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LE VENT SE LEVE, Ken Loach 2006, Cillian Murphy, Padraic Delaney, Liam Cunningham (histoire guerre)@@@

Irlande, 1920. Des paysans s'unissent pour former une armée de volontaires contre les redoutables Black and Tans, troupes anglaises envoyées par bateaux entiers pour mater les velléités d'indépendance du peuple irlandais. Par sens du devoir et amour de son pays, Damien abandonne sa jeune carrière de médecin et rejoint son frère Teddy dans le dangereux combat pour la liberté.

TELERAMA
On réduit trop souvent l’œuvre de Ken Loach à la défense des opprimés. En omettant de dire que le combat à mener est toujours compliqué, violent — il oblige à des sacrifices. C’est le sujet même de cette fresque (Palme d’or). Dans la lande irlandaise, en 1920. Teddy et Damien, deux frères très proches, sont engagés dans la lutte pour l’indépendance de leur pays. Lorsque les Britanniques torturent le premier, le second le soigne puis le remplace dans ses responsabilités, quitte à effectuer le sale boulot. Puis survient le moment où la guerre d’indépendance vire à la guerre fratricide, au double sens du mot. Des divisions surgissent. Les partisans du traité de paix avec les Britanniques jurent que c’est un premier pas, les autres que c’est un recul. Pour Loach, marxiste devant l’éternel, ce débat occulte surtout une chance historique : la possibilité de la révolution socialiste. L’échec est ici d’autant plus poignant que les deux frères sont traités avec la même compassion. C’est toute la force du film, qui tend vers une forme de tragédie shakespearienne.
Loach combine le général (l’histoire politique et militaire) et le particulier. Il reste toujours concret, direct et sec, d’un classicisme digne des grands, comme Ford. Il y a bien quelques phases d’exaltation. Mais l’amertume domine le tableau, intense avec ses couleurs de tweed, ses intérieurs de ferme plongés dans la pénombre, ses ciels bas et lourds. « Nous sommes des étranges créatures pour nous-mêmes », dit Damien. Le vent orageux qui se lève ici est chargé de cendres.