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L HUMOUR A MORT, Emmanuel Leconte, Daniel Leconte 2015, Cabu, Charb, Wolinski (documentaire)@@



L HUMOUR A MORT, Emmanuel Leconte, Daniel Leconte 2015, Cabu, Charb, Wolinski (documentaire)@@
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L HUMOUR A MORT, Emmanuel Leconte, Daniel Leconte 2015, Cabu, Charb, Wolinski (documentaire)@@ ()

Le 7 janvier 2015, l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo est victime d'une attaque terroriste qui coûte la vie à douze personnes dont les plus grands dessinateurs de presse français, Cabu, Wolinski, Charb, Tignous et Honoré. Le lendemain, une policière est tuée dans la rue. Le 9 janvier, une nouvelle attaque vise des Juifs de France. Quatre otages sont assassinés. Ce film est un hommage à toutes ces victimes.

TELERAMA
Après avoir filmé l'équipe du journal satirique en 2008, Daniel et Emmanuel Leconte Ce jour-là, elle a quitté la rédaction de Charlie Hebdo un peu plus tôt que d'habitude pour retrouver sa fille à l'école. Dès sa sortie de l'immeuble, des hommes la reconnaissent, l'apostrophent, l'agressent, l'entraînent, kalachnikovs dans le dos, pour taper le code qui leur donnera accès aux étages. Devant la caméra de Daniel et Emmanuel Leconte, celle qui signe ses dessins « Coco » pleure sans même s'en rendre compte : les larmes coulent comme les mots s'échappent de ses lèvres, malgré elle. Elle évoque le bruit sec des balles, sa certitude de la mort, toute proche, et sa fille qui ne la reverra plus... Elle est, devant nous, misérable et magnifique. Une héroïne de tragédie, un instrument innocent dont le destin bascule à jamais.

Sur Charlie et ses démêlés avec la justice, Daniel Leconte avait tiré, en 2008, un doc vibrant et drôle, C'est dur d'être aimé par des cons, dont on revoit des extraits : Tignous, Cabu et Charb revivent, souriants, presque gênés d'être ceux par qui le scandale arrive. Cette fois, c'est dans l'écoute des survivants que Daniel Leconte excelle : Coco, mais aussi Riss, le directeur de la rédaction, ou Eric Portheault, le cogérant. On se passerait bien, certes, de quelques témoignages au lyrisme plus ronflant (Philippe Val).


Mais on apprécie la fièvre avec laquelle les réalisateurs mettent en cause certains organes de presse frileux, lors de l'affaire des caricatures de Mahomet. Et leur volonté de faire intervenir à toute force — même si un peu hors de propos — le philosophe et professeur Soufiane Zitouni, mal vu de ses supérieurs pour avoir déclaré, il y a peu, « n'avoir pas besoin de musulmans modérés mais courageux ». Comme pour conjurer l'horreur, c'est en chansons que se clôt le film : une fête de potes au cours de laquelle Cabu entonne Fleur bleue et La Tarentelle de Caruso, de Charles Trenet. Hélas, avec le 13 novembre, c'est l'horreur qui l'a emporté.


(edit IPTC)