CONTAGION, Steven Soderbergh 2011, Matt Damon (catastrophe sante)@@@ ()
Quand Beth Emhoff revient dans le Minnesota après un voyage d'affaires à Hong Kong, elle pense que son malaise est dû au décalage horaire. Or, deux jours plus tard, Beth meurt et les médecins disent à son époux qu'ils ne savent pas ce qui a provoqué sa mort.
TELERAMA
L’un des films les plus regardés durant la première vague de Covid. Rarement un blockbuster d’anticipation aura été à ce point visionnaire, avec dix ans d’avance !
Avant même que l’image apparaisse, on entend quelqu’un tousser. Hum, hum, léger malaise assuré. Qui ne connaît pas Contagion ? Ce fut en effet l’un des films les plus regardés durant la première vague de pandémie de Covid, preuve moins de masochisme que de force cathartique de la fiction. Rarement un blockbuster d’anticipation aura été à ce point visionnaire (avec dix ans d’avance) sur la réalité exceptionnelle que nous étions tous en train de vivre, un peu partout sur la planète.
Difficile donc de ne pas le recommander à ceux qui ne l’ont pas encore (re)vu. Ils pourront s’étonner des similitudes avec les faits vécus : la recherche du patient zéro en Chine (à Macao), le taux de reproduction de la maladie, le confinement généralisé, le port du masque et même l’antidote miracle (le forsythia, en guise de chloroquine !), non pas vanté par Didier Raoult mais par un blogueur plus complotiste que lanceur d’alerte, joué par Jude Law.
Ils pourront aussi relever les différences. Dans le film, la tournure des événements est nettement plus catastrophique, puisqu’elle comprend le kidnapping d’une épidémiologiste (Marion Cotillard), des pillages, un monde au bord du chaos. Dans la réalité, les citoyens ont été plus responsables (ou serviles ?). Mais voir les choses en noir, c’est aussi la loi de ce genre de cinéma.
Le casting de luxe, dont l’une des stars succombe très vite, joue scrupuleusement sa partition, sans fausse note. Avec l’appui de son scénariste devin et très bien documenté, Scott Z. Burns, Steven Soderbergh démontre ici un sens de la pédagogie assez rare en même temps qu’un savoir-faire saisissant dans l’orchestration du récit.