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TOUT CE QU IL ME RESTE DE LA REVOLUTION, Judith Davis 2018, Claire Dumas, Melanie Destel (societe)@@



TOUT CE QU IL ME RESTE DE LA REVOLUTION, Judith Davis 2018, Claire Dumas, Melanie Destel (societe)@@
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TOUT CE QU IL ME RESTE DE LA REVOLUTION, Judith Davis 2018, Claire Dumas, Melanie Destel (societe)@@ ()

Angèle, une jeune architecte, vient d'être licenciée. Elle est mécontente d'avoir été remerciée par des "patrons de gauche" et elle est en colère car ses idéaux ne correspondent pas à la société actuelle, trop brutale. Elle décide de créer un groupe d'expression collective, évitant les chefs et les fonctionnements d'un parti politique, qui accueille tous ceux qui essaient de changer le monde. En attendant, elle en veut à sa mère qui a délaissé depuis longtemps son discours militant. Seul son père, chez qui elle retourne vivre, est resté fidèle à ses idéaux anti-capitalistes. Elle rencontre le lumineux Saïd, qui lui apporte un peu d'apaisement...

TELERAMA
L’échec de ses parents soixante-huitards à changer le monde n’en finit pas de révolter Angèle. Un premier film drôle, aux dialogues percutants
Comment parler des illusions marxistes, léninistes ou encore maoïstes qui se sont cassé la gueule ? En râlant ! Dans cette surprenante comédie romantico-politique, la réalisatrice incarne elle-même Angèle, jeune architecte en rage contre tout et tout le monde, humains comme distributeurs automatiques de billets. Elle tente de compenser l’échec des idéologies parentales : papa n’a pas bougé d’un iota depuis qu’il distribuait L’Humanité, et maman, la pasionaria, s’est volatilisée pour s’installer à la campagne.

La première colère d’Angèle épingle de manière hilarante tous les ex-soixante-huitards devenus des petits patrons, qui parlent avec les mêmes éléments de langage que Pôle emploi. Le langage est justement l’une des forces du film, qu’il soit vide de sens ou gorgé d’espoir. Ainsi, le beau-frère d’Angèle débite des mantras néolibéraux avec une assurance qui cache un violent malaise. Et le jeune instituteur qui court après elle cite Howl, le poème d’Allen Ginsberg…

Ce premier long métrage, adapté d’un spectacle du collectif L’Avantage du doute, prône sans cesse le mouvement, y compris par sa mise en scène énergique. Hériter du rêve de changer le monde est une malédiction, mais aussi une irrésistible incitation à tracer sa propre voie, citoyenne et sentimentale, toujours au contact des autres. De ce film revigorant, on retiendra, d’abord, le mot « collectif ».



(edit IPTC)