L INVASION DES PROFANATEURS, Philip Kauffman 1978, Donald Sutherland, Brook Adams (horreur science fiction)@@ ()
Elizabeth s'aperçoit un jour du comportement étrange de son ami. Puis, peu à peu, d'autres personnes se transforment aussi, bizarrement. Pendant leur sommeil, une plante fabrique leur double parfait, tandis que l'original disparaît.
TELERAMA
Les humains sont investis par des forces venues d’ailleurs… Kaufman opte pour l’épouvante et les métamorphoses génético-végétales.
Vous ne le saviez pas, mais les envahisseurs naissent des fleurs. Plus exactement sont accouchés par des cosses géantes, moitié chrysalides filandreuses, moitié flageolets rances. Paranoïa ? Dormez, et vous serez aussitôt remplacé, trait pour trait, par un des leurs…
Attention, cette adaptation de L’Invasion des profanateurs… est vraiment flippante. Si Philip Kaufman, comme Don Siegel vingt ans auparavant, montre des extraterrestres SDF volant la vie et l’apparence des habitants d’une ville américaine, son épatant remake laisse encore plus de place au fantasme. Sur le totalitarisme, d’abord : écouter l’un des chefs des « occupants » faire calmement l’article aux trois derniers « résistants » humains (« Rejoignez-nous dans un monde sans amour et sans haine ») fait froid dans le dos. Mais là où Siegel n’évoquait que le maccarthysme, Kaufman met l’accent sur un autre risque. En filmant plus longuement les cosses végétales portées dans les bras tels des nouveau-nés, en donnant plus d’importance à la serre nourricière, il stigmatise, avant l’heure, les tripatouillages génétiques. L’apparition d’un chien à tête de vieillard en est le témoignage traumatisant…
Mais, surtout, tout le long d’une action haletante, le réalisateur pose la dérangeante question de l’Autre : qui est cet inconnu qui se prétend mon mari ? Quelle est cette étrangère qui dort à mes côtés ? Regardez bien votre voisin (de lit, de bureau) demain matin. S’il vous semble étrangement détaché de tout sentiment, c’est que l’invasion a commencé…