arpoma l'art par la musique
        mercredi 23 avril 2025 - 04h01
menu / actu

liste / rep

atlas / rech
CLEO DE 5 A 7, Agnès Varda 1962, Corinne Marchand, Jean-Luc Godard, Michel Legrand (societe sante)@@@



CLEO DE 5 A 7, Agnès Varda 1962, Corinne Marchand, Jean-Luc Godard, Michel Legrand (societe sante)@@@
(taille reelle)
CLEO DE 5 A 7, Agnès Varda 1962, Corinne Marchand, Jean-Luc Godard, Michel Legrand (societe sante)@@@ ()

Une chanteuse égoïste nommée Cléo doit attendre deux heures pour des résultats d'un examen médical. Après une lecture inquiétante dans les cartes du tarot, elle rend visite chez ses amis, qui essaient tous de l'aider comme ils le peuvent.

TELERAMA
Cléo déambule dans les rues de Paris, en attendant le résultat d’une biopsie. Jamais Agnès Varda n’a été aussi proche de l’univers doux-amer de Jacques Demy.

Dans les années 1980, Madonna faillit en produire un remake, avec elle-même, bien sûr. Dans les années 2010, le Norvégien Joachim Trier s’en inspira ouvertement pour Oslo, 31 août. Et Lena Dunham, la créatrice de la série Girls, le cite parmi ses films de chevet. Cléo de 5 à 7 est éternellement à la mode. Comme sa belle héroïne (Corinne Marchand) sur un fil, silhouette à la Kim Novak et chic parisien de toujours. Le titre coquin cache élégamment la gravité de la situation : Cléo attend confirmation d’un diagnostic médical des plus angoissants. La mort plane sur les deux heures à tuer avant le rendez-vous à l’hôpital parisien de la Salpêtrière. Agnès Varda, dont c’est le deuxième long métrage, était déjà une ingénieuse créatrice de formes en 1961 : tous ses documentaires, fictions et installations ont une architecture conceptuelle.

Dans Cléo de 5 à 7, elle filme d’abord un compte à rebours. Elle explore la dictature banale et fantastique des minutes, marquée en surimpression, ou bien sur les horloges et les montres, partout. Et, miracle, la rigueur du style, la contrainte du chronomètre et la possibilité du pire libèrent le personnage : on croirait assister à l’invention de l’héroïne moderne. La chanteuse yéyé (métier de Cléo), égocentrée et narcissique, des premières scènes cède peu à peu la place à une autre femme, non plus objet mais sujet, qui regarde, qui écoute, qui se laisse enfin atteindre par les autres. C’est l’histoire inoubliable d’une transfiguration.


(edit IPTC)