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OUTRAGES, Brian De Palma 1989, Michael Fox, Sean Penn (guerre)@@



OUTRAGES, Brian De Palma 1989, Michael Fox, Sean Penn (guerre)@@
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OUTRAGES, Brian De Palma 1989, Michael Fox, Sean Penn (guerre)@@ ()

Vietnam, 1966. Eriksson, jeune soldat courageux et humain est affecté dans l'escouade du brutal commandant Meserve. Au cours d'une patrouille, Meserve lui sauve la vie, mais un des hommes est abattu dans un village supposé allié.

TELERAMA
Pour “sa” guerre du Vietnam, De Palma choisit de raconter le rapt d’une jeune Vietnamienne par cinq GI et devient un des premiers réalisateurs à traiter du viol comme arme de guerre. Sans complaisance, “Outrages”, incompris à sa sortie, fait date.
La guerre du Vietnam est un genre en soi. Genre fertile qui a le mérite d’avoir inspiré, outre plusieurs chefs-d’œuvre (Voyage au bout de l’enfer, Apocalypse Now…), des éclairages différents sur ce trauma historique. En 1989, Brian De Palma avait choisi, lui, d’aborder le conflit sous l’angle d’un fait de guerre authentique : le rapt, le viol et le meurtre d’une jeune paysanne vietnamienne par une patrouille de cinq GI, en 1974. Un choix audacieux, à une époque où l’on parlait encore assez peu du viol comme arme de guerre et de destruction massive.

À sa sortie, Outrages avait été mal perçu, incompris, alors qu’il s’agit d’un film majeur sur le parallèle entre guerre et pulsion sexuelle. En se focalisant principalement sur l’exaction proche d’un huis clos dirigée par un sergent rageur et infâme (Sean Penn), le réalisateur orchestre une série de scènes emblématiques révélant plusieurs degrés de responsabilité. L’intérêt, c’est aussi de montrer la différence des attitudes face au drame, les conflits intérieurs qu’il provoque, les traces qu’il laisse, le courage mêlé d’impuissance d’un simple soldat (Michael J. Fox), le seul des cinq à se démarquer.

Le film est un cauchemar dérangeant sans être complaisant, un théâtre poisseux de l’humanité avilie, où la violence est toujours questionnée, mise en scène avec intelligence et virtuosité. Comme à travers cette séquence de terreur anthologique : un GI avance sur un terrain piégé et se retrouve enserré, les jambes pendant dans le vide d’un souterrain, où son ennemi, tapi, l’attend pour le châtrer. Entre viol et castration, De Palma montre au fond que toute guerre tend au crime sexuel.


(edit IPTC)