Si seulement les gens qu'on aime pouvaient se voir de la façon dont on les voit.
Mark SLOAN - Grey's Anatomy
Gustave COURBET - l'atelier du peintre 1855
L'immense Atelier est sans doute la composition la plus mystérieuse de Courbet. Celui-ci donne malgré tout quelques clefs de lecture : "C'est le monde qui vient se faire peindre chez moi" précise-t-il, "à droite, tous les actionnaires, c'est à dire les amis, les travailleurs, les amateurs du monde de l'art. A gauche, l'autre monde de la vie triviale, le peuple la misère, la pauvreté, la richesse, les exploités, les exploiteurs, les gens qui vivent de la mort".
Dans cette vaste allégorie, véritable tableau-manifeste, chaque figure représente donc une valeur distincte. Au milieu de tout cela, Courbet lui-même, accompagné de figures bienveillantes : une femme-muse, nue comme la Vérité, un enfant et un chat. Au centre de tout, le peintre se pose comme médiateur. Courbet affirme ainsi la fonction sociale de l'artiste dans une vaste scène aux dimensions de la peinture d'histoire.
Face au rejet de sa toile, destinée à l'Exposition Universelle de 1855, Courbet construit à ses frais un "Pavillon du réalisme". En marge de l'événement officiel, il y organise sa propre exposition, dans laquelle figure également Un enterrement à Ornans, afin que toute la société ait accès au travail de l'artiste.
Huile sur toile H. 361 ; L. 598 cm Grand Palais (Musée d'Orsay)
Illustr musicale: Robert SCHUMANN - concerto pour piano op54 - allegro (extr) 1845
En 1841, Schumann écrit une Phantasie pour piano et orchestre, conçue selon ses propres termes comme « un juste milieu entre symphonie, concerto et grande sonate ». C'est cette Phantasie qui deviendra, quatre ans plus tard, le premier mouvement de son concerto. C'est d'ailleurs le seul concerto pour piano que le compositeur allemand acheva, trois projets antérieurs étant restés inachevés.