AVEC OU SANS TOI, Isabelle Caps-Kuhn 2024,Un jeune couple décide de vivre sur le mode de l’union libre. La romance survivra-t-elle aux écarts, même consentis ? Une belle fiction, à la fois douce et amère, sur la liberté d’aimer et la volatilité des sentiments. Après un tour du monde de trois ans, Adam retrouve sa famille accompagné de sa nouvelle petite amie Gwen, rencontrée lors de son périple. Inspiré par la vie privée de son frère Paul, Adam propose à Gwen une relation ouverte, où chacun est libre de rencontrer qui il veut. Pour ne pas s’opposer à son chéri, la jeune femme accepte. Mais lorsque le jeune homme entame une liaison avec une Française, l’expérience se transforme en un tourbillon d’émotions et d’amertume incontrôlables. Est-ce la jalousie que Gwen doit affronter ou la crainte de la solitude ? Les vertiges de l’amour (libre) Comment les sentiments peuvent-ils résister quand on les met en danger ? Le premier long métrage d'Isabelle Caps-Kuhn aborde avec délicatesse les vertiges de l’amour chez deux jeunes personnes qui se cherchent et ont du couple une vision non figée. Mais la détermination de Gwen à ne pas sombrer dans la jalousie est mise à l'épreuve, alors qu’Adam semble avoir plus de recul. Une jolie variation sur les faux-semblants sentimentaux au cours de laquelle chacun devra faire face à ses peurs et gagnera, parfois à ses dépens, en certitudes. Un jeune couple décide de vivre sur le mode de l’union libre. La romance survivra-t-elle aux écarts, même consentis ? Une belle fiction, à la fois douce et amère, sur la liberté d’aimer e ... |
HIMALAYA, l enfance d un chef, Eric Valli 1999 (documentaire)@@@Un village perdu du Dolpo, dans le nord-ouest de l'Himalaya, à 5.000 mètres d'altitude. Le vieux chef charismatique Tinlé, dont le fils aîné vient de mourir, refuse de laisser la conduite de la caravane de yaks à Karma, qu'il accuse d'être responsable de la mort de son fils. TELERAMA Le fils du chef d'un village isolé du Népal meurt subitement dans les hauteurs himalayennes. Le père du garçon, fou de rage et impuissant face à la douleur, accuse injustement son meilleur ami de l'avoir poussé à la faute et de porter la responsabilité de cette mort accidentelle. En réalité, ce jeune homme vigoureux est le seul capable de prendre la relève du défunt. Contre l'avis des sages, il s'engage alors sur les sentiers tortueux de l'Himalaya, accompagné par tous ceux qui lui font confiance. Parti pour quelques jours, le vieux chef revient et tente de le rejoindre, avec le reste des habitants. Une tempête de neige s'annonce, rendant leur entreprise hasardeuse... Un village perdu du Dolpo, dans le nord-ouest de l'Himalaya, à 5.000 mètres d'altitude. Le vieux chef charismatique Tinlé, dont le fils aîné vient de mourir, refuse de laisser la conduite de la caravane de ... |
KONG SKULL ISLAND, Jordan Vogt-Roberts 2017 (fantastique)@En 1973, Bill Randa monte tant bien que mal une équipe d'explorateurs pour se rendre sur une île reculée de l'océan Pacifique, surnommée Skull Island (l'île du crâne) découverte grâce au programme Landsat. Cependant, personne ne sait que l'île en question est le repère du légendaire King Kong. TELERAMA Les membres d’une expédition doivent affronter le maître respecté d’une île, un énorme singe, et des créatures étranges. Sans forcément d’originalité, ce nouveau remake décérébré de King Kong divertit. Pourquoi Hollywood revient-il, pour la énième fois depuis le classique de 1933, titiller Kong sur son île du Pacifique ? Pour recruter le gorille au rayon « monstres géants », après Godzilla, de Gareth Edwards (2014), et lui faire combattre le lézard en 2020, si tout va bien. Pas étonnant, donc, de voir le singe s’échauffer contre une gigantesque pieuvre devant les explorateurs. Comme le suggère la scène d’ouverture (l’affrontement entre un GI et un soldat nippon), Kong : Skull Island est la fusion improbable du film de kaijū, de la série B hollywoodienne et du roman d’aventures. C’est à la fois divertissant et totalement décérébré. En 1973, Bill Randa monte tant bien que mal une équipe d'explorateurs pour se rendre sur une île reculée de l'océan Pacifique, surnommée Skull Island (l'île du crâne) découverte grâ ... |
