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botticelli (sandro) - fresque



botticelli (sandro) - fresque
(taille reelle)
Sandro BOTTICELLI - Venus et les Grâces (fresques de la villa Lemmi) (1483)
Par l'entremise de Vénus, la femme de droite accède au Beau idéal et au monde des idées. Elle représente la simple mortelle : sa haute stature, presque lourde, contraste avec l'impression de légèreté qui émane des Grâces. Son regard, droit et impénétrable, paraît survoler les divinités sans réellement les voir. Elle reçoit un présent dont la nature matérielle importe peu. L'artiste met l'accent sur le geste du don.
Cette fresque est le reflet de l'aboutissement des conceptions philosophiques développées par Botticelli, au contact d'un cercle de commanditaires acquis aux idées néoplatoniciennes. Débarrassée de toute surcharge décorative, c'est une représentation d'un monde des idées où les lignes et les couleurs dessinent le monde absolu du beau.

Cette fresque provient de la villa Lemmi, une propriété proche de Florence ayant appartenu à la famille Tornabuoni, alliée aux Médicis. Aussi, a-t-on supposé que Botticelli avait pu recevoir la commande de ce décor à l'occasion des noces d'un membre de cette influente dynastie florentine et que la jeune femme pouvait être Nanna di Niccolò Tornabuoni. Vénus, escortée des trois Grâces, dépose un présent dans le linge que lui tend la jeune fiancée.

Dans un décor très simple, une jeune femme, à droite, au maintien hiératique et vêtue d'une robe pourpre, reçoit des mains de Vénus un bouquet de fleurs. La déesse, vue de profil, est accompagnée de trois jeunes filles à la ligne sinueuse et gracile, portant des robes transparentes et tourbillonnantes : il s'agit des trois Grâces. À l'extrême droite, en bas, un Amour ferme la composition alors qu'à gauche une fontaine énigmatique suffit à situer la scène dans un jardin imaginaire.

Botticelli est influencé par les théories néoplatoniciennes qui animent les esprits à la cour des Médicis autour de Marsile Ficin. Vénus, déesse de l'amour, est aussi celle de l'amour du savoir qui permet à l'homme d'accéder à l'immortalité de l'âme ; les Grâces, selon Sénèque, incarnent les trois actions diverses de la libéralité : donner, recevoir et rendre.

L'œuvre fait partie d'un ensemble de trois fresques découvert sous un badigeon, dans la loggia de la villa Lemmi, en 1873. Le Louvre en acquit deux. La troisième, endommagée, resta sur place. Le pendant de celle-ci représente un jeune homme devant l'Assemblée des Arts. On a voulu établir une relation entre ces deux fragments et Les Noces de Lorenzo Tornabuoni avec Giovanna degli Albizzi célébrées en 1486 ; la date probablement antérieure de ce cycle de fresques (vers 1483) et l'incertitude quant à l'identité du propriétaire de la villa ne permettent pas d'affirmer que les deux jeunes gens représentés sont bien les deux fiancés.