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LA VERITE, enri-Georges Clouzot 1960, Brigitte Bardot ((hriller sentimental)@@@

Dominique Marceau est accusée d'avoir tué avec préméditation son amant, Gilbert Tellier, un musicien de talent par ailleurs fiancé à sa soeur, Annie. Devant le jury d'assises, Dominique se défend alors que tout l'accuse : son enfance difficile, ses moeurs libres. Dominique s'est mis en tête de séduire Gilbert pour ennuyer sa soeur, la trop sage et studieuse Annie. Puis, devenue la maîtresse de Gilbert, elle s'est laissée prendre au piège de l'amour-passion.

TELERAMA
Une femme, accusée d’avoir tué son amant, passe aux assises. Le premier grand rôle dramatique de Brigitte Bardot, splendide. Clouzot reste fidèle à son style, avec une direction d’acteurs au cordeau : Charles Vanel et Paul Meurisse sont magistraux.
Tourné en pleine « bardolâtrie », La Vérité défraya la chronique. L’ogre Clouzot allait-il dévorer la star ? Après En cas de malheur, d’Autant-Lara, c’était son deuxième grand rôle dramatique. Le succès fut à la hauteur du battage. Grand Prix du cinéma français et une nomination aux Oscars.
Le scénario, pourtant, est des plus banals : une jeune fille trop belle, trop libre, est accusée du meurtre de son amant. À son procès, témoins et flash-back nous font revivre le drame. C’est la « qualité française », que contestaient les jeunes loups de la Nouvelle Vague. Rien n’est laissé au hasard et les effets d’audience avec cinglantes répliques d’avocats font mouche. Cinquante ans après, on peut sourire devant ce Saint-Germain-des-Prés dépeint comme un lieu de débauche.
Mais l’intérêt du film, c’est « l’animal Bardot », que Clouzot s’acharne à faire jouer. Elle résiste, la mine boudeuse, puis finit par craquer, telle une bête traquée poussant un hurlement. L’auditoire, à qui elle crie « vous ne m’avez jamais aimée, vous êtes tous morts… », préfigure les bonnes gens qui pousseront au suicide l’héroïne de Vie privée, de Louis Malle. Peu après, Godard s’inclinera lui aussi devant le mythe.