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LES PROMESSES, Thomas Kruithof 2021, Isabelle Huppert, Reda Kateb (politique)@@



LES PROMESSES, Thomas Kruithof 2021, Isabelle Huppert, Reda Kateb (politique)@@
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LES PROMESSES, Thomas Kruithof 2021, Isabelle Huppert, Reda Kateb (politique)@@ ()

Maire d'une ville du 93, Clémence livre avec Yazid, son directeur de cabinet, une bataille acharnée pour sauver le quartier des Bernardins, une cité minée par l'insalubrité et les "marchands de sommeil". Ce sera son dernier combat, avant de passer la main à la prochaine élection.

TELERAMA
Finement écrit, le film observe la vie politique à l’échelle d’une ville du 93. Il est porté par un duo, Huppert et Kateb, qui tient toutes ses promesses.

Avant de raccrocher l’écharpe, Clémence, maire d’une commune de Seine-Saint-Denis (Isabelle Huppert), veut lancer un projet cher à son cœur, la rénovation d’une cité insalubre. Elle arrache un accord verbal au « monsieur Grand Paris » du gouvernement : si les copropriétaires excédés des immeubles concernés payent enfin leurs charges, l’État investira les millions nécessaires. Reste à convaincre les habitants du sérieux de cette énième promesse.

Ramassé, étayé, le film examine la pratique politique à l’échelle locale, avec des enjeux immédiats, concrets, et du suspense. Clémence, dont on ignore l’étiquette, se démène pour ses administrés, secondée par un directeur de cabinet, Yazid (Reda Kateb), justement issu de la cité pour laquelle ils intriguent.

La séduction évidente du film réside dans ce tandem, uni par une admiration réciproque et une amitié qu’on aimerait à toute épreuve. Habile, Kruithof rebat sans cesse les cartes, dévoilant au fur et à mesure les contradictions de ses personnages. Clémence, prête à passer la main sans regret au début, voit soudain miroiter un poste de ministre qui la déboussole. Yazid, en qui son parti trouvera peut-être un jour un Obama français, peut aussi humilier un adolescent et prôner un cynisme pragmatique.

Le long métrage, lui, résiste à la facilité du « tous pourris » de même qu’à la tentation d’une ironie chabrolienne pour observer la friction entre l’intérêt général et les arrangements particuliers. Parfaits dans cette sincérité, Huppert et Kateb forment, au sein d’une distribution impeccable, un duo qui tient toutes ses promesses.


(edit IPTC)