L ARNAQUEUR, Pascal Chaumeil 2010, Romain Duris, Vanessa Paradis, Julie Ferrier, François Damiens (thriller sentimental)@@ ()
Si votre fille sort avec un sale type, si votre soeur s'est enlisée dans une relation destructrice, il existe aujourd'hui une solution radicale, elle s'appelle Alex. Son métier : briseur de couple professionnel. Sa méthode : la séduction. Sa mission : transformer n'importe quel petit ami en ex. Cependant, Alex a une éthique, il ne s'attaque qu'aux couples dont la femme est malheureuse. Alors accepter de briser un couple épanoui de riches trentenaires qui se marie dans une semaine pose question.
TELERAMA
Il drague sur commande. Elle va se marier. Imbroglio… et bingo ! Il y a du de Broca dans “L’Arnacœur”, du regretté Pascal Chaumeil, une comédie romantique au charme fou, avec le formidable duo Vanessa Paradis/Romain Duris.
Profession : briseur de ménages. Ça existe, ça ? Bien sûr que oui ! Prenez Alex (Romain Duris). Pas beau, mais du charme, une tchatche pas possible, le don de pleurer sur commande et une infrastructure aux petits oignons. À ses côtés, dans sa petite entreprise : sa sœur et son beau-frère – très beauf, mais on travaille avec qui on peut. Bon : imaginez que votre femme, votre ex, votre fille, votre sœur tombent raides dingues d’un de ces gigolos, ces affairistes ou ces escrocs dont elles s’amourachent, au risque de perdre cœur, fric et illusions… Vous engagez Alex et – moyennant un gros chèque – il rendra, en quelques jours, minable, invisible, transparent celui qui vous faisait si peur.
Vous avez dit sale type ? Pas du tout : Alex se considérerait même comme un bienfaiteur de l’humanité, puisqu’il n’accepte de briser que les couples dont les femmes sont – ou vont être – malheureuses. Sa nouvelle mission lui pose problème, cependant : son client, un père richissime, n’est pas très net, et sa cible, Juliette (Vanessa Paradis), semble vraiment très amoureuse…
Une comédie à l’ancienne repose sur une rencontre imprévue : une fille (le plus souvent riche) croise la route d’un type (généralement pauvre), et c’est le choc qui met le feu aux poudres ; leur vie vole en éclats, leurs habitudes, leurs certitudes. Sauf que les obstacles s’accumulent avant qu’ils ne s’avouent leur flamme. Juliette résiste à l’attirance qu’elle éprouve pour cet homme qui n’est pas du tout son genre : un petit mec vibrionnant qui, curieusement, semble connaître par cœur ses goûts et ses désirs. Quant à Alex, sa mécanique de vie – et sa vie mécanique – implose, soudain : le temps joue contre lui, l’espace lui échappe. Il ne contrôle plus rien : ni sa sœur, ni les gaffes de son beauf, ni l’amie alcoolique et nymphomane (Helena Noguerra) qui déboule dans la vie de Juliette…
C’est vraiment pas facile pour Alex : dans les grandes comédies américaines de jadis, le rival du héros était un mou, on se demandait pourquoi Katharine Hepburn ou Claudette Colbert l’avaient choisi pour fiancé. Ici, Jonathan (Andrew Lincoln) est joli, sexy, riche et gentil. Ce qui rend le choix de Juliette presque héroïque. Le happy end de rigueur n’est pas exempt, d’ailleurs, d’une certaine mélancolie.
Bon, d’accord, on n’est pas dans la subtilité de Lubitsch. Mais – et c’est pas mal ! – chez le Philippe de Broca du Magnifique, avec, à la place de Belmondo, un Romain Duris élastique, gracieux, dont on ne sait trop quand on le préfère : piégeur ou piégé. C’est toute l’ambiguïté de cette comédie qui regorge qu’une qualité qui manque tant aux autres : le charme.
Alex est expert dans un domaine peu ordinaire : il est briseur de couples professionnel. Usant de son charme, il peut transformer n'importe quel petit ami en ex. Avec sa soeur Mélanie et son beau-frère Marc, il gère une petite entreprise chargée de venir en aide aux femmes malheureuses dans leur couple. Un jour, il est amené à s'occuper de la jolie Juliette, une riche héritière qui file le parfait amour avec Jonathan, un Anglais avec qui elle doit prochainement se marier. Alex refuse tout d'abord cette mission car il s'est donné comme mot d'ordre de ne pas s'en prendre aux femmes comblées. Mais des soucis financiers vont l'amener à revenir sur ses principes...