressionner la belle du lycée. TELERAMA “ Fureur de vivre un peu trop sage, restent en mémoire seulement l'effeuillage de Kelly Preston et la bande son ! ” Dans les années 1950, un adolescent timide espère qu'un nouvel élève cool l'aidera à impressionner la belle du lycée. TELERAMA “ Fureur de vivre un peu trop sage, restent en m&eac ... |
MISS BRACKETTS, la niñera, el nieto bastardo y Emma Suárez, Sergio Candel 2014, Emma SuarezJulia donne naissance à un garçon, Ivan, dont personne ne connaît le père. Sa mère, Mme Brackets, est incapable d'accepter un petit-fils bâtard dans la famille. Marta, l'amie de Julia, semble être la seule bouée de sauvetage malgré la nage dans des eaux turbulentes. Et Carolina, la nounou, fan dévouée d'Emma Suárez et actrice en herbe, passera du statut de témoin tangentiel de ces relations à celle d'être infectée par leur dysfonctionnement. Julia donne naissance à un garçon, Ivan, dont personne ne connaît le père. Sa mère, Mme Brackets, est incapable d'accepter un petit-fils bâtard dans la famille. Marta, l'amie de Julia, semble êt ... |
MOBIUS, Eric Rochant 2013, Jean Dujardin, Cecile de France (thriller)@Grégory Lioubov, un officier des services secrets russes est envoyé à Monaco afin de surveiller les agissements d'un puissant homme d'affaires. Dans le cadre de cette mission, son équipe recrute Alice, une surdouée de la finance. Soupçonnant sa trahison, Grégory va rompre la règle d'or et entrer en contact avec Alice, son agent infiltré. TELERAMA Aucun des personnages ne suscite l’empathie, pas même les deux héros : le fils spirituel sans scrupule du futur patron des services secrets russes et une tradeuse sans foi ni loi, aussi belle et froide que ses tenues chics. Mais ces deux-là tombent amoureux. Les voilà donc vulnérables et attendrissants, comme l’étaient Ingrid Bergman et Cary Grant dans Les Enchaînés. Hitchcock semble avoir été en effet le modèle d’Eric Rochant. Mais pour suggérer l’entente physique entre ses héros, Hitchcock imaginait un long baiser où ils tournoyaient interminablement dans le décor. Eric Rochant, lui, a choisi de filmer des orgasmes… Le double (triple) jeu des espions sert de prétexte à des scènes spectaculaires. Deux sont particulièrement réussies. Côté suspense, une lutte, suivie d’un meurtre, dans un ascenseur. Côté émotion, le moment où, dans un restaurant, les deux amants, abasourdis, se reconnaissent tels qu’ils sont, sans mesurer encore à quel point le destin s’est joué d’eux. On nage dans les invraisemblances, bien sûr : l’agent russe Dujardin parle sa langue avec un accent à couper au couteau. Plus embêtant : cette mode insistante du happy end forcé. Les producteurs iront-ils jusqu’à imposer, un jour, que Roméo épouse Juliette, qu’Emma soit fidèle à Charles Bovary et que les trois sœurs de Tchekhov s’en aillent à Moscou ? Grégory Lioubov, un officier des services secrets russes est envoyé à Monaco afin de surveiller les agissements d'un puissant homme d'affaires. Dans le cadre de cette mission, son équipe recrute Alice, une surdou ... |
MON MEILLEUR AMI, Patrice Leconte 2006, Daniel Auteuil, Dany Boon (societe)@@Un marchand d'art, n'a aucun vrai ami. C'est du moins ce que soutient Catherine, son associée, au cours d'un repas entre copains. Vexé de se voir décrit comme un homme pour qui les objets comptent davantage que les humains, François fait un pari : il a dix jours pour trouver un meilleur ami. Un marchand d'art, n'a aucun vrai ami. C'est du moins ce que soutient Catherine, son associée, au cours d'un repas entre copains. Vexé de se voir décrit comme un homme pour qui les objets comptent davantage que les huma ... |
MON NOM EST PERSONNE Tonino Valerii 1973, Terence Hill, Henri Fonda (western)@@Personne, un jeune aventurier, veut convaincre un tireur renommé d'accomplir une dernière action d'éclat : combattre la Horde sauvage et ainsi rentrer dans l'Histoire. Personne, un jeune aventurier, veut convaincre un tireur renommé d'accomplir une dernière action d'éclat : combattre la Horde sauvage et ainsi rentrer dans l'Histoire. ... |
MON ONCLE BENJAMIN, Edouard Molinaro 1969, Jacques Brel, Bernard Blier (comedie sentimentale)@@Sous le règne de Louis XV, Benjamin Rathery est un médecin de campagne qui soigne gratuitement les pauvres et compense en faisant largement payer les riches. Son insolence envers la noblesse lui attire même quelques ennuis. TELERAMA Au XVIIIe siècle, Benjamin Rathery est un médecin de campagne pas comme les autres. Il nargue la noblesse, soigne bénévolement les pauvres et court volontiers le jupon. Un jour, sa soeur se met en tête de le marier... Au lendemain de 1968, Jacques Brel s'était passionné pour ce personnage. Il y a du Cyrano dans Benjamin : grande gueule, mépris de l'argent, amour de la liberté. Mais un Cyrano qui aime la bonne chère et pour qui la chair est loin d'être triste. Certains, à l'époque, ont vu de la grivoiserie dans des séquences où éclataient, en fait, une vraie santé, une salubre insolence — le moment hilarant où Bernard Blier, en caricature de vieux marquis, doit se déculotter en public. Ces aventures nous sont contées à bride abattue, sans temps mort, et permettent de retrouver une savoureuse galerie de comédiens à trogne : Alfred Adam, Paul Préboist, Robert Dalban... Si l'on rit souvent, la paillardise se teinte aussi de mélancolie, comme dans cette très belle scène des adieux du docteur Minxit à ses amis. Mon oncle Benjamin reste un des meilleurs films d'Edouard Molinaro. — Bernard Génin Sous le règne de Louis XV, Benjamin Rathery est un médecin de campagne qui soigne gratuitement les pauvres et compense en faisant largement payer les riches. Son insolence envers la noblesse lui attire même quelques ennu ... |
MON ONCLE, Jacques Tati 1958 (comique)@@@Monsieur Hulot habite un quartier pittoresque en banlieue ; sa sœur a épousé un directeur d’usine et vit dans une villa ultramoderne d’un quartier résidentiel. Elle se met en tête de lui trouver un travail et une femme. Mais Hulot est un candide indomptable. TELERAMA Ceux qui s’extasièrent sur Les Vacances de M. Hulot firent la fine bouche devant cette chronique de la vie moderne. On reprocha à Mon oncle d’être réactionnaire, voire poujadiste. Comme Godard, mais sur le ton de l’humour poétique, Tati le Fou s’en prenait en réalité à la déshumanisation des petits soldats du conformisme, des pachas de la mécanique, des petits-bourgeois envoûtés par les parcours fléchés. Et à l’esclavage d’une femme mariée, hantée par la nécessité de nettoyer, servir et paraître. Hulot, lui, fait bande à part, refuse la technique absurde, le culte de l’objet-roi. Il fustige la passivité, exalte le réflexe blagueur des enfants, l’écologie sociale, l’innocence et la rébellion contre les codes imposés. La chronique est subtile, gorgée de gags sonores, truffée de clins d’œil, de plaisanteries visuelles… Monsieur Hulot habite un quartier pittoresque en banlieue ; sa sœur a épousé un directeur d’usine et vit dans une villa ultramoderne d’un quartier résidentiel. Elle se met en tête de lui trouver ... |
MON PERE CE HEROS Gerard Lauzier 1991, Gerard Depardieu, Marie Gillain (middle)@Divorcé et en conflit avec sa compagne actuelle, André décide de partir en vacances à l'île Maurice avec sa fille, Véronique, âgée de quatorze ans. Cette belle jeune fille compte bien profiter de ce séjour sur cette île paradisiaque pour séduire la gent masculine. Divorcé et en conflit avec sa compagne actuelle, André décide de partir en vacances à l'île Maurice avec sa fille, Véronique, âgée de quatorze ans. Cette belle jeune fille compte bien pr ... |
MORT A VENISE, Luchino Visconti 1971, Dirk Bogarde, Silvana Bangano (drame sentimental)@@@Un compositeur vieillissant vient chercher à Venise une atmosphère propice à l'épanouissement de son art. N'y trouvant aucune inspiration, sa passion se réveille à la vue d'un jeune adolescent. TELERAMA Il y a dans la nouvelle de Thomas Mann cette phrase d’un romancier qui a le blues : « Aschenbach sentit une fois de plus avec douleur que le langage peut bien célébrer la beauté, mais n’est pas capable de la restituer. » Alors Visconti s’interroge : le cinéma peut-il le faire ? Peut-il « restituer la beauté » de ce jeune homme, Tadzio, au visage apollinien ? Ce garçon aimante le regard d’Aschenbach (Dirk Bogarde), l’obsède au point de l’empêcher d’écrire et de quitter Venise, si bien qu’on se demande si c’est plutôt le choléra ou la beauté qui le consume… Mort à Venise interroge le cinéma et ses pouvoirs en multipliant les zooms et les dézooms sur l’objet du regard (une bonne façon de se poser des questions), comme si sa capacité à restituer cette beauté-là n’allait pas de soi, que déjà s’en approcher n’avait rien d’anodin. La perfection est-elle vraiment parfaite quand elle est éphémère ? On entend : « Rien n’est si impur que l’impureté de la vieillesse. » Ce jeune homme a des traits miraculeux mais il est comme tout le monde, périssable. Contrairement peut-être aux symphonies de Mahler qui remplacent les mots. Jusqu’au dénouement, sublime… Un compositeur vieillissant vient chercher à Venise une atmosphère propice à l'épanouissement de son art. N'y trouvant aucune inspiration, sa passion se réveille à la vue d'un jeune adolescent. ... |
MOULIN ROUGE Baz Luhrmann 2001, Nicole Kidman, Ewan McGregor (musical)@@A la fin du XIXe siècle, dans le Paris de la Belle Epoque, Christian, un jeune poète désargenté, s'installe dans le quartier de Montmartre et découvre un univers où se mêlent sexe, drogue et french cancan, mais se rebelle contre ce milieu décadent en menant une vie de bohème. Il rêve d'écrire une grande pièce, et le peintre Henri de Toulouse-Lautrec est prêt à lui donner sa chance. A la fin du XIXe siècle, dans le Paris de la Belle Epoque, Christian, un jeune poète désargenté, s'installe dans le quartier de Montmartre et découvre un univers où se mêlent sexe, drogue et f ... |
MULHOLLAND DRIVE David Lynch 2001, Noami Watts,Laura Harring@Une femme brune reste amnésique après un accident de voiture. Elle erre dans les rues de Los Angeles dans un état second avant de se réfugier dans un appartement. Là, elle est découverte par Betty, une blonde saine du Midwest qui est venue dans la Cité des Anges à la recherche de la gloire en tant qu'actrice. Une femme brune reste amnésique après un accident de voiture. Elle erre dans les rues de Los Angeles dans un état second avant de se réfugier dans un appartement. Là, elle est découverte par Be ... |
N OUBLIE JAMAIS, Nick Cassavetes 2004, Ryan Gosling, Rachel McAdams (sentimental)@@Dans les années 1940 en Caroline du Sud, Noah Calhoun, ouvrier d'usine, et Allie, une fille riche, sont désespérément amoureux. Mais ses parents n'approuvent pas. Lorsque Noah part servir pendant la Seconde Guerre mondiale, cela semble marquer la fin de leur histoire d'amour. TELERAMA Souffrant de la maladie d'Alzheimer, Allie vit dans une maison de retraite. Chaque jour, Duke, un vieil homme, lui lit inlassablement le même livre. Il s'agit du carnet dans lequel Allie a écrit son histoire, avec ses mots, lorsqu'elle a appris sa maladie. Pour ne pas oublier ses sentiments, elle a consigné ses émotions, et Duke lui relit ses lignes tracées avec conviction. A travers elles, on la découvre dans les années 1930, éperdument amoureuse d'un jeune homme, Noah, que sa mère fera tout pour éloigner d'elle, sa situation n'étant pas jugée assez bonne. Grâce à son carnet, Allie maintient un certain lien avec son passé et garde sa dignité d'être humain... Dans les années 1940 en Caroline du Sud, Noah Calhoun, ouvrier d'usine, et Allie, une fille riche, sont désespérément amoureux. Mais ses parents n'approuvent pas. Lorsque Noah part servir pendant la Seconde Guerr ... |
