À Marseille, la jeune Fanny, fille d'une commerçante du Vieux-Port, est amoureuse de Marius, fils de César, patron du bar de la Marine. Marius, lui, ne rêve que d'aventure. Son désir de s'embarquer sur un navire en partance se heurte à l'opposition de son père. Alors que Fanny et Marius deviennent amants, la jeune fille sent bien que Marius rêve d'ailleurs. Elle l'encourage à partir.
TELERAMA
Cette histoire, on la connaît par cœur, et on ne se lasse pas de la revoir. Alexander Korda, appelé à n’être qu’un exécutant, révèle un savoir-faire étonnant.
Marseille, le Vieux-Port. Au Bar de la Marine, César, le patron, prodigue tendresse naturelle et mauvaise foi atavique à ses clients et amis, Panisse, Escartefigue et M. Brun. Son fils, Marius, tente de résister à l'appel de la mer, tandis que Fanny, amoureuse de lui depuis l'enfance, cherche à lui faire comprendre le sentiment qui les lie.
La mise en scène, ici, n'est que fonctionnelle. Ce qui compte, ce sont les mots et l'interprétation. Les mots, ils sont beaux, limpides, tissés d'honneur, de fraternité, d'amour. Ils racontent l'histoire simple de gens simples. Raimu, Charpin, Dullac se régalent dans des rôles qu'ils ont rodés à la scène. Pierre Fresnay est un Marius magnifique et déchiré.
A chaque vision, on redécouvre des perles : Raimu qui brode sur le texte et se moque de l'accent de Pierre Fresnay, d'origine alsacienne, les facéties d'Alida Rouffe (la mère de Fanny), qui gigote et pérore parce qu'elle est toute « estransinée »... La comédie pure s'efface pour laisser place à l'émotion. Et, dans les dernières minutes, « tu me fends le cœur » n'est plus seulement la phrase culte d'une célébrissime partie de cartes.