arpoma l'art par la musique
        mercredi 21 mai 2025 - 03h06
menu / actu

liste / rep

atlas / rech
(221 sur 379)   (liste)
◀◀         (221 sur 379)         ►►


























(grand format)   (taille reelle) (loupe: alt+cmd+8)
LES DEUX CAVALIERS, John Ford 1960, James Stewart, Richard Widmark (western)@@@

Guthrie MacCabe, un shérif porté sur la bouteille, vit largement des impôts de ses concitoyens. Un jour il voit arriver un lieutenant de cavalerie, Jim Gary, qui lui demande de le suivre au camp militaire où il séjourne. Là se trouvent les familles de prisonniers blancs enlevés par les Comanches depuis des années, qui pressent l'armée d'agir pour les retrouver.

TELERAMA
Comme dans “La Prisonnière du désert”, Ford s’intéresse aux Blancs enlevés par les Indiens, qui vécurent en harmonie avec eux. Un western sombre, dénonçant l’hypocrisie d’une société mue par la violence.

Cinq ans après sa monumentale Prisonnière du désert, John Ford reprend le même thème : la recherche de Blancs capturés par les Indiens. La Prisonnière… était l’histoire d’un homme seul animé d’une soif de vengeance implacable. Avec Les Deux Cavaliers, John Ford replace cette quête des disparus dans un cadre social plus large : McCabe, le shérif cynique, et Jim Gary, le lieutenant inflexible, agissent pour le compte de familles dévastées qui ont vu les Comanches enlever leurs enfants. Les deux cavaliers incarnent deux visions du monde : un militaire sûr du bien-fondé de sa mission — paradoxalement idéaliste — et un alcoolique nihiliste qui a tout compris avant tout le monde : élevés par les Indiens, les petits Blancs sont devenus des Peaux-Rouges.

On a rarement vu James Stewart jouer aussi librement. Il fait de son personnage un bouffon tour à tour détestable et profondément humain. Visiblement, la sympathie de Ford lui revient. Avec sa maîtrise légendaire de l’espace et du rythme, le réalisateur passe du buddy movie au tragique le plus noir. La violence éclate, soudaine, retombe aussi vite pour réapparaître, plus maîtrisée, insidieuse, dans la scène du bal, où une femme sauvée des Comanches affronte le mépris de la « bonne société ». On a tendance à l’oublier, mais, avec John Ford, le sauvage n’est jamais celui que l’on croit.