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UN PETIT FRERE, Léonor Serraille 2023, Annabelle Lengronne, Stéphane Bak, Kenzo Sambin (societe immigration)@@@



UN PETIT FRERE, Léonor Serraille 2023, Annabelle Lengronne, Stéphane Bak, Kenzo Sambin (societe immigration)@@@
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UN PETIT FRERE, Léonor Serraille 2023, Annabelle Lengronne, Stéphane Bak, Kenzo Sambin (societe immigration)@@@ ()

Quand Rose arrive en France, elle emménage en banlieue parisienne avec ses deux fils, Jean et Ernest. Construction et déconstruction d'une famille, de la fin des années 80 jusqu'à nos jours.

TELERAMA
Loin des tartes à la crème sur l’intégration, chaque détail touche au cœur dans cette fresque qui célèbre la fierté.
À peine deux heures pour une fresque : après Jeune Femme, son enthousiasmant premier long métrage (Caméra d’or à Cannes en 2017) sur une trentenaire hors des sentiers battus, Léonor Serraille impressionne en racontant la vie, sur plus de vingt ans, d’une Ivoirienne et de ses deux fils, venus s’installer en France en 1989. Avec autant d’ambition que de sens du détail, elle rend profondément romanesque cette odyssée du quotidien en trois volets, qui portent les prénoms de chacun : Rose, puis Jean et enfin Ernest, le petit frère du titre.

Rose, d’abord, superbement interprétée par Annabelle Lengronne. Arrivée d’Afrique avec un passé qu’on devine douloureux, cette jeune mère célibataire travaille comme femme de ménage d’un hôtel. Rose n’a peur de rien. Ni de travailler dur, ni de sortir danser, ni d’élever ses fils qu’elle adore mais auxquels elle ne passe rien : il faut qu’ils réussissent, qu’ils soient des élèves exemplaires.

Jean et Ernest grandissent, au fil du film, pendant que les rides tracent sur le visage de Rose les sillons d’une certaine désillusion. Mais pas une once de misérabilisme dans le regard précis et poétique de Léonor Serraille. Pas de tragédie ou de sociologie faciles : il y a quelque chose de mystérieux, et de fascinant, dans la modestie de cette chronique au long cours, qui évite les clichés sur l’immigration et l’intégration, et où chaque détail touche juste. Comme ce principe transmis par Rose à ses fils : il faut se cacher pour pleurer. « On pleure dans sa tête ? » mime, avec un geste délicieux, le petit Ernest lors d’un déjeuner dans un fast-food. C’est ça, on pleure à l’intérieur. Un grand film sur la beauté de la fierté.


(edit IPTC)