Dans une chambre d'hôtel à Cincinnati, Joe nettoie son marteau avant de s'en débarrasser. Il s'échappe par une ruelle, assomme d'un coup de tête un type qui l'agresse. La routine. Le contrat suivant est plus compliqué. La fille d'un sénateur a disparu. Joe doit la retrouver et en profiter pour faire mal à ses kidnappeurs.
TELERAMA
Un tueur doit sauver une petite fille kidnappée. Le scénario de Lynne Ramsay et l’interprétation de Joaquin Phoenix ont été justement primés à Cannes en 2017.
Attention, ça secoue ! Joe est un exécuteur de basses œuvres à l’efficacité redoutable. Son arme fétiche ? Un marteau. Joe est aussi sujet à des pulsions suicidaires, liées à des traumatismes en série qui se devinent à travers des flash-back très brefs, aux allures d’hallucinations morbides. Quand Joe est chargé par un sénateur de la côte Est de retrouver sa fille fugueuse, il découvre un réseau de prostitution adolescente aux dangereuses ramifications politiques.
Il est curieux que le jury du Festival de Cannes 2017 ait choisi de récompenser Lynne Ramsay pour le scénario très mince d’A beautiful day, une variation sommaire du Taxi Driver de Martin Scorsese. Car c’est sa mise en scène qui impressionne. Par sa sophistication visuelle et sonore. Par ses longs plans contemplatifs qui alternent avec de soudains éclairs de violence sèche. Et par son montage aux ellipses audacieuses.
Pas de contestation, en revanche, pour le Prix d’interprétation attribué à Joaquin Phoenix. L’acteur, méconnaissable, joue du contraste entre son physique de gros nounours et la brutalité de son personnage. Une vraie bombe à retardement… Pour une fois économe dans ses effets, il se contente, le plus souvent, d’offrir à sa réalisatrice sa barbe hirsute, son corps massif et couturé de cicatrices, son mal-être. Quelle présence !