En 1918, un humble soldat de Tomania devient amnésique après avoir sauvé la vie de Schultz, un aviateur. Enfermé dans un hôpital psychiatrique, il s'enfuit et regagne sa boutique de barbier, dans le ghetto juif. Il ignore tout des événements politiques et s'en prend à des gardes de Hynkel, le dictateur au pouvoir. Hannah, une voisine, le tire d'affaire. Devenu un personnage puissant, Schultz le protège de l'antisémitisme.
TELERAMA
Les mésaventures d’un petit barbier juif, sosie d’un dictateur à la moustache tristement célèbre, dans un pamphlet humaniste.
En pleine préparation du Dictateur, Charlie Chaplin étudie les bandes d’actualité du Führer, et constate : « Ce type est l’un des plus grands acteurs que je connaisse. » Il filme alors, avant tout, un monde déréglé. Lorsque, après des années d’amnésie, un petit barbier revient chez lui, il constate qu’on a tracé des lettres sur sa boutique : JEW (« juif »). Il se fait molester dès qu’il entreprend de les effacer. Et lorsqu’il fait appel à la police du régime, sur qui tape-t-elle ? Sur lui… Chaplin se déchaîne. Ses gags deviennent des obus chargés de détruire le tyran Hynkel et ses sbires. La mappemonde du dictateur lui explose à la figure ; le train de son ami Napaloni (Mussolini) ne cesse de s’arrêter et de repartir, forçant Hynkel à courir à droite et à gauche comme un clown… Lors d’un souper, les deux dictateurs se battent comme des chiffonniers à coups de spaghettis élastiques et incassables. On est fasciné devant la perfection d’un comique qui jamais, pourtant, n’efface la terreur diffuse. La peur rôde sous le rire.