NAPOLEON, Abel Gance 1927, Albert Dieudonné (histoire bio saga)@@@L’épopée napoléonienne d’Abel Gance dans sa « Grande Version » inédite et définitive. Après 16 ans d’une aventure collective sans précédent dans l’histoire de La Cinémathèque française, le public est enfin invité à venir juger sur pièce un film que nul n’a jamais vu depuis 1927. Une reconstruction exemplaire menée par Georges Mourier, et dotée d'une partition inédite due au talent de Simon Cloquet-Lafollye, enregistrée par les musiciens des orchestres de Radio France. TELERAMA Le film de tous les records est enfin restauré dans sa « grande version » de sept heures. L’occasion de mesurer combien Abel Gance, cinéaste habité, était aussi visionnaire. Il y a quelque chose de vertigineux, de très émouvant, aussi, à redécouvrir aujourd’hui un classique du cinéma muet qui n’était plus visible depuis près d’un siècle dans la version voulue par son auteur. Napoléon vu par Abel Gance a connu bien des avatars depuis sa toute première séance publique au palais Garnier, le 7 avril 1927, dans une version « courte » de trois heures quarante-sept. Un mois plus tard, le cinéaste de J’accuse présente au Théâtre Apollo une version longue de neuf heures. Puis retourne à nouveau en salle de montage pour aboutir à une « grande version » de sept heures destinée aux salles qui, en raison de sa durée hors normes, verra son exploitation réduite à néant. Ne pouvant se résoudre à l’invisibilisation de son grand œuvre, Gance va lui-même le mutiler à plusieurs reprises, allant jusqu’à le sonoriser et à tourner de nouvelles scènes pour espérer conquérir un plus large public. En quatre-vingt-dix-sept années d’existence, Napoléon va ainsi cumuler une vingtaine de versions différentes (parfois très éloignées du projet originel) et faire l’objet de cinq restaurations. La sixième, que vient d’achever le réalisateur et chercheur Georges Mourier pour la Cinémathèque française, est assurément la plus ambitieuse par son ampleur. Il aura fallu plus de quinze ans de travail, de nombreuses innovations numériques et 4,5 millions d’euros (ce qui en fait la « reconstruction » la plus chère de l’histoire du cinéma) pour faire renaître la « grande version » chère à Abel Gance : sept heures, découpées en deux époques, qui couvrent dix-sept années de la vie de Napoléon Bonaparte, de son passage à l’école militaire de Brienne jusqu’à la campagne d’Italie, en passant par la chute de la royauté ou l’assassinat de Marat (joué par Antonin Artaud). Film de guerre, western, comédie romantique… Il y a de quoi être intimidé devant un tel monument. Même si certaines séquences, plombées par le jeu outrancier de certains comédiens, accusent le poids des ans. Même si les quatre-vingts minutes consacrées – semblent durer le double. Même si la vision hagiographique du grand homme, présenté comme le sauveur de la Révolution française, tourne à l’imagerie sulpicienne – Napoléon mis en scène par Abel Gance et incarné par un Albert Dieudonné habité, c’est à la fois Dieu le Père, le Christ et le Saint-Esprit (l’aigle impérial remplaçant évidemment la colombe)… Dans un discours de 1891 resté célèbre, Georges Clemenceau invitait les députés à considérer la Révolution française comme « un bloc dont on ne peut rien distraire » : on l’accepte dans son intégralité (exécutions de masse de la Terreur incluses), ou on la rejette. Un point de vue d’autant plus partagé par Abel Gance que la formule pourrait s’appliquer à son film lui-même : la « grande version » de Napoléon est bien un « bloc », dont les excès, les maladresses, l’emphase sont indissociables de son audace créatrice, de sa splendeur, de son lyrisme digne des plus belles pages de Victor Hugo. Un exemple, rare, de cinéma total, qui brasse tous les genres : film de guerre, bien sûr, pour célébrer les premiers exploits militaires du jeune Bonaparte ; mais aussi western à la John Ford quand Napoléon fuit à cheval ses rivaux paolistes dans le maquis corse ; comédie romantique, à travers la rencontre, savoureuse, du général mal dégrossi et de la séductrice Joséphine de Beauharnais ; et comédie tout court, le tout flirtant, parfois, avec le fantastique. La narration, elle aussi, fait preuve d’originalité avec de longues digressions historiques et la mise en avant de personnages fictifs « ordinaires » qui sont à la fois les témoins du destin napoléonien et ceux qui veillent sur lui. Tristan Fleuri (le formidable acteur russe Nicolas Koline), tour à tour commis de cuisine à Brienne, aubergiste à Toulon, greffier indulgent du tribunal révolutionnaire et fidèle grognard de l’armée d’Italie, est l’incarnation bienveillante, humoristique du peuple, quand sa fille Violine (la future star Annabella) en représente la dimension tragique, sacrificielle. Gance invente le split-screen avant la lettre Mais la sidération est, d’abord, d’ordre esthétique. Pionnier de l’avant-garde, Abel Gance semble avoir voulu repousser toutes les limites, techniques et formelles, de son art. Ça commence dès l’emballant prologue à Brienne, où une bataille de boules de neige est filmée en caméra subjective (comme si l’appareil était fixé sur les projectiles) avant que l’écran ne se transforme en damier lors d’un autre affrontement entre les aspirants officiers, à coups de polochons cette fois. Un peu plus loin, Gance fait un montage parallèle somptueux entre deux tempêtes : celle, littérale, qu’affronte Napoléon sur un frêle voilier au large de la Corse et, celle, métaphorique, à la Convention, qui oppose les Girondins au parti de Robespierre. Et que dire de ce travail sur les surimpressions (jusqu’à seize dans le même plan !) qui emmène la représentation cinématographique aux limites de l’abstraction… Le film se conclut en apothéose avec vingt-cinq minutes de campagne d’Italie en « polyvision » : l’écran s’élargit, se détriple, pour accueillir trois images tournées par trois caméras différentes. Plus encore que le procédé technique en lui-même, c’est son utilisation inventive qui éblouit, à la fois tournée vers le futur et nourrie par la tradition. Gance ne se contente pas de formats panoramiques pour insérer des centaines de figurants dans le même plan : il invente le split-screen avant la lettre (trois images, trois actions ou points de vue différents) ; et, à d’autres moments, retrouve la grâce des retables mystiques du Moyen Âge dans des triptyques stupéfiants de beauté où, entre autres merveilles, le futur empereur à cheval se dédouble pour encadrer un simple soldat marchant vers la victoire. Le bouquet final d’un feu d’artifice visuel. France, 1927 (deux époques, 3h47 et 3h27). En ciné-concert à la Scène musicale, Boulogne-Billancourt (92), les 4 et 5 juillet, à 18h. En intégralité à la Cinémathèque française les samedis et dimanches, à 14h30, jusqu’au 21 juillet. En salles le 10 juillet (cinémas Pathé). Et au Festival Radio France Occitanie Montpellier (Le Corum, Opéra Berlioz), les 18 et 19 juillet à 20h. UNE PARTITION HORS NORMES Film de tous les superlatifs, Napoléon vu par Abel Gance l’est aussi par son accompagnement musical : sept heures de partition d’une traite… Simon Cloquet-Laffolye, le compositeur chargé de cette tâche herculéenne, a pioché dans le répertoire symphonique pour tricoter, façon patchwork, 148 extraits puisés chez 48 auteurs différents, du baroque (Haydn) au contemporain (Penderecki). Avec des pièces très célèbres (la « Barcarolle » des Contes d’Hoffmann, d’Offenbach, la Sixième de Malher) et d’autres (signées Philippe Gaubert, Anatoli Liadov ou Guy Ropartz) qui le sont beaucoup moins. Malgré quelques fautes de goût (« La Mort de Siegfried », de Wagner, qui rajoute du grandiloquent à la grandiloquence pour illustrer le siège de Toulon), le résultat, interprété par les orchestres et le chœur de Radio France, est bluffant. L’épopée napoléonienne d’Abel Gance dans sa « Grande Version » inédite et définitive. Après 16 ans d’une aventure collective sans précédent dans l’h ... |
NOSFERATU LE VAMPIRE Friedrich Wilhelm Murnau 1922En 1838, le clerc de notaire Hulter est envoyé en Transylvanie chez le comte Orlock, le vampire Nosferatu. Celui-ci sème la terreur et la peste dans un village voisin, avant de tenter de séduire Ellen, la fiancée de son invité. Mais la lumière de l'aube lui sera fatale. En 1838, le clerc de notaire Hulter est envoyé en Transylvanie chez le comte Orlock, le vampire Nosferatu. Celui-ci sème la terreur et la peste dans un village voisin, avant de tenter de séduire Ellen, la fiancée ... |
ON THE TOWN Leonard Bernstein 1944Ozzie, Chip et Gabey sont trois marins en permission de 24 heures. Leur journée commence dans le métro, où Gabey tombe amoureux d'une starlette, Ivy Smith, à la vue d'une affiche la présentant comme "Miss Turnstiles". Décidé à la trouver, il persuade ses deux compères de l'aider dans ses recherches (l'affiche donnant des indices). Chip rencontre ainsi une chauffeuse de taxi délicieusement vindicative, 'Hildy' Esterhazy. De son côté, Ozzie fait la connaissance, au Museum d'histoire naturelle où l'un des indices le conduit, d'une séduisante anthropologue, Claire DeLoone. C'est finalement Gabey lui-même qui retrouve Ivy au Carnegie Hall, où elle étudie la danse et le chant avec Madame Dilyovska. Les uns et les autres prennent rendez-vous pour le soir, mais les flirts vont être contrariés... Ozzie, Chip et Gabey sont trois marins en permission de 24 heures. Leur journée commence dans le métro, où Gabey tombe amoureux d'une starlette, Ivy Smith, à la vue d'une affiche la présentant comme " ... |
ORIGINAL SIN, Michael Cristofer 2001, Antonio Banderas, Angelina Jolie (film e)@Le richissime Luis Vargas fait venir des États-Unis une femme ordinaire qu'il compte épouser, mais à son arrivée, elle se révèle aussi ravissante que manipulatrice. TELERAMA François Truffaut transforma jadis le même roman moite de William Irish, Waltz into darkness, en superbe et pudique Sirène du Mississippi. Michael Cristofer, lui, préfère voir cette passion dévastatrice entre un jeune propriétaire terrien et une aventurière manipulatrice par le petit bout de la lorgnette. L'histoire, transposée à Cuba, perd sa force et sa noirceur dans le luxe tapageur, l'exotisme publicitaire des images carnavals, haciendas, touffeur sensuelle. Recrutés pour leurs glamoureuses aptitudes professionnelles, Antonio Banderas et Angelina Jolie ont beau s'empoigner avec une certaine puissance, ils ne peuvent rien contre une caméra qui fait d'eux des pantins érotiques extases au ralenti, étreintes filmées en plongée, etc. C.Mu. Le richissime Luis Vargas fait venir des États-Unis une femme ordinaire qu'il compte épouser, mais à son arrivée, elle se révèle aussi ravissante que manipulatrice. TELERAMA Franç ... |
ORPHELINE, Arnaud des Pallieres 2016, Adele Haenel, Adele ExarchopoulosPortrait d'une femme à quatre âges de sa vie. Petite fille de la campagne, prise dans une tragique partie de cache-cache. Adolescente ballottée de fugue en fugue, d'homme en homme, puisque tout vaut mieux que le triste foyer familial. Jeune provinciale qui monte à Paris et frôle la catastrophe. TELERAMA Marcel Proust avait sa théorie des « moi » successifs : les personnes différentes, étrangères les unes aux autres, que nous devenons, au cours de notre vie. Il y a une idée de cet ordre dans le pari d'Arnaud des Pallières : restituer les métamorphoses d'une femme en la faisant jouer, tour à tour, par quatre actrices. On découvre l'héroïne presque trentenaire (Adèle Haenel). Puis on remonte le temps. On la voit à 20 ans (Adèle Exarchopoulos), jeune adolescente (Solène Rigot) et finalement enfant (Vega Cuzytek). Le réalisateur de Michael Kohlhaas (adaptation de Kleist avec Mads Mikkelsen, en 2013) vient du documentaire de création. Depuis Drancy Avenir (son premier long métrage, en 1996), ses films sont conçus comme des expériences. Orpheline n'a donc rien à voir avec ces fictions en plusieurs époques où l'on vieillit peu à peu le comédien. C'est moins le changement physique qui intéresse le cinéaste (trois des interprètes sont, en fait, très proches en âge) que la captation, à chaque étape, d'une nouvelle personnalité, d'un autre rapport au monde. En ce sens, la démarche rappellerait plutôt I'm not there (2007), où Todd Haynes faisait jouer Bob Dylan par six acteurs différents (dont Cate Blanchett...). L'unité secrète du portrait, au-delà des changements de visage (et même de prénom !) tient à une mise en scène qui, chez Arnaud des Pallières, n'avait jamais atteint un tel degré d'incarnation. Aucune des quatre actrices n'est moins captivante que les autres. Leur éclat et l'acuité du regard porté sur elles assurent une continuité. Et le scénario puise dans l'histoire personnelle de la coscénariste, Christelle Berthevas, fil conducteur intime et singulier. Enfant, l'héroïne est le témoin muet d'un drame qui la coupe symboliquement de sa famille et en fait cette « orpheline » des périodes suivantes. Le récit ne perd en intensité que dans les méandres amenés par le fait divers : à 20 ans, la jeune femme est mêlée à une affaire criminelle. Le plus beau, le plus troublant restent la demande d'amour immense, à la fois pathétique et motrice, qui taraude le personnage. Un puits sans fond, qui la fait se jeter dans les bras et le lit des hommes dès l'adolescence, quitte à les effaroucher où à en faire des pères de substitution — plusieurs belles scènes sur ce thème. Cette demande compulsive devient un danger pour l'héroïne au moment d'assurer sa subsistance, de se construire. Dès lors, le suspense final, où on la retrouve adulte, comme au tout début, porte moins sur les suites du dossier judiciaire que sur la possibilité d'une indépendance, enfin. — Louis Guichard Portrait d'une femme à quatre âges de sa vie. Petite fille de la campagne, prise dans une tragique partie de cache-cache. Adolescente ballottée de fugue en fugue, d'homme en homme, puisque tout vaut mieux que le triste f ... |
