Photographe doué et solitaire, Antoine vit au jour le jour. À sa manière décalée, il s'occupe souvent de Matéo, l'enfant de six ans de sa voisine, son seul ami. Un matin, des notes de musique attirent son attention. Dans l'immeuble d'en face, en contrebas, une jeune fille joue du piano avec énergie. Antoine commence à la photographier. Un soir, elle monte sur le toit, danse et tombe. Antoine lui porte secours et la transporte aux urgences.

TELERAMA
Un film maladroit qui n’affronte pas la noirceur de son propos malgré la belle mélancolie de Benoît Poelvoorde.

Soudain, le solitaire Antoine entend la voisine jouer du Chopin et sa vie s'éclaire. Cette entrée en matière carrément caricaturale n'est que la première maladresse d'un film qui trébuche sur tout. Après avoir fait se percuter voisin et voisine, le récit se répète. La pianiste suicidaire se révèle un personnage inconsistant, artificiel. La fascination qu'elle est censée exercer est difficile à comprendre : pour Antoine, spectateur de l'existence des autres (il est photographe), la jeune femme devient la raison d'être qui lui manquait.

Benoît Poelvoorde sauve son rôle en le lestant, sans difficulté, d'une profonde mélancolie. Mais la réalisatrice n'affronte pas la noirceur de cette histoire pleine de souffrances secrètes. Au contraire, elle veut croire à la beauté de ces destins contrariés, à la possibilité de faire don du bonheur, même dans la tragédie. Elle ne parvient pas, hélas, à donner de l'épaisseur à son propos.