TOUT SIMPLEMENT NOIR, Jean-Pascal Zadi et John Wax 2020 (societe comique)@@ ()
Un acteur raté de 40 ans, décide d'organiser la première grosse marche de contestation noire en France. Cependant, il est partagé entre l'envie d'être sur le devant de la scène et véritable engagement militant. Il fait des rencontres souvent étranges avec des personnalités influentes de la communauté et peut compter sur le soutien intéressé qu'il reçoit de Fary.
TELERAMA
Des acteurs pleins d’autodérision dans un faux documentaire qui envoie valser les clichés sur les Noirs et le communautarisme. Audacieux et mordant. À voir sur Canal+ et Arte.
«Bonjour, je m’appelle Jean-Pascal, j’ai 38 ans et je suis en colère parce que la situation des Noirs dans ce pays est catastrophique… » Dans son petit appartement, il parle face caméra devant une équipe de télévision censée réaliser un documentaire sur son projet, une « grosse marche de contestation noire » place de la République, à Paris. Pendant que Jean-Pascal, acteur au chômage et activiste tout récent, cite Nelson Mandela, son épouse, blanche, entre dans le champ : « Tu as pensé à suspendre le linge ? » L’engagement, ce n’est pas simple. Être noir non plus, ne serait-ce que pour en donner une définition, comme le prouvent les rencontres successives de JP avec les personnalités influentes de la communauté qu’il sollicite pour soutenir son mouvement. Non seulement elles ne sont pas toujours sur la même longueur d’onde que lui, mais elles se demandent s’il ne serait pas un peu benêt…
Cette fiction choisit donc la comédie, à la fois candide et hautement burlesque, pour un état des lieux de la visibilité des Noirs en France. Usant du principe du faux documentaire, elle compose un patchwork audacieux et envoie valser certains clichés à coups de saynètes qui en disent long sur le racisme, mais aussi sur le communautarisme. Le tout avec la belle complicité de vedettes en pleine autodérision. Noire n’est pas mon métier, proclamait l’essai collectif dirigé par la comédienne Aïssa Maïga. « Noir n’est pas ma seule identité », semble compléter le film avec un humour qui fait autant mouche que mal.