arpoma
vendredi 19 décembre 2025 - 00h30
menu / rep

atlas / rech

(917 sur 996)   (liste)
◀◀         (917 sur 996)         ►►


























(grand format)   (taille reelle) (loupe: alt+cmd+8)
TRACES, Tiago Guedes 2022, Nuno Lopes, Albano Jerónimo, Edgar Morais (drame portugal)@@

voir sur GOOGLE MAP
Au milieu des années 1990, dans une bourgade isolée du nord du Portugal. Laureano, un adolescent, se plie à un mystérieux et violent rituel païen, contraint par trois camarades malintentionnés. 25 ans après les faits, le jeune homme subit toujours les conséquences de ce passage à tabac, lui qui vit en marge de la société, avec pour seule compagnie quelques chiens errants. Mais un jour, cet événement profondément enfoui dans les mémoires de ses agresseurs, désormais insérés dans la vie active et complètement désintéressés par le sort de Laureano, remonte soudain à la surface après une tragédie qui vient frapper l'un d'entre eux...

TELERAMA
Au Portugal, la tradition d’un village marque encore au fer rouge ses adolescents. Un drame saisissant. Attention, l’impressionnant prologue est difficilement soutenable. Une longue séquence de rite de passage à l’âge adulte, païen et violent, où de jeunes gens aux visages masqués par des sacs à patates subissent l’humiliation de leurs aînés, avant de courir dans les rues de leur petit village portugais pour harceler les filles, voire plus… Parce qu’il refuse de participer à ce qui risque de tourner à un viol collectif, Laureano est battu par trois autres adolescents. Il en gardera des séquelles, et vingt-cinq plus tard, devenu un homme en marge du village, une sorte de saint François d’Assise au milieu de chiens errants, il se retrouve, à nouveau, au cœur d’une injustice. Un passé marécageux remonte toujours à la surface…

Célèbre dramaturge, Tiago Guedes déterre les racines de la violence qui piègent les hommes, bourreaux comme victimes, dans un même enchevêtrement tragique. Avec une mise en scène en constantes lignes de fuite, d’une beauté sauvage, le réalisateur donne du temps au drame et laisse la peur s’installer : un sentiment de malédiction plane sur les décors ruraux, superbement éclairés. Seules une fête villageoise et quelques éoliennes rappellent que nous sommes bien au XXIᵉ siècle. Les personnages féminins tentent d’apporter un peu de douceur et d’humanité. Mais elles-mêmes se doutent, affolées, que le sang doit couler. Le film nous happe, ainsi, par la force de l’inéluctable — le sacrifice de l’« agneau » par les loups. Dans le rôle de l’homme qui, encore et toujours, refuse de faire le mal, Albano Jerónimo est bouleversant. Un film marquant sur la loi du plus fort avec un village portugais comme précipité de toutes les plaies « virilistes ».