MORNING GLORY, Roger Michell 2010, Rachel McAdams, Harrison Ford, iane Keaton (sentimental)@@ ()
Bien qu'elle soit jeune, jolie, dynamique et ambitieuse, Becky Fuller est en pleine traversée du désert professionnelle et sentimentale. Aussi, lorsqu'on propose à cette productrice de reprendre "Daybreak"' la matinale la moins regardée du pays, elle accepte le défi sans hésiter.
TELERAMA
On ne va pas s'extasier sur cette comédie romantique de série, assez platement mise en scène par Roger Michell — qui eut jadis un éclair en réalisant Coup de foudre à Notting Hill. Mais il faut saluer sa représentation assez fine des médias, et de la montée en puissance de « l'infotainment » (le néologisme qui lie information et divertissement), accélérée par le Net.
Voici donc une jeune productrice télé (la jolie Rachel McAdams, qui aurait intérêt à moins gesticuler) chargée de rajeunir la plus minable émission du matin du plus petit des grands « networks » américains. Elle a l'idée d'en confier l'animation à un ex-reporter star, désormais au placard. Harrison Ford fait obstinément la gueule en lançant météo et sujets conso, indignes de lui, un peu comme si Charles Enderlin avait été parachuté à Télématin. Il s'engueule avec la coprésentatrice — Diane Keaton, parfaite en Catherine Ceylac américaine — au point que leurs amabilités matinales boostent l'audience. Son éthique journalistique résistera-t-elle aux nouvelles pratiques du métier, où il s'agit aussi de gagner des clics sur YouTube ?
Si les affaires de coeur des uns et des autres laisseront de marbre, en revanche la description de la vie d'une rédaction est très réussie. Curieusement, le journalisme est un des seuls métiers que Hollywood, même dans un film ultra léger, prend suffisamment au sérieux pour ne pas le travestir.