LA GRANDE MAGIE, Noémie Lvovsky 2023, Denys Podalides, Judith Chemla, François Morel (fabtaisie musical)@@Au début des années 1920, sur la côte française. Au bord de la rupture, un couple se rend à un spectacle de rue où la jeune épouse, Marta, accepte de se prêter au jeu d'un tour de magie. Epuisée par Charles, son mari insupportable, Marta profite de l'occasion pour prendre la poudre d'escampette... TELERAMA La femme d’un notable disparaît lors d’un tour de magie. Comment la faire revenir ? Drame, drôlerie, chansons, trivialité… Un film trop chargé qui manque de rythme. De la magie, des forains itinérants, la France des années 1920, un joli hôtel de villégiature au bord de la mer, une bien-aimée qui s’évanouit dans la nature… Diantre, en voilà de belles promesses ! Parmi les personnages, il y a Charles (Denis Podalydès), mari guindé, jaloux et fort désappointé. C’est lui dont l’épouse (Judith Chemla) a disparu, celle-ci ayant profité d’un tour de magie pour prendre la poudre d’escampette. En guise de réponse à l’exigence pressante de Charles de faire revenir immédiatement sa femme, le magicien bonimenteur (Sergi López) lui donne une petite boîte en disant qu’elle se trouve à l’intérieur. Mais il l’avertit : Charles ne doit l’ouvrir qu’à condition d’une absolue confiance en elle, sinon elle disparaîtra à jamais… Adaptée librement d’une pièce méconnue, publiée en 1948 par l’écrivain italien Eduardo De Filippo, La Grande Magie déborde d’atouts. Il y règne un état d’esprit bohème, un charme de guingois, une fantaisie généreuse, un plaisir des acteurs communicatif. La fable invite aussi à danser, puisqu’elle se compose aussi de petites chorégraphies et de chansons, finement mises en musique par Feu ! Chatterton. Reste que la réalisatrice des Sentiments a voulu exprimer trop de choses. Gaieté, drame, loufoquerie, folie, imaginaire, trivialité, variations autour de l’amour… Cela fait beaucoup et nuit à l’histoire, qui a tendance à se déliter et à s’éloigner de son fil principal, le plus intéressant : ce lien étrange et évolutif entre Charles et son épouse. Il manque, sans doute, à ce film qu’on aurait voulu aimer davantage, la densité et le rythme, conditions sine qua non pour l’étourdissement escompté. Au début des années 1920, sur la côte française. Au bord de la rupture, un couple se rend à un spectacle de rue où la jeune épouse, Marta, accepte de se prêter au jeu d'un tour de magie. ... |
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LE CLAN, Eric Fraticelli 2022, Eric Fraticelli, Denis Braccini (thriller corse)@@Après avoir raté lamentablement leur dernier coup, Belette, Fred, Achille et Max, quatre truands, veulent frapper un grand coup. En effet, c'est ni plus ni moins Sophie Marceau que le quatuor souhaite enlever et prendre en otage. Pour s'offrir un maximum de chances de réussir ce kidnapping, ils élaborent donc un stratagème minutieux. TELERAMA Bien loin d’être découragés par leurs échecs répétés, quatre malfaiteurs décident de frapper un grand coup en tentant de kidnapper Sophie Marceau. Après un coup foireux, quatre braqueurs corses totalement branquignols imaginent une opération de la dernière chance : kidnapper Sophie Marceau. Quelques scènes amusantes surnagent au milieu d’un océan de blagues consternantes. Éric Fraticelli surfe sur l’humour régionaliste et les bons sentiments pour nourrir une comédie « avé l’assent », légère comme un parpaing. Du moins les acteurs s’en donnent-ils à cœur joie… Malgré les séjours répétés derrière les barreaux, Belette, Achille, Max et Fred n'en démordent pas et restent convaincus d'être nés pour enchaîner les magouilles et les mauvais coups. Pourtant, une fois de plus, leur dernière idée lumineuse ne se déroule pas selon les plans établis, et le quatuor manque lamentablement la réalisation de son objectif. Las des menues malversations, ils décident de frapper un grand coup. En effet, c'est Sophie Marceau que la petite bande souhaite enlever et prendre en otage. Pour s'offrir un maximum de chances de réussir ce kidnapping, ils élaborent donc un plan minutieux... Après avoir raté lamentablement leur dernier coup, Belette, Fred, Achille et Max, quatre truands, veulent frapper un grand coup. En effet, c'est ni plus ni moins Sophie Marceau que le quatuor souhaite enlever et prendre en ota ... |
