LA COULEUR DE L ARGENT, Martin Scorsese 1986, Paul Newman, Tom Cruise (societe)@ ()
Eddie Felson, ancien roi du billard désormais à la retraite, prend sous sa coupe le jeune Vincent, qui lui rappelle ses vertes années. Eddie entraîne Vincent dans une grande tournée des salles de billard et lui apprend tous ses secrets. L'élève dépassera-t-il le maître ?
TELERAMA
Dans cette suite de “L’Arnaqueur”, parties de billard interminables, esthétique années 1980 : un Scorsese très daté, loin de ses chefs-d’œuvre. Tom Cruise, star montante donne la réplique à un Paul Newman, oscarisé pour son interprétation d’Eddie Felson.
Dans l’époustouflante filmographie de Martin Scorsese, La Couleur de l’argent n’a jamais prétendu au rang de chef-d’œuvre. Mais, à le revoir aujourd’hui, on le rétrograderait volontiers en troisième division. Couleurs criardes, musique atroce, costumes ringards, esprit yuppie : toute l’esthétique insupportable des années 1980 resurgit dans cette suite outrancière de L’Arnaqueur, de Robert Rossen, film noir exemplaire tourné en 1961, déjà avec Paul Newman.
Champion de billard à la retraite, Eddie Felson continue de hanter les bars pour refourguer ses caisses de bourbon. Il repère le jeune Vince, un pro de la bande au brushing impeccable, vêtu d’un blouson de cuir satiné et de l’étoffe des champions. Et le vieux beau de prendre le chien fou sous son aile. Suivent environ quatre cent soixante-douze parties de billard américain filmées dans tous les sens, à toutes les vitesses.
Sans finesse
Pour bien nous faire comprendre que Tom Cruise (sur la route de la gloire, entre Top Gun et Cocktail) est un gamin surdoué et immature, Scorsese en a fait un maniaque des jeux vidéo, vendeur zélé dans un magasin de jouets, et qui glapit « scoubidouf la bouffe ! » (en VF) quand arrivent ses pancakes. Pas vraiment subtiles non plus, les innombrables allusions sexuelles autour des « boules » et des « queues ». Mais certains scorsésiens purs et durs continuent d’y voir des paraboles métaphysiques…