UN BEAU DIMANCHE, Nicole Garcia 2013, Louise Bourgoin, Pierre Rochefort (comedie sentimentale)@@
À la veille du week-end de la Pentecôte, Baptiste, instituteur dans le sud de la France, hérite bien malgré lui de Mathias, un élève oublié par un père pour le moins négligent. Il décide d'accompagner l'enfant jusque chez sa mère, Sandra, qui travaille dans un restaurant de plage, non loin de Montpellier. Cet homme solitaire, nomade, qui préfère les remplacements aux postes stables, tombe sous le charme de la jeune femme et celle-ci sous le sien.
TELERAMA
Un film solaire, une ligne claire tracée dans la perspective d’une vie meilleure. Bel homme, instituteur apprécié, Baptiste est un solitaire. Est-ce un orphelin ? Un ex-toxicomane ? Un week-end de Pentecôte, il recueille l’un de ses élèves et fait la connaissance de sa mère, Sandra, une jolie serveuse dans un restaurant de plage, qui ne chôme pas mais a du mal à joindre les deux bouts. Des créanciers se font menaçants…
Le film va-t-il prendre la direction du polar ? Fausse route. On est d’abord dans le présent de la précarité sociale, à travers Sandra (Louise Bourgoin, sans fard, frondeuse). Puis, dans le passé et la tradition de la grande bourgeoisie, dont est issu Baptiste. Allées de buis, court de tennis, boiseries et personnel de maison : c’est dans cette vieille demeure imposante que le film explore le rapport à l’argent, la question de l’héritage comme bienfait ou comme fardeau. Les retrouvailles familiales sont l’occasion de revoir, après une longue éclipse, Dominique Sanda, formidable en mère écrasante, rattrapée par l’émotion.
Le film est juste, concis, simple, éclairé par la perspective d’une délivrance, d’une vie meilleure. Il révèle Pierre Rochefort (le fils de Jean et de la réalisatrice), inconnu jusque-là, et dont le parcours résonne avec celui de son personnage, un anonyme renfermé qui s’affirme peu à peu dans la lumière.