RIO BRAVO, Howard Hawks 1959, John Wayne, Dean Martin, Ricky Nelson (western)@@@ ()
Wheeler, l'ami du shérif John Chance, est assassiné par le frère du puissant Nathan. Chance arrête le meurtrier et l'enferme en prison. Il ne peut compter que sur le soutien de Dude, son adjoint devenu alcoolique à la suite d'un chagrin d'amour, de Colorado, un jeune tireur d'élite, et de Stumpy, un vieillard infirme. Bientôt, les quatre hommes se retrouvent encerclés par une armée de tueurs.
TELERAMA
John Wayne et Dean Martin dans un chef d’œuvre du cinéma américain de la fin des années 1950. Il faut revoir ce western de légende et faire comme si de rien n’était, comme si le mot « chef-d’œuvre » n’avait jamais été prononcé. La scène d’ouverture, d’abord : mutique, tendue, mais avec des gestes presque lents, où tout est dit de la violence de l’Ouest, de l’alcoolisme de Dean Martin, l’adjoint de John Wayne, le shérif qui veut croire au courage des hommes, sans soupçonner encore celui d’une femme amoureuse. Aidée par « un ivrogne et un infirme », mais aussi par un jeune homme moins individualiste que prévu, et veillée par une joueuse de cartes, cette carcasse étoilée qui ne veut surtout pas qu’on l’aide gardera un assassin en prison, envers et contre toutes les attaques et les pièges. Pourquoi ? Pour la morale et l’amitié, valeurs sans lesquelles le monde s’écroulerait.
Dans ce western, personne ne cavale. Tout le monde marche au rythme pataud du grand John : cela donne le temps de parler (et même de chanter) entre hommes, de rendre sa fierté à Dean Martin, d’écouter les rouspétances de Walter Brennan (le bougon le plus drôle de l’histoire du western) et de regarder Angie Dickinson. Dans son chemisier jaune, bavarde et bravache, elle dompte John Wayne. Le film se termine par un collant noir jeté par la fenêtre et un vieux cow-boy qui s’en fait une écharpe. Toute l’humanité (et la féminité) du monde est à Rio Bravo.