LE PEUPLE MIGRATEUR, Jacques Perrin, Jacques Cluzaud et Michel Debats 2001 (documentaire nature)@@@Les oiseaux survolent les plus beaux endroits de la planète : le Grand Canyon, New York, Paris, le Sahara, l'Himalaya... Dans un sens, vers le Nord, ils partent se reproduire. Ce sont les beaux jours. Puis ils retournent vers le Sud. Des milliers de kilomètres, d'obstacles, d'espoirs, de fatalités. Un périple dangereux pour les plus jeunes comme les plus habitués. Le même chaque année. TELERAMA Les oiseaux sont un défi pour le cinéma : comment être à la hauteur de leur liberté ? Ici, au prix d’un effort technique et logistique colossal, le pari est gagné, et le film, spectaculaire. On plane, avec la sensation d’une autre idée de la vie, pas seulement sauvage. Mais pour donner une structure à l’infiniment libre, des scansions thématiques un peu scolaires ont été imaginées (la reproduction, la chasse…), ou de petits scénarios qui, soudain, donnent au film une perfection trop trafiquée. Le Peuple migrateur garde pourtant une formidable capacité à émerveiller. Un seul regard finirait par s’épuiser, mais ils sont plusieurs à se relayer, Jacques Perrin, ses coréalisateurs et les chasseurs d’images qui ont travaillé en parallèle. C’est une sorte de marathon du ravissement devant des oiseaux qui sont de beaux athlètes et parfois aussi de très bons acteurs de comédie. Les oiseaux survolent les plus beaux endroits de la planète : le Grand Canyon, New York, Paris, le Sahara, l'Himalaya... Dans un sens, vers le Nord, ils partent se reproduire. Ce sont les beaux jours. Puis ils retournent vers le Sud. ... |
LES AVENTURES D ARSENE LUPIN, Jacques Becker 1957, Robert Lamoureux, Sandra Milo (policier)@Arsène Lupin, cambrioleur, signe deux vols à Paris puis se fait enlever sous l'ordre de Mina von Kraft, pour le compte de l'empereur Guillaume II. TELERAMALors d'une réception, un attaché d'ambassade italien éblouit la haute société, et plus particulièrement la baronne Mina von Kraft, par ses talents de danseur. L'homme n'est autre que le célèbre cambrioleur Arsène Lupin. Après son départ, on constate la disparition de deux tableaux de maître. Déguisé en viticulteur bordelais, Lupin dérobe plus tard une collection de pierres précieuses, mais il est dénoncé par une complice involontaire. Lupin est arrêté, et libéré après un coup de fil. La belle Mina fait alors enlever le gentleman-cambrioleur et l'oblige à travailler pour le compte de Guillaume II, l'empereur d'Allemagne, qui le charge de vérifier l'inviolabilité de son coffre-fort... Arsène Lupin, cambrioleur, signe deux vols à Paris puis se fait enlever sous l'ordre de Mina von Kraft, pour le compte de l'empereur Guillaume II. TELERAMALors d'une réception, un attaché d'ambassade ita ... |
MAESTRO(S), Bruno Chiche 2022, Yvan Attal, Pierre Arditi, Miou Miou (musicla)@@Chez les Dumar, on est chef d'orchestre de père en fils: François, le patriarche, achève une longue et brillante carrière internationale, tandis que Denis, le fils, vient de remporter une énième Victoire de la Musique Classique. TELERAMA Digne héritier de son célèbre père, un chef d’orchestre apprend, atterré, qu’il doit annoncer une mauvaise nouvelle à ce dernier suite à une méprise. Les relations père-fils sont ici analysées sous l’angle de la musique. Tout est dans ce « s » entre parenthèses puisque, chez les Dumar, le père et le fils sont tous les deux de grands chefs d’orchestre, avec des conceptions différentes de leur art. Une énorme bourde sert de ressort un peu commode au scénario : une secrétaire confond papa et son rejeton et annonce au premier au lieu du second qu’il a été choisi pour diriger l’orchestre de la Scala de Milan… La tradition versus la modernité, la filiation compliquée, l’orgueil masculin… Cette comédie dramatique déroule sa partition sans surprise, mais on peut trouver du plaisir dans la confrontation d’Yvan Attal et Pierre Arditi. Le numéro de ce dernier, en pater susceptible qui refuse de céder la place, donne toute sa résonance au titre. Chez les Dumar, on est chef d'orchestre de père en fils: François, le patriarche, achève une longue et brillante carrière internationale, tandis que Denis, le fils, vient de remporter une énième Vic ... |
