arpoma l'art par la musique
        samedi 28 décembre 2024 - 04h03
menu / actu

liste / rep

atlas / rech
UN PROPHETE, Jacques Audiard 2009, Niels Arestrup, Tahar Rahim (societe)@@@



UN PROPHETE, Jacques Audiard 2009, Niels Arestrup, Tahar Rahim (societe)@@@
(taille reelle)
UN PROPHETE, Jacques Audiard 2009, Niels Arestrup, Tahar Rahim (societe)@@@ ()

Condamné à 6 ans de prison, Malik El Djebena ne sait ni lire, ni écrire. À son arrivée en centrale, seul au monde, il paraît plus jeune, plus fragile que les autres détenus. Il a 19 ans. D'emblée, il tombe sous la coupe d'un groupe de prisonniers corses qui fait régner sa loi dans la prison. Le jeune homme apprend vite. Au fil des missions, il s'endurcit et gagne la confiance des Corses.

TELERAMA
Jacques Audiard signe un film de mafia brillant, extrêmement fin. L’éducation d’un petit voyou, en taule pour six ans : Malik apprend, s’adapte, trahit et prend le pouvoir… Brillantissime et ironique : Audiard allie réalisme, lyrisme et brio à l’américaine. Avec la révélation Tahar Rahim.

Malik (Tahar Rahim, formidable et « césarisé ») aboutit en taule pour un petit larcin (six ans à tirer) et se fait aussitôt rosser et voler… Dans cette prison-là, ce sont les Corses qui font la loi. Et, justement, le plus influent d’entre eux, César Luciani (Niels Arestrup, ­génial en Don Corleone miniature), le choisit pour assassiner un gêneur, un donneur. Malik ­accepte. Il apprend. C’est fou ce qu’il accepte. C’est dingue ce qu’il apprend : l’alphabet, le corse, l’économie… Il se rend utile, il manipule, tisse des liens secrets, crée des réseaux parallèles. Peu à peu, il accède au pouvoir…

Depuis Regarde les hommes tomber, son premier long métrage sorti en 1993, on connaît l’intérêt de Jacques Audiard pour des jeunes gens à la virilité angoissée (interprétés d’abord par Mathieu Kassovitz, puis par Romain Duris), fatalement poussés à « tuer le père » pour essayer de vivre, enfin.

Dans Un prophète, c’est avec la même méticulosité, mais avec une légèreté inattendue, qu’il contemple la chorégraphie que semble dessiner, dans sa prison, son survivant obstiné. Sa maîtrise séduit et subjugue. À chaque instant, l’audace l’emporte, comme dans l’effrayante séquence de la fusillade où, assourdi par le crépitement des balles, Malik sourit pour la première fois. Heureux. Béat. Au-delà du bien et du mal. Sauvé et foutu…