PALOMBA_ROSSA Nanni Moretti 1989, Nanni Moretti (middle)@À la suite d'un accident, Michele perd la mémoire. À la sortie d'une séance de kinésithérapie, une équipe de water-polo, qui serait composée de ses amis, l'embarque pour un match. Il comprend également qu'il est communiste en retrouvant dans son appartement une lettre pour l'enterrement d'un vieux camarade. Pendant un match, des individus bizarres le malmènent afin qu'il se souvienne de son passé. Petit à petit, au fur et à mesure que le match avance, il retrouve la mémoire et se souvient de son enfance et de ses débuts dans le PCI. À la suite d'un accident, Michele perd la mémoire. À la sortie d'une séance de kinésithérapie, une équipe de water-polo, qui serait composée de ses amis, l'embarque pour un match. Il c ... |
PARIS TEXAS, Wim Wenders, Nasstasja KinskiTravis déambule seul dans le désert texan. Destination : Paris, une bourgade de l'État où ses parents ont pour la première fois fait l'amour. Arrivé là, il s'évanouit puis se réveille à l'hôpital. Le médecin, ne parvenant pas à lui extirper le moindre mot, contacte son frère Walt. Travis déambule seul dans le désert texan. Destination : Paris, une bourgade de l'État où ses parents ont pour la première fois fait l'amour. Arrivé là, il s'évanouit puis se ré ... |
PARIS, Cedric Klapisch 2008, Juliette Binoche, Romain Duris (societe)@@Pierre, un jeune parisien, est malade et se demande s'il est condamné. Tandis qu'il sombre dans la mélancolie, malgré le soutien de sa sœur Elise, son état lui donne un regard neuf et différent sur les personnes qu'il croise au quotidien. Pierre, un jeune parisien, est malade et se demande s'il est condamné. Tandis qu'il sombre dans la mélancolie, malgré le soutien de sa sœur Elise, son état lui donne un regard neuf et différent sur l ... |
PARTIR, Catherine Corsini 2009, Kristin Scott Thomas, Sergi LopezUne histoire d'amour d'une femme mariée malheureuse avec un ancien détenu a des conséquences dangereuses. TELERAMA Le mari, la femme, l'amant... Et une passion soudaine, irrésistible, bousculant la quiétude ensoleillée de Nîmes. Presque un roman de Françoise Sagan, en théorie. Ou un film de François Truffaut sur l'enfer amoureux. Mais ici, ce n'est pas le sentiment qui domine, si intense soit-il, mais l'argent. Suzanne et Ivan, ce couple improbable (« la bourgeoise et le prolo », ricane le mari), ont beau s'aimer — la réalisatrice filme crûment leurs étreintes —, ils se heurtent moins au qu'en-dira-t-on qu'au fric tout-puissant. C'est si facile, quand on est un notable respecté, de passer quelques coups de fil pour priver d'argent l'épouse infidèle, et de travail le rival détesté... Catherine Corsini croit au poids des classes sociales sur les êtres. Suzanne mise son avenir, sa vie auprès de cet ouvrier. Et c'est précisément cette « faute » (elle le quitte pour un « inférieur ») que ne peut excuser son mari... Kristin Scott Thomas a toujours eu l'art de suggérer le trouble d'un personnage. Ici, elle change de visage — parfois extrêmement belle, parfois presque moche — en fonction des sentiments qui l'assaillent. Avec elle, pour elle, Catherine Corsini a réussi un film au lyrisme sobre. Une tragédie miniature, construite en courtes scènes, qui, entre deux retours au noir — des entractes —, semblent filer droit vers l'inéluctable. Une histoire d'amour d'une femme mariée malheureuse avec un ancien détenu a des conséquences dangereuses. TELERAMA Le mari, la femme, l'amant... Et une passion soudaine, irrésistible, bousculant la q ... |
PATHER PANCHALI, Satyajit Ray (societe inde)@@@La vie d'une famille indienne pauvre, dans un village du Bengale, au début du vingtième siècle. Le père occupe la fonction de brahmane (prêtre) alors que Durga et sa mère travaillent au champ. Naît un second enfant, Apu, un petit garçon. Durga, commet de petits larcins pour améliorer le quotidien. Apu grandit et le père décide de partir travailler à la ville en espérant gagner plus d'argent. C'est désormais la mère, seule, qui doit faire vivre la famille. TELERAMA cette chronique d'une famille pauvre du Bengale, vue à hauteur d'enfant, s'inscrit dans la lignée du néoréalisme italien tout en le dépassant par un travail expressionniste sur la bande-son. L'Invaincu (1956) et Le Monde d'Apu (1958), qui racontent l'installation du jeune Apu à Bénarès, puis son entrée dans l'âge adulte, sont tout aussi émouvants. La vie d'une famille indienne pauvre, dans un village du Bengale, au début du vingtième siècle. Le père occupe la fonction de brahmane (prêtre) alors que Durga et sa mère travaillent au champ. Na&ici ... |
PEAU D ANE, Jacques Demy 1970, Catherine Deneuve, Delphine Seyrig (musical)@@La reine mourante d'un royaume enchanté ordonne à son mari de n'épouser en secondes noces qu'une femme plus belle qu'elle. Or, seule sa fille la surpasse en grâce et en beauté. Le roi demande la main de cette dernière. La fée des Lilas conseille alors à sa filleule de feindre les plus extravagants caprices afin de décourager les assauts paternels. La reine mourante d'un royaume enchanté ordonne à son mari de n'épouser en secondes noces qu'une femme plus belle qu'elle. Or, seule sa fille la surpasse en grâce et en beauté. Le roi demande la main de cet ... |
PERSEPOLIS, Marjane Satrapi, Vincent Paronnaud 2007, Sean Penn, Iggy Pop (animation histoire)@@Basé sur le roman graphique de Satrapi sur sa vie avant et après la révolution iranienne. Le film montre la transformation de Satrapi en une adolescente rebelle. Ce film aborde également les tensions politiques en Iran dans les années 70 et 80, avec des membres de sa famille qui seront détenus puis exécutés. Basé sur le roman graphique de Satrapi sur sa vie avant et après la révolution iranienne. Le film montre la transformation de Satrapi en une adolescente rebelle. Ce film aborde également les tensions politiques e ... |
PLAY TIME, Jacques Tati 1967 (comique)@@Des touristes américaines ont opté pour une formule de voyage grâce à laquelle elles visitent une capitale par jour mais arrivées à Orly, elles se rendent compte que l'aéroport est identique à tous ceux qu'elles ont déjà fréquentés. En se rendant à Paris, elles constatent également que le décor est le même que celui des autres capitales. TELERAMA Film maudit en son temps, de conception longue et pénible et dont l’échec laissa son auteur épuisé, Playtime est le plus merveilleux concentré du cinéma selon Jacques Tati. Un film visionnaire et qui l’est resté. Un grand drame tissé d’une finesse comique née de l’observation. Avec, en prime, l’effacement d’un personnage unique : l’impossible M. Hulot. Tati l’avait emmené à la plage (Les Vacances…) ; puis à la ville, au bord de la modernité, au risque du travail, au péril de la famille (Mon oncle). Ici vient le désir de fondre dans la foule ce double inquiet et débonnaire. Ses vingt-quatre heures dans une mégalopole préfigurant la Défense, jungle ultra nette, grise et carrée de verre et d’acier, sont à la fois une traversée du miroir, un cauchemar kafkaïen, une odyssée immobile et un ballet bruitiste à peine parlé. Hulot, comme toujours, ne fait rien de spécial. Sinon croiser un groupe de touristes américaines, attendre en vain un vague rendez-vous au creux d’un dédale de bureaux cubiques, errer dans une foire-expo, se faire happer par un ancien copain de régiment, puis embringuer au Royal Garden, restaurant-dancing dont l’ouverture prématurée sera source de mille catastrophes mineures. Dans la folle soirée qui occupe toute la seconde moitié du film, Tati maîtrise comme jamais le tempo et la juxtaposition des notes comiques. Rien n’est racontable dans Playtime, et tout est à regarder. Hulot n’est plus qu’une balise, une silhouette, l’aiguille d’une boussole au milieu d’un monde à l’absurdité parfaitement réglée. Vertigineux. Des touristes américaines ont opté pour une formule de voyage grâce à laquelle elles visitent une capitale par jour mais arrivées à Orly, elles se rendent compte que l'aéroport est identique & ... |
PLEIN SOLEIL, René Clément 1960, Alain Delon, Maurice Ronet, Marie Laforet (thriller)@@@Tom Ripley est chargé par un riche industriel américain d'aller en Italie rechercher son fils, Philippe Greenleaf. Celui-ci coule des jours oisifs en compagnie de sa maîtresse, Marge, sur une île de la baie de Naples. Ripley est fasciné par la vie que mène le jeune homme. TELERAMA Adapté de Patricia Highsmith, ce polar ambigu est illuminé par ses acteurs flamboyants et sauvages. Un soleil aveuglant de beauté. On dirait deux frères, sur cette piazza italienne. Philippe ne veut pas rentrer en Amérique, chez son riche père. C’est si bon de sentir le soleil sur sa chemise ouverte, de se perdre dans l’or des yeux de Marge. Tom Ripley a promis de le ramener au bercail pour 5 000 dollars. Mais en attendant, c’est si bon de profiter du train de vie d’un riche. Alors le garnement fortuné continue d’encaisser les mandats, et le garnement pauvre, d’encaisser les humiliations… Cette adaptation du roman de Patricia Highsmith est une leçon de maîtrise formelle de la part de René Clément, qui passe de plans composés comme des vanités à une liberté très Nouvelle Vague. Sous la lumière éclatante, le désir de devenir un autre est encore plus sombre. Les visages s’affrontent en gros plans. Le vertige naît des correspondances visuelles. Les yeux de Maurice Ronet lancent un défi. Le regard aigue-marine de Delon est un océan de convoitise. René Clément donne corps à l’envie, ce poison au centre du film. Tom Ripley est chargé par un riche industriel américain d'aller en Italie rechercher son fils, Philippe Greenleaf. Celui-ci coule des jours oisifs en compagnie de sa maîtresse, Marge, sur une île de la baie de Napl ... |
PRETE MOI TA MAIN Eric Lartigau 2006, Charlotte Gainsbourg, Alain Chabat, Bernadette Laffon@@La vie est facile pour Luis, 43 ans, célibataire heureux, épanoui dans son métier de nez vedette chez un créateur de parfums, couvé par sa mère et ses cinq soeurs... Cela aurait pu durer toute une vie, mais voilà... Lassées de le materner, celles-ci décident qu'il est temps pour lui de se marier. La vie est facile pour Luis, 43 ans, célibataire heureux, épanoui dans son métier de nez vedette chez un créateur de parfums, couvé par sa mère et ses cinq soeurs... Cela aurait pu durer toute une v ... |
QUAI DES ORFEVRES, Georges CLOUZOT 1947, Louis Jouvet, Bernard Blier (policier)@@@Dans le Paris d'après-guerre, Jenny Lamour, chanteuse de music-hall douée, ne manque pas d'ambition. Elle accepte l'invitation à dîner de Georges Brignon, homme riche et puissant qui peut l'aider dans sa carrière malgré l'opposition de Maurice Martineau, son époux. Jaloux et se croyant trompé, Maurice se précipite chez Brignon pour découvrir son rival assassiné. L'inspecteur Antoine va mener une enquête qui va l'amener à impliquer Martineau dont l'alibi ne tient plus. TELERAMA L’assassinat d’un vieux dégueulasse permet à Clouzot de parler d’amour en trucidant la censure. L’inspecteur (Louis Jouvet) sait que le monde est poisseux, que les sentiments poussent au crime et excusent ceux qui les commettent. Orfèvrerie d’une noire tendresse. « Rien n’est sale quand on s’aime », fera dire Clouzot à l’un des personnages de son film Manon. Dans Quai des Orfèvres, déjà, tout poisse, s’encrasse, sauf l’amour, qu’il soit filial, conjugal ou lesbien. En effet, il n’y a pas que Brignon, le vieux cochon, qui est assassiné dans ce chef-d’œuvre. Pendant qu’on s’interroge sur l’identité du coupable, Clouzot trucide tranquillement la censure. Il faut entendre l’inspecteur Antoine (Jouvet, prodigieux) dire à Dora, la blonde cérébrale : « Vous êtes un type dans mon genre… » Car si Dora veille sur Jenny Lamour, la Mimi Pinson ambitieuse, et sur Maurice, le pauvre bougre de mari, c’est par amour pour la seule Jenny. L’énigme regorge de fausses pistes et de faux témoignages parce que chacun, si veule qu’il puisse paraître, est prêt à se sacrifier pour l’être aimé. Magnifique hommage aux petites gens du cabaret, le film est aussi une peinture de mœurs d’une grande tendresse cafardeuse : même si le cœur a ses raisons, la loi lui donne tort. Clouzot le regrette et met cette réplique, à la fin, dans la bouche d’un chauffeur de taxi : « Je vous fais bien mes excuses, mais on n’est pas les plus forts. » Dans le Paris d'après-guerre, Jenny Lamour, chanteuse de music-hall douée, ne manque pas d'ambition. Elle accepte l'invitation à dîner de Georges Brignon, homme riche et puissant qui peut l'aider dans sa carri&egr ... |
