Le jeune Ben Crandall adore la science-fiction. Jour et nuit, il dévore des livres évoquant les folles techniques qui pourraient exister dans des univers parallèles ou, mieux, dans un futur proche. Après avoir rêvé d'un étrange engin spatial, il s'empresse d'en communiquer les caractéristiques à son ami Wolfgang Müller, un jeune informaticien farfelu. Emballé, celui-ci lui propose de matérialiser ce rêve.
TELERAMA
On dirait un premier film. Foutraque et bricolé avec deux bouts de ficelle. Pourtant, un an auparavant, Joe Dante avait réalisé le très remarqué Gremlins. C'est parce que, avec Explorers, le réalisateur met la forme au service du fond : trois Américains en culottes courtes (dont les tout jeunes River Phoenix et Ethan Hawke) rêvent de l'espace et bidouillent dans leur atelier une sorte de navette spatiale avec des hublots de machine à laver et une poubelle. Mais, côté technique, ils assurent, et l'un d'entre eux est un as en informatique : il entre dans son ordinateur un programme que son copain a vu en rêve. Et ça marche ! Leur soucoupe s'envole à la rencontre d'extraterrestres...
Contrairement à ceux de son pote Spielberg, les E.T. de Dante ne sont pas mignons. Mais existent-ils seulement ? Et s'ils nous paraissent bien décevants, n'est-ce pas parce que la vraie vie est loin d'être aussi belle que les songes ? La frénésie de ces enfants à vouloir désespérément « faire confiance aux rêves », comme dit le héros du film, nous fait alors penser à un autre réalisateur, théoricien de la « science des rêves » : Michel Gondry. Même amour des films de science-fiction de série B, du bricolage et des trucages qui se voient, même fuite comique et angoissée pour s'arracher au réel, reconstruire une autre réalité moins pesante (Eternal Sunshine of the spotless mind ; Soyez sympas, rembobinez...). Car, chez l'un comme chez l'autre, le conteur est bien trop lucide pour peindre la vie en rose.