arpoma l'art par la musique
        samedi 24 mai 2025 - 21h35
menu / actu

liste / rep

atlas / rech
LES EGARES, Andre Techine 2003, Emmanuelle Beart, Gaspard Hulliel (drame)@@@



LES EGARES, Andre Techine 2003, Emmanuelle Beart, Gaspard Hulliel (drame)@@@
(taille reelle)
LES EGARES, Andre Techine 2003, Emmanuelle Beart, Gaspard Hulliel (drame)@@ ()

L'exode de juin 1940. Parmi les Parisiens paniqués par l'arrivée des Allemands, Odile, une institutrice veuve, tente de rejoindre la province avec ses deux enfants, Philippe, adolescent, et la petite Cathy. Ils n'ont pas fait cinquante kilomètres qu'une attaque de stukas les oblige à abandonner tous leurs biens. C'est alors qu'un étrange adolescent au crâne rasé, Yvan, 17 ans, d'une débrouillardise à toute épreuve, les emmène loin du danger des routes mitraillées.

TELERAMA
Suspense sensuel en juin 1940, le film capte la griserie de l’éphémère et raconte une fraternité impossible. Béart est parfaite en chef de famille sévère et perdue. Un endroit à l'abri de tout : certains vont au cinéma pour ça, d'autres en font pour ça aussi. Les Egarés, de Téchiné, semble n'exister qu'afin d'accomplir cette utopie d'un havre protégé du chaos et des contingences, où puissent se rejouer encore et toujours les seules choses qui vaillent, l'ivresse des sentiments et du désir, la découverte de soi. Le monde est un champ de bataille, courage, fuyons ! En juin 1940, à l'heure de la débâcle, Odile, institutrice veuve, et ses deux enfants se réfugient, avec un adolescent rencontré sur la route, dans une maison isolée.

La guerre et la foule laissées hors champ, Téchiné peut recomposer librement, dans ce huis clos aéré, une cellule familiale sans père et symboliquement incestueuse, comme sa filmographie en regorge. Une microcommunauté dont chacun transgresse les règles, dans un flottement édénique. Emmanuelle Béart suggère cela idéalement, aussi crédible en chef de famille sévère qu'en amante éperdue. Mais si le cinéaste célèbre à travers elle les vertus et les vertiges de l'égarement, c'est en toute lucidité. La beauté du film tient beaucoup à la sensation d'éphémère qu'il distille, comme la prescience d'une cause perdue. Pour vivre heureux, vivons cachés, mais qui le peut ?


(edit IPTC)