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SIMONE le voyage du siecle, Olivier Dahan 2022, Elsa Zylberstein, Rebecca Marder, Élodie Bouchez (bio)@



SIMONE le voyage du siecle, Olivier Dahan 2022, Elsa Zylberstein, Rebecca Marder, Élodie Bouchez (bio)@
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SIMONE le voyage du siecle, Olivier Dahan 2022, Elsa Zylberstein, Rebecca Marder, Élodie Bouchez (bio)@ ()

Le destin de Simone Veil, son enfance, ses combats politiques, ses tragédies après avoir survécue au Holocauste. Le portrait épique et intime d'une femme au parcours hors du commun qui a bousculé son époque en défendant un message humaniste toujours d'une brûlante actualité.

TELERAMA
La vie de Simone Veil, grande femme politique disparue en 2017, racontée par Olivier Dahan, ne fait pas le biopic du siècle. Et Elsa Zylberstein y est plus proche de Canteloup que d’une composition d’actrice...

Dans La Môme, Olivier Dahan avait osé et, dans l’ensemble, réussi, un portrait étonnant d’Édith Piaf en monstre sacré — dans tous les sens des deux termes. Le réalisateur était ensuite rentré dans le rang du biopic hagiographique et consensuel avec sa reconstitution des premières années monégasques de Grace Kelly : Grace de Monaco était un monument d’académisme. Mais on le regretterait presque après avoir découvert la catastrophe artistique de Simone, le voyage du siècle. Une biographie de Simone Veil en sainte laïque qui, au fil de cent quarante minutes en paraissant le double, suscite une consternation plus ou moins rigolarde puis une franche colère.

Comme dans La Môme, Olivier Dahan a voulu raconter les faits marquants et l’ensemble des combats d’une vie bien remplie (pour la légalisation de l’avortement, pour une prise en charge moins dégradante des détenus, pour les malades du sida…) en bousculant sans cesse la chronologie. Au risque d’un effet zapping et d’entraîner la confusion… Elsa Zylberstein, qui interprète le rôle-titre de la quarantaine jusqu’à la vieillesse, a voulu reproduire la diction un peu raide de l’ancienne magistrate et femme politique. Très mauvaise idée : sa performance, certes peu aidée par un maquillage grotesque, tient davantage de l’imitation parodique à la Canteloup que d’une composition d’actrice. Rebecca Marder, qui incarne Simone Veil de l’adolescence jusqu’au début des années soixante, est bien plus naturelle et convaincante. Mais son talent ne suffit pas à sauver la cauchemardesque dernière heure du film, où une mise en scène aux moyens et aux effets mélodramatiques démesurés transforme l’expérience des camps de la mort en un spectacle indécent.


(edit IPTC)