LA CITE DES DANGERS (Hustle), Robert Aldrich 1975, Catherine Deneuve, Burt Reynolds (sentimental)@ ()
Gloria Hollinger est retrouvée morte sur une des plages de Malibu. Sur les instances de son supérieur, Philip Gaines, le lieutenant chargé de l'enquête, est sur le point de classer l'affaire en pensant qu'il s'agit d'un suicide. Cependant, il poursuit officieusement ses recherches à la demande des parents de la victime.
TELERAMA
Il est américain et hyper viril, donc flic. Elle est française et sensuelle, donc escort girl. Le cinéaste fait de ces deux personnages, qui pourraient n'être que des caricatures, un couple troublant, tremblant, stupéfié d'avoir eu la chance de se trouver. Des égarés qui se raccrochent l'un à l'autre durant un temps qu'ils savent compté...
Robert Aldrich était un baroudeur né. La finesse, l'élégance, il la laissait à ses confrères. Ses films de guerre étaient des brûlots tonitruants (Attaque !). Et ses thrillers annonçaient l'Apocalypse (En quatrième vitesse). Dans ce polar un rien plus apaisé, c'est la monstruosité des grandes villes qu'il pourfend, notamment cette « Cité des anges », devenue diabolique avec le temps, dont il regrette — car c'est un moraliste — la pureté perdue. Une innocence qu'il redécouvre sur le visage de Catherine Deneuve, filmée comme une déesse sur la terrasse d'une luxueuse propriété de L.A. qui donne sur le vide. Au bord du précipice, en quelque sorte, comme une apparition vouée à disparaître à chaque instant. On le sent — tout comme Burt Reynolds, d'ailleurs — subjugué. —