DEUX HOMMES DANS LA VILLE, Jose Giovanni 1973, Alain Delon, Jean Gabin (thriller)@@ ()
Gino Strabliggi recouvre la liberté après avoir purgé une peine de dix ans de réclusion. Suivant les conseils de Germain Cazeneuve, l'éducateur qui s'est occupé de lui et continue de lui porter un amical intérêt, il décide de mener une vie honnête, loin des tentations du passé. Il réussit à trouver du travail dans une imprimerie à Meaux. Peu de temps après, Sophie, sa femme, meurt dans un accident de voiture.
TELERAMA
Une ancienne petite frappe reconstruit sa vie grâce à une jeune femme, un boulot et son éducateur, joué par Jean Gabin. Mais la réinsertion est-elle possible ?
Comment juger ce film réquisitoire contre la peine de mort, bientôt quarante-quatre ans après l’abolition de celle-ci ? D’abord en signalant qu’il traite avant tout de la difficulté de réinsertion des prisonniers qui ont fait leur temps. Gino a purgé dix ans pour braquage et a décidé de ne pas replonger. La malchance et le zèle pervers d’un inspecteur vont pourtant le mener à l’échafaud. On pense un peu à André Cayatte dans la mise en scène démonstrative mais réellement engagée de José Giovanni et cette séquence finale où la lame de la guillotine tombe en gros plan. C’est fou, mais plus de cinquante ans après, Deux Hommes dans la ville continue de serrer le cœur.
L’interprétation y est pour beaucoup : Michel Bouquet en version moderne du Javert des Misérables, Delon gagné par l’épouvante au moment de mourir, mais surtout Gabin en force tranquille et fatiguée par la machine judiciaire.