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18 job 14



18 job 14
(taille reelle)
Job 14 - Un arbre a de l’espérance : coupé, il peut verdir encore ()
L’homme né de la femme vit peu de jours, et il est rassasié de misères.
Comme la fleur, il naît, et on le coupe ; il fuit comme l’ombre, sans s’arrêter.
Et c’est sur lui que tu as l’œil ouvert, lui que tu amènes en justice avec toi !
Qui peut tirer le pur de l’impur ? Personne.
Si les jours de l’homme sont comptés, si tu as fixé le nombre de ses mois, si tu as posé un terme qu’il ne doit pas franchir,
détourne de lui tes yeux pour qu’il se repose, jusqu’à ce qu’il goûte, comme le mercenaire, la fin de sa journée.
Un arbre a de l’espérance : coupé, il peut verdir encore, il ne cessera pas d’avoir des rejetons.
Que sa racine ait vieilli dans la terre, que son tronc soit mort dans la poussière,
dès qu’il sent l’eau, il reverdit, il pousse des branches comme un jeune plant.
Mais l’homme meurt, et il reste étendu ; quand il a expiré, où est-il ?
Les eaux du lac disparaissent, le fleuve tarit et se dessèche :
ainsi l’homme se couche et ne se relève plus, il ne se réveillera pas tant que subsistera le ciel, on ne le fera pas sortir de son sommeil.
Oh ! Si tu voulais me cacher dans le séjour des morts, m’y tenir à couvert jusqu’à ce que ta colère ait passé, me fixer un terme où tu te souviendrais de moi !
Si l’homme une fois mort pouvait revivre ! Tout le temps de mon service j’attendrais qu’on vînt me relever.
Tu m’appellerais alors, et moi je te répondrais ; tu languirais après l’ouvrage de tes mains.
Mais hélas ! Maintenant, tu comptes mes pas, tu as l’œil ouvert sur mes péchés ;
mes transgressions sont scellées dans une bourse, et tu mets un enduit sur mes iniquités.
La montagne s’écroule et s’efface ; le rocher est transporté hors de sa place ;
les eaux creusent la pierre, leurs flots débordés entraînent la poussière du sol : ainsi tu anéantis l’espérance de l’homme.
Tu l’abats sans retour, et il s’en va ; tu flétris son visage, et tu le congédies.
Que ses enfants soient honorés, il n’en sait rien ; qu’ils soient dans l’abaissement, il l’ignore.
Sa chair ne sent que ses propres souffrances, son âme ne gémit que sur elle-même.