QUAND PASSENT LES CIGOGNES, Mikhael Kalatozov, Tatiana Samoilova (sentimental guerre)@@@Moscou, en 1941, deux petits fiancés, Veronika et Boris, s’aiment d’amour tendre. L’invasion allemande fait voler leur rêve en éclats. Boris s’engage, ils se disputent, elle arrive trop tard pour lui dire au revoir. Désespoir, bombardements. Mark, un cousin pianiste de Boris, jouisseur et « planqué », profite de la confusion pour épouser la belle éplorée. Au Festival de Cannes 1958, le jury et la critique découvraient avec ravissement que l’Homo sovieticus cachait sous son rideau de fer un cœur en plein dégel. Cette année-là, les cigognes emportèrent tout sur leur passage : la Palme d’or, une mention spéciale pour la jeune et touchante interprète, Tatiana Samoïalova, le prix de la commission supérieure technique. Aujourd’hui quinquagénaire, le film a pris des rides. Le spectateur de l’ère post-post-perestroïka s’émerveillera moins devant les audaces politiques, pourtant réelles — pas un poil de moustache stalinienne à l’écran, pas de discours destiné à l’édification des masses. Vus d’ici et maintenant, les personnages semblent bien naïfs, et la caméra qui virevolte autour d’eux, bien emphatique. Mais peu à peu, on se laisse ébouriffer par un joli souffle d’espoir et de vie, par la fraîcheur de ce mélo d’amour et de guerre qui raconte une modeste et universelle aventure humaine : l’éveil de Veronika à la souffrance, aux compromis de l’âge adulte. Qui a dit que les rides n’ont pas de charme ? Moscou, en 1941, deux petits fiancés, Veronika et Boris, s’aiment d’amour tendre. L’invasion allemande fait voler leur rêve en éclats. Boris s’engage, ils se disputent, elle arrive trop tard pour ... |
RABBI JACOB Gerard Oury 1973, Louis de FunesÀ la suite d'un quiproquo, un homme d'affaires irascible et raciste se retrouve confronté, malgré lui, à un règlement de compte entre terroristes d'un pays arabe. Pour semer ses poursuivants, il se déguise en rabbin, après avoir croisé des religieux juifs en provenance de New York à l'aéroport d'Orly. À la suite d'un quiproquo, un homme d'affaires irascible et raciste se retrouve confronté, malgré lui, à un règlement de compte entre terroristes d'un pays arabe. Pour semer ses poursuivants, il se d&eacut ... |
RAISON ET SENTIMENTS Ang Lee 1995,Emma Thompson, Kate WinsletPour ne pas diviser ses biens, Mr Dashwood en lègue la totalité à son fils John à qui il fait promettre de subvenir aux besoins de sa belle-mère et de ses demi-soeurs: Elinor, Marianne et Margaret. Manipulé par son épouse Fanny, celui-ci ne tient pas cet engagement. TELERAMA L'Angleterre des années 1810. Les soeurs Elinor et Marianne Dashwood, l'une aussi raisonnable que l'autre est passionnée, se retrouvent sans le sou après le décès de leur père. Toutes deux sont condamnées à faire un beau mariage afin de retrouver un peu de confort matériel. Mais cette quête du mari réserve bien des surprises. Elinor s'éprend du charmant et mystérieux Edward Ferrars tandis que Marianne hésite entre le discret colonel Brandon et le fougueux John Willoughby. Une adaptation fidèle et délicieusement romanesque du roman de Jane Austen par Andrew Davies - "Le Journal de Brigdet Jones", "House of Cards". Pour ne pas diviser ses biens, Mr Dashwood en lègue la totalité à son fils John à qui il fait promettre de subvenir aux besoins de sa belle-mère et de ses demi-soeurs: Elinor, Marianne et Margaret. Manipul ... |
REVOLUTIONARY ROAD (Les Noces rebelles), Sam Mendes 2008, Leonardo di Caprio, Kate Winslet (sentimental)@@Aux Etats-Unis, dans les années 50, April et Frank Wheeler forment un couple à part, soucieux de vivre une vie différente avec des objectifs élevés. En emménageant dans leur belle maison, ils jurent qu'ils ne se laisseront pas envahir par la torpeur ambiante. Pourtant, les Wheeler finissent par vivre l'existence qu'ils redoutaient. Frank a un travail sans intérêt et April, femme au foyer, voit ses rêves d'évasion s'envoler. TELERAMA Une scène de bonheur — la rencontre —, et c’est déjà la crise. Étude du dysfonctionnement d’un couple, Les Noces rebelles entre directement dans le vif du sujet. Le roman allait encore plus vite. Dans La Fenêtre panoramique (1961), de Richard Yates, le moment d’ivresse inaugural n’est qu’un flash-back, un souvenir lointain. Le piège du conformisme s’est déjà refermé sur ces jeunes mariés des années 1950 qui se croyaient à part. Plus exactement sur elle, qui croyait avoir épousé un homme à part… Quand la jeune femme (Kate Winslet) se persuade qu’il est encore temps pour le bonheur, et qu’elle propose à l’époux (Leonardo DiCaprio) une nouvelle vie en Europe, les conséquences en chaîne de ce projet alimentent un (faux) suspense, de l’euphorie au désastre. S’il n’atteint pas des sommets bergmaniens (Scènes de la vie conjugale, bien sûr), Sam Mendes parvient à maintenir la tension et l’acuité de son regard. Au-delà de l’époque et de ses codes, il y a l’autopsie d’un amour au sens où la littérature et le cinéma modernes l’envisagent bien souvent, c’est-à-dire comme un mirage. Aux Etats-Unis, dans les années 50, April et Frank Wheeler forment un couple à part, soucieux de vivre une vie différente avec des objectifs élevés. En emménageant dans leur belle maison, ils jurent ... |
SARINA MOLINA S BOREALIS, Leticia Leon, RaulCapote (erotique)C'est une belle jeune fille qui vit pleinement la vie. C'est un homme d'une quarantaine d'années. Ils ressentent l’un pour l’autre une attirance malsaine. C'est une belle jeune fille qui vit pleinement la vie. C'est un homme d'une quarantaine d'années. Ils ressentent l’un pour l’autre une attirance malsaine. ... |
SCARFACE Brian De Palma 1983 (en anglais)(mini)@@En mai 1980, Fidel Castro autorise les opposants qui le souhaitent à quitter Cuba. Il en profite pour envoyer vers les États-Unis les malfrats devenus indésirables dans l'île. C'est ainsi que Tony Montana, un tueur mégalomane, se met à vivre son rêve américain. En deux temps, trois mouvements, il devient le bras droit de Frank Lopez, un magnat de la drogue, qu'il ne tarde pas à éliminer. Ainsi propulsé patron, il épouse au passage la veuve de sa victime. En mai 1980, Fidel Castro autorise les opposants qui le souhaitent à quitter Cuba. Il en profite pour envoyer vers les États-Unis les malfrats devenus indésirables dans l'île. C'est ainsi que Tony Montana, un tueu ... |
SEPT ANS DE REFLEXION, Billy Wilder 1955, Marylin Monroe, Tom Ewell (sentimental)@@@Richard Sherman, mari et père de famille délaissé pour les vacances, voit bien vite sa solitude troublée par sa charmante voisine, une blonde capiteuse et ingénue, qui ne mesure pas l'effet de l'oscillation de ses hanches sur l'esprit des hommes. Soudain guilleret, Richard rêve de séduire la belle, mais entre ses désirs les plus fous et la plus prosaïque réalité, il y a un grand fossé, que les vapeurs d'alcool, qui sait, lui permettront peut-être de franchir. TELERAMA Canicule à New York. Célibataire pour quelques semaines, Richard, qui se rêve séducteur irrésistible, rencontre sa voisine du dessus. Sans doute le film le plus célèbre de Marilyn Monroe : la fameuse scène où sa jupe se soulève au-dessus de la grille d'aération du métro appartient à l'histoire du cinéma. Avec le personnage de Tom Ewell, symbole des obsessions sexuelles et de la frustration du mâle américain, Wilder se moquait d'une Amérique qui découvrait la sexualité dans les pages du rapport Kinsey. La satire a un peu vieilli, mais le film non. Toujours drôle, grinçant, burlesque. Marilyn y est divine. Quand, brave fille, elle cache ses sous-vêtements dans un frigo pour les rafraîchir. Ou lorsque, métamorphosée en vamp, elle murmure, dans un souffle, « Raaach-ma-ni-noff », prêtant au nom du célèbre compositeur russe d'indéniables pouvoirs aphrodisiaques... Richard Sherman, mari et père de famille délaissé pour les vacances, voit bien vite sa solitude troublée par sa charmante voisine, une blonde capiteuse et ingénue, qui ne mesure pas l'effet de l'oscillatio ... |
SERENA, Susanne Bier 2014, Jennifer Lawrence, Bradley Cooper (sentimental)@@À la fin des années 20, George et Serena Pemberton, jeunes mariés, s'installent dans les montagnes de la Caroline du Nord, où ils sont décidés à faire fortune dans l'industrie du bois. Dans cette nature sauvage, Serena se montre rapidement l'égale de n'importe quel homme et règne d'une main de fer avec son mari sur leur empire. Lorsque Serena découvre le secret de George alors qu'elle est elle-même frappée par le sort, leur couple passionné et impétueux se fissure. TELERAMA Dans les années 1920, un bel entrepreneur américain, qui veut faire fortune dans l’industrie du bois, épouse une demoiselle dont la famille a péri dans un incendie… Amour, argent, danger : cet univers romanesque a un charme hollywoodien et les stars à l’affiche y ajoutent le glamour. Pourtant, la réalisatrice semble rêver d’autre chose : dans un décor de sombres forêts où les hommes travaillent dur, la Danoise expatriée aux États-Unis cherche une forme de sauvagerie, une épreuve de vérité. Et passe trop vite sur le récit. Mais c’est peut-être la production chaotique du film qui l’a rendu bancal : monté et remonté pendant dix-huit mois, Serena fut un échec commercial. Immérité. À la fin des années 20, George et Serena Pemberton, jeunes mariés, s'installent dans les montagnes de la Caroline du Nord, où ils sont décidés à faire fortune dans l'industrie du bois. Dans c ... |
SERRE MOI FORT, Mathieu Amalric 2021, Vicky Krieps, Arieh Worthalter (sentimental)@@Parce qu'il lui est insupportable d'être quittée par ceux qu'elle aime, Clarisse quitte le domicile conjugal, laissant son mari Marc élever seul leurs deux enfants. TELERAMA Par un matin calme, Clarisse (renversante Vicky Krieps) abandonne son monde endormi, le mari, les deux enfants, la maison aux volets bleus. La belle échappée met le cap sur la mer au volant d’une curiosité américaine, une AMC Pacer break de 1979, tandis que le montage révèle en parallèle son désormais hors-champ : la tribu qui s’éveille, se presse autour du petit déjeuner, craint d’arriver en retard à l’école… La vie qui va sans elle. Entre rêve et réalité La mise en scène déchire progressivement un voile de tristesse : Clarisse invente. Son fils qui la réclame, les progrès de la grande au piano, son époux qui fait des crêpes, les scènes du quotidien où ceux qui restent continuent d’exister loin de son regard, puisqu’elle est « partie ». Tout se passe dans sa tête. Et rien, à la surface du film, ne différencie la réalité du rêve. On pense au cinéma d’Alain Resnais, quelque part entre Je t’aime, je t’aime et Smoking/No Smoking, devant cet éclatement devenu familier chez Mathieu Amalric, qui brouillait déjà les temporalités dans La Chambre bleue (2014) et signait, avec Barbara (2017), un envoûtant antibiopic aux miroitements de kaléidoscope. Tiré d’une pièce de Claudine Galea, Serre-moi fort l’emmène cette fois sur les cimes assumées du mélodrame — sortez les mouchoirs ! — et le confirme en guide de haute voltige. Son héroïne au cœur glacé attend le dégel en se fabriquant des souvenirs du futur, spectatrice de projections intérieures peuplées d’absents chéris. Bouleversant. Parce qu'il lui est insupportable d'être quittée par ceux qu'elle aime, Clarisse quitte le domicile conjugal, laissant son mari Marc élever seul leurs deux enfants. TELERAMA Par un matin calme, Clarisse (ren ... |