MAESTRO, Bradley Cooper 2023, Bradley Cooper, Carey Mulligan (bio sentimental)@@@Le chef d'orchestre et compositeur américain Leonard Bernstein tombe sous le charme de l'actrice costaricienne Felicia Montealegre lors de leur rencontre en 1946. Cet amour complexe est aussi grandiose que téméraire. TELERAMA L’acteur et réalisateur de “A Star is Born” entre cette fois dans la peau du compositeur de génie de “West Side Story”. Entre création et vie privée, Cooper a le bon goût de faire briller une Carey Mulligan déchirante. r Très Bien Cinq ans après sa revisite folk du classique A Star is Born, Bradley Cooper embrasse goulûment le genre casse-binette du biopic avec Maestro, présenté en compétition officielle sous pavillon Netflix à la 80e Mostra de Venise en septembre et désormais disponible sur la plateforme. Soit l’histoire d’un géant, le compositeur et chef américain Leonard Bernstein (1918-1990), auquel Cooper lui-même prête sa fougue et ses yeux bleus. L’acteur-réalisateur fait le show à la hollywoodienne, avec prothèse nasale, mimétisme millimétré, préparation monstre (il fait illusion tant au piano qu’à la baguette, en particulier lors d’une longue séquence de direction d’orchestre oscillant entre possession et performance sportive) et bénédiction des héritiers, qui ont ouvert leur maison de famille. Franchement ? Ça marche. Du coup de fil qui a changé sa destinée en 1943 – un chef malade et hop, voilà l’assistant appelé au pupitre du Philharmonique de New York – à la mort de son épouse Felicia Montealegre, Maestro survole la légende sur trois décennies, entre success et love story pas gnangnan. Pour y parvenir, le scénario alterne ellipses longue durée et plongées signifiantes dans l’intimité du couple formé par le musicien – dont le film révèle l’homosexualité dès le début – et la comédienne, mère de leurs trois enfants. S’il est évidemment question de travail et de création, c’est bien ce compagnonnage au long cours, parfois transformé en triangle des Bermudes par un gars à joli minois, qui passionne Cooper. Après Lady Gaga, il offre cette fois un rôle en or à la merveilleuse Carey Mulligan (Promising Young Woman, She Said), pas là pour jouer les utilités – mais pour faire pleurer nos yeux, ça oui. Cumulant les casquettes (il est aussi producteur, avec Scorsese et Spielberg, c’est chic), Bradley Cooper assure en homme-orchestre, notamment dans une première partie très enlevée qui s’autorise des embardées du côté de la comédie musicale. Les scènes de réception mondaines rendues dans leur brouhaha joyeux, les raccourcis stylisés (où le protagoniste passe, par exemple, directement de sa chambre à une loge de Carnegie Hall), autant de réussites qui vous embarquent pour deux heures neuf de mélo en musique. La Deuxième de Mahler, West Side Story, la Mass, composée pour Kennedy… évidemment, la bande originale, sublime et familière, contribue à ce tourbillon d’émotion. In fine, Maestro en fait beaucoup, peut-être trop, mais trouve la note juste dans l’attention qu’il porte à Felicia et à sa place essentielle, fut-elle en coulisse Le chef d'orchestre et compositeur américain Leonard Bernstein tombe sous le charme de l'actrice costaricienne Felicia Montealegre lors de leur rencontre en 1946. Cet amour complexe est aussi grandiose que téméraire. |
MON CHIEN STUPIDE, Yvan Attal 2018, Yvan Attal, Charlotte Gainsbourg (comique)@Un énorme chien mal élevé décide de s'installer chez un père de famille en pleine crise de la cinquantaine. Si ce dernier s'en réjouit, sa femme et ses enfants ne voient pas les choses du même oeil. TELERAMA Une adaptation poussive de John Fante, changée en autofiction. L’humour régressif visé par Yvan Attal tourne souvent à la plate vulgarité. Yvan Attal vise un humour régressif à l’américaine pour cette transposition française du roman éponyme de John Fante (paru aux États-Unis en 1986). Mais il n’obtient souvent que de la plate vulgarité — ce père qui répète à l’envi que son grand fils « aime les culs », quand une fois aurait suffi. Le sujet principal est la crise existentielle d’un romancier-scénariste (Attal, donc) velléitaire, marié depuis un quart de siècle à la même femme, avec laquelle il a eu quatre enfants. L’homme tient les siens pour responsables de son impuissance à créer et rêve de tout plaquer, mais ce sont les autres qui partent. Le film