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WONDER WOMAN, Patty Jenkins 2017, Gal Gadot, Chris Pine (science fiction fantastique)@@



WONDER WOMAN, Patty Jenkins 2017, Gal Gadot, Chris Pine (science fiction fantastique)@@
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WONDER WOMAN, Patty Jenkins 2017, Gal Gadot, Chris Pine (science fiction fantastique)@@ ()

Peu de temps après la mort de Superman, Diana Prince se rend à son travail au musée du Louvre, à Paris. Sur place, elle reçoit un colis de Wayne Enterprises et découvre que c'est la photo d'elle-même et de quatre hommes prise pendant la Première Guerre mondiale en Belgique. Il y a également un mot de la part de Bruce Wayne. Il l'informe qu'il s'agit de l'originale (que Wayne retrouva après l'emprisonnement de Lex Luthor) et lui demande de lui raconter un jour l'histoire de cette photo. Cela incite Diana à se remémorer son passé.

TELERAMA
Wonder Woman a enfin son film rien qu’à elle ! Et elle dépote, sous les traits de Gal Gadot, Amazone “sauveuse” du monde pendant la Première Guerre mondiale.

Pour les plus chenus d’entre nous, Wonder Woman, c’était Lynda Carter, la jolie brune de la télé, en maxi-culotte lycra étoilée et bottes du père Noël, qui ne pouvait pas sauver le monde sans faire frénétiquement la toupie à chaque fois. Mais pour les geeks du monde entier, Wonder Woman est avant tout l’une des super-héroïnes stars du catalogue DC Comics. Une Amazone divine – à tous les sens du terme – vouée à la défense de l’humanité.

Oublions donc la vieille série télé des années 70 et ses effets spéciaux bricolés au fond du garage. La Wonder Woman 2.0 est sortie toute armée de l’univers des BD originelles, et n’en est pas à sa première apparition. Dans Batman vs Superman, le blockbuster précédent des écuries DC, elle avait déjà fait un petit tour de présentation, façon bal des débutantes, les torgnoles et le fouet magique en plus. Mais le film était tellement mauvais que Diana (son petit nom dans le civil) n’avait pas vraiment marqué nos mémoires.

Cette fois, elle a donc son film pour elle toute seule. Un gros : presque deux heures et demie de moyens spectaculaires, pour ne pas dire olympiens, étant donné les racines mythologiques de la belle. À ce propos, les séquences d’introduction font peur : si l’enfance de notre wonder-héroïne dans une île gréco-édénique peuplée de guerrières en cuirasse sexy (dont Robin Wright, dans un improbable rôle de générale d’heroic fantasy à poigne) n’atteint pas les sommets de kitsch-mardi gras de la série, elle vaut son pesant de myrrhe et d’hydromel. Cachées dans leur Club-Med unisexe, les amazones montent la garde sur le monde, pour le protéger de la malveillance d’Arès, Dieu de la guerre, bien décidé à pervertir et à éradiquer l’humanité.

Créature somptueuse, comédienne radieuse
Manifestement, elles négligent un peu le boulot, parce qu’en dehors de leur bulle magique, ladite humanité s’étripe joyeusement. On est en 14-18, et le film ne démarre vraiment que lorqu’un espion américain se crashe sur l’île, et entraîne la jeune déesse dans une Europe ravagée.

C’est parti pour deux heures d’aventures trépidantes, du centre enfumé de Londres à la boue des tranchées, d’une séquence comique (non, Diana, on ne peut pas se trimballer avec une énorme épée et une slip d’airain dans l’Angleterre de 1918) à des combats spectaculaires. Mais le charme de ce divertissement moins sombre que les précédents films de la franchise DC, plein d’humour et de respirations, tient au charisme de l’interprète, Gal Gadot. Créature somptueuse et néammoins sensible, comédienne radieuse, elle est filmée comme une désirable icône humaniste, plutôt que comme un objet sexuel.

Présent tout au long du film – et notamment à travers l’incompréhension totale de Wonder Woman pour un monde dominé par les mâles – le féminisme est aussi dans l’œil de la réalisatrice, attachée à construire un personnage aussi solide que séduisant. Face à Gal Gadot, Chris Pine tient bien le choc, en « simple humain » dépassé par les événements. Peu importe, dès lors, que le message pacifiste soit presque aussi naïf que l’héroïne à ses débuts, que les personnages secondaires (y compris les méchants) ne servent pas à grand-chose, ou que le film soit trop long d’environ trois explosions et deux bagarres. Wonder Woman a un bel avenir chez DC, et c’est déjà notre préférée.


(edit IPTC)