France, professeure de sport le jour, ouvrière la nuit, milite activement contre l'usage des pesticides. Patrick, obscur et solitaire avocat parisien, est spécialiste en droit environnemental. Mathias, lobbyiste brillant et homme pressé, défend les intérêts d'un géant de l'agrochimie. Suite à l'acte radical d'une anonyme, ces trois destins, qui n'auraient jamais dû se croiser, vont se bousculer, s'entrechoquer et s'embraser.
TELERAMA
Un modeste avocat et une mère de famille affrontent l’industrie des pesticides, soutenue en haut lieu par un lobbyiste féroce. Écrit comme un thriller réaliste, ce film se révèle fort sur les enjeux de pouvoir.
Du cinéma français musclé mais en prise avec la réalité : voici la formule séduisante de ce thriller dans le milieu des fabricants de pesticides… L’incontournable Gilles Lellouche, toujours doué pour être « l’homme de terrain », interprète ici un avocat gentiment à la ramasse, qui va se révéler défenseur incorruptible des victimes de l’agrochimie. Ce sont leurs voix que veut faire entendre France (Emmanuelle Bercot), dont le mari subit les effets toxiques d’un ersatz du glyphosate. Mais ceux qui s’enrichissent en vendant des produits phytosanitaires assoient leur domination et placent leurs chiens de garde. Mathias est l’un d’eux, un lobbyiste sans foi ni loi.
Confier au si populaire Pierre Niney un personnage si antipathique est une très bonne idée. La férocité de Mathias rend palpitant ce qui se joue dans l’univers de politiciens où il gravite. Un pouvoir dans le pouvoir est dénoncé, empêchant que soient augmentées les distances minimales d’épandage des pesticides — potentiellement cancérigènes. La toute-puissance des lobbyistes est bien celle d’un terrible Goliath. Mais le David de l’histoire est moins réussi : sur ces victimes qui ont bien du mal à faire le poids, le réalisateur pose un regard qui cède au mélo. Une façon d’humaniser ces manœuvres chez les technocrates, au risque de leur faire perdre un peu de mordant.