se veut ainsi la chronique d’une famille en voie d’éparpillement, dans la lumière de la côte basque la plus chic. Entre les lignes de l’adaptation, l’acteur-réalisateur flirte avec l’autofiction, après Ma femme est une actrice (2001) et Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants (2004), deux comédies où il mettait déjà en scène son couple avec Charlotte Gainsbourg. Mais Mon chien Stupide s’enlise inexorablement dans les banals rebondissements adultères, sans émotion. Difficile de compatir aux souffrances de l’homme qui ne parvient pas à se décider entre sa grande maison d’architecte près de Biarritz et une installation à Rome, dans les parages de la Villa Médicis… Un énorme chien mal élevé décide de s'installer chez un père de famille en pleine crise de la cinquantaine. Si ce dernier s'en réjouit, sa femme et ses enfants ne voient pas les choses du même ... |
NICOLAS ET ALEXANDRA, Franklin J. Schaffner 1971, Michael Jayston, Janet Suzman (histoire bio)@@Lorsque le tsar Nicolas épouse la princesse allemande Alexandra, le mariage s'avère impopulaire auprès du peuple russe, une situation qui ne s'améliore pas lorsqu'elle donne naissance à quatre filles. Lorsqu'elle met enfin au monde un fils, l'hémophilie aiguë du nourrisson ne peut être contrôlée que par les pouvoirs du moine fanatique Raspoutine. TELERAMA En Russie, 1904. Le Tsar Nicolas II et son épouse Alexandra découvrent que leur fils Alexis est hémophile. Les médecins étant impuissants à le guérir, Alexandra fait appel à Raspoutine, un moine paysan, aux moeurs scandaleuses, qui réussit à maîtriser plusieurs hémorragies d'Alexis. Alexandra et Nicolas subissent rapidement l'influence de cet étrange personnage. Nicolas, tourmenté par la maladie de son fils, commet plusieurs maladresses politiques. La guerre avec le Japon s'avère ruineuse pour le pays et, restant distant de son peuple, il ne comprend pas la montée révolutionnaire. En 1917, il abdique et est transféré avec sa famille en Sibérie, où ils seront exécutés le 16 juillet 1918... Lorsque le tsar Nicolas épouse la princesse allemande Alexandra, le mariage s'avère impopulaire auprès du peuple russe, une situation qui ne s'améliore pas lorsqu'elle donne naissance à quatre filles. Lors ... |
PIECE MONTEE, Denys Granier-Deferre 2010, Clémence Poésy, Jérémie Renier (societe)@@Bérengère et Vincent se marient dans le respect des traditions bourgeoises. Selon la coutume, familles et amis se réunissent à la campagne par une belle journée de printemps. Journée joyeuse pour certains, douloureuse pour d'autres, en tous les cas déterminante et inoubliable pour tous. Comme les liens du sang ne sont pas toujours ceux du coeur, cette journée va vite devenir l'heure de vérité, toute génération confondue. TELERAMA Plutôt réussi, entre méchanceté et mélancolie. Le couple Jean-Pierre Marielle-Danielle Darrieux pique la vedette aux autres. Sauf à Clémence Poésy, si gracieuse. Pour un cinéaste, un mariage, c’est toujours un casse-tête. Denys Granier-Deferre s’en sort en zigzaguant plus ou moins élégamment parmi les convives. Dans les noces de cinéma, comme dans les vraies, d’ailleurs, il y a les convives qu’on apprécie et les autres. Ici, on aime Clémence Poésy, gracieuse dans sa robe de mariée. Hélène Fillières, qui drague les esseulés. Léa Drucker, s’apercevant soudain qu’elle n’aurait pas dû épouser Christophe Alévêque, qui joue intelligemment les imbéciles... Mais c’est un vieux couple qui, insensiblement, s’empare du film pour y faire naître une émotion imprévue. Sur un banc, la nuit, Danielle Darrieux murmure des mots d’amour à Jean-Pierre Marielle, l’homme qu’elle n’a jamais oublié. Ce pourrait être ridicule, mais non, grâce à eux, tout devient beau, et doux, et triste, et fou... Bérengère et Vincent se marient dans le respect des traditions bourgeoises. Selon la coutume, familles et amis se réunissent à la campagne par une belle journée de printemps. Journée joyeuse pour ce ... |
