Deux aristocrates brillants et spirituels, la marquise de Merteuil et le séduisant Vicomte de Valmont, signent un pacte d'inviolable amitié à la fin de leur liaison. C'est au nom de celui-ci que la marquise demande à Valmont de séduire la candide Cécile de Volanges qui doit prochainement épouser son ex-favori, M. de Bastide, mais Valmont a entrepris de séduire la vertueuse Mme de Tourvel.
TELERAMA
Adaptation intelligente de Choderlos de Lachos. La mise en scène de Frears virevolte entre grande cruauté et petits traits d’humanité.
Chez Choderlos de Laclos comme chez Frears, l’art de la séduction n’a pas les mêmes implications selon qui le pratique. Pour la marquise de Merteuil, « née pour venger son sexe », c’est un sport de combat, un billet pour la liberté. Pour le vicomte de Valmont, la conquête est un loisir cruel et raffiné, un jeu sans conséquences. Du moins le croit-il avant que ses sentiments ne viennent gripper ses stratégies perverses…
Plus de trente après, cette adaptation du célèbre roman épistolaire n’a rien perdu de son mordant. Modèle d’élégance, la mise en scène fourmille de trouvailles ironiques pour dire la duplicité d’une microsociété toute en fards et postiches. On est toujours aussi fasciné par l’association de malfaisants que forment Glenn Close et John Malkovich. Et quand le duo libertin vire au duel à mort, la puissance dramatique du récit combinée à la musique baroque de Haendel et Vivaldi donne encore le frisson. Le soin minutieux porté à la reconstitution du milieu aristocratique de l’époque y est pour beaucoup. Le reste doit tout aux acteurs, qui jubilent autant à s’échanger des dialogues aiguisés comme des lames que nous, à les entendre. Voir le visage de Glenn Close se défaire tandis que son ancien amant lui raconte par le menu sa nuit d’extase dans les bras de la vertueuse Mme de Tourvel demeure un grand moment de volupté sadique.