LES REPENTIS, Icíar Bollaín 2021, Blanca Portillo, Luis Tosar, María Cerezuela (histoire societe)@@ ()
Dix ans après avoir perdu son époux, un homme politique tué dans un attentat de l'organisation terroriste basque ETA, Maixabel Lasa reçoit une lettre surprenante. En effet, un des membres du commando responsable de l'assassinat, emprisonné dans un établissement de haute sécurité, souhaite la rencontrer.
TELERAMA
Deux ex-indépendantistes basques rencontrent l’épouse d’un homme qu’ils ont tué… À partir de l’histoire vraie de Maixabel Lasa, ce film superbement interprété ouvre une réflexion importante et émouvante sur la violence.
L‘air du temps et l’écho des attentats subis en tous pays traversent ce film espagnol qui évoque la nécessité et la difficulté de renouer avec la vie après avoir été confronté à la violence meurtrière. Le 29 juillet 2000, l’ex-préfet socialiste Juan María Jauregui est abattu par l’ETA, l’organisation basque indépendantiste. Deux membres du commando responsable de cette exécution seront arrêtés, jugés, condamnés, emprisonnés. Plus d’une dizaine d’années après les faits, ces deux hommes expriment le souhait de pouvoir parler avec les victimes des actions terroristes auxquelles ils ont renoncé. La veuve de Juan María Jauregui, Maixabel Lasa, accepte de les rencontrer tour à tour…
Dans la reconstitution de cette histoire vraie, la réalisatrice Icíar Bollaín a trouvé matière à des face-à-face d’une authentique force dramatique, soutenus par des comédiens exceptionnels, Blanca Portillo et Luis Tosar en tête. À cette qualité d’ensemble rare mais classique vient s’ajouter une forme de neutralité qui, paradoxalement, devient un atout. Aux échanges qui ont lieu, aucune signification n’est donnée, ni politique ni religieuse. Les mots ne réparent rien, n’effacent rien : ils sont précieux simplement parce qu’il est devenu possible de les dire, de les écouter. Le dialogue ne veut rien prouver, mais il prend la place de la violence, qui n’aura pas le dernier mot. Maixabel Lasa s’accroche à cette petite certitude-là, vue par certains comme une trahison. À travers ce beau portrait de femme qui veut affronter la vie de victime devenue la sienne quand elle a perdu sa vie de couple, des pistes de réflexion s’ouvrent. Qui peuvent devenir un chemin.