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17 1-macchabees 01



17 1-macchabees 01
(taille reelle)
1-Macchabees 1 - ()
Lorsqu’Alexandre, fils de Philippe, Macédonien, sorti du pays de Céthim, eut battu Darius, roi des Perses et des Mèdes, et fut devenu lui à sa place, après avoir régné d’abord sur la Grèce,
il fit de nombreuses guerres, prit beaucoup de forteresses et mit à mort des rois de la terre.
Il poussa jusqu’aux extrémités de la terre, et s’empara des dépouilles d’une multitude de nations, et la terre se tut devant lui.
Son cœur s’éleva et s’enfla d’orgueil ; il rassembla une armée très forte
et soumit des contrées, des nations et des souverains, et ils devinrent ses tributaires.
Après cela, il tomba sur son lit et connut qu’il allait mourir.
Il appela auprès de lui ses officiers d’un rang supérieur, les compagnons de sa jeunesse, et il partagea entre eux son empire pendant qu’il vivait encore.
Alexandre régna douze ans, et il mourut.
Ses officiers prirent possession du pouvoir, chacun dans son lieu.
Tous ceignirent le diadème après sa mort, et leurs fils après eux, durant de longues années, et ils multiplièrent les maux sur la terre.
De ces rois sortit une racine d’iniquité, Antiochus Épiphane, fils du roi Antiochus, qui avait été à Rome comme otage ; et il devint roi en la cent trente-septième année du royaume des Grecs.
En ces jours-là, il sortit d’Israël des enfants infidèles qui en entraînaient beaucoup d’autres en disant : « Allons et unissons-nous aux nations qui saut autour de nous ; car, depuis que nous nous tenons séparés d’elles, il nous est arrivé beaucoup de malheurs. »
Et ce discours parut bon à leurs yeux.
Quelques-uns du peuple s’empressèrent d’aller trouver le roi, et il leur donna l’autorisation de suivre les coutumes des nations.
Ils construisirent donc à Jérusalem un gymnase, selon les usages des nations.
Ils firent disparaître les marques de leur circoncision et ainsi, se séparant de l’alliance sainte, ils s’associèrent aux nations et se vendirent pour faire le péché.
Quand son pouvoir lui parut bien affermi, Antiochus songea à régner sur l’Égypte, afin d’être souverain des deux royaumes.
Il entra en Égypte avec une puissante armée, avec des chars, des éléphants et des cavaliers, et un grand nombre de vaisseaux.
Il attaqua Ptolémée, roi d’Égypte ; mais Ptolémée eut peur devant lui et prit la fuite, et une multitude d’hommes tombèrent frappés à mort.
Les Syriens prirent les villes fortes du pays d’Égypte, et Antiochus enleva les dépouilles de toute l’Égypte.
Après avoir battu l’Égypte l’an cent quarante-trois, Antiochus revint sur ses pas et marcha contre Israël.
Etant monté à Jérusalem avec une armée puissante,
il entra avec une audace insolente dans le sanctuaire et en enleva l’autel d’or, le chandelier de la lumière avec tous ses ustensiles, la table des pains de proposition, les coupes, tasses et écuelles d’or, le rideau, les couronnes et les ornements d’or sur la façade du temple, et il détacha partout le placage.
Il prit aussi l’or et l’argent et les vases précieux, ainsi que les trésors cachés qu’il put trouver.
Emportant le tout, il entra dans son pays, après avoir massacré beaucoup de gens et proféré des paroles insolentes.
Il y eut un grand deuil parmi les Israélites, dans tous les lieux où ils résidaient.
Les chefs et les anciens poussèrent des gémissements ; les jeunes filles et les jeunes gens perdirent leur vigueur et la beauté des femmes s’altéra.
Le nouvel époux fit entendre des lamentations ; assise dans la chambre nuptiale, la jeune épouse versa des larmes.
La terre trembla pour ses habitants, et toute la famille de Jacob était couverte de confusion.
Deux ans après, le roi envoya dans les villes de Juda un commissaire des contributions. Celui-ci arriva à Jérusalem avec beaucoup de troupes,
et il adressa par ruse des paroles amicales aux habitants, qui l’accueillirent sans défiance ;
puis, tout à coup, il se jeta sur la ville, la frappa d’une grande plaie et tua beaucoup d’Israélites.
