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POUR L HONNEUR, Philippe Guillard 2023, Solene Hebert, Olivia Bonamy, Olivier Marchal (societe sport)@



POUR L HONNEUR, Philippe Guillard 2023, Solene Hebert, Olivia Bonamy, Olivier Marchal (societe sport)@
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POUR L HONNEUR, Philippe Guillard 2023, Solene Hebert, Olivia Bonamy, Olivier Marchal (societe sport)@ ()

Trocpont-sur-Vézère et Tourtour-les-Bains, deux petits villages du sud de la France, se livrent depuis toujours une impitoyable guerre de clocher.

TELERAMA
Dans ce film de Philippe Guillard, l’honneur, c’est d’accueillir des migrants. Si le sujet est d’actualité, son traitement angélique et parfois absurde n’a rien à voir avec la vie. Ni même avec le cinéma.

Vous croyez peut-être, comme Forrest Gump, que la vie est comme une boîte de chocolats (on ne sait jamais sur quoi on va tomber). Pour Philippe Guillard, pas du tout : la vie, c’est comme une partie de rugby (deux camps se rentrent dedans, et à la fin c’est le plus solidaire qui gagne). Qui croire ? On en vient presque à penser que l’intelligence, c’est de ne pas résumer la vie à un truc à la con.

Mais c’est pratique, les résumés. Dans ce film par exemple, il y a les gentils et les méchants. Les méchants, ce sont les villageois qui ne veulent pas accueillir un petit contingent de migrants (Afghanistan, Mali, Côte d’Ivoire…). Les gentils, ce sont les gens qui veulent bien. Les méchants, c’est aussi l’entreprise Lalanne, une grosse usine de jambon dont le patron est par ailleurs le président du club de rugby de Trocpont-sur-Vézère. Les gentils, ce sont encore les migrants, bien sûr, qui vont peu à peu intégrer l’équipe rivale de Tourtour-les-Bains. Et, ça va de soi, la faire remonter au classement (Afghanistan, Mali, Côte d’Ivoire : des pays de rugby).

Il y a des réticences chez les joueurs de Tourtour, certains n’ont pas envie d’aller sur le banc. Le film va leur faire changer d’avis, en célébrant une autre valeur de l’ovalie : aimer son prochain, même s’il est ivoirien et prend ta place de demi de mêlée. Si les grands méchants vont rester méchants jusqu’au bout, les demi-méchants ont chacun une ou deux scènes pour comprendre que c’est mieux d’être gentil.

Dans ce monde tel qu’il devrait être, la vie est simple. C’est reposant de savoir aussi facilement ce qui est bien et ce qui ne l’est pas, de ne pas être troublé, de ne pas se cogner au réel, à ses paradoxes et ses ambiguïtés, d’écouter Francis Cabrel chanter que « nos visages disent nos paysages » et demander d’ouvrir « vos barrières, vos cœurs, vos yeux » et toutes les autres choses qui peuvent s’ouvrir. Bref, voici une nouvelle illustration que l’addition « bons sentiments + message » est très dangereuse quand on veut faire du cinéma, même quand on glisse un caméo, dans le dernier tiers, de Patrick Sébastien.


(edit IPTC)