POPULAIRE, Regis Roinsard 2012, Romain Duris, Déborah François (comique)@@Printemps 1958. Rose Pamphyle, 21 ans, vit avec son père, veuf bourru qui tient le bazar d'un petit village normand. Elle doit épouser le fils du garagiste et est promise au destin d'une femme au foyer docile et appliquée. Mais Rose ne veut pas de cette vie. Elle part pour Lisieux où Louis Echard, 36 ans, patron charismatique d'un cabinet d'assurances, cherche une secrétaire. Un film de: Régis Roinsard. TELERAMA Printemps 1958. Rose Pamphyle, 21 ans, vit avec son père, veuf bourru qui tient le bazar d’un petit village normand. Une histoire d’amour un peu désuète et pourtant on ne peut que tomber sous le charme de ce film. Pour évoquer ce divertissement rétro, il faut ressortir de leur housse des mots démodés comme « bath », « chic » ou « épatant »… Avec son nom parfumé et désuet, Rose Pamphyle est la parfaite héroïne de 1958, blonde, fraîche et naïve. Elle ne pense qu’à devenir secrétaire, le métier « moderne » par excellence. Une petite annonce la mène dans le bureau de Louis Échard, agent d’assurances. Un archétype, lui aussi. Macho en costard noir impeccable, il a l’air échappé de la série Mad Men. Rose a un don insolite. Elle tape à la machine plus vite que son ombre. Une telle habileté vaut de l’or dans les concours de dactylos qu’on organise alors. Épaté, Louis Échard s’improvise entraîneur… Dans cette comédie fringante, les décors et le design jouent la carte de la nostalgie. D’où un plaisir vintage mais pas vieillot, qui emprunte la candeur et le piquant des romances « populaires » de l’époque — En effeuillant la marguerite ou encore Papa, maman, la bonne et moi. Derrière la légèreté du sujet se cache pourtant une histoire d’émancipation féminine, dans laquelle Romain Duris déborde de charme, sans oublier Déborah François qui s’impose, avec sa frimousse malicieuse, sa vivacité de suffragette. Printemps 1958. Rose Pamphyle, 21 ans, vit avec son père, veuf bourru qui tient le bazar d'un petit village normand. Elle doit épouser le fils du garagiste et est promise au destin d'une femme au foyer docile et appliqué ... |
RIO LOBO, Howard Hawks 1970, John Wayne, Jorge Rivero (western)@@Pendant la Guerre de Sécession, le Capitaine Cordona et ses hommes attaquent un train d'or qui est sous la responsabilité du Colonel McNally. Au cours de l'opération, ils tuent un jeune officier. McNally, qui le considérait comme son fils, jure de le venger. TELERAMA Pendant la guerre de Sécession, un colonel perd le contrôle d’un chargement d’or destiné aux Nordistes. La paix sonnera l’heure de sa vengeance. C’est le film des adieux : ceux de Howard Hawks au cinéma et ceux du western dit classique, qui se fait pour l’occasion étonnamment féministe et vibrant. q Bien Un colonel nordiste, Cord McNally, s’allie à un ancien ennemi sudiste pour démasquer un traître. Il emmène dans son équipée trois femmes animées d’un désir de revanche et un vieillard à la gâchette facile. Ils retrouvent le scélérat, accompagné d’un shérif corrompu… Le dernier film de Howard Hawks est l’ultime volet d’une trilogie entamée avec Rio Bravo et poursuivie par El Dorado. Sévère avec lui-même, le cinéaste a critiqué le résultat, pestant contre des acteurs jugés par lui médiocres (le Mexicain Jorge Rivero, ancien nageur de compétition) ou capricieux (Jennifer O’Neill). Mais Rio Lobo souffre davantage d’un scénario un peu répétitif et d’un humour assez épais, frôlant la sénilité — Jack Elam et son rhumatisme articulaire, qui pastiche lourdement le mythique Stumpy, joué par Walter Brennan dans Rio Bravo. Malgré tout, dominé par la présence de John Wayne, d’autant plus charismatique qu’il accepte l’âge et les blessures, le film est purement « hawksien » : un individu y catalyse les énergies et les volontés d’un groupe, aide au dépassement de soi et à l’accomplissement du devoir. On prend encore plaisir à suivre ce western crépusculaire, testament d’un immense metteur en scène. Pendant la Guerre de Sécession, le Capitaine Cordona et ses hommes attaquent un train d'or qui est sous la responsabilité du Colonel McNally. Au cours de l'opération, ils tuent un jeune officier. McNally, qui le consid& ... |
