30 JOURS MAX, Tarek Boudali 2020, Tarek Boudali, Philippe Lacheau (comique thriller)@@ ()
Rayane, un policier peureux et maladroit dont les collègues se moquent toujours, apprend par son médecin qu'il ne lui reste que 30 jours à vivre.
TELERAMA
Tarek Boudali (“Épouse-moi mon pote”) donne la réplique à son complice Philippe Lacheau (“Nicky Larson”) dans ce film loufoque qui se moque des polars “burnés” à la française.
Cette nouvelle série B loufoque confirme Boudali et Lacheau en tant qu’apprentis héritiers de Preston Sturges, maître de la comédie « screwball » au début des années 1940. Soit un amour des chutes, un sens du running gag, une utilisation boomerang du comique de répétition, autant de qualités disparues depuis des lustres du cinéma populaire français. Le tout assemblé selon une mécanique plus ou moins volontairement déréglée, donc imprévisible.
Condamné à mourir dans les trente jours à cause d’une morsure de rongeur, un policier introverti fait équipe avec un agent des stups misogyne et son collègue lèche-bottes (impayable Julien Arruti) pour coincer un dealer, surnommé « le rat ». L’intrigue compte à rebours n’est qu’un prétexte pour multiplier les idées de parodie policière, entre apparition navrante d’Hugo Lloris et hommage réussi au dévidoir de lance à incendie, dans Piège de cristal (John McTiernan, 1988).
Face au tout-venant de la comédie grand public, les productions « Bande à Fifi » possèdent un autre atout : l’absence de cynisme. Il suffit de noter l’attention portée à un hérisson, de passage pour quelques scènes. Ou le sort réservé au macho de service, incarné avec jubilation par Lacheau. Au concours de l’outrance, ce dernier s’avère néanmoins battu par un excellent José Garcia, méchant qui profère des menaces ultra-tranchantes dans un kebab à la lumière archi-tamisée. Histoire de nous venger de vingt ans de polars français « burnés », ceux d’Olivier Marchal, de Frédéric Schoendoerffer ou de Fred Cavayé. Ce n’est pas le moindre des mérites de 30 jours max.