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KOLYA, Jan Sverak 1996@@@

Tchécoslovaquie, 1988. Depuis que son frère a fui à l'Ouest, Frantisek Louka a été évincé de l'Orchestre philharmonique de Prague. Désormais sans emploi, le quinquagénaire vivote. Habitué à papillonner d'une femme à l'autre mais criblé de dettes, il se résout à accepter un mariage blanc avec une jeune mère de famille russe. Peu de temps après leur union, cette dernière rejoint son amant marié en RFA, laissant à Louka la charge de Kolya, son fils de 5 ans.

TELERAMA
Frantisek Louka aurait pu être le protagoniste d’un roman de Milan Kundera. En 1988, juste avant la révolution de velours qui vit l’ex-Tchécoslovaquie se libérer du joug soviétique, cet excellent violoncelliste est viré de l’Orchestre philharmonique de Prague, en raison d’une plaisanterie. Le quinquagénaire se retrouve contraint de jouer lors des enterrements et de restaurer des pierres tombales. Au point de conclure un mariage blanc lucratif avec une jeune mère de famille russe, en quête d’un passeport tchécoslovaque. Très vite le musicien, jusque-là soucieux de son seul plaisir, se retrouve seul avec Kolya, le petit garçon de son épouse, et la police devant sa porte. Va-t-il devenir un père de substitution pour l’angélique petit moscovite ?

On devine assez vite la réponse, ce conte slave de la perestroïka n’ayant pas vocation à renouveler le concept du duo mal assorti. Il mise plutôt sur l’éveil à la compassion et à la résilience, qui est source de pathos, mais, aussi, de légère irrévérence. Quant à la vision de Prague, éclairée par les couleurs ocre, or et sienne, mais encombrée de camions militaires soviétiques, elle nuance également cette chronique de la fin du communisme. Tout comme le jeu de Zdenek Sverák, avec ses faux airs de Sean Connery. L’acteur est assez convaincant en antihéros aux prises avec la fibre paternelle — Kolya est réalisé par son propre fils.