SIBYL, Justine Triet 2019, Virginie Efira, Adèle Exarchopoulos (drame)@@ (film complet)Sibyl est une romancière reconvertie en psychanalyste. Rattrapée par le désir d'écrire, elle décide de quitter la plupart de ses patients. Alors qu'elle cherche l'inspiration, Margot, une jeune actrice en détresse, la supplie de la recevoir. En plein tournage, elle est enceinte de l'acteur principal... qui est en couple avec la réalisatrice du film. TELERAMA Dès la première séquence, il y a du vertige, de la mise en scène. Sibyl (Virginie Efira) déjeune avec son éditeur dans un restaurant japonais où les plats défilent sur un tapis roulant. C’est lui qui parle, s’emballe, à une vitesse ahurissante, lui dressant un tableau foncièrement décourageant de la littérature contemporaine, tout en se réjouissant, bien sûr, qu’elle se remette à écrire. Elle en reste groggy, au tapis, comme les sushis. Ce régal d’humour cinglant fait le lien avec Victoria, le précédent film de Justine Triet, dont on s’éloignera peu à peu. Si Sibyl reprend certains éléments de « dramédie », il surfe moins sur le burlesque, penche davantage du côté de l’introspection et de la gravité. De manière dense et rapide, la réalisatrice a ce talent pour donner d’emblée à son héroïne un vécu, une épaisseur. Sibyl est une psychanalyste au passé tumultueux. Elle a rompu avec sa mère, a connu la passion dévorante avec un homme (Niels Schneider), a sombré un temps dans l’alcool — on la voit assister aux réunions des Alcooliques anonymes. Dorénavant plus posée, à priori, elle décide de suspendre son travail d’analyste pour se lancer dans un nouveau roman, mais elle peine à avancer. Une jeune actrice en détresse (Adèle Exarchopoulos), qui la supplie de la prendre comme patiente, va changer la donne. Margot lui raconte qu’elle est enceinte, qu’elle a une liaison avec un acteur marié (Gaspard Ulliel). Son histoire résonne fortement en Sibyl. Violant toute règle déontologique, elle se met à enregistrer sa patiente, à son insu, pour les besoins de son livre. C’est l’appel de la fiction qui guide alors le film. Tout se met à dérailler, à s’accélérer dans la vie et dans la tête de Sibyl, sous l’emprise de courants contraires. L’ambivalence est reine, jusqu’à ce prénom qui donne le titre, étrange, tout chamboulé, amputé du « e » final et où la place du « i » et du « y » semble inversée. Un prénom qui paraît en cacher un autre, reflet d’une identité double. Cette ambiguïté, on la retrouve chez les autres protagonistes, mais traités sur le mode caustique, comme la sœur par exemple, fausse gentille, vraie perverse (Laure Calamy formidable). Tout le monde a tendance à jouer double jeu dans cet univers de manipulation. Qui peut s’avérer très féroce lorsque Sibyl, décidément sans frein, part à Stromboli rejoindre Margot sur le tournage de son film. La réalisatrice dépeint alors de manière satirique ce qu’est le monde délirant du cinéma, sa fièvre en vase clos, son pouvoir de décupler le fiasco ou le bonheur. Foisonnant, Sibyl embrasse beaucoup de thèmes, brosse bon nombre de personnages, sans se disperser. Le passé et le présent, la réalité et son déni, le travail, la famille, la création, tout est lié, imbriqué, de manière intime. Justine Triet est aidée en cela par Virginie Efira, qui se met à nu, se livre encore plus que dans Victoria. Dans Sibyl, elle ne cesse de passer des épreuves du feu. Qu’elle écoute, dirige, chante, chute, analyse, jouisse ou titube, elle s’affirme toujours avec justesse. Mais c’est sans doute à travers la passion et ses répercussions qu’elle trouble le plus. Et le film avec, dont le motif central palpite de façon masquée, au moins jusqu’à la fin, emplie d’émotion. Sibyl est une romancière reconvertie en psychanalyste. Rattrapée par le désir d'écrire, elle décide de quitter la plupart de ses patients. Alors qu'elle cherche l'inspiration, Margot, une jeune actrice en ... |
SILS MARIA, Olivier Assayas 2014, Juliette Binoche, Kristen Stewart (societe)@@@L'actrice Maria et son assistante Valentine sont en route pour la Suisse pour recevoir un prix pour l'écrivain Wilhelm Melchior. Avant d'arriver à destination, elles découvrent que Wilhelm vient de mourir. TELERAMA Héritière d’une culture en déclin, une actrice est soudain confrontée au temps qui passe. Une méditation mélancolique. Dans un train qui file vers la Suisse, la comédienne Maria Enders apprend la mort du dramaturge Wilhelm Melchior. Et c’est comme si elle repartait en arrière, vers le passé. Au cœur des montagnes de la Haute-Engadine, elle va répéter l’une des pièces de l’auteur. Celle qui l’avait révélée, vingt ans plus tôt : elle jouait une jeune fille troublant une femme mûre, jusqu’au suicide. Elle sera désormais la femme mûre troublée. Le temps redistribue les rôles… En osmose avec Juliette Binoche, Olivier Assayas trace le portrait d’une comédienne passionnée par son travail et peut-être aveuglée par cette passion. La solitude est en embuscade. Même le monde protecteur du théâtre et du cinéma se transforme. Deux jeunes femmes, son assistante personnelle (Kristen Stewart) et l’actrice qui lui donne la réplique sur scène (Chloë Grace Moretz), incarnent cette réalité en mouvement qui crée des repères nouveaux et en fait perdre d’anciens. D’une belle ampleur, associant les paysages magnifiquement ouverts et les destins dont le dessin est tout aussi vaste mais incertain, le film nous plonge dans une atmosphère rare. La culture et la création y sont des fils conducteurs dans le labyrinthe de la vie, pour se retrouver ou pour se perdre. Une réflexion brillante, tendue par l’émotion. L'actrice Maria et son assistante Valentine sont en route pour la Suisse pour recevoir un prix pour l'écrivain Wilhelm Melchior. Avant d'arriver à destination, elles découvrent que Wilhelm vient de mourir. TELE ... |
SUR LA ROUTE DE MADISON, Clint Eastwood 1995, Clint Eastwood, Meryl StreepMichael Johnson et sa soeur Caroline reviennent dans la ferme de leur enfance régler la succession de leur mère, Francesca. Ils vont découvrir tout un pan de la vie de leur mère ignoré de tous, sa brève, intense et inoubliable liaison avec un photographe de passage. Michael Johnson et sa soeur Caroline reviennent dans la ferme de leur enfance régler la succession de leur mère, Francesca. Ils vont découvrir tout un pan de la vie de leur mère ignoré de tous, sa br&egrav ... |
TAKING LIVES, D.J.Caruso 2004, Angelina Jolie, Ethan Hawke (thriller erotique)@L'agent du FBI Illeana Scott, profiler, est envoyée à Montréal pour aider la police locale à appréhender un redoutable serial-killer. Selon elle, l'homme pourrait bien être un usurpateur d'identité. Cependant, seule dans une ville qu'elle ne connaît pas, avec des collègues qui la traitent avec condescendance, la jeune femme perd peu à peu confiance en elle. Et sa relation avec un des témoins de l'enquête ne va faire que compliquer les choses. TELERAMA “ Un thriller de facture classique et parfois maladroit qui reste diaboliquement efficace. Pas mal! ” L'agent du FBI Illeana Scott, profiler, est envoyée à Montréal pour aider la police locale à appréhender un redoutable serial-killer. Selon elle, l'homme pourrait bien être un usurpateur d'identit&ea ... |
TAXI DRIVER, Martin Scorsese 1976, Robert De Niro, Jodi Foster (societe road movie) @@@Depuis son retour du Vietnam, Travis Bickle est contraint de prendre quantité de tranquillisants pour dormir. Il devient taxi de nuit, évoluant dans un New York où se mêlent délinquants, drogués et prostitués. Dans la journée, il écrit son journal dans lequel il se dit laid et incompris. TELERAMA Dès les premières secondes, la musique de Bernard Herrmann (sa dernière) évoque l’enfer, tandis que, tout engluée de fumées, émerge New York. Une ville que le héros (Robert De Niro), un ancien du Vietnam, contemple avec dégoût : trop de drogués, de pervers, d’hystériques… On n’est pas très loin de Mean Streets, et le regard du jeune Martin Scorsese n’est pas dénué d’un certain moralisme : il y a toujours, chez ce cinéaste, même dans ses films les plus récents, le sens de la faute, l’obsession du péché. L’ambiguïté, c’est que Travis le taxi, qui note ses pensées purificatrices dans son journal intime et travaille vingt-quatre heures sur vingt-quatre, est aussi fêlé que ceux qu’il observe. Un être fruste, inculte, qui ne quitte son travail que pour aller jouer les voyeurs dans des cinémas pornos. Repoussé par une fille de la haute, blonde et sage, il devient une bombe à retardement, prêt à la fois à assassiner un candidat à la présidence et à sauver une préadolescente de la prostitution. Une sorte de saint pervers, comme le héros de Flannery O’Connor adapté par John Huston dans Le Malin… Dans un pays cinglé, la folie d’un tel type ne peut qu’être célébrée. D’où le dénouement ironique de ce film hyperviolent et brillantissime, Palme d’or à Cannes. Depuis son retour du Vietnam, Travis Bickle est contraint de prendre quantité de tranquillisants pour dormir. Il devient taxi de nuit, évoluant dans un New York où se mêlent délinquants, drogués et p ... |
TELL ME YOU LOVE ME, Cynthia Mort 2007, Michelle Borth, Sonya Walger, Tim DeKay, Adam Scott, Ally Walker (film e) KatiePlusieurs couples assistent à des séances avec un sexologue afin d'essayer de résoudre les problèmes d'intimité et d'engagement. Parmi eux, un couple fiancé, un cadre publicitaire et un avocat de haut niveau prennent part à l'expérience. Plusieurs couples assistent à des séances avec un sexologue afin d'essayer de résoudre les problèmes d'intimité et d'engagement. Parmi eux, un couple fiancé, un cadre publicitaire et un avocat de ha ... |
TENDRE ET SAIGNANT,Christopher Thompson 2020, Arnaud Ducret, Geraldine Pailhas (sentimental)@@@Rédactrice en chef d'un magazine de mode, Charly hérite de la boucherie familiale. Alors qu'elle s'apprête à la vendre, elle rencontre Martial, l'artisan-boucher de son père, bien décidé à se battre pour sauver le commerce. Séduite malgré elle par le charisme de Martial, Charly pourrait être amenée à changer d'avis. TELERAMA A priori, on pouvait être dubitatif à l’idée d’une comédie romantique réunissant une rédactrice en chef de magazine de mode (certes, fille de boucher, incarné par l’attendrissant Jean-François Stévenin dans l’un de ses derniers rôles) et un spécialiste de l’entrecôte persillée. Mais, à condition de ne pas être vegan, le charme opère. Un burlesque pimpant assaisonne cette histoire d’acceptation de son héritage par une femme qui en a soupé des types et des boulots manquant de chair. Face à Arnaud Ducret, solide dans l’exercice de la comédie, Géraldine Pailhas étincelle, en talons hauts ou en tablier de commerçante. Elle offre à cette romance, entre le Paris à la page et les traditionnels chapons farcis, un petit parfum d’âge d’or hollywoodien. Rédactrice en chef d'un magazine de mode, Charly hérite de la boucherie familiale. Alors qu'elle s'apprête à la vendre, elle rencontre Martial, l'artisan-boucher de son père, bien décidé &agra ... |
THE AMERICAN, Anton Corbijn 2010, George Clooney, Thekla Reuten (mini)@Jack, un tueur à gages professionnel, vient de perdre la femme qu'il aimait au cours d'une mission qui a mal tourné. ayant décidé de tout arrêter, il part prendre sa retraite dans un petit village isolé en Italie. Finalement, il accepte une toute dernière mission : mettre au point une arme pour une mystérieuse femme prénommée Mathilde. Il passe des heures à parler avec le prêtre du village et s'amourache d'une belle italienne, Clara. TELERAMA On ne sait trop ce que vaut le roman qui a inspiré le film, sinon qu’il semble jouer sur le déjà-vu. Tueur en bout de course, traîtres chargés de l’abattre, prostituée amoureuse, tout y est ! C’est ce qui a dû amuser Anton Corbijn : s’approprier ces clichés pour les détourner légèrement. Ici, le dénouement rappelle Quand la ville dort, de John Huston. La commanditaire, tantôt blonde, tantôt brune, tantôt rousse (sensualité plus danger), ne déparerait pas dans un vieux film de Robert Aldrich. Et le très improbable curé italien semble sorti d’un mélo de Douglas Sirk, années 1950. C’est dire si les péripéties importent moins que ce qu’elles cachent. Le cinéaste filme longuement, avec précision, les moments où le héros monte et démonte objets et sentiments. Une arme. Ou un amour. Les scènes sexuelles sont, d’ailleurs, aussi précises (et troublantes) que les scènes d’action. Le film repose donc sur un dispositif séduisant : un cinéaste et son personnage faisant chacun leur cinéma, l’un observant l’autre en train de mettre en scène sa vie. Jack, un tueur à gages professionnel, vient de perdre la femme qu'il aimait au cours d'une mission qui a mal tourné. ayant décidé de tout arrêter, il part prendre sa retraite dans un petit village isol&eacu ... |
