NI JUGE NI SOUMISE, Jean Libon et Yves Hinant 2017, Anne Gruwez, Serge Graide, Marc Slavic (societe)@@ ()
Deux documentaristes du magazine belge “Strip-tease” ont suivie pendant trois ans une juge d’instruction à la langue bien pendue et au cœur bien accroché. Fascinant.
"Ni Juge, ni soumise" est le premier long-métrage StripTease, émission culte de la télévision belge. Ce n'est pas du cinéma, c'est pire.
TELERAMA
Au volant de sa 2 CV bleu pervenche, elle sillonne Bruxelles, sa ville, d’une scène de crime à l’autre. « Dans cet immeuble-là, j’ai eu une décapitation… Ici, un triple homicide. » Caustique comme Miss Marple, capable de sortir une blague dans les situations les plus éprouvantes, Anne Gruwez aurait pu être un truculent personnage de fiction. Elle est pourtant une authentique juge d’instruction à la langue bien pendue et au cœur bien accroché, que Jean Libon et Yves Hinant, respectivement le créateur et l’un des réalisateurs du magazine belge Strip-tease, ont suivie pendant trois ans après lui avoir déjà consacré deux fameux épisodes télévisés. Entre les auditions, toutes plus fascinantes les unes que les autres, la magistrate enquête sur une affaire classée depuis vingt ans : deux prostituées assassinées dont il s’agit de retrouver les clients grâce au contenu d’un vieux sac-poubelle plein de préservatifs, conservé comme un Rembrandt dans les sous-sols du palais de justice de Bruxelles.
À chaque instant, le sordide côtoie la misère… « C’est souvent dans l’histoire d’un crime qu’on peut voir à la loupe la société dans laquelle on patauge », tel est le credo de cette variante belge et surréaliste du Délits flagrants de Raymond Depardon.