SARAJEVO MON AMOUR, Jasmila Žbanić 2005, Mirjana Karanović, Luna Zimic Mijovic (sentimental histoire)@@@Dans le Sarajevo de l'après-guerre, une mère célibataire tente de réunir l'argent nécessaire pour payer une excursion scolaire pour sa fille de 12 ans. TELERAMA La neige, à Sarajevo, recouvre d'innombrables cicatrices. Celles de la ville, personnage à part entière du film, au hasard des ruines qui s'y attardent. Mais aussi, bien sûr, celles de ses habitants. Esma habite Grbavica, un quartier populaire, et y élève seule Sara, sa fille de 13 ans. Le soir, elle travaille comme serveuse dans une boîte de nuit. Jasmila Zbanic capte d'emblée une mélancolie diffuse dans la grisaille de ce quotidien. C'est le trauma d'une société tout entière qu'elle nous présente, avec une poignante délicatesse. Cette maîtrise, étonnante pour un premier long métrage, lui a d'ailleurs valu un ours d'or au festival de Berlin, en 2006. Esma, femme forte et touchante (Mirjana Karanovic, actrice fétiche de Kusturica), a un secret, atroce. On le devine à ses dérobades, dès que sa fille (la jeune Luna Mijovic, parfaite en chaton écorché vif) tente d'en savoir un peu plus sur un père mort « en héros » pendant la guerre. Vies brisées, fantômes innombrables et exils intérieurs hypothèquent l'avenir. A travers ses héroïnes, Jasmila Zbanic s'interroge sur la condition de victime. Quand et comment peut-on cesser de l'être ? Est-ce incurable ou, pire, transmissible ? Le constat est sombre. Pauvreté, mafia, dépression, Sarajevo survivante est malade de tout ce gâchis. Mais le tableau se nuance de tendresse et d'énergie. En un mot : d'espoir. Le film plaide plutôt en faveur de la mémoire. Il ne s'agit ici ni de vengeance (les bourreaux d'hier comptent moins que les traces qu'ils ont laissées), ni d'oubli, mais de vérité, condition indispensable de toute guérison. Dans le Sarajevo de l'après-guerre, une mère célibataire tente de réunir l'argent nécessaire pour payer une excursion scolaire pour sa fille de 12 ans. TELERAMA La neige, à Sarajevo, re ... |
TAR, Todd Field 2022, Cate Blanchett, Nina Hoss (drame psychologique)@@Lydia Tár, cheffe avant-gardiste d'un grand orchestre symphonique allemand, est au sommet de son art et de sa carrière. Le lancement de son livre approche et elle prépare un concerto très attendu de la célèbre Symphonie n° 5 de Gustav Mahler. Mais, en l'espace de quelques semaines, sa vie va se désagréger d'une façon singulièrement actuelle. En émerge un examen virulent des mécanismes du pouvoir, de leur impact et de leur persistance dans notre société. TELERAMA Une cheffe d’orchestre au sommet de la gloire perd pied lorsqu’elle est accusée de harcèlement. L’Américain Todd Field signe un film tendu et hanté, d’une maîtrise folle. s Bravo Le scénario de Tár, lisible en anglais sur Internet (une œuvre obsédante pousse à ce genre de curiosité), s’ouvre par un avertissement de l’auteur à ses producteurs : « Sur la base de la pagination, on peut raisonnablement estimer la durée totale du film à bien moins de deux heures. Cependant, ce ne sera pas un film raisonnable. » À l’arrivée, le troisième long métrage de l’Américain Todd Field fait 2 heures 38 sans qu’on lui en tienne rigueur — c’est toujours moins long qu’Avatar — et tient sa plus belle promesse : se montrer déraisonnable. Tár impressionne d’abord par sa maîtrise formelle, synonyme ici de contrôle, au point de sembler fabriqué du même béton froid que le loft berlinois de l’héroïne. Mais c’est pour mieux se fissurer, puis basculer imperceptiblement dans l’étrangeté et, même, le surnaturel. C’est le récit d’une chute, celle de Lydia Tár (extraordinaire Cate Blanchett), cheffe d’orchestre d’un ensemble symphonique allemand. Le début la saisit au sommet de la gloire, dans un montage alterné virtuose d’une master class, où un (vrai) journaliste du New Yorker déroule son CV d’exception, et des préparatifs d’une photo destinée à illustrer la pochette de son prochain album chez Deutsche Grammophon, un enregistrement public de la 5ᵉ Symphonie de Mahler. Le couronnement de sa carrière. Les scènes captivent par leur durée, les dialogues étourdissent, le recours au jargon musical — « Très punkt kontrapunkt » ! — risque à chaque instant la pédanterie, mais crée un effet de réel rare, tant, ailleurs, le cinéma regarde souvent le travail de loin, en arrière-plan flou. Minutieusement, Todd Field dessine l’univers sur lequel règne sa talentueuse diva. L’épouse, Sharon (Nina Hoss), premier violon, qui ferme les yeux sur les infidélités. L’assistante effacée, Francesca (Noémie Merlant), contrainte de servir le thé en attendant de tenir la baguette à son tour. Le rival qui mendie des