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JUMEAUX MAIS PAS TROP, Olivier Ducray et Wilfried Meance 2022, Ahmed Sylla, Bertrand Usclat (comique)@@



JUMEAUX MAIS PAS TROP, Olivier Ducray et Wilfried Meance 2022, Ahmed Sylla, Bertrand Usclat (comique)@@
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JUMEAUX MAIS PAS TROP, Olivier Ducray et Wilfried Meance 2022, Ahmed Sylla, Bertrand Usclat (comique)@@ ()

Deux frères jumeaux découvrent soudainement l'existence l'un de l'autre 33 ans après leur naissance. Pour Grégoire et Anthony, la surprise est d'autant plus grande que l'un est blanc, l'autre noir

TELERAMA
Une comédie sur le racisme plus subtile qu’il n’y paraît. L'un noir et l’autre blanc, Anthony et Grégoire découvrent, à 33 ans, qu’ils sont nés ensemble, au même endroit et à la même heure, en 1988. L’année de Jumeaux, le film où Arnold Schwarzenegger et Danny DeVito campaient des bébés éprouvettes génétiquement modifiés qui, bien que frères, avaient poussé dans différentes directions… L’année, aussi, de Quand les jumelles s’emmêlent, où Bette Midler et Lily Tomlin jouaient les doublons doublés. La gémellité est une des meilleures recettes de délire comique. C’est évidemment dans ce registre qu’on attendait Ahmed Sylla, l’étoile noire du stand-up, et Bertrand Usclat, le bon Blanc de Broute. Le pitch tordu de Jumeaux mais pas trop promettait de virer à la fantaisie absurde. C’est pourtant tout le contraire qu’offre leur comédie et c’est une bonne surprise.

Humour subtil
Aussi improbable soit-elle, la fraternité est bien réelle dans cette histoire où, statistiques scientifiques à la clef, sa possibilité est prouvée : elle est la « chance sur un million », comme dit le slogan du film, une sorte de jackpot génétique touché par Anthony et Grégoire. Sur le thème de la différence raciale, l’ADN commun de ces jumeaux fait résonner une note jamais dissonante. C’est également l’harmonie qui prime dans le duo formé par deux amuseurs qu’on découvre plutôt tendres et innocents. Ahmed Sylla et Bertrand Usclat, incroyablement charmants, interprètent leurs personnages comme de véritables nouveau-nés, prêts à commencer pour de bon leurs relations de frères séparés à la naissance. Le problème, c’est que la société a tout remis « dans l’ordre » : le Blanc est devenu un politicien macroniste sans cœur, promettant le meilleur, et le Noir, un réparateur d’électroménager sympa, soupçonné du pire.

Avec cette distribution des rôles, les réalisateurs Wilfried Méance et Olivier Ducray peuvent plaisamment forcer le trait. Ils ne le font presque pas assez, même si les gags tordants ne manquent pas. Mais ils ont raison de se méfier des pièges. S’ils réussissent cette comédie sur le racisme sans jamais flirter avec un humour raciste – ce dont ne peuvent se vanter les Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? et consorts –, c’est parce qu’ils y mettent tout le temps du cœur, dans les pas des deux frères différents nés de la même mère. Mais laquelle ? La bourgeoise charentaise passionnée d’art africain que compose savoureusement Isabelle Gélinas ferait bien l’affaire. Toute la distribution est parfaite, drôle et mine de rien subtile, à l’image du film.


(edit IPTC)