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16 judith 10



16 judith 10
(taille reelle)
Judith 10 - ()
Lorsqu’elle eut achevé sa prière au Seigneur, Judith se leva du lieu où elle était prosternée contre terre devant le Seigneur.
Elle appela sa servante et, étant descendue dans sa maison, elle ôta son cilice et se dépouilla des vêtements de son veuvage.
Elle se lava le corps, s’oignit de la myrrhe la plus fine, disposa sa chevelure, mit le turban sur sa tête, revêtit ses vêtements de fête, attacha des sandales à ses pieds, prit ses bracelets, son collier, ses pendants d’oreilles, et ses anneaux, en un mot, se para de tous ses ornements.
Le Seigneur releva encore son éclat, parce que tout cet ajustement avait son principe, non dans la volupté, mais dans la vertu ; c’est pourquoi le Seigneur augmenta sa beauté de telle sorte qu’elle brillât aux yeux de tous d’un éclat incomparable.
Puis elle fit porter à sa servante une outre de vin, un vase d’huile, de la farine grillée, des fruits secs, du pain et du fromage, et elle partit.
Arrivée, elle et sa servante, à la porte de la ville, elle trouva Ozias et les anciens qui l’attendaient.
En la voyant, ils furent ravis d’admiration pour sa beauté.
Cependant ils ne lui adressèrent aucune question, et la laissèrent passer, en disant : « Que le Dieu de nos pères te donne sa grâce ; qu’il affermisse par sa puissance tous les desseins qui sont dans ton cœur, afin que Jérusalem soit glorifiée à cause de toi, et que ton nom figure parmi ceux des saints et des justes. »
Ceux qui étaient présents répondirent tous d’une seule voix : « Ainsi soit-il ! Ainsi soit-il ! »
Et Judith franchit les portes, elle et sa servante, en priant le Seigneur.
Comme elle descendait la montagne, au lever du jour, les postes avancés des Assyriens la rencontrèrent et l’arrêtèrent, en disant : « D’où viens-tu, et où vas-tu ? »
Elle répondit : « Je suis une fille des Hébreux, et je me suis enfuie du milieu d’eux, ayant reconnu qu’ils vous seront livrés en proie, parce qu’ils vous ont méprisés et qu’ils n’ont pas voulu se rendre à vous volontairement, pour trouver grâce devant vous.
C’est pourquoi j’ai dit en moi-même : Je me présenterai devant le prince Holoferne, pour lui découvrir leurs secrets et lui indiquer un accès par où il pourra les prendre sans perdre un seul homme de son armée. »
Lorsque ces hommes eurent entendu ses paroles, ils considérèrent son visage, et la surprise était dans leurs yeux, tant ils admiraient sa grande beauté :
« Tu as sauvé ta vie, lui dirent-ils, en prenant cette résolution de descendre vers notre seigneur.
Tu peux être assurée que, lorsque tu paraîtras devant lui, il te traitera bien et que tu seras très agréable à son cœur. » Puis, l’ayant conduite à la tente d’Holoferne, ils l’annoncèrent.
Dès qu’elle fut entrée en sa présence, Holoferne fut aussitôt pris par les yeux.
Ses officiers lui dirent : « Qui donc pourrait mépriser le peuple des Hébreux qui a de si belles femmes ? Ne méritent-elles pas bien que, pour les posséder, nous lui fassions la guerre ? »
Judith vit Holoferne assis sous son pavillon, dont le tissu de pourpre et d’or était orné d’émeraudes et de pierres précieuses.
Ayant arrêté les yeux sur son visage, elle l’adora en se prosternant jusqu’à terre. Aussitôt, sur l’ordre de leur maître, les serviteurs d’Holoferne la relevèrent.