conseils, le vieux mentor qui prodigue les siens, l’orchestre obéissant au doigt et à l’œil, la fan éperdue tentant le flirt… Admiration et servilité à tous les étages. Et puis la dégringolade, donc. Lydia, accusée de harcèlement sexuel après le suicide d’une ancienne protégée, voit tout le monde lui tourner le dos. Au sein de l’orchestre, en trois, quatre plans, son sort est plié. Comme sa protagoniste, Todd Field a l’art du tempo, des ruptures. De duper son public, aussi. Dans Little Children, en 2006, il filmait Kate Winslet en Bovary de banlieue résidentielle, mais un personnage secondaire, un pédocriminel à sale gueule, dérangeait durablement, tant le voisinage que le spectateur. Disparu des radars depuis seize ans, le cinéaste resurgit pour signer le grand film contemporain sur la cancel culture (« culture de l’annulation ou culture de la dénonciation ») — du moins en apparence. Une scène mémorable oppose ainsi Lydia à un étudiant, noir et queer, de la Juilliard School, un conservatoire américain prestigieux, au motif qu’il refuse de s’intéresser à ce vieux misogyne blanc de Bach. « Malheureusement, les architectes de votre cerveau semblent être les réseaux sociaux », l’achève la cheffe. Tár, une charge anti-woke ? C’est un leurre. Tout comme le fait qu’une femme incarne la prédation, contre toute logique statistique, ne constitue pas, en l’espèce, une attaque anti-féministe. On peut choisir, par exemple, d’y lire un questionnement un peu daté : le deuxième sexe doit-il embrasser les codes des hommes de pouvoir, y compris la violence, pour figurer enfin sur la photo ? Obsédée par son désir de reproduire à l’identique une pochette du chef Claudio Abbado, l’héroïne adopte les mêmes vêtements, travaille la même pose, avec une application maniaque. « Je suis le père de Petra », se présente-t-elle plus tard, en allemand, à une gamine harcelant la sienne à l’école, avant de la menacer : « Je te punirai. » Écrit pour Cate Blanchett, dont on se souvient qu’elle fut Bob Dylan chez un autre Todd (Haynes) dans I’m Not There (2007), le rôle profite de la prestance hiératique de l’Australienne à voix grave, étrangère aux minauderies communes. Cependant la variation sur le genre n’est qu’une clé parmi cent autres. Car s’il évite, grâce à Lydia, la banalité du mâle dominant, largement explorée ailleurs depuis le mouvement #MeToo, le réalisateur contourne surtout le piège du film à message pour ouvrir des abymes et dérégler la réalité. En effet, Todd Field — qui jouait, tiens donc, le pianiste de jazz dans Eyes Wide Shut (1999), de Stanley Kubrick — réussit une odyssée mentale, passionnante car indécidable, dans laquelle d’impossibles bizarreries s’accumulent jusqu’à faire douter de ce que vit Lydia. Tourmenté par la culpabilité, la terreur d’une artiste qui craint de tout perdre, de mourir peut-être, Tár l’est également par une présence fantastique. Qui lance l’infernal tic-tac du métronome en pleine nuit ? Quelle femme hurle dans le parc lorsque la musicienne fait son jogging ? A-t-on vraiment entraperçu une silhouette rousse, là, derrière le piano ? Mieux qu’un énième drame sociétal, un film de fantômes mis en scène par un revenant… Nous voilà hantés pour de bon. On pourrait consacrer un visionnage de Tár à l’observation exclusive des mains de Cate Blanchett. La manière dont elle s’agrippe discrètement au bras d’un fauteuil pour arrêter un léger tremblement, au début d’une master class. Son art d’appuyer chacun de ses propos de gestes étonnants, de caresser une partition, de chasser des poussières imaginaires de sa veste sur mesure. C’est sa main qu’embrasse une jeune violoncelliste reconnaissante, comme à un prêtre ou un parrain de la mafia. Sa main qui se transforme en flingue, onomatopées à l’appui, pour recadrer ses musiciens sur une mesure de la 5ᵉ Symphonie de Mahler. Récompensée à la Mostra de Venise, aux Golden Globes et sans doute bientôt aux Oscars, son interprétation tient à la fois du travail (manuel) et du miracle. Si Maradona était « la Main de Dieu », alors Blanchett lui vole le titre. Lydia Tár, cheffe avant-gardiste d'un grand orchestre symphonique allemand, est au sommet de son art et de sa carrière. Le lancement de son livre approche et elle prépare un concerto très attendu de la cél ... |