TOUT LE MONDE IL EST BEAU TOUT LE MONDE IL EST GENTIL, Jean Yanne 1972, Bernard Blier, Michel Serrault, Gerard Lanvin, Marina Vlady.JPG
Selon `Radio plus près de Dieu', rien n'est conçu sans Dieu, surtout pas les shampoings, les produits de beauté, la vente des disques. Un animateur dénonce cette escroquerie à l'antenne, ce qui lui vaut d'être licencié. Il réapparaîtra sur de nouvelles ondes avec `Radio plus près de la Vérité'.
TELERAMA
« Grillé » par des collègues peu consciencieux, Christian Gerber, journaliste à Radio Plus, est mis au « placard ». Nommé « superviseur » des émissions, il est écœuré par la bêtise des programmes et quitte la station. Il revient à la radio par la grande porte et tente l’utopie d’une station-vérité, sans pub ni langue de bois.
Il s’agit du premier film de Jean Yanne, et du meilleur : une satire assez cinglante des médias – ici, une grande radio périphérique, milieu que lui et son coscénariste Gérard Sire connaissaient bien – saisis entre commerce et conformisme, inculture et malhonnêteté. Bien sûr, l’acteur-cinéaste ne fait pas dans la dentelle et, se donnant le beau rôle, affiche une supériorité qui, dans les films suivants, deviendra franchement gênante ; quant au « filmage », on aurait du mal à le baptiser mise en scène. Mais le propos est souvent juste, et Jean Yanne parvient à saisir un peu d’air du temps, à montrer une France figée et peureuse, placée sous l’éteignoir pompidolien. Les comédiens font leur boulot, en bons chansonniers ou « sketch men » qu’ils ont parfois été, et on peut trouver du plaisir à ce jeu de massacre cinémato-radiophonique. Quelle autre œuvre s’est attaquée, de façon aussi crédible, aux médias hexagonaux et à leurs travers ?