Michel Berthier, cadre depuis dix ans, vient d'être licencié. Il ne peut pas se résoudre à l'avouer à sa compagne, Juliette. Après plusieurs mois pourtant, il craque, se dispute avec elle et se retrouve à la rue. En quelques heures, il se fait voler toutes ses affaires, voit sa voiture partir à la fourrière et doit chercher refuge pour la nuit dans une station de métro remplie d'indigents.
TELERAMA
Gérard Jugnot réussissait là une minutieuse chronique de la déchéance ordinaire, une comédie sur les petits échecs et les menues humiliations qui font les grandes catastrophes personnelles. Ce récit modeste, d'un réalisme teinté de satire, n'évite pas toujours les clichés. Mais il suscite un drôle de malaise, une vraie compassion.
Pas d'effets spectaculaires ni de pathos condescendant sur le dos des « perdants » et autres « fracturés sociaux ». Le film réserve son mordant à ceux que Brassens appelait les « gens honnêtes », à l'abri derrière leur mépris. Jugnot fait la part belle à l'humour, truculent et fantaisiste (notamment à travers les facéties colorées de Ticky Holgado et de Richard Bohringer), mais livre une fable sociale d'un pessimisme assez noir, dont il est le touchant héros. — Cécile Mury