THE ARTIST, Michel Azanavicius 2011, Jean Dujardin, Berenice Bejo (musical)@@@Hollywood 1927. George Valentin est une vedette du cinéma muet à qui tout sourit. L'arrivée des films parlants va le faire sombrer dans l'oubli. Peppy Miller, jeune figurante, va elle, être propulsée au firmament des stars. Ce film raconte l'histoire de leurs destins croisés, ou comment la célébrité, l'orgueil et l'argent peuvent être autant d'obstacles à leur histoire d'amour. TELERAMA Un prix d'interprétation à Cannes, une brassée d'oscars (dont le tiercé gagnant film-réalisateur-acteur) : depuis sa sortie, The Artist a peu à peu acquis un véritable statut d'événement historique. Qu'est-ce qui, dans ce pari artistique — un film muet en noir et blanc —, a tant soulevé les foules ? C'est d'abord, et avant tout, un personnage : Jean Dujardin, alias George Valentin, star adulée des Années folles. On l'attendait bouffon, forçant sur la grimace et les oeillades. C'est tout le contraire. A peine décalé, juste un rien désuet, il apporte une candeur facétieuse, un charme fragile. La star, donc, fait des pirouettes comme Fred Astaire ou Errol Flynn, porte une moustache à la Douglas Fairbanks. Il ne lui manque que le son. En 1929, c'est pourtant l'essentiel. Malheur à ceux qui rateront le rendez-vous du parlant. Déchus, balayés... C'est à cette espèce disparue, cohorte de fantômes tremblants, les Mary Pickford, les John Gilbert, les Fatty Arbuckle, que The Artist rend hommage. L'âge d'or de Hollywood comme si vous y étiez. Un drôle d'objet anachronique, rêve de cinéphile, une mosaïque de références, assemblée avec une tendresse érudite, de Chaplin à Welles ou à Lubitsch, du burlesque au mélo. Cette déclaration d'amour au grand cinéma hollywoodien raconte aussi un irréversible bouleversement technologique et artistique... Comme aujourd'hui le passage à la 3D relief et au tout-numérique. D'une révolution à l'autre, Hazanavicius interroge la notion de modernité. Une scène de cauchemar, peut-être la plus belle, en dit long : le son y fait une irruption brève et brutale. Le héros, lui, reste... muet. Désormais exclu, obsolète, réduit au véritable silence : l'oubli. L'angoisse de l'artiste par excellence. — Cécile Mury Suivi, à 22h35, d'un documentaire du frère de Michel Hazanavicius, le comédien Serge Hazanavicius, qui retrace le mois précédant le succès du film aux Oscars, en février 2012 (lire ci-contre). Hollywood 1927. George Valentin est une vedette du cinéma muet à qui tout sourit. L'arrivée des films parlants va le faire sombrer dans l'oubli. Peppy Miller, jeune figurante, va elle, être propulsée au fir ... |
THE BANDWAGON (Tous en scene) Vincente Minnelli 1953, Fred Astaire, Cyd CharisseTony Hunter, star hollywoodienne sur le déclin, se rend à Broadway pour jouer dans une version de Faust montée par un metteur en scène en vogue. Sa partenaire, Gabrielle Gerard, est une danseuse classique. Les répétitions commencent, mais Tony se dispute avec tout le monde et quitte la troupe. TELERAMA “Lorsqu’on a tenu Cyd dans ses bras, on reste à tout jamais enlacé à elle.” Fred Astaire, son partenaire dans “Tous en scène” Tous en scène et son pas de deux, avec Fred Astaire, sur l’air de Dancing in the Dark la consacrent enfin. Cyd retrouve, de Brigadoon à Beau fixe sur New York, Gene Kelly, qui dit d’elle : « De ballerine classique elle est passée aux chorégraphies les plus sophistiquées et les plus sensuelles. » Fred Astaire, qui la préfère à toute autre, la réclame à nouveau pour La Belle de Moscou. « Rien n’entame son incandescence, s’émerveille-t-il. Lorsqu’on a tenu Cyd dans ses bras, on reste à tout jamais enlacé à elle. » Mais, en cette fin des années 1950, c’est la comédie musicale qui bat de l’aile. La danseuse pense réussir sa reconversion de comédienne et s’illustre dans Traquenard, film noir étincelant de Nicholas Ray, avant de jouer de malchance. Alfred Hitchcock lui préfère Eva Marie Saint pour La Mort aux trousses. La mort de sa partenaire Marilyn Monroe interrompt le tournage de Something’s Got to Give… Lorsqu’enfin elle aborde un rôle, passionnant, de femme amorale dans Quinze Jours ailleurs, de Vincente Minnelli, la censure fait couper ses meilleures scènes. Pour Cyd Charisse, c’en est trop. À quoi bon lutter davantage, d’autant que le Nouvel Hollywood l’enterre avec les studios ? Résignée à entretenir la nostalgie d’un âge d’or en honorant de sa présence quelques soaps et de nombreux festivals, la star justifiera jusqu’à sa mort, en 2008, le mot du danseur russe David Lichine qui vit en elle « le rêve de tout chorégraphe et la plus grande ballerine américaine ». Tony Hunter, star hollywoodienne sur le déclin, se rend à Broadway pour jouer dans une version de Faust montée par un metteur en scène en vogue. Sa partenaire, Gabrielle Gerard, est une danseuse classique. Les r& ... |
THE BOOKSHOP, Isabel Coixet 2017, Bill Nighy, Emily Mortimer, Patricia ClarksonÀ la fin des années 50, nous sommes à Hardborough, une paisible petite ville côtière en Angleterre. Florence Green rêve d’ouvrir sa propre librairie. Son amour des livres est la seule chose qui lui reste de son défunt mari. Elle est prête à investir toute sa fortune et toute son énergie pour réaliser ce rêve. Les villageois sont d’abord sceptiques, mais commencent petit à petit à s’intéresser à cette librairie quand Florence y met en vente des œuvres progressistes et sulfureuses comme « Lolita » de Nabokov ou « Fahrenheit 451 » de Bradbury. La jeune veuve trouve un allié précieux en la personne de Mr. Brundish, un gentleman cultivé qui vit en solitaire et partage sa passion de la lecture. Mais elle a aussi une ennemie redoutable, Violet Gamart, l’éminence grise du village, de vieille souche… Le film « The Bookshop » est une adaptation cinématographique subtile du roman éponyme de Penelope Fitzgerald. Les mouvements intérieurs des personnages sont captés avec beaucoup de sensibilité et de nuances dans le cadre magnifique de ces paysages côtiers britanniques. Emily Mortimer, Bill Nighy et Patricia Clarkson incarnent leurs rôles à la perfection. Avec son dernier opus, la réalisatrice catalane Isabel Coixet a raflé trois Goyas, prestigieux prix du cinéma espagnol. Un film poétique qui célèbre l’amour de la littérature. À la fin des années 50, nous sommes à Hardborough, une paisible petite ville côtière en Angleterre. Florence Green rêve d’ouvrir sa propre librairie. Son amour des livres est la seule chose qui ... |
THE GENERAL Buster Keaton 1927Géorgie, 1861. Johnnie nourrit un amour sans borne pour la sublime Annabelle et pour sa locomotive, la Générale. Arrive la guerre de Sécession. Jugé plus utile en tant que mécanicien, Johnnie n'est pas recruté pour combattre les nordistes. Annabelle et sa famille le croient lâche et le rejettent. Un an plus tard, les nordistes pénètrent en territoire sudiste et subtilisent un train, avec Annabelle à son bord et la Générale à sa tête. TELERAMA Johnny Gray chérit autant la General, sa locomotive, qu'Annabelle, sa bien-aimée. Quand éclate la guerre de Sécession, il veut s'engager dans l'armée. Buster Keaton a toujours avoué un petit faible pour ce film en forme d'autoportrait paradoxal. Fini les allusions aux numéros de voltige que son père lui imposa dès le plus jeune âge. Buster Keaton prouve qu'il est devenu adulte et livre sa réflexion sur la guerre. Le Mécano de la General s'inspire d'un fait réel. En 1862, des espions nordistes prirent d'assaut une locomotive, à la gare de Big Shanty, près d'Atlanta. Avec une minutie déontologique et dépensière (le plan de l'effondrement du train, tourné en grandeur nature, fut l'un des plus chers du cinéma muet américain), Buster Keaton a reconstitué la guerre de Sécession dans ses détails, en décors réels, dans l'Oregon. Devant cette toile de fond grouillante et incroyablement réaliste, il offre un one-man-show exceptionnel, qui n'est autre qu'un appel au droit à l'individualité, même en temps de crise, où le suivisme est roi. — Marine Landrot Géorgie, 1861. Johnnie nourrit un amour sans borne pour la sublime Annabelle et pour sa locomotive, la Générale. Arrive la guerre de Sécession. Jugé plus utile en tant que mécanicien, Johnnie n'est ... |
THE LUNCHBOX, Ritesh Batra 2013 (sentimental)@@Veuf asocial, Saajan, chef comptable depuis trente-cinq ans dans la même entreprise, est sur le point de prendre sa retraite. Un jour, on lui livre par erreur une lunchbox contenant les bons petits plats qu'elle a préparés pour son mari, un homme qui la délaisse et fait peu cas de ses efforts pour attirer son attention et le séduire. La jeune femme comprend vite que le porteur de gamelles, pourtant réputé infaillible, a commis une erreur. TELERAMA Chaque matin, Ila prépare pour son mari Rajeev un succulent repas, rangé dans une boîte hermétique, qui lui sera acheminé par un formidable réseau de livraison qui dessert les entreprises de Mumbai. Un jour, une erreur de livraison est commise. Et, tandis qu'Ila attend de Rajeev, indifférent et distrait, des compliments qui ne viennent pas, c'est Saajan Fernandes, un comptable veuf, misanthrope, à un mois de la retraite, qui reçoit le panier repas. Les deux inconnus commencent par échanger des billets. Peu à peu, ils se confient l'un à l'autre. L'aigri Saajan, métamorphosé, va jusqu'à aider un jeune collègue débutant, qu'il ne supportait pas au départ... Veuf asocial, Saajan, chef comptable depuis trente-cinq ans dans la même entreprise, est sur le point de prendre sa retraite. Un jour, on lui livre par erreur une lunchbox contenant les bons petits plats qu'elle a préparé ... |
THE SESSIONS, Ben Lewin 2012, John Hawkes, Helen Hunt (societe)@@Mark O'Brien, écrivain et poète atteint de la polio, cherche à perdre sa virginité. Paraplégique à vie, il prend contact avec une sexologue pour l'aider dans sa demande et contre toute attente, un lien va se tisser entre les deux. TELERAMA L'histoire véridique d'un Américain qui, atteint de la polio dans son enfance, a passé sa vie dans un poumon d'acier, et qui décide, à 38 ans, de perdre sa virginité. Il engage pour cela une « assistante sexuelle » — sex surrogate, un job inconnu chez nous. Le réalisateur pose un regard franc et presque candide sur ces sessions, séances d'initiation menées avec le sérieux de n'importe quelle thérapie. Avec délicatesse, tendresse et humour, aussi. Un registre où les comédiens apportent énormément. Helen Hunt compose un personnage de femme désinhibée, préoccupée de mettre en pratique son savoir, et finalement un peu chamboulée dans ses émotions. Face à elle, l'acteur John Hawkes déploie beaucoup d'esprit dans son rôle de handicapé, en évitant la performance. L'ensemble est juste et généreux. — Frédéric Strauss Mark O'Brien, écrivain et poète atteint de la polio, cherche à perdre sa virginité. Paraplégique à vie, il prend contact avec une sexologue pour l'aider dans sa demande et contre toute attente, un l ... |
THE SHAPE OF WATER, Daniel Kraus (science fiction)@Elisa Esposito est muette. Elle travaille dans un laboratoire gouvernemental ultrasecret comme concierge. Elle mène une existence routinière et sans histoire mais sa vie bascule à jamais lorsqu'elle et sa collègue Zelda découvrent une expérience encore plus secrète que les autres : elle découvre l'existence d'une créature amphibie cachée dans l'un des bassins de l'établissement. TELERAMA Fin des années 1950, en pleine guerre froide. Muette, Elisa est une jeune femme rêveuse, qui travaille comme femme de ménage dans un laboratoire gouvernemental tenu secret. Un agent à l’allure de milicien sadique y débarque un soir, accompagné d’une mystérieuse cargaison : une créature capturée dans un fleuve d’Amérique du Sud. La douce et téméraire Elisa entre vite en contact avec la créature. Laquelle s’exhibe sans gêne : il s’agit d’un homme-poisson, certes visqueux, pourvu de branchies, mais aussi joliment fuselé et musclé, à l’épiderme luminescent. Vert d’eau, céladon, avec variantes de bleu, de kaki : le réalisateur, magicien baroque ami des monstres (Hellboy, Le Labyrinthe de Pan), se plaît à composer un camaïeu, autant qu’il s’amuse à multiplier les emprunts (de Jules Verne à Jean-Pierre Jeunet), à pasticher les films sur la guerre froide, à rendre hommage au cinéma fantastique de série B. Son film enveloppant déborde d’idées et de métaphores. Au risque parfois de la surcharge — musicale surtout. On reste néanmoins captivé par ce récit jonglant avec les genres, d’où émergent une histoire d’amour insolite et une ode à la différence, où l’union des bannis et des humiliés fait la force. Le monde décrit est sombre. On n’y voit quasiment jamais la lumière du jour. C’est pourtant un conte enchanteur. Elisa Esposito est muette. Elle travaille dans un laboratoire gouvernemental ultrasecret comme concierge. Elle mène une existence routinière et sans histoire mais sa vie bascule à jamais lorsqu'elle et sa collègu ... |
