Dave Robicheaux, détective, enquête sur un serial killer dont les victimes sont de très jeunes femmes. A la suite du dernier meurtre en date, il fait la rencontre d'une star hollywoodienne, Elrod Sykes, qui tourne un film dans la région. Celui-ci raconte à Dave une scène dont il a été témoin : la découverte du cadavre d'un homme enchaîné, gisant dans le Marais ?
TELERAMA
D'emblée, c’est une voix qui sort de la brume comme d’outre-tombe. Des mots rocailleux, prononcés par Tommy Lee Jones. L’acteur incarne idéalement le shérif Dave Robicheaux, personnage clé des histoires de James Lee Burke. Il doit élucider une série de meurtres sauvages commis dans la région par un détraqué qui s’en prend à de jeunes prostituées. Tâche d’autant moins facile qu’en Louisiane la culpabilité est générale. Une région envoûtante et dévastée. Gangrenée par la mafia locale. Dans ce marasme, Robicheaux apparaît comme un type bien, mais capable d’accès de violence. D’où vient cette violence ?
C’est l’enjeu du film : remonter à l’origine du mal. D’où l’omniprésence du passé (la guerre de Sécession), d’où le film tourné dans le coin, avec Elrod Sykes, une star hollywoodienne imbibée du matin au soir que Robicheaux prend sous son aile. Ces deux-là n’ont pas grand-chose en commun. Sinon une hantise : l’alcool. Tavernier fait bien ressentir le voyage immobile que procure l’alcool, ce passé ressassé, entre mémoire et oubli. Baigné de blues et de musique cajun, ce polar ondule. À défaut de paix, on y trouve l’accalmie.