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18 job 21



18 job 21
(taille reelle)
Job 21 - Permettez-moi de parler, et, quand j’aurai parlé, vous pourrez vous moquer ()
Alors Job prit la parole et dit :
Ecoutez, écoutez mes paroles, que j’aie, du moins, cette consolation de vous.
Permettez-moi de parler à mon tour, et, quand j’aurai parlé, vous pourrez vous moquer.
Est-ce contre un homme que se porte ma plainte ? Comment donc la patience ne m’échapperait elle pas ?
Regardez-moi et soyez dans la stupeur, et mettez la main sur votre bouche.
Quand j’y pense, je frémis ; et un frissonnement saisit ma chair.
Pourquoi les méchants vivent-ils, et vieillissent-ils, accroissant leur force ?
Leur postérité s’affermit autour d’eux, leurs rejetons fleurissent à leurs yeux.
Leur maison est en paix, à l’abri de la crainte ; la verge de Dieu ne les touche pas.
Leur taureau est toujours fécond, leur génisse enfante et n’avorte pas.
Ils laissent courir leurs enfants comme un troupeau, leurs nouveau-nés bondissent autour d’eux.
Ils chantent au son du tambourin et de la cithare, ils se divertissent au son du chalumeau.
Ils passent leurs jours dans le bonheur, et ils descendent en un instant au schéol.
Pourtant ils disaient à Dieu : « Retire-toi de nous ; nous ne désirons pas connaître tes voies.
Qu’est-ce que le Tout-Puissant, pour que nous le servions ? Que gagnerions-nous à le prier ? »
Leur prospérité n’est-elle pas dans leur main ? — Toutefois, loin de moi le conseil de l’impie ! —
Voit-on souvent s’éteindre la lampe des impies, la ruine fondre sur eux, et Dieu leur assigner un lot dans sa colère ?
Les voit-on comme la paille emportée par le vent, comme la glume enlevée par le tourbillon ?
« Dieu, dites-vous, réserve à ses enfants son châtiment !... » Mais que Dieu le punisse lui-même pour qu’il le sente,
qu’il voie de ses yeux sa ruine, qu’il boive lui-même la colère du Tout-Puissant !
Que lui importe, en effet, sa maison après lui, une fois que le nombre de ses mois est tranché ?
Est-ce à Dieu qu’on apprendra la sagesse, à lui qui juge les êtres les plus élevés ?
L’un meurt au sein de sa prospérité, parfaitement heureux et tranquille,
les flancs chargés de graisse, et la moelle des os remplie de sève.
L’autre meurt, l’amertume dans l’âme, sans avoir goûté le bonheur.
Tous deux se couchent également dans la poussière, et les vers les couvrent tous deux.
Ah ! Je sais bien quelles sont vos pensées, quels jugements iniques vous portez sur moi.
Vous dites : « Où est la maison de l’oppresseur ! Qu’est devenue la tente qu’habitaient les impies ? »
N’avez-vous donc jamais interrogé les voyageurs, et ignorez-vous leurs remarques ?
Au jour du malheur, le méchant est épargné ; au jour de la colère, il échappe au châtiment.
Qui blâme devant lui sa conduite ? Qui lui demande compte de ce qu’il a fait ?
On le porte honorablement au tombeau ; et on veille sur son mausolée.
les glèbes de la vallée lui sont légères, et tous les hommes y vont à sa suite, comme des générations sans nombre l’y ont précédé.
Que signifient donc vos vaines consolations ? De vos réponses il ne reste que perfidie.