THE SOCIAL NETWORK (Facebook) David Fincher 2010, Jesse Eisenberg, Andrew Garfield (mini)@@Une soirée bien arrosée d'octobre 2003. Mark Zuckerberg, un étudiant qui vient de se faire plaquer par sa petite amie, pirate le système informatique de l'Université de Harvard pour créer une base de données de toutes les filles du campus. Le succès est instantané : l'information se diffuse à la vitesse de l'éclair et le site devient viral, détruisant tout le système de Harvard et générant une controverse sur le campus. C'est pourtant à ce moment que naît ce qui deviendra Facebook. Une soirée bien arrosée d'octobre 2003. Mark Zuckerberg, un étudiant qui vient de se faire plaquer par sa petite amie, pirate le système informatique de l'Université de Harvard pour créer une base d ... |
THE TREE OF LIFE, Terence Malik 2011, Brad Pitt, Jessica Chastain, Sean Penn (conte)@@@Architecte à succès, marié et père d'un enfant, Jack, la cinquantaine, semble las de l'existence. Plus fortes et plus vivantes que son morne présent, les images de son enfance à Waco, Texas, dans les années 1950, lui reviennent. Le voici enfant, aîné rebelle et taciturne de trois garçons, jouant dans la lumière radieuse de l'été. L'ordre règne dans leur grande maison ouverte sur la nature. Architecte à succès, marié et père d'un enfant, Jack, la cinquantaine, semble las de l'existence. Plus fortes et plus vivantes que son morne présent, les images de son enfance à Waco, Texas, dans le ... |
THE WATERDANCE, Michael Steinberg et Neal Jimenez 1992, Eric Stoltz, Helen Hunt (drame sentimental)@Le film est une histoire semi- autobiographique sur un jeune écrivain de fiction qui devient tétraplégique et complètement paralysé à la suite d'un accident de randonnée et qui travaille à la rééducation de son corps et de son esprit dans un centre de rééducation . Le titre fait référence à un rêve raconté par Raymond Hill, le personnage de Snipes, dans lequel il danse à la surface d'un lac. Dans la mesure où, dans le rêve de Raymond, il doit continuer à danser sur le lac pour éviter de couler et de se noyer, le rêve peut être une référence métaphorique à la nécessité de faire face en permanence au monde. TELERAMA Le film est une histoire semi- autobiographique sur un jeune écrivain de fiction qui devient tétraplégique et complètement paralysé à la suite d'un accident de randonnée et qui travaille &agr ... |
THEOREME, Pier Paolo Pasolini 1968, Terence Stamp, Silvana Mangano (societe)@@Un jeune homme fait irruption dans la vie apparemment tranquille d'une riche famille milanaise. Il noue avec chacun des membres de la famille des relations très fortes. Quand il s'en va, chacun se retrouve face à lui-même et la famille explose. TELERAMA Une famille de la haute bourgeoisie milanaise reçoit chez elle un étrange visiteur. Ami ? Cousin ? Prophète ? Saint ? L’homme transit ses hôtes. La servante funèbre, la mère fatale, le fils fragile, la fille romantique, le père sportif : tous cèdent à son charme. Lorsque l’amant total s’en va, il laisse derrière lui ses proies transfigurées. Crise mystique, délire artistique, dérèglement sexuel : à chacun son symptôme. A la sortie du film, en 1968, Pasolini révéla la véritable identité du héros, Dieu. Sa question est simple et douloureuse : comment l’homme peut-il créer (des voitures, des sentiments, des enfants, des films) après l’œuvre grandiose de Dieu, créateur du monde ? Cette parabole éblouissante s’appelle Théorème. Tout y est mathématique, jusque dans l’agencement des plans, le visiteur hypnotique disparaît exactement à la moitié du film ! Pasolini tord le septième art dans tous les sens. Il commence en noir et blanc, puis nous éclabousse de couleurs avec l’arrivée du visiteur salvateur. A force d’expériences, chimiques, sensorielles, sexuelles, il finit par atteindre le sacré, son véritable cheval de bataille, « parce que c’est la part de l’homme qui résiste le moins à la profanation du pouvoir qui est la plus menacée par les institutions »… Un jeune homme fait irruption dans la vie apparemment tranquille d'une riche famille milanaise. Il noue avec chacun des membres de la famille des relations très fortes. Quand il s'en va, chacun se retrouve face à lui-mêm ... |
TITANIC, James Cameron 1997, Kate Winslet, Leonardo DiCaprioEn 1997, l'épave du Titanic est l'objet d'une exploration fiévreuse, menée par des chercheurs de trésor en quête d'un diamant bleu qui se trouvait à bord. Frappée par un reportage télévisé, l'une des rescapées du naufrage, âgée de 102 ans, Rose DeWitt, se rend sur place et évoque ses souvenirs. 1912. En 1997, l'épave du Titanic est l'objet d'une exploration fiévreuse, menée par des chercheurs de trésor en quête d'un diamant bleu qui se trouvait à bord. Frappée par un reportage tél&e ... |
TOUCHEZ PAS AU GRISBI, Jacques Becker 1953, Jean Gabin, René Dary (thriller)@@@Max-le-menteur et Riton viennent de réussir le coup de leur vie: voler 50 millions de francs en lingots d'or à Orly. Avec ce "grisbi," les deux gangsters comptent bien profiter d'une retraite paisible. Cependant, Riton ne peut s'empêcher de parler du magot à sa maîtresse Josy. TELERAMA Un refrain à l’harmonica, des gangsters quinquas, l’envie de se retirer avec leur grisbi, et une femme qui s’en mêle. Gabin, au creux de la vague, a du mal à retrouver le succès qu’il a eu avant guerre. Il se refait avec ce grand film policier sec et réservé, signé Jacques Becker. Il y joue un truand fatigué et embourgeoisé, qui vient de réussir un gros « coup » et aspire à se retirer des affaires. Mais une imprudence de Riton, son ami de toujours, le rappelle à un autre destin. L’action est ici secondaire. Ce qui compte tient à l’argot, à l’amitié, aux traits de caractère, à l’ambiance mélancolique (soutenue par un air lancinant d’harmonica, composé par Jean Wiener). Costume croisé, cravate, pochette, et mitraillette si besoin, Gabin en impose. C’est un caïd à l’ancienne, forçant le respect, mais pantouflard, presque dépassé par la nouvelle génération, sans foi ni loi et plus violente, incarnée par Lino Ventura. Le film cristallise très précisément le début de sa vieillesse, digne, pas encore caricaturale (celle du « pacha » patriarche ou président). Un dur au grand cœur qui argotise sans faillir, un séducteur pépère, valoches sous les yeux et traits empâtés par les années, encore capable d’envoûter une dame de la haute. Grâce à lui et aux autres comédiens (dont une certaine Jeanne Moreau, débutante, qui se prend une sacrée volée), grâce à sa mise en scène impeccable de sobriété, Jacques Becker réussissait là un classique du genre, dès sa sortie. Max-le-menteur et Riton viennent de réussir le coup de leur vie: voler 50 millions de francs en lingots d'or à Orly. Avec ce "grisbi," les deux gangsters comptent bien profiter d'une retraite paisible. Cependant, Rit ... |
TOUT LE MONDE DEBOUT, Frank Dubosc 2018, Frank Dubosc, Alexandra Lamy (sentimental sante)@@@Jocelyn, homme d'affaires en pleine réussite, est un dragueur et un menteur invétéré. Lassé d'être lui-même, il se retrouve malgré lui à séduire une jeune et jolie femme en se faisant passer pour un handicapé. Jusqu'au jour où elle lui présente sa soeur elle-même handicapée. TELERAMA Quelques traits d’humour épais à la Franck Dubosc, mais quelques jolies idées de scénario, aussi, et la présence d’une Alexandra Lamy lumineuse. Jocelyn drague tout le temps, par tous les moyens, en mentant comme un arracheur de dents. Au point de laisser croire à une fille canon qu’il est handicapé moteur. Problème : si elle s’intéresse à lui, c’est pour lui présenter sa sœur, réellement handicapée. Coincé dans son fauteuil roulant et son mensonge, Jocelyn guérira-t-il de son infirmité sentimentale ? Petite surprise : devenu réalisateur, Franck Dubosc s’est écrit un rôle qui diffère un peu de l’habituel crâneur imbu de lui-même. Le voilà, pour la première fois, séduit par l’amour (et une Alexandra Lamy lumineuse)… On excuse quelques traits d’humour épais devant la grâce d’un dîner aux chandelles dans une piscine. Et devant une jolie idée scénaristique qui honore l’intelligence des femmes et atteste d’un regard tendre et juste sur le handicap. Jocelyn, homme d'affaires en pleine réussite, est un dragueur et un menteur invétéré. Lassé d'être lui-même, il se retrouve malgré lui à séduire une jeune et jolie femme en ... |
TOUT LE MONDE IL EST BEAU TOUT LE MONDE IL EST GENTIL, Jean Yanne 1972 (comique)@@Selon `Radio plus près de Dieu', rien n'est conçu sans Dieu, surtout pas les shampoings, les produits de beauté, la vente des disques. Un animateur dénonce cette escroquerie à l'antenne, ce qui lui vaut d'être licencié. Il réapparaîtra sur de nouvelles ondes avec `Radio plus près de la Vérité'. TELERAMA « Grillé » par des collègues peu consciencieux, Christian Gerber, journaliste à Radio Plus, est mis au « placard ». Nommé « superviseur » des émissions, il est écœuré par la bêtise des programmes et quitte la station. Il revient à la radio par la grande porte et tente l’utopie d’une station-vérité, sans pub ni langue de bois. Il s’agit du premier film de Jean Yanne, et du meilleur : une satire assez cinglante des médias – ici, une grande radio périphérique, milieu que lui et son coscénariste Gérard Sire connaissaient bien – saisis entre commerce et conformisme, inculture et malhonnêteté. Bien sûr, l’acteur-cinéaste ne fait pas dans la dentelle et, se donnant le beau rôle, affiche une supériorité qui, dans les films suivants, deviendra franchement gênante ; quant au « filmage », on aurait du mal à le baptiser mise en scène. Mais le propos est souvent juste, et Jean Yanne parvient à saisir un peu d’air du temps, à montrer une France figée et peureuse, placée sous l’éteignoir pompidolien. Les comédiens font leur boulot, en bons chansonniers ou « sketch men » qu’ils ont parfois été, et on peut trouver du plaisir à ce jeu de massacre cinémato-radiophonique. Quelle autre œuvre s’est attaquée, de façon aussi crédible, aux médias hexagonaux et à leurs travers ? Selon `Radio plus près de Dieu', rien n'est conçu sans Dieu, surtout pas les shampoings, les produits de beauté, la vente des disques. Un animateur dénonce cette escroquerie à l'antenne, ce qui lui vaut d' ... |
TOUT SIMPLEMENT NOIR, Jean-Pascal Zadi et John Wax 2020 (societe comique)@@Un acteur raté de 40 ans, décide d'organiser la première grosse marche de contestation noire en France. Cependant, il est partagé entre l'envie d'être sur le devant de la scène et véritable engagement militant. Il fait des rencontres souvent étranges avec des personnalités influentes de la communauté et peut compter sur le soutien intéressé qu'il reçoit de Fary. TELERAMA Des acteurs pleins d’autodérision dans un faux documentaire qui envoie valser les clichés sur les Noirs et le communautarisme. Audacieux et mordant. À voir sur Canal+ et Arte. «Bonjour, je m’appelle Jean-Pascal, j’ai 38 ans et je suis en colère parce que la situation des Noirs dans ce pays est catastrophique… » Dans son petit appartement, il parle face caméra devant une équipe de télévision censée réaliser un documentaire sur son projet, une « grosse marche de contestation noire » place de la République, à Paris. Pendant que Jean-Pascal, acteur au chômage et activiste tout récent, cite Nelson Mandela, son épouse, blanche, entre dans le champ : « Tu as pensé à suspendre le linge ? » L’engagement, ce n’est pas simple. Être noir non plus, ne serait-ce que pour en donner une définition, comme le prouvent les rencontres successives de JP avec les personnalités influentes de la communauté qu’il sollicite pour soutenir son mouvement. Non seulement elles ne sont pas toujours sur la même longueur d’onde que lui, mais elles se demandent s’il ne serait pas un peu benêt… Cette fiction choisit donc la comédie, à la fois candide et hautement burlesque, pour un état des lieux de la visibilité des Noirs en France. Usant du principe du faux documentaire, elle compose un patchwork audacieux et envoie valser certains clichés à coups de saynètes qui en disent long sur le racisme, mais aussi sur le communautarisme. Le tout avec la belle complicité de vedettes en pleine autodérision. Noire n’est pas mon métier, proclamait l’essai collectif dirigé par la comédienne Aïssa Maïga. « Noir n’est pas ma seule identité », semble compléter le film avec un humour qui fait autant mouche que mal. Un acteur raté de 40 ans, décide d'organiser la première grosse marche de contestation noire en France. Cependant, il est partagé entre l'envie d'être sur le devant de la scène et véritable en ... |
