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LES FOLIES FERMIERES, Jean-Pierre Améris 2021, Alban Ivanov, Sabrina Ouazani (societe)@@



LES FOLIES FERMIERES, Jean-Pierre Améris 2021, Alban Ivanov, Sabrina Ouazani (societe)@@
(taille reelle)
LES FOLIES FERMIERES, Jean-Pierre Améris 2021, Alban Ivanov, Sabrina Ouazani (societe)@@ ()

David, jeune paysan du Cantal, vient d'avoir une idée : pour sauver son exploitation de la faillite, il va monter un cabaret à la ferme. Le spectacle sera sur scène et dans l'assiette, avec les bons produits du coin. Il en est sûr, ça ne peut que marcher. Ses proches, sa mère et surtout son grand-père, sont plus sceptiques.

TELERAMA
Dans ce feel good movie inspiré d’une histoire vraie, un éleveur cantalou sauve son exploitation en y ouvrant un cabaret où défilent de surprenants artistes de foire. Une réussite inclusive et pleine de bienveillance.

Bonne surprise que ce feel good movie, inspiré de l’histoire vraie d’un éleveur du Tarn, qui a sauvé son exploitation grâce à une diversification spectaculaire : l’ouverture, sur place, d’un cabaret. Jean-Pierre Améris délocalise l’intrigue dans le Cantal, où un producteur laitier au bord de la liquidation (Alban Ivanov, taillé pour le rôle) rencontre une spécialiste de la pole dance (Sabrina Ouazani, tout en bagout). Il s’agit, en somme, de revitaliser le domaine, en transformant les bottes de paille en bancs et les palettes de bois en tables.

La vertu première du film consiste à mettre en lumière une population rurale, sans mépris de classe, en jonglant avec les codes des émissions fédératrices de télé-réalité. La phase de recrutement, façon « freaks » du music-hall, se révèle un mélange osé de L’amour est dans le pré et de La France a un incroyable talent. Mention spéciale à l’hypnotiseur-télépathe, qui aurait bien mérité quelques scènes supplémentaires.

Crémière magicienne et sosie de Dalida
Cela dit, Améris n’occulte en rien la dimension sociale : le mal-être des agriculteurs reste d’une actualité brûlante, avec la flambée du prix des matières premières. Les Folies fermières ne cherche pas à se placer, par opportunisme commercial, dans le sillage des succès du cinéma français à la campagne, comme Petit Paysan (Hubert Charuel, 2017) et Au nom de la terre (Édouard Bergeon, 2019). Il est, au contraire, mû par l’intérêt sincère du réalisateur pour les inadaptés sociaux (Les Émotifs anonymes, 2010) et les artistes de foire (L’Homme qui rit, 2012).

Si les personnages trouvent une profondeur inattendue, c’est qu’ils existent moins par leur fonction que par leur passion : une crémière magicienne, ou un vendeur de magasin de bricolage, sosie de Dalida. L’évolution de l’héroïne, devenue meneuse de revue, se raconte, d’ailleurs, par l’enchaînement de ses numéros. La (petite) réussite du film tient dans le regard du cinéaste sur ces pieds nickelés. Un regard jamais moqueur, toujours bienveillant et inclusif.


(edit IPTC)