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18 job 31



18 job 31
(taille reelle)
Job 31 - Dieu ne connaît-il pas mes voies, ne compte-t-il pas tous mes pas ? ()
J’avais fait un pacte avec mes yeux, et comment aurais-je arrêté mes regards sur un vierge.
Quelle part, me disais-je, Dieu me réserverait-il d’en haut ? Quel sort le Tout-Puissant me ferait-il de son ciel ?
La ruine n’est-elle pas pour le méchant, et le malheur pour les artisans d’iniquité ?
Dieu ne connaît-il pas mes voies, ne compte-t-il pas tous mes pas ?
Si j’ai marché dans le sentier du mensonge, si mon pied a couru après la fraude,
que Dieu me pèse dans de justes balances, et il reconnaîtra mon innocence !
Si mes pas se sont écartés du droit chemin, si mon cœur a suivi mes yeux, si quelque souillure s’est attachée à mes mains,
que je sème, et qu’un autre mange, que mes rejetons soient déracinés !
Si mon cœur a été séduit par une femme, si j’ai fait le guet à la porte de mon prochain,
que ma femme tourne la meule pour un autre, que des étrangers la déshonorent !
Car c’est là un crime horrible, un forfait que punissent les juges ;
un feu qui dévore jusqu’à la ruine, qui aurait détruit tous mes bien.
Si j’ai méconnu le droit de mon serviteur ou de ma servante, quand ils étaient en contestation avec moi :
Que faire, quand Dieu se lèvera ? Au jour de sa visite, que lui répondrai-je ?
Celui qui m’a fait dans le sein de ma mère ne l’a-t-il pas fait aussi ? Un même Créateur ne nous a-t-il pas formés ?
Si j’ai refusé aux pauvres ce qu’ils désiraient, si j’ai fait languir les yeux de la veuve,
si j’ai mangé seul mon morceau de pain, sans que l’orphelin en ait eu sa part :
dès mon enfance il m’a gardé comme un père ; dès ma naissance il a guidé mes pas.
Si j’ai vu le malheureux périr sans vêtements, l’indigent manquer de couverture,
sans que ses reins m’aient béni, sans que la toison de mes agneaux l’ait réchauffé ;
si j’ai levé la main contre l’orphelin, parce que je me voyais un appui dans les juges,
que mon épaule se détache du tronc, que mon bras soit arraché de l’humérus.
Car je crains la vengeance de Dieu, et devant sa majesté je ne puis subsister.
Si j’ai mis dans l’or mon assurance, si j’ai dit à l’or pur : « Tu es mon espoir ; »
si je me suis réjoui de l’abondance de mes biens, des trésors amassés par mes mains ;
si, en voyant le soleil jeter ses feux, et la lune s’avancer dans sa splendeur,
mon cœur s’est laissé séduire en secret, si ma main s’est portée à ma bouche,
c’est là encore un crime que punit le juge ; j’aurais renié le Dieu très-haut.
Si j’ai été joyeux de la ruine de mon ennemi, si j’ai tressailli d’allégresse quand le malheur l’a frappé :
Non, je n’ai pas permis à ma langue de pécher, en demandant sa mort avec imprécation !...
Si les gens de ma tente ne disaient pas : « Où trouver quelqu’un qui ne soit pas rassasiés de sa table ? »
si l’étranger passait la nuit en dehors, si je n’ouvrais pas la porte au voyageur !...
Si j’ai, comme font les hommes, déguisé mes fautes, et renfermé mes iniquités dans mon sein,
par peur de la grande assemblée, par crainte du mépris des familles, au point de me taire, et de n’oser franchir le seuil de ma porte !...
Oh ! Qui me fera trouver quelqu’un qui m’écoute ? Voilà ma signature : que le Tout-Puissant me réponde ! Que mon adversaire écrive aussi sa cédule !
On verra si je ne la mets pas sur mon épaule, si je n’en ceins pas mon front comme d’un diadème !
je rendrai compte à mon juge de tous mes pas, je m’approcherai de lui comme un prince.
Si ma terre crie contre moi, si j’ai fait pleurer ses sillons ;
si j’ai mangé ses produits sans l’avoir payée, si je l’ai arrachée à ses légitimes possesseurs,
qu’au lieu de froment il y naisse des épines, et de l’ivraie au lieu d’orge !