Il pilla la ville, y mit le feu, abattit les maisons et démolit les murs d’enceinte.
Il emmena en captivité les femmes et les enfants, et s’empara du bétail.
Ensuite les Syriens entourèrent la cité de David d’une grande et forte muraille, avec de puissantes tours :
ce fut leur citadelle. Ils y mirent une race perverse, des gens sans foi ni loi, et s’y fortifièrent.
Ils y entassèrent des armes et des provisions, et, rassemblant les dépouilles de Jérusalem, ils les y déposèrent ; ils devinrent ainsi un grand danger pour la ville.
Cette citadelle fut comme une embûche dressée contre le sanctuaire, et un adversaire redoutable pour Israël pendant tout ce temps,
Ils répandirent aussi le sang innocent autour du temple, et souillèrent le sanctuaire.
A cause d’eux, les habitants s’enfuirent de Jérusalem, qui devint un séjour d’étrangers. La ville devint étrangère à ceux qui y étaient nés, ses propres enfants l’avaient abandonnée.
Son sanctuaire resta désolé comme un désert, ses fêtes se changèrent en jours de deuil, ses sabbats en opprobre, et ce qui avait été son honneur devint une cause d’outrage.
A l’égal de sa gloire s’est multipliée son humiliation, et sa grandeur s’est changée en deuil.
Le roi Antiochus publia un édit dans tout son royaume, pour que tous ne fissent plus qu’un seul peuple et que chacun abandonnât sa loi particulière.
Toutes les nations se conformèrent à l’ordre du roi.
Beaucoup d’Israélites consentirent aussi à suivre son culte ; ils sacrifièrent aux idoles et profanèrent le sabbat.
Le roi envoya des lettres par des messagers à Jérusalem et aux autres villes de Juda, leur ordonnant de suivre les coutumes des étrangers au pays,
de faire cesser dans le temple les holocaustes, les sacrifices et les libations,
de profaner les sabbats et les fêtes,
de souiller le sanctuaire et les saints,
de construire des autels, des bois sacrés et des temples d’idoles, et d’offrir en sacrifice des pourceaux et d’autres animaux impurs,
de laisser leurs enfants mâles incirconcis, de se souiller eux-mêmes par toutes sortes d’impuretés et de profanations, de manière à leur faire oublier la loi et à en changer toutes les prescriptions.
Et quiconque n’obéirait pas aux ordres du roi Antiochus serait puni de mort.
— Telles sont les lettres qu’il publia dans tout son royaume, et il établit des surveillants sur tout le peuple ;
il commanda aussi aux villes de Juda d’offrir des sacrifices dans chaque ville.
Beaucoup de Juifs, tous ceux qui abandonnaient la loi, se rallièrent aux Syriens ; ils pratiquèrent le mal dans le pays,
et réduisirent les Israélites fidèles à se réfugier dans des cachettes, dans toutes sortes de retraites.
Le quinzième jour du mois de Casleu, l’an cent quarante-cinq, ils construisirent l’abomination de la désolation sur l’autel des holocaustes. Ils construisirent aussi des autels dans les villes de Juda à l’entour.
Ils brûlaient de l’encens aux portes des maisons et sur les places.
S’ils trouvaient quelque part les livres de la loi, ils les brûlaient après les avoir déchirés.
Celui chez qui un livre de l’alliance était trouvé, et quiconque montrait de l’attachement à la loi, était mis à mort en vertu de l’édit du roi.
C’est avec cette violence qu’ils traitaient Israël, exécutant dans les villes, un jour de chaque mois, ceux qui étaient surpris en contravention.
Le vingt-cinq du mois, ils offraient un sacrifice sur l’autel qui avait été construit sur l’autel des holocaustes.
On mettait aussi à mort, selon l’édit, les femmes qui avaient fait circoncire leurs enfants, en suspendant les enfants à leur cou ;
on pillait leurs maisons et l’on tuait ceux qui avaient pratiqué l’opération.
Cependant beaucoup d’Israélites résistèrent courageusement et prirent la ferme résolution de ne rien manger d’impur. Ils préférèrent mourir plutôt que de se souiller par la nourriture,
et de profaner la sainte alliance ; et ils moururent.
C’était un très grand courroux qui se déchargeait sur Israël.