TRUMANN SHOW Peter Weir 1998, Jim Carrey, Laura LinneyTruman Burbank mène une vie calme et heureuse. Il habite dans un petit pavillon propret de la radieuse station balnéaire de Seahaven. Truman Burbank mène une vie calme et heureuse. Il habite dans un petit pavillon propret de la radieuse station balnéaire de Seahaven. ... |
UN ETE 42, Robert Mulligan 1970, Jennifer O'Neill, Gary Grimes (sentimental)@@Hermie se souvient avec nostalgie de cet été 42 lorsqu'il avait 15 ans. Garçon timide et rêveur, il avait bien du mal à aborder les filles de son âge. Lorsqu'apparut dans sa vie Dorothy, une jeune femme dont le mari était à la guerre. TELERAMA Un film sur l'adolescence d'une autre époque . Une belle musique de Michel Legrand un peu répétitive, de la nostalgie de l'insouciance, un peu d'humour et d'amour des longueurs surtout la fin = un été 42 Hermie se souvient avec nostalgie de cet été 42 lorsqu'il avait 15 ans. Garçon timide et rêveur, il avait bien du mal à aborder les filles de son âge. Lorsqu'apparut dans sa vie Dorothy, une jeune fem ... |
UN PROPHETE, Jacques Audiard 2009, Niels Arestrup, Tahar Rahim (societe)@@@Condamné à 6 ans de prison, Malik El Djebena ne sait ni lire, ni écrire. À son arrivée en centrale, seul au monde, il paraît plus jeune, plus fragile que les autres détenus. Il a 19 ans. D'emblée, il tombe sous la coupe d'un groupe de prisonniers corses qui fait régner sa loi dans la prison. Le jeune homme apprend vite. Au fil des missions, il s'endurcit et gagne la confiance des Corses. TELERAMA Jacques Audiard signe un film de mafia brillant, extrêmement fin. L’éducation d’un petit voyou, en taule pour six ans : Malik apprend, s’adapte, trahit et prend le pouvoir… Brillantissime et ironique : Audiard allie réalisme, lyrisme et brio à l’américaine. Avec la révélation Tahar Rahim. Malik (Tahar Rahim, formidable et « césarisé ») aboutit en taule pour un petit larcin (six ans à tirer) et se fait aussitôt rosser et voler… Dans cette prison-là, ce sont les Corses qui font la loi. Et, justement, le plus influent d’entre eux, César Luciani (Niels Arestrup, génial en Don Corleone miniature), le choisit pour assassiner un gêneur, un donneur. Malik accepte. Il apprend. C’est fou ce qu’il accepte. C’est dingue ce qu’il apprend : l’alphabet, le corse, l’économie… Il se rend utile, il manipule, tisse des liens secrets, crée des réseaux parallèles. Peu à peu, il accède au pouvoir… Depuis Regarde les hommes tomber, son premier long métrage sorti en 1993, on connaît l’intérêt de Jacques Audiard pour des jeunes gens à la virilité angoissée (interprétés d’abord par Mathieu Kassovitz, puis par Romain Duris), fatalement poussés à « tuer le père » pour essayer de vivre, enfin. Dans Un prophète, c’est avec la même méticulosité, mais avec une légèreté inattendue, qu’il contemple la chorégraphie que semble dessiner, dans sa prison, son survivant obstiné. Sa maîtrise séduit et subjugue. À chaque instant, l’audace l’emporte, comme dans l’effrayante séquence de la fusillade où, assourdi par le crépitement des balles, Malik sourit pour la première fois. Heureux. Béat. Au-delà du bien et du mal. Sauvé et foutu… Condamné à 6 ans de prison, Malik El Djebena ne sait ni lire, ni écrire. À son arrivée en centrale, seul au monde, il paraît plus jeune, plus fragile que les autres détenus. Il a 19 ans. D'emb ... |
UNE GRANDE ANNEE, Ridley Scott, Russell Crowe, Marion CotillardMax Skinner, redoutable banquier d'affaires de la City, hérite de la propriété et du vignoble de son oncle, en Provence. Il se rend donc sur les lieux de ses vacances d'enfant. C'est à ce moment que Max apprend qu'il n'a plus de job. Il pose donc ses valises dans la très vieille demeure provençale. Son désir de vendre très cher la propriété doit s'incliner face à l'amère réalité : elle ne produit qu'une redoutable piquette. Max Skinner, redoutable banquier d'affaires de la City, hérite de la propriété et du vignoble de son oncle, en Provence. Il se rend donc sur les lieux de ses vacances d'enfant. C'est à ce moment que Max apprend q ... |
UNE SI BELLE FAMILLE, Colin NutleyDeux jeunes femmes célèbrent leur union dans la campagne suédoise, entourées de leurs proches. Enivrée de bonheur, Grace, la mère de l'une, vit une brève liaison dont les conséquences lui échappent. TELERAMA Dans la campagne suédoise, deux jeunes femmes, Sunny et Meja, ont organisé leur mariage et ont la chance de pouvoir célébrer cet heureux évènement accompagnés par un beau soleil. Tout paraît idyllique et se déroule pour le mieux, laissant entrevoir l'occasion de garder un bon souvenir de cette cérémonie. C'est sans compter sur la mère de Meja, Grace, qui décide de pimenter la situation comme à son habitude, et finit par voler la vedette aux deux heureuses élues. La splendide Helena Bergström joue Grace dans cette série suédoise dont la deuxième saison est prévue et qui a donné naissance à un film du même nom. Deux jeunes femmes célèbrent leur union dans la campagne suédoise, entourées de leurs proches. Enivrée de bonheur, Grace, la mère de l'une, vit une brève liaison dont les conséquences ... |
VA, VIS ET DEVIENS, Radu Mihaileanu 2005, Yael Abecassis, Roschdy Zem1984. Des centaines de milliers d'Africains de vingt-six pays frappés par la famine se retrouvent dans des camps, au Soudan. À l'initiative d'Israël et des États-Unis, une vaste action, l'opération Moïse, est menée pour emmener des milliers de Juifs d'Éthiopie (Falashas) vers Israël. Une mère chrétienne pousse son fils de 9 ans à se déclarer juif, pour le sauver de la famine et de la mort. L'enfant arrive en Terre sainte. 1984. Des centaines de milliers d'Africains de vingt-six pays frappés par la famine se retrouvent dans des camps, au Soudan. À l'initiative d'Israël et des États-Unis, une vaste action, l'opération Moïs ... |
VANAJA, Rajnesh Domalpalli 2006 (folklore)@@@Vanaja est un film dramatique en langue télougou de 2006 écrit et réalisé par Rajnesh Domalpalli sur une histoire qui a constitué sa thèse de maîtrise en beaux-arts à l'Université de Columbia. Vanaja est un film dramatique en langue télougou de 2006 écrit et réalisé par Rajnesh Domalpalli sur une histoire qui a constitué sa thèse de maîtrise en beaux-arts à l'Université ... |
VICTORIA, Jstine Triet 2016, Virginie Efira, Vincent LacosteVictoria Spick, avocate pénaliste en plein néant sentimental, débarque à un mariage où elle y retrouve son ami Vincent et Sam, un ex-dealer qu'elle a sorti d'affaire. Le lendemain, Vincent est accusé de tentative de meurtre par sa compagne. Seul témoin de la scène, le chien de la victime. Victoria accepte à contrecoeur de défendre Vincent tandis qu'elle embauche Sam comme jeune homme au pair. Le début d'une série de cataclysmes pour Victoria. TELERAMA Cette Victoria, dépressive, la quarantaine, est-elle l’héroïne d’une comédie ? Oui, car elle est burlesque, jusque dans ses dénis, cette avocate pénaliste, mère séparée de surcroît. Son baby-sitter la lâche, ses plans sexe tournent au fiasco, et son ex-mari divulgue une part de son intimité sur un blog. Et voilà que son meilleur ami, soupçonné d’avoir poignardé sa femme, lui demande de le défendre… Le trop-plein, la confusion des genres et des sentiments, le travail, la famille et l’amour entremêlés : tout cela était déjà dans La Bataille de Solférino , premier film de Justine Triet. Victoria, chronique qui varie les tempos, est plus écrit, plus accrocheur, dans la lignée de modèles hollywoodiens (Billy Wilder, Blake Edwards). Il offre des reflets justes du monde contemporain, entre rire, angoisse, addictions, quête narcissique et obligation de tout gérer et juger, en vitesse accélérée. On n’avait encore jamais vu Virginie Efira ainsi : baroque ou réservée, éclatante ou éteinte, conquérante ou amorphe. Victoria Spick, avocate pénaliste en plein néant sentimental, débarque à un mariage où elle y retrouve son ami Vincent et Sam, un ex-dealer qu'elle a sorti d'affaire. Le lendemain, Vincent est accusé ... |
VOLVER, Pedro Almodovar 2006, Penelope Cruz (societe)@@@Raimunda travaille et vit à Madrid avec son mari Paco et sa fille Paula. Sa soeur Sole habite à proximité et leur mère Irene, décédée il y a plusieurs années dans l'incendie d'une maison avec leur père, leur manque. Une ancienne voisine de leur ville natale rapporte qu'elle a vu le fantôme d'Irène. TELERAMA Volver, “revenir” en espagnol, retrace l’histoire de Raimunda et de sa famille dans la Mancha, terre natale de Pedro Almodóvar. Le cinéaste signe un magnifique film, où brille Penélope Cruz, reine coriace de ce récit d’amour et de pardon. En espagnol, volver signifie « revenir ». Un verbe dont les multiples sens hantent le film : revenir, pour le cinéaste Pedro Almodóvar, c'est filmer à nouveau la Mancha, sa terre natale. Revenir, pour Carmen Maura, c'est renouer avec un cinéaste dont elle a accompagné les débuts. Enfin, revenir, pour Irene, son héroïne, c'est resurgir d'entre les morts, dans le quotidien troublé de ses deux grandes filles, Sole et Raimunda. Dès la première scène, superbe, au cimetière, le deuil est à l'honneur. Celui des veuves et des orphelines, dans un mélange de ferveur et d'ardeur prosaïque. Tel est le fantastique selon Almodóvar : sentimental et terrien. Peu importe la vraie nature du fantôme d'Irene. Ce qui compte, ici, c'est la manière dont il s'incarne. Une magie immanente, présence de chair, tendre et triviale. Volver est, à ce titre, le rêve d'un fils qui a perdu sa mère et qui s'offre ce miracle : l'étreindre à nouveau. Etreindre pour apprivoiser la mort, apaiser la douleur et la colère, réparer ce qui peut l'être. Volver regorge ainsi de drames enfouis mais brûle d'optimisme. Un concentré de l'univers d'Almodóvar, pour l'humour, noir et décalé, pour la science du récit et pour l'amour des femmes. Parmi elles, Penélope Cruz empoigne le rôle de Raimunda avec une énergie farouche, une maturité qu'on ne lui connaissait pas. Elle apparaît transformée, Ciociara coriace, reine de ce récit d'amour et de mort. Une révélation. Raimunda travaille et vit à Madrid avec son mari Paco et sa fille Paula. Sa soeur Sole habite à proximité et leur mère Irene, décédée il y a plusieurs années dans l'incendie d'une mais ... |
WEST SIDE STORY, Robert Wise 1961, Rita Moreno, Natalie Wood, Richard Beymer, George Chakiris (musical)@@@Dans le West Side à New York, deux bandes s'affrontent : les Jets, Américains blancs dirigés par Riff, et les Sharks, immigrés portoricains dont le chef est Bernardo. Au cours d'un bal, Maria, la soeur de Bernardo, rencontre Tony, l'ancien chef des Jets. Alors qu'ils tombent amoureux, la rivalité entre les deux clans s'envenime. Bernardo tue Riff au cours d'une bagarre et meurt à son tour, poignardé par Tony. TELERAMA “ La rue est une scène où se noue l’intrigue éternelle d’une guerre de territoires. Tragédie passionnelle et désillusions du rêve américain. ” Dans le West Side à New York, deux bandes s'affrontent : les Jets, Américains blancs dirigés par Riff, et les Sharks, immigrés portoricains dont le chef est Bernardo. Au cours d'un bal, Mari ... |
Y TU MAMA TAMBIEN, Alphonso Cuaron 2001, Maribel VerduGael Garcia Bernal, Diego Luna (road movie)@Tenoch et Julio sont deux amis, en fin d'adolescence, insouciants, fêtards et dragueurs. Ils rencontrent Luisa, une cousine espagnole de Tenoch, à un mariage familial somptueux. Luisa, jeune trentenaire, est bouleversée quelques jours plus tard par des problèmes de couple. Sur une proposition de Tenoch et Julio, elle décide de les accompagner pendant quelques jours sur la côte du Pacifique. Durant ce road movie, le trio se forme, se cherche et d'une certaine manière se trouve. Mais Luisa semble cacher un malheur plus profond… TELERAMA Road movie, transition ou crépuscule, dans une bulle solaire et sensuelle. Un film émouvant. ” Tenoch et Julio sont deux amis, en fin d'adolescence, insouciants, fêtards et dragueurs. Ils rencontrent Luisa, une cousine espagnole de Tenoch, à un mariage familial somptueux. Luisa, jeune trentenaire, est bouleversée ... |